Archives mensuelles : juillet 2014

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Face à la souffrance

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SouffranceLecture biblique : Romains 8.18-23

Dans ce chapitre de l’épître aux Romains, l’apôtre Paul parle de l’oeuvre du Saint-Esprit chez le croyant et des formidables promesses que nous recevons en Christ. Il fait de nous des enfants de Dieu ! Mais tout n’est pas forcément tout rose… et les promesses s’accompagnent aussi de souffrances, à l’image du Christ qui a souffert.

La réalité de la souffrance est incontournable. Pour tous, de différentes manières. Et quand on y est confronté se posent toujours les mêmes questions… Pourquoi ? Comment la comprendre ? L’accepter ? L’endurer ?

Voici quelques éléments de réponse proposés par l’apôtre Paul.

La souffrance n’aura pas le dernier mot

En premier lieu, Paul compare nos souffrances présentes à la gloire à venir. Pourquoi ?

Non pas pour faire un lien entre les deux. Comme si nos souffrances d’aujourd’hui nous feraient mériter la gloire à venir. Plus on souffrirait, plus on recevrait de gloire… Cette pensée doloriste n’est pas biblique. Il n’y a pas chez Paul de fascination pour la souffrance comme il a pu y en avoir dans certaines périodes de l’histoire de l’Église.

Mais il y a une assurance qu’il met en balance avec la souffrance : c’est la gloire à venir. Et là, quand on compare les deux, il n’y a pas photo ! Et l’apôtre Paul a eu son lot de souffrances, de tous ordres. Il a connu la prison à cause de sa foi. Il a souffert d’un mal incurable dont Dieu ne l’a pas guéri, malgré ses nombreuses prières. Ce ne sont donc pas les paroles d’un privilégié de la vie, préservé de toute souffrance, mais d’un homme de foi.

Remarquez qu’il ne s’agit pas tellement de trouver un sens à la souffrance mais de comprendre qu’elle n’aura pas le dernier mot. Il y aura un après la souffrance. Il y a une espérance glorieuse qui peut nous aider à endurer la souffrance aujourd’hui. Sans l’expliquer. Sans la justifier. Sans la minimiser.

Souvenons-nous que la réponse de Dieu au mal, et donc aussi à la souffrance et la mort, c’est la venue de son Fils. Pour répondre à notre souffrance, Jésus-Christ a souffert comme nous. Il a souffert pour nous. Il est mort… et il est ressuscité. Et parce que la mort elle-même a été vaincue, la souffrance n’aura pas le dernier mot. C’est l’espérance de la gloire.

La création entière souffre

Paul élargit ensuite la perspective : c’est la création toute entière qui souffre !

La création qui souffre, c’est l’humanité traversée par les guerres, les famines, les catastrophes, les injustices… mais c’est aussi aujourd’hui la terre qui souffre du traitement que l’homme lui fait subir (pollution, surexploitation, etc…). Déjà la Genèse laissait entendre que l’apparition du péché avait provoqué des dérèglements au sein même de la création, rendant la nature hostile à l’homme : « il produira pour toi épines et chardons. » (Gn 3.18)

Mais c’est indéniable, les propos de Paul ont pris un relief particulier depuis quelques années. Avec le phénomène de globalisation de l’information, on est au courant de tout tout de suite, ce qui ne peut qu’accentuer notre conscience de cette universalité de la souffrance. Depuis quelques années, nous avons pris conscience de l’impact néfaste des hommes sur l’environnement. Et avec cette récente conscience écologique, on n’a peut-être jamais mieux compris qu’aujourd’hui combien la création entière souffre.

Cette universalité de la souffrance soulignée par l’apôtre Paul peut, d’une certaine manière, nous permettre de relativiser notre souffrance (nous ne sommes pas les seuls à souffrir…). Mais elle montre aussi combien le problème de la souffrance est épineux et qu’il nous dépasse complètement.

La souffrance est une réalité anormale, scandaleuse, une marque du péché qui s’est installé dans la création belle et parfaite de Dieu. On ne peut pas s’en accommoder. La souffrance n’est pas qu’un problème personnel, c’est un problème universel. Et pour un mal universel, il faut un remède universel.

Une espérance universelle

Pour Paul, il n’y a pas que la souffrance qui est universelle. La gloire promise l’est aussi !

La façon dont Paul parle des souffrances de la création laisse entrevoir un espoir. Au verset 19 : “le monde créé par Dieu attend avec impatience le moment où Dieu montrera la gloire de ses enfants.”, au verset 22 : “tout le monde créé gémit et souffre encore maintenant, comme une femme qui accouche”. L’image de la souffrance d’une femme qui accouche contient la promesse d’une naissance…

Il y a bien une espérance pour l’ensemble de la Création ! Nous qui avons tendance à ne pas voir beaucoup plus loin que le bout de notre nez… ça fait bizarre ! L’oeuvre de salut du Christ ne concerne pas que l’humanité seule, elle a des répercussions sur la création toute entière, elle a une portée cosmique ! La création toute entière participera à la glorieuse liberté des enfants de Dieu…

Nous savons que la terre est création de Dieu. Et cela suffit à motiver notre respect de la nature. Il y a aussi le mandat de « cultiver et garder le jardin » (Gn 2.15) où trop souvent on n’a conservé que le premier verbe. Or cultiver sans garder, c’est surexploiter et détruire. Et garder sans cultiver, c’est idolâtrer.

Mais ce que dit l’apôtre Paul ici nous donne une raison supplémentaire pour prendre soin de la terre. Le fondement d’une nécessaire conscience écologique du chrétien ne vient pas seulement de la doctrine de la création mais aussi de celle de la rédemption.

Car Paul annonce aussi une espérance pour la création. Elle va participer à la liberté et la gloire des enfants de Dieu. La « naissance » promise est celle d’une nouvelle terre. Et ça, c’est de l’ordre de la rédemption. Une création rachetée, délivrée de ce qui la fait souffrir. A l’image de notre propre résurrection. C’est donc aussi dans la perspective de la nouvelle création que nous devons préserver la création actuelle. Pensons-y cet été, lors de nos ballades à la montagne ou sur la plage…

Conclusion

La force de ce texte est de nous ouvrir des horizons d’espérance inouïs, alors que parler de la souffrance devrait plutôt nous démoraliser. Sans nier la réalité pénible et scandaleuse de la souffrance, Paul affirme qu’elle n’aura pas le dernier mot, mais que nous avons une espérance de vie, de liberté et de gloire. Et en plus, cette espérance n’est pas pour nous seulement mais pour la création toute entière !

Une telle espérance change notre regard non seulement sur nos souffrances mais aussi sur le monde. Ne nous accommodons jamais de la souffrance, la nôtre ou celle qui traverse notre monde. Mais portons le regard de notre foi vers l’horizon de notre espérance. C’est le meilleur moyen d’endurer la souffrance.

Besoin de repos

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BURDEN-OF-THE-PRESENTLecture biblique : Matthieu 11.28-30

C’est l’été, le temps des vacances. On est fatigués et on a besoin de repos… Eh bien, voilà un texte qui fait du bien, où Jésus promet le repos à tous ceux qui sont fatigués.

Mais de quel repos s’agit-il ? Et de quelle peine, de quelle fatigue s’agit-il ? Un regard sur le contexte immédiat de notre texte nous aidera à comprendre.

Juste avant, Jésus prie le Père et lui rend grâce d’avoir caché les choses du Royaume de Dieu aux sages et de les avoir révélées aux petits. Le Royaume de Dieu n’est pas réservé à une élite d’intelligence, de sagesse ou de pureté. Il est révélé aux humbles et aux petits. On ne mérite pas sa place dans le Royaume de Dieu, on la reçoit humblement.

Juste après, il est question du sabbat. Ça ne peut pas être une coïncidence ! Surtout compte-tenu du ton polémique avec les Pharisiens qui reprochent à Jésus de ne pas respecter le sabbat. Le poids du légalisme des Pharisiens ne serait-il pas ce fardeau si lourd dont Jésus veut libérer ? Et les efforts fournis pour plaire à Dieu ne seraient-ils pas cette peine dont il veut nous libérer ?

Le repos dont parle Jésus, ici, c’est sans doute celui du salut, que Dieu révèle aux petits et qui est réservé aux humbles.

Changer de fardeau

Quand on y regarde de plus près, on se rend compte que Jésus ne dit pas simplement : « Je vais vous donner le repos en vous déchargeant de vos fardeaux. ». Oui, il promet le repos. Et ce qu’il dit implique qu’il nous soulage des lourds fardeaux qui nous fatiguent. Mais c’est pour nous donner un autre fardeau… mais léger, celui-là. Il y a bien un lourd fardeau dont le Christ veut nous libérer mais aussi un autre, léger, dont il veut nous charger.

Pour la lourde charge, les deux verbes du début du verset 30 évoquent d’une part la fatigue résultant d’un dur labeur et d’autre part le fait de porter une lourde charge. La métaphore évoque ce qui peut nous peser, nous fatiguer, ce qui est lourd à porter. D’après le contexte de la polémique avec les Pharisiens, on pense tout de suite à leur légalisme, aux multiples commandements à respecter à la lettre, à la pression que les chefs religieux mettaient sur les gens, l’exigence absolue de pureté pour plaire à Dieu. Ça peut être aujourd’hui le poids d’une pratique religieuse pour mériter son salut ou le poids d’une culpabilité dont on n’arrive pas à se délivrer.

Ces fardeaux sont lourds. Trop lourds. C’est le poids de nos efforts, pour plaire à Dieu, ou pour satisfaire aux exigences qu’on se fixe ou que les autres fixent pour nous… Nous n’avons pas à porter ce fardeau. Jésus veut nous en décharger en nous accueillant dans sa grâce.

Certes, il nous confie alors un autre fardeau, mais bien plus léger, celui du disciple : « prenez la charge que je vous propose et devenez mes disciples ». Et Jésus précise : « Je suis doux et humble de coeur ». Quel rapport avec la charge à porter ? La version « Parole de Vie » traduit : « je ne cherche pas à vous dominer ». Certes, c’est une paraphrase mais c’est intéressant. L’idée est celle-là : « si je vous donne une charge, ce n’est pas pour vous écraser ».

L’accueil de Jésus est inconditionnel, dans sa grâce : il nous offre le repos. Il nous délivre des poids trop lourds que les autres nous font porter ou que nous nous imposons à nous-mêmes. Notre salut ne dépend pas de nos œuvres, c’est un fardeau trop lourd à porter, mais de l’oeuvre accomplie pour nous par le Christ. Le vivre et en témoigner en vérité, voilà notre seule charge !

Entrer dans le repos

Le repos que le Christ promet est donc celui qui résulte de la libération de ces lourdes charges, trop lourdes à porter. Mais le repos n’est pas dans l’absence de charge puisqu’il donne un autre fardeau, léger.

Le repos n’est pas forcément dans l’inactivité. Ça ne vous est jamais arrivé de terminer vos vacances plus fatigués qu’au début ? Ou de vous allonger, de ne rien faire sans pour autant vous reposer, parce que vous ressassez des soucis dans votre tête ? A l’inverse, on peut être très actif et se reposer, avec une activité vécue sans pression, sans souci de rendement, sans nécessité de rendre compte à un supérieur hiérarchique.

Se reposer, c’est changer d’activité. C’est surtout changer de façon d’être actif. Sans pression, sans devoir faire ses preuves… mais libérés, gratuitement. En réalité, ne serait-ce pas la grâce qui repose ? La grâce avec laquelle Jésus nous accueille. La grâce par laquelle Dieu nous sauve.

Et la grâce, bien-sûr, on la proclame… Mais pourquoi se sent-on toujours obligé d’ajouter : « la grâce oui, bien-sûr, mais ce n’est pas un prétexte pour faire n’importe quoi ! » Tous les « mais » qu’on ajoute à la grâce affaiblissent la grâce. Faites confiance à la grâce de Dieu ! Dans votre vie et dans celle de vos frères et sœurs !

Jésus nous invite à nous décharger de nos lourdes charges et à entrer dans sa grâce. Et nous tombons si facilement dans le travers des Galates à qui Paul disait : « Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous maintenant achever par la chair ? » (Ga 3.3) ou comme le traduit la version Parole de Vie : « Au début, vous avez compté sur l’Esprit Saint, et maintenant, est-ce que vous allez compter sur vos seules forces ? »

Parce qu’il y a quand même encore souvent un contraste entre l’annonce de la grâce et l’image qu’on peut se faire de la vie chrétienne, faite d’obligations, de contraintes, d’efforts de sanctification, d’exigence de fidélité. Et parfois j’ai l’impression qu’on reprend sur notre dos une lourde charge dont le Christ veut nous libérer.

Quand Jésus dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. », on a vraiment envie d’aller à lui ! On peut donc oser la question : est-ce que nous donnons vraiment envie de venir à Jésus ? Donnons-nous vraiment l’image de disciples du Christ bien dans leurs baskets, avec le cœur léger et une vie libérée ? Ou est-ce qu’on donne l’impression de chrétiens fatigués, transportant sur leur dos la lourde charge d’être un bon chrétien ?

Conclusion

Promesse bienfaisante en ce début d’été, ces paroles de Jésus interrogent aussi notre façon d’être son disciple.

Quel fardeau suis-je en train de porter ? Celui, léger, de l’humble disciple ? Ou d’autres, bien trop lourds, que nous nous imposons ou que nous laissons d’autres nous imposer ? Les fardeaux d’une culpabilité tenace, d’une exigence de pureté, d’efforts pour plaire à Dieu, ou plaire aux hommes…

C’est donc bien sans cesse que nous devons revenir à Jésus pour être déchargé de ces fardeaux qui nous fatiguent. Pour recevoir tout à nouveau son repos, celui qui provient de sa grâce et qui fait de nous des témoins vivants de son salut offert à tous.

Dieu a aimé le monde

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amour-de-dieuLecture biblique : Jean 3.16-18

Jean 3.16 est probablement le verset biblique le plus connu des évangéliques. On estime, à juste titre, qu’il résume parfaitement à lui seul le message central de l’Évangile, la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ.

Sommes-nous capables d’entendre encore ce texte rabâché et de nous laisser interpeller par lui ? Car c’est un texte qui parle de notions essentielles : l’amour de Dieu, la perdition, la vie éternelle, la foi. Il n’est sans doute pas superflu de nous y arrêter encore…

L’amour de Dieu

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi la formulation de Jean 3.16 était au passé ? Il n’est pas dit : « Dieu aime tellement le monde qu’il a donné son Fils unique… » mais « Dieu a tant aimé le monde… » Ce n’est pas tout à fait la même chose, surtout quand on regarde le texte original grec.

Le verbe est à l’aoriste, un temps qui implique ici un événement précis et ponctuel. On comprend par la deuxième partie de la phrase que cet événement, c’est le don du Fils de Dieu. L’amour de Dieu pour le monde, c’est le don de son Fils : le jour où le Père a envoyé le Fils, il a aimé le monde.

Non pas qu’il ne l’aimait pas avant et qu’il ne l’aime plus depuis, évidemment. Mais c’est une façon de souligner que l’amour de Dieu pour le monde n’est pas un sentiment diffus mais un amour réel et vrai. Un amour qui se traduit concrètement, qui l’a poussé à prendre les choses en main et à agir.

On n’est pas ici dans une conception naïve et romantique d’un « bon Dieu » qui aime tout le monde parce qu’il est gentil. Ce texte nous présente un Dieu qui, par amour, a mis en œuvre un projet de salut qui s’est accompli avec la venue de Jésus-Christ. Un amour qui a conduit jusqu’à la mort de Jésus-Christ…

On ne peut pas aimer qu’en paroles. On n’aime pas vraiment si notre amour ne se traduit pas en actes. Et en actes qui, souvent, coûtent quelque chose.

Dieu a aimé ce monde qui ne se souciait guère de lui. Un monde où les humains, qu’il a créés, mentent, trichent, agressent, humilient… Un monde où les gens remplacent Dieu par des idoles, où la religion n’est souvent qu’une façade. Un monde qui n’était ni meilleur ni pire qu’aujourd’hui.

Et Dieu a aimé ce monde jusqu’à donner son propre Fils.

La perdition et la vie éternelle

Il faut dire que l’enjeu est de taille. Notre texte parle bien de vie et de mort, de salut et de perdition.

Il est sans doute bon de s’arrêter ici sur ces notions souvent galvaudées. Laissons de côté les caricatures ! L’enfer où les méchants cuisent dans des marmites bouillantes, aiguillonnés par des démons à la queue fourchue. Le ciel, dans les nuages, où tout le monde, le sourire béat et en robe blanche, est en train de chanter des cantiques !

Que dit notre texte ? Dieu a aimé le monde, il a envoyé son Fils pour qu’il « ne se perde pas » mais qu’il « ait la vie éternelle. » (v.16). Bref, « pour que par lui le monde soit sauvé. » (v.17)

Première remarque : ce qui est dit ici ne doit pas être repoussé au dernier jour. Comme si les notions de perdition et de vie éternelle ne nous concernaient qu’après notre mort. Il y a bien un réalité déjà présente. Le verset 18 le dit avec force : « Celui qui met sa foi en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé… »

L’état « normal », le point de départ pour tous, ce n’est pas la vie éternelle, c’est la perdition. Il faut l’intervention de Dieu, l’envoi de son Fils, pour pouvoir échapper à la perdition et recevoir la vie éternelle.

Sans Dieu, nous sommes perdus. Le verbe utilisé au verset 16 (apollumi) peut signifier détruire, périr, perdre. Nous mourons loin de Dieu. Et cela déjà aujourd’hui. La Bible affirme que tout être humain est créé à l’image de Dieu, avec le besoin fondamental d’être en relation avec notre Créateur. Sans Dieu dans notre vie, ce besoin fondamental n’est pas rempli. Et ça ne peut être un sort enviable, ni aujourd’hui ni demain, encore moins dans l’éternité !

En contraste, la vie éternelle que Dieu nous offre, ce n’est pas simplement l’immortalité. Avoir la vie éternelle, ce n’est pas juste vivre pour toujours. Certes, la vie est belle… Mais pas toujours ! A quoi ça sert de vivre pour toujours, si c’est pour prolonger indéfiniment nos souffrances, nos infirmités, nos frustrations…

La vie éternelle, c’est la vie avec Dieu. Et la vie avec un Dieu infini et éternel ne peut jamais s’arrêter ! C’est l’irruption du Royaume de Dieu dans ma vie. C’est la présence dans ma vie de mon Créateur qui me restaure en image de Dieu.

Alors oui, la perdition et la vie éternelle ont quelque chose à voir avec l’éternité. Mais l’éternité commence aujourd’hui, dans la rencontre ou non avec notre Créateur, qui nous a aimé en donnant son Fils. La vie éternelle ne nous est pas promise pour demain, elle nous est donnée dès maintenant !

La foi

Le jugement, c’est l’affaire de Dieu, pas la nôtre. Par contre, le salut, c’est notre affaire à tous. Et c’est là qu’intervient le dernier élément essentiel de notre texte : la foi. C’est « ceux qui croient » qui ont la vie éternelle (v.16). C’est celui qui croit qui n’est pas jugé et celui qui ne croit pas qui est déjà jugé (v.18).

Les choses ne sont pourtant pas figées, comme s’il y avait d’un côté les croyants et de l’autre les non-croyants, et qu’il s’agissait de deux catégories d’êtres humains imperméables les uns aux autres.

Littéralement, à la fin du verset 18, on a « celui qui ne croit pas est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru… » Le dernier verbe est un parfait, pas un aoriste. Ce n’est pas qu’il ait raté la seule occasion et que tout est terminé pour lui désormais. Il n’a pas cru… jusqu’à aujourd’hui. Mais ça peut changer !

Jusqu’à notre dernier souffle, il est temps de changer et de choisir la foi. A condition de comprendre que la foi est bien plus qu’une croyance, qu’on assimilerait à une simple opinion. La foi est une ferme décision, libre et consciente, de placer sa confiance en Dieu. C’est une vrai révolution dans une vie, que Jésus compare à une nouvelle naissance, dans son dialogue avec Nicodème, avant notre texte.

Il y a une porte qui ouvre sur la vie éternelle : c’est l’oeuvre accomplie pour nous par Jésus-Christ. Mais la clé qui ouvre cette porte, c’est la foi.

Et une fois cette porte passée, la clé se transforme en outil pour nous construire, nous reconstruire. On entre un peu en kit dans la vie éternelle : il y a toutes les pièces mais elles ne sont pas forcément assemblées. Un peu comme un meuble que vous achetez chez Ikéa. La Bible est le mode d’emploi. La foi, l’outil multifonction qui nous permet d’assembler les pièces.

La foi n’est pas utile seulement pour passer la porte. Elle est aussi indispensable pour grandir, se reconstruire. Elle est ce qui nous relie à Dieu, du début de notre vie chrétienne jusqu’au dernier jour.