Archives mensuelles : mai 2015

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Le fruit de l’Esprit : un défi du quotidien

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Texte biblique : Galates 5.16-25 

Pentecôte, c’est la commémoration d’un événement majeur de l’histoire de l’Église, c’est même son événement fondateur : la descente du Saint-Esprit sur les croyants. Le livre des Actes des apôtres nous en fait le récit et en souligne le caractère spectaculaire.

Mais depuis ce jour, le Saint-Esprit habite chaque croyant, tous les jours, dans la banalité de notre quotidien, loin parfois de la gloire et de l’éclat du jour de Pentecôte. Pour l’évoquer, l’apôtre Paul parle de fruit de l’Esprit.

Ce n’est pas une option !

Mais commençons par la fin de notre texte et sa conclusion en forme d’exhortation forte et sans ambiguïté : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi sous l’impulsion de l’Esprit. » (v.25) Une exhortation qu’on pourrait transcrire ainsi, de façon prosaïque : il ne suffit pas d’être chrétien, il faut que ça se voie dans notre conduite. Bref, le fruit de l’Esprit n’est pas une option !

Vivre par l’Esprit, c’est avoir reçu la vie éternelle, le don gratuit de Dieu, son salut. C’est être chrétien, au sens le plus fort du terme. Et c’est bien l’oeuvre de l’Esprit.

Marcher par l’Esprit (ou sous l’impulsion de l’Esprit), c’est voir sa vie changée par Dieu, avoir un comportement conséquent avec notre foi. Et c’est aussi l’oeuvre de l’Esprit.

Voilà pourquoi le fruit de l’Esprit n’est pas une option mais un impératif pour le chrétien, qui est tout entier au bénéfice de l’oeuvre du Saint-Esprit. Du début de sa vie chrétienne jusqu’à la fin. L’oeuvre de l’Esprit, c’est de semer la vie éternelle en nous et de la faire germer pour nous amener à porter du fruit pour la gloire de Dieu. On ne peut pas se contenter de vivre par l’Esprit, il nous faut marcher par l’Esprit.

Mais si l’exhortation est là, c’est que ce n’est pas si évident que cela dans la pratique…

C’est un combat

La preuve : il y a un combat, une lutte au quotidien. Paul parle d’un antagonisme entre la chair et l’Esprit. Dans le langage de l’apôtre, la chair, c’est notre être en tant qu’humain pécheur. C’est ce que nous sommes tous, loin de Dieu, marqués par le péché. L’Esprit, ici, c’est le Saint-Esprit, qui renouvelle notre être intérieur.

L’un et l’autre n’agissent pas de la même façon en nous. La chair est là, en chacun de nous. Et elle nous pousse, par des pulsions, des envies, des inclinations. C’est cette part de nous-mêmes qui fait dire à l’apôtre Paul en Romains 7 : « Ce que je veux, je ne le fais pas, et ce que je déteste, je le fais. » (Romains 7.15) On connaît tous cette lutte contre la tentation, ce combat pour ne pas nous laisser emporter par des pulsions contraires à ce que Dieu attend de nous.

L’Esprit saint, lui, vient habiter le croyant. Il s’installe, il remplit le chrétien petit à petit pour le changer de l’intérieur. Il est comme un nouveau moteur à notre vie, qui nous donne une nouvelle impulsion. Et il peut nous donner la force de résister et de contrer les inclinations de la chair.

La chair produit des œuvres. C’est ce que nous sommes tout à fait capables de faire par nous-mêmes… malheureusement ! L’Esprit produit du fruit. C’est ce qui grandit naturellement en nous lorsque l’Esprit de Dieu agit. C’est la conséquence naturelle de la semence de vie de l’Esprit, plantée en nous.

Tout l’art de la vie chrétienne, c’est d’apprendre à ce que nos œuvres deviennent le fruit de l’Esprit… alors que naturellement, notre vie est le fruit de nos pulsions et de nos envies, pas toujours saintes. C’est un combat de tous les jours, dans le quotidien. Mais c’est une lutte qui en vaut la peine parce qu’ils sont beaux les fruits produits par l’Esprit, et ils sont bons pour nous et ceux qui nous entourent.

Dans le quotidien

La force de ce texte, c’est de nous parler du quotidien de la vie dans l’Esprit saint. On a quitté le côté spectaculaire de l’événement de la Pentecôte pour la banalité du quotidien et de ses luttes. Un quotidien qui peut être sombre ou lumineux, selon que s’exprime la chair ou l’Esprit. Car notre vie est tiraillée entre ces deux pôles. Entre ce que nous sommes encore (les œuvres de la chair) et ce que Dieu par son Esprit veut faire de nous (le fruit de l’Esprit).

Comme le dit l’apôtre Paul, les œuvres de la chair, on les connaît. Et pas seulement chez les autres ! Cette liste nous est familière… On ne les rencontre bien-sûr pas toutes en même temps chez la même personne ou dans la même Église ! Mais on les connaît…

Ces « œuvres de la chair » qui sont aussi parfois notre quotidien, sont multiformes : sexuelles, spirituelles, relationnelles surtout. Elles se manifestent dans les comportements dépravés, conflictuels, excessifs qui n’affectent pas seulement ceux qui les commettent mais aussi ceux qui les subissent. Et elles se manifestent aussi, reconnaissons-le, dans nos Églises et dans nos vies.

Le fruit de l’Esprit, on l’oublierait presque. Parce qu’il n’a rien de spectaculaire et s’inscrit simplement dans notre quotidien. Franchement, il n’y a rien de surhumain dans l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la confiance, la douceur ou la maîtrise de soi. Rien de surhumain… et pourtant c’est si difficile de s’y tenir avec persévérance.

Et c’est bien dans notre quotidien que cela se joue. Cette liste du fruit de l’Esprit évoque toutes des qualités relationnelles. L’oeuvre du Saint-Esprit dans notre vie se manifeste dans la qualité de nos relations avec notre prochain. Les manifestations spectaculaires du Saint-Esprit ont été données parfois par Dieu dans l’histoire de son Église, à commencer par le jour de la Pentecôte. Mais l’enjeu principal de l’oeuvre de l’Esprit se joue dans notre quotidien, dans la banalité de notre vie de tous les jours.

Quand on nous regarde, quand on nous voit vivre au travail, avec les amis, dans notre famille, que voit-on ? Qu’est-ce qui caractérise notre relation à nos prochains ? Pas seulement le dimanche matin au culte mais aussi le lundi matin au bureau, le vendredi soir en rentrant à la maison ou le samedi après-midi dans nos loisirs ? C’est là que se manifeste on non le fruit de l’Esprit…

Conclusion

L’événement de la Pentecôte relaté dans le livre des Actes des apôtres est l’événement fondateur de l’histoire de l’Église. Il est l’accomplissement de la promesse de Jésus-Christ : ressuscité et assis auprès du Père, il envoie son Esprit pour être toujours avec nous.

Mais la réalité de la Pentecôte, pour nous aujourd’hui, se vit le plus souvent dans la banalité de notre quotidien. Un quotidien de luttes et de combat, car l’antagonisme entre la chair et l’Esprit est le lot de tous les chrétiens, jusqu’à notre dernier jour. Nous vivons dans une tension, source parfois de frustration, entre ce que nous sommes encore et ce que nous sommes appelés à devenir en Christ.

Mais notre quotidien est aussi fait de victoires, petites ou grandes, qui sont autant de marques de l’oeuvre en profondeur de l’Esprit de Dieu. C’est le fruit de l’Esprit, témoignage que le Christ vivant habite en nous.

Les bonnes valeurs au sein de l’Eglise

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Lecture biblique: Jacques 2.1-13

Aujourd’hui nous arrivons au terme de notre série qui cherchait à alimenter notre réflexion sur le thème du synode qui aura lieu la semaine prochaine : Droit/Devoir de Parole, quelle place pour nos églises dans le débat public ? Les passages bibliques que nous avons médités apportaient un regard lucide sur la société et ses responsables, et nous invitaient à nous positionner clairement en tant que chrétiens contre les travers, en gardant une attitude irréprochable. Le texte qui nous est proposé en conclusion de la série, un extrait de la lettre de Jacques, quitte la question du rapport avec la société pour nous concentrer sur le fonctionnement interne de l’église.

Lecture

Le problème que soulève l’apôtre Jacques ressemble à d’autres situations qu’on trouve dans les lettres de Paul, un peu plus tard. C’est le cas de communautés chrétiennes qui tolèrent des dysfonctionnements évidents en leur sein, sans y voir d’inconvénients. Ici, Jacques dénonce le favoritisme qui préside aux relations dans la communauté, en prenant l’exemple de l’accueil – mais le favoritisme existait sûrement aussi sous d’autres formes ! Pour l’accueil, il décrit une église qui se met en quatre pour les grands, les riches, les puissants, mais qui dédaigne les petits, ici, un pauvre mal habillé.

Aux yeux de Jacques, c’est proprement intolérable dans l’église, et il invoque pas moins de quatre arguments pour que l’église abandonne cette attitude : 1/ ce comportement est incompatible avec l’évangile, avec le message de Jésus-Christ, 2/ Dieu choisit toutes sortes de gens, même méprisés par la société, pour leur donner la plus grande dignité au monde : être enfant de Dieu, héritier des bénédictions de Dieu, 3/ d’un point de vue purement pragmatique, cette attitude n’a aucun sens, vu que les riches et les puissants n’ont rien fait pour l’église et qu’au contraire, tous les problèmes des chrétiens avec les autorités ou la justice viennent de ces puissants (pour comparer à aujourd’hui, ce ne sont pas les petits et les pauvres qui bloquent les dossiers, refusent les permis de construire aux églises, font passer des lois anti-religion etc.), et 4/ ce genre de comportement va à l’encontre du commandement d’amour, de la volonté de Dieu, et transgresser aussi grossièrement et massivement la loi de Dieu, c’est se rendre susceptible d’être jugé par Dieu lui-même.

Quatre grands arguments pour secouer la communauté et lui faire reprendre ses esprits. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce si important de faire disparaître le favoritisme de l’église, alors que c’est somme toute une pratique moins scandaleuse que le vol, le mensonge, l’adultère… ?

1)   Une vie d’église cohérente avec la foi

La raison pour laquelle Jacques s’attaque au problème du favoritisme dans l’église, c’est que c’est incohérent avec la foi. Il est bien dans le prolongement de Jésus qui se méfiait des belles paroles et des grandes confessions de foi alors que la vie quotidienne laissait à désirer… Dans plusieurs des discours qui nous restent dans les évangiles, Jésus insiste largement sur les fruits, sur les conséquences visibles, de la foi : quand on croit en Dieu, ça doit se voir !

En effet, la foi change la vie. Ce n’est pas toujours évident de comprendre ce qu’est la foi en Jésus-Christ. A plusieurs reprises, en discutant avec des gens à qui je disais que j’étais chrétienne – ça va assez vite, quand on est pasteur ! – je me suis entendu rétorquer que c’était très bien, mais que la personne qui me parlait n’avait pas besoin de la béquille de la foi, qu’elle arrivait très bien à s’en sortir toute seule, avec ses propres forces. En fait, on ne voyait pas la foi de la même manière. Pour mes interlocuteurs, la foi était une aide, une croyance qui permet de trouver la paix dans des situations angoissantes, une sagesse ou des principes de vie. A mon avis, la foi c’est plutôt une rencontre, une rencontre avec le Christ, la conviction, en lisant ses paroles, en découvrant son attitude, la conviction qu’il est notre Sauveur. Cette conviction on ne la choisit pas ! C’est comme rencontrer quelqu’un et tomber amoureux : ça change la vie. Après, comment on agit à partir de cette rencontre, ça c’est une autre histoire. Mais la foi en Jésus-Christ, fils de Dieu venu parmi nous pour nous sauver, c’est une rencontre qui change la vie.

Quand on voit la foi de cette manière, quand on comprend que ce n’est pas d’abord une question de valeur ou de croyance, mais la rencontre avec un Dieu qui transforme notre vie, on comprend l’importance d’avoir une vie transformée. Si je suis en couple mais qu’il n’y a aucun changement dans ma vie – par exemple, que les gens me croient célibataire – ça montre que la relation est un peu inconsistante. Il ne s’agit pas d’être parfait du jour au lendemain pour prouver qu’on a Dieu dans sa vie, mais plutôt de chercher à vivre toujours plus en accord avec Celui qui change tout, à la fois sur un plan individuel et sur un plan communautaire.

2)   Le témoignage devant la société

La cohérence entre notre vie « visible » et notre foi est d’autant plus importante qu’elle ne concerne pas seulement notre propre vie devant Dieu, mais elle concerne aussi ceux qui nous entourent, car elle pèse lourd dans notre témoignage. Notre comportement en effet a un fort impact sur la crédibilité de notre parole – que ce soit le témoignage individuel ou un positionnement chrétien dans le débat public.

Notre comportement est un gage d’authenticité : si nos actes sont en accord avec nos paroles, alors c’est que nos paroles valent la peine d’être expérimentées. Si nous prêchons le pardon, l’amour, la justice, etc. – choses que tout le monde recherche mais que nous disons avoir trouvées en Jésus-Christ et nulle part ailleurs –, et que nous les vivons, ceux qui nous entourent verront que Jésus-Christ est bien le chemin, la vérité & la vie. Cela, individuellement, et en communauté. J’ai entendu, il y a quelques années, que plus de deux tiers des gens aujourd’hui s’engagent avec le Christ après avoir vu comment vit une communauté chrétienne, plus que par le témoignage d’un individu. Ce n’est pas étonnant ! La communauté a une force incomparable dans le témoignage. Que quelqu’un dise qu’il est chrétien et qu’il agisse bien, c’est peut-être une coïncidence – car il a peut-être reçu une bonne éducation, etc. Mais qu’un groupe, dont le seul dénominateur commun est le Christ, vive l’amour et la justice, là, ce n’est plus le hasard ! La qualité de notre vie communautaire  joue sur le témoignage, même s’il est individuel. Et la méfiance qu’on rencontre au nom des croisades, des injustices de l’Eglise au temps du Moyen-Age, etc. nous prouve bien l’impact des comportements communautaires sur la crédibilité de notre discours.

Ainsi, la vie d’église illustre qu’une autre vie est possible, et même, qu’une autre société est possible ! En vivant devant le monde avec d’autres valeurs que celles que nous dénonçons, d’autres motivations, d’autres moyens, nous donnons un exemple de la vie avec Jésus-Christ – pas un modèle, simplement un exemple, une preuve qu’on peut sortir du système, et vivre dans la vérité, dans la justice, dans la paix.

Que nous voulions nous exprimer dans le débat public, éthique, social, ou que nous voulions simplement annoncer l’évangile en petits comités, notre comportement est essentiel pour la crédibilité de notre parole.

Juste une précision : je crois que Dieu touche les gens même si nous ne sommes pas crédibles, nous en tant qu’individus. La Parole de Dieu est puissante, et elle a sa propre pertinence. Cela étant, même si c’est Dieu qui convainc en définitive, notre comportement ne doit pas être un obstacle à la foi, une exception à la vérité de Dieu.

3)   Enlever nos poutres

Allons plus loin avec cette question d’authenticité, de cohérence avec l’évangile. Il me semble que le problème majeur de l’église dont parle Jacques, c’est qu’elle reproduit la même injustice que dans la société, alors que l’Evangile va clairement dans une autre direction – Jésus-Christ est venu pour sauver tout type de personnes, car Dieu aime les petits comme les grands, les pauvres et les riches, et il nous appelle à aimer chacun. Au-delà de la question du favoritisme, une forme de discrimination, au-delà même de la question sociale, j’ai l’impression que cette église était, sans s’en rendre compte, sous l’influence d’une culture de la loi du plus fort, de l’argent comme valeur suprême, de recherche de pouvoir et de prestige, en décalage complet avec l’Evangile, avec la culture du Royaume de Dieu.

On est tous dans ce cas-là, tous influencés par notre culture, forcément. Quand nous rencontrons Dieu, nous commençons un très long chemin où nous comparons nos valeurs avec les siennes : quand il y a désaccord, nous sommes appelés à changer. Par exemple, si nous sommes tentés de mentir, la rencontre avec le Dieu de vérité nous invite à renoncer au mensonge et à avoir de plus en plus une parole honnête et fiable. En tant que communauté aussi, nous sommes influencés par la culture ambiante, et les travers d’une église chinoise, d’une église brésilienne ou d’une église française ne seront pas forcément les mêmes, car nos cultures n’ont pas les mêmes défauts.

Si nous sommes appelés à témoigner ensemble, en communauté, de la puissance transformatrice de l’Evangile, de sa perfection qui vient nous sortir de sociétés injustes à mille niveaux, nous devons être différents du monde qui nous entoure. Comment être cette communauté différente, porteuse des valeurs de Dieu ? Il y a déjà des différences, mais nous ne sommes pas parfaits. Je ne dis pas pour culpabiliser, c’est normal, nous sommes tous, moi la première, encore marqués par des comportements indignes de Dieu. Cela étant, ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas être saints du jour au lendemain que nous devons baisser les bras et nous complaire dans nos travers. Dieu nous appelle à marcher à la suite du Christ, qui nous emmène toujours plus près de Dieu.

Pour cela, je crois que nous devons commencer par porter sur nous-mêmes un regard de vérité, sans peur mais sans complaisance. Dieu nous aime, Dieu est présent parmi nous, mais il veut nous emmener plus loin. Quels sont les domaines où nous sommes encore décalés par rapport à l’évangile ? Quelles sont les poutres dans nos yeux dont nous ne sommes pas conscients, parce que c’est la règle dans notre société ? En tant qu’église marquée par la culture occidentale, par exemple, quel est notre rapport à l’argent ? aux étrangers ? aux gens moins utiles, moins performants, moins réputés ? quel est notre échelle de valeurs, notre rapport au temps, notre conception de la réussite ? quelles sont nos priorités ? L’église à qui écrit Jacques n’était pas consciente de ses travers, parce que la loi du plus fort était la règle dans sa société, dans sa culture. Qu’en est-il pour nous ? Que nous dirait un Jacques moderne ? Sur quoi attirerait-il notre attention ?

Ce diagnostic de vérité est essentiel, incontournable, comme une visite médicale, et il en a parfois le même caractère désagréable. On resterait bien dans notre zone de confort, avec nos poutres, nos travers, nos petits défauts inconscients, mais ce n’est pas ce à quoi Dieu nous appelle. Dieu nous veut en marche à sa suite, il nous veut rayonnants, il veut nous voir progresser, pour seulement pour notre propre bénéfice, mais aussi pour le bénéfice de ceux que nous rencontrons.

Dieu nous invite, régulièrement, à porter sur nous-mêmes ce regard de vérité, pour nous, pour les autres, pour lui. Bien sûr, c’est très difficile de faire nous-mêmes ce diagnostic, mais nous avons l’aide précieuse de la Parole de Dieu. Nous avons aussi la chance d’être plusieurs, avec nos différents points de vue, et même la chance d’être originaires de plusieurs cultures, pour remettre en question ce qui paraît évident en France, mais pas en Angleterre, en Centrafrique ou en Ukraine. Au début de sa lettre, l’apôtre Jacques nous donne cet encouragement : ceux qui ont besoin de sagesse, qu’ils la demandent à Dieu, et Dieu la leur donnera à tous, généreusement, et sans faire de reproches. Demandons, demandons à Dieu la sagesse, demandons-lui de nous ouvrir les yeux sur les prochaines étapes, sur les défis que nous devons relever, et demandons-lui son aide pour devenir toujours mieux le corps du Christ, témoin de l’Evangile. Et Dieu donnera à tous, généreusement.

 

La soumission aux autorités civiles

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Lecture biblique: Romains 13.1-7

Nous abordons aujourd’hui le 3e volet de notre série en lien avec le synode : le rapport avec les autorités civiles. C’est un sujet délicat que la Bible, comme souvent, ne traite pas d’un coup en donnant un enseignement complet et exhaustif, mais par petites touches, en fonction de contextes variés. Pour cette raison, nous avons choisi deux textes, parmi d’autres, qui illustrent deux points de vue différents sur les autorités, et que nous verrons cette semaine et la semaine prochaine.

Aujourd’hui, nous suivons le texte de Paul aux Romains, 13.1-7, au cœur d’une série d’exhortations aux chrétiens de Rome.

Paul est au milieu d’une série d’exhortations en vrac autour de la vie chrétienne, transformée par le Saint Esprit, une vie nouvelle, consacrée à Dieu, orientée autrement, marquée par le service, l’humilité et l’amour – pour Dieu, pour les frères dans la foi, pour les ennemis. Au cœur de ce développement sur l’amour qui doit être notre réponse par défaut, Paul choisit de passer quelques instants sur la question du rapport du chrétien aux autorités civiles, dans le cas de ses lecteurs, l’Empire romain.

Il appelle les chrétiens à se soumettre aux autorités, car Dieu lui-même les a instituées pour diriger la société et faire régner sa justice. Nos autorités sont les serviteurs de Dieu, et s’opposer à eux, c’est s’opposer à l’ordre établi par Dieu ! Alors, si nous aimons Dieu, soyons de bons citoyens, respectons les autorités civiles, en partant de ce qu’il y a de plus concret, et de très actuel : les impôts…

1)   La soumission dans un ordre voulu par Dieu

Le fil conducteur qui motive Paul à demander aux chrétiens de se soumettre, c’est la notion d’ordre. Se soumettre, c’est, je ne vous apprends rien, se mettre sous, dessous, c’est rentrer dans un ordre, dans un ensemble, en occupant une place inférieure, et en reconnaissant ceux qui ont une place au-dessus. C’est se sub-ordonner, et cela suppose qu’il y a un ordre, une organisation où chacun a sa place.

Paul, cohérent avec l’ensemble de l’enseignement biblique, milite pour qu’on reconnaisse que Dieu est un Dieu d’ordre, qui favorise l’équilibre, la complémentarité, l’équilibre. Dans le chapitre précédent, Paul utilise l’image du corps pour parler de l’Eglise, montrant que chacun a sa place et son rôle, et que nous sommes appelés à occuper notre place au mieux, conscients que Dieu ne demande pas à tous de faire la même chose, mais que tous sont importants. Si on se tourne vers la nature, on remarque à nouveau l’ordre que le Créateur a mis en place avec finesse, dans notre corps, dans les lois physiques, dans les écosystèmes : tout est à sa place pour que l’ensemble fonctionne au mieux.

De la même manière, dans la société au sens large, Dieu a instauré un ordre, reflet de sa sagesse. Cet ordre, c’est que certains sont responsables pour l’ensemble et veillent, plus particulièrement, à maintenir le bon fonctionnement du groupe. Ces personnes qui gouvernent, qu’elles le sachent ou non, sont en fait les délégués de Dieu pour assurer le bien commun, la possibilité de vivre ensemble. Cette conviction que toute autorité vient de Dieu, et que c’est lui qui a choisi ce mode de fonctionnement, que les gouvernants sont au service de Dieu pour gérer le monde qu’il a créé, c’est une conviction ancienne, qu’on retrouve notamment chez les prophètes juifs, et que Jésus reprend dans son entretien avec Pilate, lorsqu’il lui rappelle que Pilate, tout gouverneur romain qu’il est, n’aurait aucune autorité si ce n’était Dieu, le vrai souverain, qui la lui avait donnée.

Le regard de la foi nous révèle que Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, en est aussi le souverain ultime, il en est le Maître, le Roi. Tout ce que nous voyons d’harmonieux existe grâce à la sagesse et à la providence de Dieu, qui maintient, qui soutient, qui anime par son Esprit la création ; l’organisation sociale, l’organisation du groupe, entre elle aussi dans les dispositions de Dieu. De ce fait, reconnaître la souveraineté de Dieu, ce n’est pas seulement dire qu’il est Dieu, pas seulement décider d’adopter ses valeurs éthiques, mais c’est aussi reconnaître l’ordre qu’il a placé dans sa création, pour son bien.

2)   La soumission comme règle générale

Vous allez me dire : c’est bien beau tout ça, mais on ne peut pas vraiment dire que les autorités politiques, sociales, hier comme aujourd’hui, ailleurs et ici, remplissent vraiment le service de Dieu. Les motivations des gouvernants, les modes de fonctionnement, les injustices inscrites dans le système – sans même parler des dictatures ou des horreurs étatiques rencontrées par exemple au XXe siècle – ces réalités paraissent bien loin de ce portrait apparemment idéal des autorités, qui favorisent le bien et condamnent le mal, comme des ambassadeurs de la justice divine. Paul le sait bien, lui qui écrit au temps de l’Empire romain : un empire païen, fondé sur des valeurs pas vraiment chrétiennes, qui d’ailleurs commence à persécuter l’Eglise. L’empire romain n’était pas meilleur que nos autorités aujourd’hui, pas plus favorable, pas plus soumis à Dieu, et pourtant, Paul écrit que ces autorités-là entrent, malgré elles, imparfaitement, dans un ordre établi par Dieu, et parce que nous reconnaissons la providence de Dieu derrière des gouvernements plus ou moins bons, nous devons les respecter, au nom de notre foi dans le Dieu, souverain de sa création.

Mais quand même, faut-il toujours obéir à tout ? Qu’en est-il des situations où les autorités ne font plus le bien imparfaitement, mais s’activent pour le mal, justifient l’abominable, s’opposent clairement à Dieu ? Quand il y a cette tension entre Dieu, le Seigneur, et les seigneurs, les maîtres, dans notre société, que faire ? Est-ce que la soumission aux autorités doit nous pousser à être infidèles à l’Evangile ? Paul écrit à des chrétiens justement dans cette situation, révoltés par l’autorité romaine, révoltés par l’injustice, la persécution, et tentés d’envoyer balader tout représentant de l’autorité, au nom de l’injustice du gouvernement. Dans leur cas, Paul n’a pas besoin de s’attarder sur les situations qui appellent à la résistance, mais il essaie de leur montrer un autre aspect des autorités. Quelles que soient les personnes, la fonction d’autorité a été établie par Dieu et mérite notre respect, au nom de notre foi. Nous ne respectons pas les autorités pour leur propre valeur, mais notre critère, c’est que Dieu a choisi cet ordre des choses, c’est un critère de foi. Cela dit, d’autres textes bibliques, notamment sur l’expérience des premiers chrétiens, montrent que certains cas poussent à la résistance.

Il me semble que ce que Paul veut dire, et que Pierre reprendra d’ailleurs dans sa lettre aux chrétiens persécutés, c’est que nous ne devons résister à l’autorité que dans le cas expresse où ce que l’on nous demande contredit clairement l’Evangile. Si on nous dit de tuer, on résiste. C’est ce qui a motivé par exemple les chrétiens qui ont protégé les Juifs pendant la WW2. Toutefois, résister à une demande ne nous autorise à résister à tout et à nier en bloc l’autorité de nos dirigeants. Dit autrement, refuser de tuer n’empêche pas par ailleurs de respecter le code de la route, de payer ses impôts ou de scolariser ses enfants. Les cas de résistance existent, mais ils ne sont pas à prendre à la légère : la résistance aux autorités ne peut être qu’un dernier recours, quand il n’y a pas d’autre moyen de respecter les valeurs de Dieu, car elle est une exception au fonctionnement normal.

3)   La vocation chrétienne : servir et faire le bien

Ce texte nous renvoie indirectement à la vocation chrétienne. Nous qui sommes sauvés, quel est notre but aujourd’hui ? nous avons été réconciliés avec Dieu, pardonnés, justifiés, dans quel but ? La paix, la vie éternelle, oui. Mais ce n’est pas tout ! Nous avons été sauvés de notre vie sombre et corrompue pour vivre dans la lumière et la justice ; par la foi en Jésus-Christ, nous avons renoncé au mal, à la destruction, à l’égoïsme, au mensonge, pour nous épanouir dans une vie illuminée par Dieu, remplie par sa créativité, son amour, sa vérité. Faire le bien, c’est notre vocation chrétienne ! Non pas pour être sauvés, mais parce que nous sommes sauvés ! Nous cherchons, maintenant, à rayonner de la lumière qui nous éclairés et à offrir le plus largement possible la lumière et l’amour de Jésus-Christ. Dans les mots de Paul, nous ne faisons pas le bien par peur d’être punis, mais par conscience, en sachant que c’est notre vocation.

Le mal, ce qui nuit aux autres comme à moi, n’est plus au menu. Quand on a été inondés de l’amour du Christ, mort à cause de nos fautes, celui qui triomphe de la mort et vient nous libérer de tous nos esclavages, de nos zones d’ombre, de nos mesquineries, de nos travers, pour nous faire goûter dès maintenant par l’Esprit à une vie féconde, positive, aimante, quand on a été transformé par cet amour, quel intérêt pourrait-on encore trouver à retourner dans les bas-fonds du mensonge, du vol, de la violence, de la calomnie, de la fraude ? Même sans autorité pour nous faire peur, on n’est plus censé s’aventurer dans ces marécages boueux !

A priori, même s’il nous faut toute une vie pour le mettre vraiment en pratique, nous savons que le mal n’est plus pour nous. Mais qu’en est-il des domaines qui ne sont pas massivement mauvais ou bons ? Ni expressément demandés par Dieu (comme aimer, pardonner) ni expressément condamnés (comme voler ou tuer) ? Qu’en est-il de tous ces domaines de la vie quotidienne qui seraient un peu un « No God’s land », des domaines apparemment déconnectés de la foi ?

La réponse de Paul est claire : l’Evangile concerne tout, il n’y a pas de neutralité. Ce n’est pas parce que nous n’avons de manuel qui dise, noir sur blanc, tous les contours et les contenus de la vie avec Dieu que Dieu ne s’intéresse pas à l’intégralité de notre vie ! Paul s’appuie sur la conviction centrale que Dieu est souverain, et il en déduit que nous devons être intègres, irréprochables, pas seulement au culte, pas seulement en famille ou au travail, mais aussi au marché, face aux impôts. Il ne s’agit pas simplement d’éviter les gros péchés, mais de vivre activement dans la justice et la vérité, en reflétant partout, tout le temps, les valeurs du Dieu qui a fait de nous ses enfants.

Conclusion

Quel rapport entre mes impôts et le Christ ? Quel rapport entre ma foi et ma vie en société ? Tout ! Nous ne sommes pas compartimentés, parce que Dieu ne l’est pas. Dieu ne s’intéresse pas au spirituel ou à une case de notre vie, mais il s’intéresse à nous tout entiers, et en nous sauvant, il nous appelle à vivre sa justice intégralement, à vivre son amour intégralement. C’est un long processus, un apprentissage qui prend du temps, mais celui qui se tourne vers Dieu et qui demande les forces pour accomplir sa volonté, celui qui par la foi occupe volontairement la place qui lui revient, avec respect et intégrité, Dieu l’inspire et le conduit.

 

Débusquer la bête

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/d-busquer-la-b-te
Lecture biblique : Apocalypse 13

On a beau dire que l’Apocalypse n’est pas un livre écrit pour nous faire peur, cette vision n’est quand même pas très rassurante…

On y rencontre deux bêtes. La première, très impressionnante, sort de la mer. Son apparence rappelle les bêtes de la prophétie de Daniel, au chapitre 7, qui symbolisaient la succession de plusieurs royaumes humains. Elle sort de la mer, élément naturel inquiétant (beaucoup de marins périssaient dans les tempêtes). Mais du coup, elle vient aussi de l’occident, là où se trouve Rome. C’est bien l’empire romain qui est dans le viseur : l’empire qui en ce temps-là s’élevait contre Dieu en persécutant les chrétiens.

L’autre bête est moins inquiétante : elle n’a que deux cornes comme celles d’un agneau. De plus, elle vient de la terre, beaucoup moins inquiétante que la mer. Mais son pouvoir est dans sa parole : elle parle comme un dragon. C’est le prophète de la première bête, séduisant et menaçant les hommes pour les conduire à adorer la bête.

Il est frappant de constater combien cette double image est parlante, non seulement dans le contexte de l’empire romain au Ier siècle mais tout au long des siècles, jusqu’à aujourd’hui ! Dans toute l’histoire, des empires, des puissances humaines se sont élevés et sont devenus monstrueux. La bête a pris de nombreux visages, ceux de la puissance de pouvoirs politiques totalitaires et de la propagande de leur idéologie. Avec plus ou moins de collusion avec telle ou telle religion, y compris chrétienne, d’ailleurs !

Les bêtes ont changé de visage dans l’histoire, maniant tour à tour la terreur et la séduction. Avec une même motivation : prendre la place de Dieu. C’est le sens du fameux 666 dont l’interprétation la plus plausible est celle d’une trinité humaine singeant Dieu : 3 x 6, le chiffre de l’homme. Comme le Dragon et les deux bêtes singent la Trinité divine. Le Dragon prend la place du Père, la bête qui sort de la mer prend celle du Fils (envoyée par le Dragon, l’une de ses têtes est blessée à mort mais ressuscite) et la bête qui sort de la terre prend celle du Saint-Esprit, qui convainc la terre d’adorer la première bête.

Que faire d’une telle vision aujourd’hui ? Je vous propose trois pistes, résumées en trois verbes.

Décrypter

Cette vision nous invite à décrypter notre monde. Sans pour autant vouloir jouer au « Nostradamus évangélique », cherchant à deviner l’avenir ! C’est là une mauvaise compréhension de l’Apocalypse qui veut d’abord nous donner des clés pour comprendre l’histoire mais pas des énigmes pour nous faire deviner l’avenir !

Des « Nostradamus évangéliques », il y en a eu et il y en aura encore… D’ailleurs récemment, j’ai lu un article parlant d’un « prophète » évangélique qui a écrit un livre et qui donne des conférences, annonçant que l’enlèvement de l’Église aura lieu en septembre prochain et que l’Antichrist était le prince William !

Le décryptage auquel notre texte nous invite est tout autre. Il nous invite à la lucidité sur tout pouvoir humain. Bref, à ne pas être dupe, ne pas s’illusionner. Nous sommes heureux de vivre en démocratie mais comme disait Winston Churchill, « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. » Le cœur de l’homme étant ce qu’il est, ce n’est pas un type de régime politique en lui-même qui préserve de toute dérive. Hitler est arrivé démocratiquement au pouvoir en Allemagne… N’oublions pas que c’est la seconde bête, d’apparence inoffensive, qui conduit à la première bête terrifiante.

Décrypter, c’est être vigilant sur notre monde, notre société, ses dirigeants et ses puissants. C’est chercher à comprendre les enjeux spirituels, parfois évidents et parfois cachés.

Résister

La deuxième piste découle de la première. Après avoir décrypté, il s’agit de résister. Veiller à ne jamais plier le genou devant la bête, quelle que soit la forme qu’elle prend.

Il y a eu dans l’histoire des manifestations évidentes de cette bête, d’autres plus insidieuses. Aujourd’hui, il y a une bête évidente à identifier. C’est la bête islamiste. Pas de doute possible. Daesh a la marque des bêtes de l’Apocalypse, avec sa logique de terreur, sa volonté d’expansion et d’extermination, en particulier envers les chrétiens. Avec sa puissance totalitaire et sa force de propagande. Il faut la combattre, prier pour que la communauté internationale mette tout en œuvre pour la vaincre.

Mais est-elle la seule contre laquelle se prémunir aujourd’hui ? L’apparence inoffensive de la seconde bête doit nous mettre en garde. Sa voix de dragon n’est-elle pas aussi dans les discours haineux et xénophobes, antisémites ou islamophobe, qui ont tendance à se banaliser ? La poussée des partis politiques extrêmes en Europe, et en particulier en France, est inquiétante. Surtout quand elle se confirme dans les urnes…

Saviez-vous que l’ONU, à travers son comité pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) a dénoncé cette semaine la banalisation du discours haineux en France à l’égard des minorités ?

Il nous faut résister aux deux bêtes : la première, terrifiante et inquiétante, autant que la seconde, insidieuse et séductrice.

Prier

La troisième piste découle des deux premières. Prier. L’exhortation n’est pas présente explicitement dans notre texte mais elle en est la conséquence inévitable pour le croyant.

Prier pour avoir la sagesse de comprendre le « chiffre de la bête », débusquer la bête et ne pas nous laisser séduire ou terroriser. Prier pour décrypter notre monde avec discernement et ne pas s’engager dans des théories fumeuses ou farfelues.

Prier pour avoir la force et le courage de résister quand cela est nécessaire. Le courage de s’élever contre le pouvoir quand il se transforme en bête, le courage de dénoncer les idéologies haineuses et moribondes.

Prier aussi pour les autorités, comme l’apôtre Paul nous y invite. C’est une façon de leur être soumis, de les respecter. Car si tout pouvoir humain a le risque de basculer dans le côté obscur, Dieu peut aussi utiliser des hommes et des femmes pour le bien de tous. Résister au mal, c’est aussi promouvoir le bien.

Prier enfin pour garder l’espérance, en toute circonstance. Car l’Apocalypse nous apprend que ce ne sont ni le Dragon ni les bêtes qui auront le dernier mot mais le Christ ressuscité. Au chapitre 19 de l’Apocalypse, la bête et le faux prophète sont vaincus par le cavalier montant un cheval blanc, une image du Christ. Ils sont jetés dans l’étang de feu, là où le diable les rejoindra.

Conclusion

Faut-il avoir peur de l’Apocalypse ? Non ! Certes, la vision assez terrifiante de ce chapitre ne nous encourage guère à l’optimisme. Mais elle est là avant tout pour nous mettre en garde et nous appeler à la vigilance, pour que nous sachions être attentifs aux véritables enjeux spirituels.

Les pouvoirs politiques ne sont pas toujours bienveillants à l’égard des chrétiens, ils ne sont pas toujours en accord avec les valeurs de l’Évangile. Loin de là… C’est pourquoi nous sommes appelés à la vigilance, pour décrypter, résister et prier. Tout en sachant que le dernier mot ne sera pas à un quelconque pouvoir humain, aussi terrifiant et monstrueux soit-il, mais à Celui qui est mort et ressuscité et qui viendra un jour établir son règne d’amour, de justice et de paix.