Dieu a aimé le monde

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amour-de-dieuLecture biblique : Jean 3.16-18

Jean 3.16 est probablement le verset biblique le plus connu des évangéliques. On estime, à juste titre, qu’il résume parfaitement à lui seul le message central de l’Évangile, la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ.

Sommes-nous capables d’entendre encore ce texte rabâché et de nous laisser interpeller par lui ? Car c’est un texte qui parle de notions essentielles : l’amour de Dieu, la perdition, la vie éternelle, la foi. Il n’est sans doute pas superflu de nous y arrêter encore…

L’amour de Dieu

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi la formulation de Jean 3.16 était au passé ? Il n’est pas dit : « Dieu aime tellement le monde qu’il a donné son Fils unique… » mais « Dieu a tant aimé le monde… » Ce n’est pas tout à fait la même chose, surtout quand on regarde le texte original grec.

Le verbe est à l’aoriste, un temps qui implique ici un événement précis et ponctuel. On comprend par la deuxième partie de la phrase que cet événement, c’est le don du Fils de Dieu. L’amour de Dieu pour le monde, c’est le don de son Fils : le jour où le Père a envoyé le Fils, il a aimé le monde.

Non pas qu’il ne l’aimait pas avant et qu’il ne l’aime plus depuis, évidemment. Mais c’est une façon de souligner que l’amour de Dieu pour le monde n’est pas un sentiment diffus mais un amour réel et vrai. Un amour qui se traduit concrètement, qui l’a poussé à prendre les choses en main et à agir.

On n’est pas ici dans une conception naïve et romantique d’un « bon Dieu » qui aime tout le monde parce qu’il est gentil. Ce texte nous présente un Dieu qui, par amour, a mis en œuvre un projet de salut qui s’est accompli avec la venue de Jésus-Christ. Un amour qui a conduit jusqu’à la mort de Jésus-Christ…

On ne peut pas aimer qu’en paroles. On n’aime pas vraiment si notre amour ne se traduit pas en actes. Et en actes qui, souvent, coûtent quelque chose.

Dieu a aimé ce monde qui ne se souciait guère de lui. Un monde où les humains, qu’il a créés, mentent, trichent, agressent, humilient… Un monde où les gens remplacent Dieu par des idoles, où la religion n’est souvent qu’une façade. Un monde qui n’était ni meilleur ni pire qu’aujourd’hui.

Et Dieu a aimé ce monde jusqu’à donner son propre Fils.

La perdition et la vie éternelle

Il faut dire que l’enjeu est de taille. Notre texte parle bien de vie et de mort, de salut et de perdition.

Il est sans doute bon de s’arrêter ici sur ces notions souvent galvaudées. Laissons de côté les caricatures ! L’enfer où les méchants cuisent dans des marmites bouillantes, aiguillonnés par des démons à la queue fourchue. Le ciel, dans les nuages, où tout le monde, le sourire béat et en robe blanche, est en train de chanter des cantiques !

Que dit notre texte ? Dieu a aimé le monde, il a envoyé son Fils pour qu’il « ne se perde pas » mais qu’il « ait la vie éternelle. » (v.16). Bref, « pour que par lui le monde soit sauvé. » (v.17)

Première remarque : ce qui est dit ici ne doit pas être repoussé au dernier jour. Comme si les notions de perdition et de vie éternelle ne nous concernaient qu’après notre mort. Il y a bien un réalité déjà présente. Le verset 18 le dit avec force : « Celui qui met sa foi en lui n’est pas jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé… »

L’état « normal », le point de départ pour tous, ce n’est pas la vie éternelle, c’est la perdition. Il faut l’intervention de Dieu, l’envoi de son Fils, pour pouvoir échapper à la perdition et recevoir la vie éternelle.

Sans Dieu, nous sommes perdus. Le verbe utilisé au verset 16 (apollumi) peut signifier détruire, périr, perdre. Nous mourons loin de Dieu. Et cela déjà aujourd’hui. La Bible affirme que tout être humain est créé à l’image de Dieu, avec le besoin fondamental d’être en relation avec notre Créateur. Sans Dieu dans notre vie, ce besoin fondamental n’est pas rempli. Et ça ne peut être un sort enviable, ni aujourd’hui ni demain, encore moins dans l’éternité !

En contraste, la vie éternelle que Dieu nous offre, ce n’est pas simplement l’immortalité. Avoir la vie éternelle, ce n’est pas juste vivre pour toujours. Certes, la vie est belle… Mais pas toujours ! A quoi ça sert de vivre pour toujours, si c’est pour prolonger indéfiniment nos souffrances, nos infirmités, nos frustrations…

La vie éternelle, c’est la vie avec Dieu. Et la vie avec un Dieu infini et éternel ne peut jamais s’arrêter ! C’est l’irruption du Royaume de Dieu dans ma vie. C’est la présence dans ma vie de mon Créateur qui me restaure en image de Dieu.

Alors oui, la perdition et la vie éternelle ont quelque chose à voir avec l’éternité. Mais l’éternité commence aujourd’hui, dans la rencontre ou non avec notre Créateur, qui nous a aimé en donnant son Fils. La vie éternelle ne nous est pas promise pour demain, elle nous est donnée dès maintenant !

La foi

Le jugement, c’est l’affaire de Dieu, pas la nôtre. Par contre, le salut, c’est notre affaire à tous. Et c’est là qu’intervient le dernier élément essentiel de notre texte : la foi. C’est « ceux qui croient » qui ont la vie éternelle (v.16). C’est celui qui croit qui n’est pas jugé et celui qui ne croit pas qui est déjà jugé (v.18).

Les choses ne sont pourtant pas figées, comme s’il y avait d’un côté les croyants et de l’autre les non-croyants, et qu’il s’agissait de deux catégories d’êtres humains imperméables les uns aux autres.

Littéralement, à la fin du verset 18, on a « celui qui ne croit pas est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru… » Le dernier verbe est un parfait, pas un aoriste. Ce n’est pas qu’il ait raté la seule occasion et que tout est terminé pour lui désormais. Il n’a pas cru… jusqu’à aujourd’hui. Mais ça peut changer !

Jusqu’à notre dernier souffle, il est temps de changer et de choisir la foi. A condition de comprendre que la foi est bien plus qu’une croyance, qu’on assimilerait à une simple opinion. La foi est une ferme décision, libre et consciente, de placer sa confiance en Dieu. C’est une vrai révolution dans une vie, que Jésus compare à une nouvelle naissance, dans son dialogue avec Nicodème, avant notre texte.

Il y a une porte qui ouvre sur la vie éternelle : c’est l’oeuvre accomplie pour nous par Jésus-Christ. Mais la clé qui ouvre cette porte, c’est la foi.

Et une fois cette porte passée, la clé se transforme en outil pour nous construire, nous reconstruire. On entre un peu en kit dans la vie éternelle : il y a toutes les pièces mais elles ne sont pas forcément assemblées. Un peu comme un meuble que vous achetez chez Ikéa. La Bible est le mode d’emploi. La foi, l’outil multifonction qui nous permet d’assembler les pièces.

La foi n’est pas utile seulement pour passer la porte. Elle est aussi indispensable pour grandir, se reconstruire. Elle est ce qui nous relie à Dieu, du début de notre vie chrétienne jusqu’au dernier jour.

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