Archives de catégorie : Prédication dimanche matin

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L’étrange cas du jeune Eutyque

 

https://soundcloud.com/eel-toulouse/letrange-cas-du-jeune-eutyque

L’histoire de ce matin se déroule pendant le troisième voyage missionnaire de l’apôtre Paul. Après avoir traversé l’Asie Mineure et avoir séjourné en Macédoine et en Grèce, il est sur le chemin du retour. Certains de ses compagnons de route ont pris un peu d’avance et attendent l’apôtre et le reste de la troupe, dont Luc, l’auteur du livre des Actes, à Troas, une cité portuaire au nord-ouest de l’Asie Mineure. Paul les rejoint mais il ne va pas y rester trop longtemps. Il compte arriver à Jérusalem pour la fête de la Pentecôte et le voyage est encore long. Il est donc plutôt pressé mais il a encore beaucoup de choses qu’il veut transmettre aux chrétiens de la ville.

Nous sommes la veille du départ de Paul de la ville, quelque part à Troas, un samedi soir, dans une grande maison où les chrétiens avaient sans doute l’habitude de se retrouver. On dirait aujourd’hui que l’Eglise de Troas est réunie pour le culte, avec un prédicateur de passage exceptionnel : l’apôtre Paul !

Actes 20.7-12
7 Le samedi soir, nous sommes réunis pour partager le pain. Paul prend la parole devant les frères et les sœurs chrétiens. Puisqu’il doit partir le jour suivant, il continue à parler jusqu’à minuit. 8 Nous sommes réunis dans la pièce qui est en haut de la maison. Là, il y a beaucoup de lampes allumées. 9 Un jeune homme, appelé Eutyque, est assis sur le bord de la fenêtre. Paul continue à parler longtemps. Eutyque s’endort profondément. Pris par le sommeil, il tombe du troisième étage et, quand on veut le relever, il est déjà mort. 10 Alors Paul descend, il se penche sur lui et le prend dans ses bras en disant : « Ne soyez pas inquiets, il est vivant ! »
11 Ensuite Paul remonte, il partage le pain et mange. Il parle encore longtemps jusqu’au lever du soleil, puis il s’en va. 12 Après cela, on emmène le garçon bien vivant, et tous sont vraiment consolés.

On pourrait se contenter d’une lecture de cette histoire au premier degré. Au cours d’une réunion des chrétiens de Troas survient une tragédie. Mais Dieu vient au secours de son Eglise et rétablit le jeune homme après sa chute mortelle.

La question qu’on est en droit de se poser est la suivante : pourquoi ce récit justifie-t-il sa place dans le livre des Actes ? Il y a, certes, un miracle. Mais il y en a eu d’autres… pourquoi raconte-t-on celui-ci ? Faut-il juste voir dans ce récit une invitation à sécuriser les lieux de culte ? Ou une mise en garde contre les prédications trop longues, qui peuvent se révéler plus dangereuses qu’on ne le pense ? Parce qu’on remarquera tout de même, au passage, que l’histoire n’est pas trop à l’avantage de l’apôtre Paul… Certes, la réunion se prolonge tard dans la nuit mais visiblement sa prédication n’était pas assez passionnante pour tenir éveillé ses auditeurs ! Eutyque est tombé de la fenêtre mais qui nous dit qu’il était le seul à s’être endormi ?

Un récit bien étrange…

La question de la place de ce récit dans le livre des Actes est aussi pertinente quand on considère la façon dont il est raconté. Car, quand on y regarde de plus près, le récit autour de ce jeune homme tombé de la fenêtre est bien étrange. On pourrait même se demander ce qui s’est vraiment passé…

En effet, le texte nous dit que le jeune homme tombe du troisième étage de la maison et que lorsqu’on veut le relever, on se rend compte qu’il est mort. C’est une terrible tragédie et on imagine sans peine l’émoi que ça a pu susciter, peut-être un vent de panique, une terreur qui s’empare de tout le monde. Imaginez qu’un événement similaire arrive ce matin, au cours de notre culte ! Pourtant, tout semble se passer dans un calme olympien. Le texte biblique dit simplement que Paul descend, il prend le jeune homme dans ses bras et il dit qu’il ne faut pas s’inquiéter : il est vivant. On ne dit pas qu’il ait fait quelque chose de particulier, qu’il ait imposé les mains au jeune homme ou au moins qu’il ait prié pour sa résurrection. Même Jésus l’aurait fait ! Rien de tout ça… Il dit juste qu’il ne faut pas s’inquiéter et qu’il est vivant.

Et puis, surtout… il remonte à l’étage, comme si de rien n’était ! Et il reprend là où il s’était arrêté : il partage le pain avec les disciples réunis, qui semblent eux aussi être passé à autre chose, et il prêche toute la nuit ! Bref, le culte continue… Après quoi, il s’en va. Et ce n’est qu’à la toute fin du récit, au petit matin, alors que Paul est parti, qu’on nous confirme que le garçon est bien vivant, et que tout le monde est vraiment consolé. C’est comme s’il était resté toute la nuit au pied de la maison, continuant le sommeil qu’il a avait commencé pendant la prédication de l’apôtre ! Son réveil a dû être un peu spécial…

Vous ne trouvez pas ça assez étrange ? Et comme si ça ne suffisait pas, il y a encore d’autres éléments incongrus, ou des questions sans réponse.

Par exemple, pourquoi le jeune homme est-il assis sur le bord de la fenêtre ? Parce que la chambre était pleine ? Parce qu’il avait chaud et qu’il cherchait un peu d’air ? Parce qu’il n’était pas passionné par le discours de Paul et jetait un coup d’oeil de temps en temps à l’extérieur ? On n’en sait rien. En fait, on ne sait rien de ce jeune homme. Il ne parle jamais, le texte n’émet aucun jugement sur son attitude, ne commente pas ce qui lui arrive…

Tout ce qu’on sait de lui, c’est son nom. On peut d’ailleurs se demander pourquoi il est mentionné ! Est-ce si important de le savoir ? Sauf que, savez-vous ce que signifie Eutyque ? Ça veut dire : « chanceux » ! C’est quand même étonnant, vu ce qui lui arrive !

Autre élément étonnant : la mention du partage du pain, à cette heure tardive. Il ne s’agit pas ici de casser la croûte mais de partager le repas du Seigneur, la Cène. Certes, elle se vivait au cours d’un véritable repas chez les premiers chrétiens, mais normalement pas à minuit… et encore moins dans ces circonstances !

Une portée symbolique ?

Autant d’éléments surprenants doivent nous interpeller. Ce sont peut-être des indicateurs pour nous dire qu’il ne faut pas passer trop vite sur un tel récit, qu’une lecture seulement au premier degré ne suffit pas…

Et si ce récit, et la façon bien étrange dont il est raconté, avait une autre portée ? N’aurait-il pas une valeur de symbole ? Il ne s’agit pas de dire qu’il n’y a pas eu de miracle. Luc, l’auteur du livre des Actes, en parle en tant que témoin oculaire : le récit est à la première personne du pluriel. Il y a sans doute bien eu un jeune homme qui s’est endormi, qui est tombé de la fenêtre, et qui en est miraculeusement sorti indemne.

Mais ne doit-on pas aller plus loin que cette lecture au premier degré ? On a déjà mentionné le nom d’Eutyque (chanceux), le calme étonnant dans lequel les choses se passent, le culte qui se poursuit comme si de rien n’était… Qu’y a-t-il d’autre ?

Le récit nous parle quand même d’une mort et d’une résurrection. Et en plus on est dans la nuit de samedi à dimanche ! Et c’est au petit matin du dimanche que la résurrection est constatée… Et c’est à ce moment-là seulement que tout le monde est soulagé. Le texte l’exprime avec emphase : « tous sont vraiment consolés ». Littéralement, on pourrait traduire : « et ce ne fut pas une petite consolation ! »

Ca ne vous rappelle rien ? Une expérience de mort et de résurrection, constatée au petit matin, et qui est une source de consolation sans mesure ! D’une certaine manière, ce récit à Troas nous parle de l’expérience de mort et de résurrection que le croyant est appelé à vivre, à la suite de Jésus-Christ. Une expérience partagée dans la communauté chrétienne et source d’une profonde consolation.

Quelques applications

Une expérience de mort et de résurrection

C’est le cœur de l’Evangile, et le cœur de l’expérience chrétienne. Peut-on aller jusqu’à dire que l’expérience de la mort et la résurrection du Christ devrait être la réalité de la vie chrétienne normale, comme la résurrection du jeune Eutyque semble évidente et naturelle dans ce récit ?

Et pourtant, nous nous contentons facilement d’une vie chrétienne morne où on n’est pas vraiment mort et ressuscité mais entre les deux, juste assoupis…

Demandons au Seigneur de permettre que notre vie chrétienne soit encore et toujours l’expérience d’une vie nouvelle !

Partagée dans la communauté chrétienne

Tout se passe dans ce récit lorsque l’Eglise est réunie, alors que l’Evangile est prêché et la Cène est célébrée !

Il faut souligner l’importance de l’Eglise dans la vie du chrétien. Je ne parle pas des institutions et des différentes chapelles. Je parle de la communauté chrétienne. La mort et la résurrection en Christ est une expérience à partager. Et la Parole de Dieu prêchée et étudiée en communauté permet de l’appréhender. Tout comme la participation à la Cène, ce sacrement donné par Jésus à son Eglise, pour proclamer et vivre sa mort et sa résurrection.

Source d’une profonde consolation

Il n’y a pas de plus grande consolation, pas de plus grand encouragement que la réalité de la mort et de la résurrection du Christ. Dans l’histoire bien-sûr, parce que c’est par ce double événement que le salut de Dieu pour les humains s’est accompli. Mais aussi dans notre vie chrétienne évidemment !

Face à la mort, la maladie, la souffrance : nous sommes ressuscités en Christ, c’est notre consolation et notre espérance au-delà de toute épreuve !

Contre les forces de mort qui nous entourent et nous pressent, ou les pulsions mortifères qui peuvent nous habiter : nous sommes ressuscités en Christ, c’est notre encouragement dans la lutte, notre victoire par la foi.
L’étrange cas du jeune Eutyque nous invite donc à expérimenter, dans notre “vie chrétienne normale”, la réalité et la puissance de la mort et de la résurrection du Christ !

Balaam et son ânesse

Pour ce dimanche estival, je propose que nous nous arrêtions sur une histoire, un récit parmi les plus étonnants de l’Ancien Testament.

Nous sommes avec le peuple Hébreux. Après être sorti d’Egypte sous la conduite de Moïse, et après avoir traversé le désert pendant 40 ans, les voilà proches de la terre promise par Dieu à leur ancêtre Abraham. Ils campent dans les plaines arides de Moab, à l’est du Jourdain, en face de Jéricho. Mais les autochtones ne voient pas leur arrivée d’un très bon œil…

Balac, le roi de Moab, décide alors de se tourner vers un prophète puissant du nom de Balaam. Il lui demande de jeter une malédiction contre ce peuple venu d’Egypte, pour qu’il ait une chance de le vaincre. Mais Dieu parle au prophète et lui dit de ne pas aller avec Balac et de ne pas maudire ce peuple qu’il a béni. Mais Balac insiste, promettant au prophète de le combler d’honneurs s’il vient avec lui… Alors Balaam attend, pour une seconde nuit, ce que Dieu va lui dire.

Nombres 22.20-35
20 Pendant la nuit, Dieu vient dire à Balaam : « Si ces hommes sont venus t’appeler, pars avec eux. Mais tu feras seulement ce que je te dirai. » 21 Le matin suivant, Balaam se lève, il prépare son ânesse et il part avec les chefs de Moab.
22 Quand Dieu voit Balaam partir, il se met en colère. Balaam avance sur la route, monté sur son ânesse. Deux serviteurs sont avec lui. Alors un ange du SEIGNEUR se place sur la route pour l’empêcher de passer. 23 L’ânesse voit l’ange debout au milieu de la route. Il tient une épée à la main. L’ânesse quitte la route et elle passe à travers les champs. Balaam se met à la frapper pour la ramener sur la route. 24 L’ange va se placer plus loin dans un chemin étroit qui traverse des vignes entre deux murs. 25 L’ânesse voit l’ange du SEIGNEUR, elle se serre contre le mur et ainsi, elle blesse le pied de Balaam. Celui-ci la frappe de nouveau. 26 L’ange du SEIGNEUR les dépasse encore une fois. Il va se placer dans un passage très étroit. Là, on ne peut passer ni à sa droite ni à sa gauche. 27 Quand l’ânesse voit l’ange, elle se couche sous Balaam. Celui-ci se met en colère et les coups de bâton pleuvent.
28 Alors le SEIGNEUR fait parler l’ânesse, et elle dit à son maître : « Qu’est-ce que je t’ai fait, pour que tu me frappes trois fois ? » 29 Balaam lui répond : « Tu te moques de moi ! Si j’avais une épée à la main, je te tuerais tout de suite ! » 30 L’ânesse lui dit : « Est-ce que je ne suis pas ton ânesse ? C’est moi que tu montes depuis toujours ! Est-ce que j’ai l’habitude d’agir ainsi avec toi ? » Balaam répond : « Non ! »
31 Alors le SEIGNEUR ouvre les yeux de Balaam. Balaam voit l’ange du SEIGNEUR debout sur le chemin, une épée à la main. Il se met à genoux, le front contre le sol. 32 L’ange du SEIGNEUR lui dit : « Tu as frappé ton ânesse trois fois. Pourquoi donc ? Je suis venu t’empêcher de passer. En effet, ce voyage me paraît dangereux. 33 Ton ânesse m’a vu, et trois fois, elle s’est écartée de moi. Si elle n’avait pas fait cela, je t’aurais tué, mais elle, je l’aurais laissée en vie. » 34 Balaam dit à l’ange : « J’ai commis une faute ! En effet, je n’ai pas vu que tu étais devant moi sur la route. Mais maintenant, si ce voyage te déplaît, je suis prêt à faire demi-tour. » 35 L’ange du SEIGNEUR répond : « Non ! Va avec ces hommes. Mais tu prononceras seulement les paroles que je te dirai. » Alors Balaam continue la route avec les chefs de Balac.

Voilà un récit pour le moins surprenant ! Il y a d’abord, bien sûr, l’ânesse de Balaam : elle voit l’ange du Seigneur sur la route, alors que le prophète qui la monte ne le voit pas… Et ça, trois fois de suite ! Ensuite, la même ânesse se met à parler… A la rigueur, pourquoi pas ? Dieu est tout-puissant ! Mais le plus étonnant, ce n’est pas tellement que l’ânesse parle, c’est que Balaam semble trouver ça tout à fait normal puisqu’il discute avec elle ! Franchement, à la place de Balaam, comment auriez-vous réagi ? Imaginez-vous en train de promener votre chien, comme tous les jours, et tout à coup il s’arrête, vous regarde et se met à vous parler. Vous tapez la discute avec lui, sans broncher ? C’est pourtant ce que semble faire Balaam avec son ânesse !

C’est cet élément qui me laisse penser que ce récit n’est probablement pas à prendre au pied de la lettre… Mais ce n’est pas ce qui m’importe pour ce matin. Prenons, simplement, le récit tel qu’il nous apparaît, avec ses péripéties et ses dialogues étonnants, avec son humour aussi… et demandons-nous quel en est le message, pour le peuple Hébreux à ce moment de son histoire, et quel prolongement nous pouvons discerner pour nous aujourd’hui.

D’autant que la discussion entre Balaam et son ânesse n’est pas le seul élément étonnant de ce récit. L’attitude de Dieu aussi est surprenante. On le voit se mettre en colère quand Balam se met en route… alors qu’il vient juste de lui dire de partir ! Et puis ensuite, il empêche Balaam de passer, affirmant même qu’il l’aurait tué si l’ânesse ne s’était pas arrêtée… et finalement il lui dit de continuer son chemin, en lui redisant, en gros, ce qu’il lui avait dit avant qu’il parte ! Vous y comprenez quelque chose, vous ?

Pourquoi Dieu se met-il en colère ?

Rappelons-nous que lorsque le roi Barac était venu demander de l’aide à Balaam, Dieu avait dit clairement à ce dernier : « Non, tu n’iras pas avec eux ! Tu ne maudiras pas le peuple d’Israël, parce que je l’ai béni. » (Nb 22.12)

Mais Balac était revenu à la charge. Et je me demande si la deuxième réponse de Balaam était si honnête que cela… Balac avait insisté, en promettant de le couvrir d’honneurs mais sans vraiment préciser les choses. Et Balaam, lui, est explicite et même en rajoute un peu : « Même si Balac me donne tout l’argent et tout l’or qui remplissent sa maison, je ne peux pas faire une chose, petite ou grande, contre l’ordre du SEIGNEUR mon Dieu. » (Nb 22.18) Et il dit, quand même, aux émissaire du roi de rester pour la nuit, au cas où Dieu lui dirait quelque chose…

Mais la première réponse de Dieu n’était pas assez claire ? Et pourquoi est-ce qu’il changerait d’avis ? Pourtant, c’est ce qu’il semble faire puisqu’il lui dit : « Si ces hommes sont venus t’appeler, pars avec eux. » Ah bon ? Dieu n’était pas au courant qu’ils étaient déjà venus l’appeler avant ? En fait, j’ai l’impression que Dieu connaît le cœur de Balaam et qu’il le laisse aller. Se disant que de toute façon, il veut y aller… alors qu’il yaille ! Mais attention, il lui précise : « Tu feras seulement ce que je te dirai. »

L’empressement dont le prophète fait preuve ensuite semble bien confirmer cela. Il ne se fait pas prier. Dès le lendemain matin, il selle son ânesse et prend la route ! Et ensuite il sera incapable de voir l’ange qui lui barrera le chemin…

La « colère » de Dieu ne trahit donc pas un brusque changement d’humeur de sa part. Ce n’est pas un caprice… Probablement que le Seigneur veut plutôt donner une leçon au prophète. Il s’obstine à vouloir contourner la réponse négative de Dieu ? Dieu, à son tour, s’obstinera à bloquer Balaam sur son chemin…

Pourquoi le prophète est-il moins clairvoyant que son ânesse ?

C’est toute l’ironie de l’histoire. Alors que le prophète ne comprend pas ce qui se passe, l’ânesse voit, elle, l’ange du Seigneur ! La première fois, elle peut l’éviter en passant par les champs. La deuxième fois, elle doit raser les murs, blessant au passage le pied de Balaam. Mais la troisième fois, le passage est trop étroit et l’ânesse ne peut que s’arrêter. Et le prophète, lui, ne comprend rien, il ne voit rien et tout ce qu’il trouve à faire, c’est se mettre en colère contre son ânesse et la rouer de coups.

Balaam semblait pourtant jusque là capable d’entendre clairement la voix de Dieu… Mais là, il ne voit rien. Il devait être trop concentré sur l’objectif de son voyage, aveuglé par la perspective de la récompense promise par le roi de Moab… Il a obtenu le feu vert de Dieu pour répondre à l’offre de Balac, alors il y va. Il ne se pose plus de question. C’est comme s’il était déjà arrivé au bout de son chemin… et du coup, il n’est plus prêt à rencontrer Dieu sur sa route. Pourtant il aurait quand même dû se douter qu’il y avait quelque chose qui clochait quand Dieu lui a dit d’aller vers Barac alors qu’il venait de le lui interdire formellement.

Il faudra, pour que le prophète sorte de sa torpeur, que le Seigneur lui ouvre les yeux, comme il le ferait pour un aveugle. Alors seulement il verra l’ange du Seigneur et reconnaîtra sa faute.

Quelles leçons pour nous ?

Le première leçon que nous pouvons tirer de cet épisode, c’est que Dieu nous laisse parfois aller jusqu’au bout de nos obstinations… Parce qu’il faut parfois faire l’expérience de l’échec, se retrouver face à un mur, pour comprendre. Ça peut être douloureux… mais nécessaire.

Car Balaam n’est pas un cas isolé, loin de là ! Dans la Bible, il y a une expression qui revient à de nombreuses reprises pour qualifier l’obstination du peuple de Dieu : « avoir la nuque raide », c’est-à-dire refuser de courber la tête, n’en faire qu’à sa tête. Aujourd’hui on dirait avoir la tête dure… Vous ne vous sentez pas concernés ? Vraiment ?

La deuxième leçon est une mise en garde : il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir… ni plus sourd que celui qui pense avoir tout compris. Enfermés dans nos certitudes, nous ne sommes plus capables de voir Dieu sur notre chemin.

Même un prophète est moins clairvoyant qu’un âne quand il s’enferme dans son obstination. L’exemple tragi-comique de Balaam doit nous inviter à l’humilité. Méfions-nous de nos certitudes.

Ici, je fais une différence entre les convictions et les certitudes. C’est important de se forger des convictions solides, d’affermir sa foi, d’approfondir sa connaissance de Dieu. On peut s’appuyer sur ses convictions, on peut les partager, on peut même les défendre. Mais gardons nous de faire de nos convictions des certitudes. Par certitude, je veux dire des vérités absolues, définitives, qu’on ne discute pas. On pourrait dire qu’une certitude a le cou raide… alors qu’une conviction est prête à se laisser encore modeler. Les fanatiques ont des certitudes. Les croyants ont des convictions.

Nos certitudes nous rendent aveugles, elles nous empêchent de voir le Seigneur sur notre chemin. Nos convictions nous gardent les yeux ouverts, elles s’affermissent dans la rencontre avec Dieu.

Epilogue

L’histoire de Balaam ne s’arrête pas là. Il semble bien avoir retenu la leçon parce que les deux chapitres suivants nous racontent comment, par trois fois, le prophète prononcera des bénédictions pour le peuple d’Israël au lieu des malédictions qui lui étaient demandées. Il rappellera au passage les promesses de Dieu envers son peuple, concernant son alliance et la terre qui lui est promise. Si bien que le roi de Moab finira par lui dire : “OK, tu ne peux pas les maudire, mais au moins arrête de les bénir !”

Ce récit étonnant de Balaam a toute son importance dans le récit du livre des Nombres. En marche vers la terre promise, au milieu de peuples pas toujours bienveillants à leur égard, le peuple d’Israël peut être rassuré : Dieu restera toujours fidèle à son alliance et à ses promesses.

N’est-ce pas là aussi une belle leçon pour nous ? Car si nous devons nous méfier de nos certitudes, il y a bien une assurance sur laquelle nous appuyer : Dieu est toujours fidèle à ses promesses, quels que soient les obstacles, quels que soient les adversaires qui nous mettent des bâtons dans les roues… et quelle que soit notre propre obstination !

Infiniment présent! (A nul autre pareil 3/4)

Vivre dans la présence de Dieu, voilà un des aspects de la foi chrétienne. Quels sont ces moments où vous sentez Dieu présent ? Lorsque vous priez, dans le calme de votre chambre ? Quand vous chantez votre amour pour Dieu ? Ou bien, l’observation de la nature ; ou bien, la réponse de Dieu à nos prières : une solution qui se présente, une réponse favorable, une « coïncidence », une ouverture chez l’autre, un changement en soi…

Mais on ne peut pas parler de ces moments où on sent la présence de Dieu sans évoquer ces moments où Dieu semble absent. Lorsqu’on est dans une « routine » spirituelle qui ne nous fait plus vibrer… Ou en terrain profane, dans les moments ternes du quotidien par exemple : quand vous faites vos courses, dans les embouteillages, dans vos tâches ménagères ou vos réunions de travail… Dans un autre registre, lorsque quelque chose de mauvais nous apparaît brusquement comme séduisant et intéressant (c’est ce qu’on appelle la tentation), on se sent bien seul face à cette petite voix (intérieure ou extérieure) dont le murmure se fait persistant. Il y a pire : lors d’une épreuve terrible, la sensation que Dieu est absent, loin, indisponible.

Ces impressions de présence et d’absence font partie de la vie chrétienne et de la relation avec Dieu. Elles font écho au reste de notre vie : à part notre corps, quasiment tout ce que nous connaissons dans notre vie alterne entre présence & absence –nos proches, nos possessions, ce que nous voyons, même le soleil et la lune passent de la présence à l’absence. Qu’en est-il de Dieu ?

Pour continuer cette série de l’été sur les qualités uniques de Dieu, je vous invite à lire un passage dans le livre du prophète Jérémie, quelques siècles avant la naissance de Jésus. C’est Dieu qui parle.

Lecture biblique : Jr 23.23-24 (NBS)

23 Ne suis-je Dieu que de près ? — déclaration du SEIGNEUR.

 Ne suis-je pas aussi Dieu de loin ?

24 Quelqu’un peut-il se cacher dans une cachette sans que je le voie ?

— déclaration du SEIGNEUR.

Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre ?

— déclaration du SEIGNEUR.

Texte et contexte

Quelques mots de contexte : Jérémie transmet les paroles de Dieu, ici, à des faux prophètes. A cette époque, injustice et scandales jonchent la vie politique, sociale, économique, et même spirituelle du peuple d’Israël. Depuis longtemps, Dieu les avertit des conséquences à de telles horreurs, et les invite à abandonner leurs pratiques pour revenir à ce qui est bon. Mais les responsables du peuple s’enferment dans le déni : « mais non, tout ira bien, après tout nous sommes le peuple élu !… »

Et ce qui met particulièrement Dieu en colère, c’est de voir des personnes qui s’autoproclament prophètes (c’est-à-dire porte-paroles de Dieu) et qui proclament de fausses promesses d’assurance alors que Dieu, lui, souhaite la repentance de son peuple ! Ce sont des menteurs ! Alors, Jérémie s’exprime, porteur lui des vraies paroles de Dieu : vous voyez les expressions « déclaration du Seigneur » par trois fois, qui visent à authentifier les prophéties de Jérémie. Il ne dit pas ce qu’il veut, mais il transmet le message que Dieu lui confie.

Ici, il dénonce l’idée que les prophètes pensent pouvoir dire ce qu’ils veulent en s’éloignant, comme on pourrait dire [mime : baisser la voix] un secret en baissant la voix ou [s’écarter/ se détourner, main sur la bouche] en s’écartant des autres. Comme si Dieu ne les entendait pas. Comme si Dieu était limité, enfermé dans un lieu dont on pourrait s’éloigner. Comme si on pouvait se cacher de lui.

Mais rien n’échappe à Dieu. Il voit tout, il entend tout, il sait tout – parce qu’il est partout. Il remplit le monde. Lui, le créateur du ciel et de la terre, lui le Dieu infini et infiniment grand, il remplit le monde de sa présence. Rien ne peut lui échapper. Il est omniprésent, c’est-à-dire qu’il est présent partout, en tout lieu, en tout temps. Et c’est cette qualité propre à Dieu que je vous invite à creuser.

L’omniprésence de Dieu

Dieu n’a aucune limite. Notamment au niveau spatial ou temporel. On a du mal à l’imaginer, parce que ça n’a rien à voir avec ce que nous connaissons, mais Dieu existait avant la création du monde, avant la création du temps et de l’espace – ce qui veut dire qu’il ne se situe pas dans l’espace ou dans le temps. La création avec son cadre spatio-temporel est en quelque sorte devant lui, ou sous lui – distincte de lui.

Pourtant, je le rappelais la semaine dernière, Dieu n’est pas absent de la création : sans en faire vraiment partie, il la remplit toute entière comme un courant d’air qui traverse la maison ou l’eau qui gonfle l’éponge. Parce qu’il remplit le monde, notre monde existe. Si Dieu se retirait, tout serait mort. Dieu anime notre monde par son souffle, par son esprit – il soutient ce qui vit, permettant au soleil de briller, aux plantes de grandir, aux animaux de respirer. Sans lui, rien ne pourrait exister. En ce sens, il est présent partout, que nous en soyons conscients ou pas.

Cependant, Dieu est présent à différents degrés à différents endroits. Même si rien ne lui échappe, même s’il est partout, il n’adopte pas toujours la même posture. Dieu n’a pas de corps, alors le parallèle que je vais faire est un peu bancal : quand vous êtes quelque part, vous pouvez être dans un coin de la pièce en retrait/ en observateur, ou assis avec les autres, ou en discussion privée avec quelqu’un, ou encore debout à faire une présentation devant tout le monde. A chaque fois, vous êtes présent, mais différemment.

La Bible évoque différents lieux que Dieu remplit, avec différentes postures : l’univers, le ciel (résidence divine, comme en vis-à-vis de la terre où vivent les humains), son trône où rayonne sa gloire (c’est-à-dire qu’il est vraiment visible à cet endroit, le lieu d’où il exerce son autorité). Mais aussi Jésus-Christ, que le Temple de Jérusalem préfigurait partiellement : lieu/ personne où Dieu se montre et se laisse rencontrer – en Christ particulièrement, Dieu se révèle tel qu’il est : juste et bon, honnête et salvateur, sage et accueillant. Et puis il y a notre cœur : le cœur, c’est notre être intérieur, notre volonté dans la Bible, cette partie de nous qui nous dirige [aujourd’hui on dirait plus facilement la tête]. Lorsque nous croyons que Jésus Christ a comblé la distance qui nous séparait de Dieu en assumant nos fautes et nos hontes, nous devenons à notre tour le temple de Dieu, c’est-à-dire que par son Esprit, il habite notre cœur, il remplit notre âme – il insuffle en nous amour et pureté, et nous fait grandir à son image.

Avant de voir l’impact que l’omniprésence de Dieu peut avoir sur notre vie de foi, une dernière remarque : quelle que soit sa posture, Dieu est toujours pleinement présent, avec toutes ses qualités et tout son caractère, toute sa justice et toute sa bonté, toute sa sainteté et toute sa fidélité. Mais comme nous, selon sa posture et selon les moments, il montre un aspect de son caractère plutôt qu’un autre.

Notre vie dans la présence infinie de Dieu.

Donc nous sommes constamment dans la présence de Dieu.

1e conséquence, qui n’est pas forcément celle à laquelle nous pensons en premier mais que les paroles de Jérémie mettent en valeur : nous ne pouvons pas commettre le mal en cachette. Vous connaissez l’expression : « pas vu, pas pris » ou « ni vu, ni connu ». Brûler un feu rouge, chaparder un paquet de bonbons, ou encore colporter une rumeur dans le dos de quelqu’un (sans parler de mensonge, fraude ou infidélité) : tant que personne ne l’a remarqué, on peut avoir l’impression de ne pas vraiment être en tort, comme si notre faute n’existait pas tant qu’il n’y a pas de témoin.

C’est là le hic : Dieu est toujours présent. Témoin invisible de tous nos actes, de toutes nos paroles, de toutes nos pensées, même. Du coup, croire en un Dieu omniprésent devrait nous inviter à rechercher toujours plus une vie cohérente. A être pareil devant témoin ou dans le secret de notre chambre – après tout, le plus important des témoins est aussi dans le secret de notre chambre… A parler de la même façon de quelqu’un, devant lui ou en son absence. A travailler avec le même zèle et la même qualité, que le chef soit présent ou qu’on soit en autonomie (Paul dira aux salariés de son époque : Quoi que vous fassiez, travaillez-y de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des humains, Colossiens 3.23). A regarder homme ou femme de la même façon, que notre conjoint soit là ou pas. Une vie cohérente et intègre, parce que nous sommes toujours sous le regard de Dieu.

Croire que DIue est toujours présent nous motive à vivre une vie cohérente, mais c’est aussi un puissant encouragement. Dieu nous soutient. Même dans nos coups de mou, nos moments de solitude, nos doutes, nos peurs, nos épreuves, nos tentations : il est là ! Rien ne lui échappe, et il est près (de nous). David dira : même dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains rien, car tu es avec moi (Psaume 23.4). Dieu est là, c’est le fondement de notre paix.

Lorsque nous avons l’impression que Dieu est absent, bien souvent c’est nous qui sommes aveugles à sa présence : préoccupés, submergés par nos craintes, distraits par mille sollicitations… Dans son sermon sur la montagne, Jésus nous adresse une parole d’encouragement : Cherchez et vous trouverez. Celui qui cherche trouve (Matthieu 7.7-8). Celui qui cherche la présence de Dieu la trouve, car il est déjà là.

C’est la délicatesse de Dieu qui parfois reste dans le coin de la pièce tant qu’on ne l’a pas invité à s’asseoir avec nous. Cette invitation de notre part, je crois que c’est la prière dans ce qu’elle a de plus essentiel. Dieu sait déjà, Dieu connaît, Dieu voit, mais on peut facilement vivre comme s’il n’était pas là. Prier, c’est se rendre attentif à sa présence. C’est lui confier ce qui nous occupe, ou l’inviter à parler. C’est parfois sans paroles, comme on marche en s’appuyant sur le bras d’un plus fort ou en tenant la main d’un être aimé. C’est peut-être un court recentrage : dans la voiture, la file d’attente, en réunion ou en repas de famille – Dieu est présent, là, maintenant, avec moi, avec nous.

La paix que nous recevons en prenant conscience que Dieu est toujours présent à nos côtés, cette paix s’élargit quand nous prenons en compte le fait que Dieu est aussi toujours présent aux côtés des autres : nos parents qui sont parfois loin, au pays, nos enfants qui volent de leurs propres ailes, parfois loin aussi, nos bien aimés dans leurs occupations… Au lieu de nous affairer sans cesse et de nous inquiéter comme si tout dépendait de nous, nous pouvons nous appuyer sur cette assurance : Dieu est présent. Avec nous, avec nos proches parfois loin, dans tout l’univers.

Conclusion

Puisque Dieu est présent, puisqu’il se rend particulièrement présent à nous dans notre cœur grâce au Christ, prenons le temps de nous recentrer régulièrement sur la réalité de sa présence dans notre vie. Au moment de l’épreuve, de la tentation ou du souci : concentrons-nous sur cette vérité. Il est là. Dans la lassitude ou l’excitation, il est là. Profitons de sa présence pour nous tourner vers lui, autant que nous pouvons – et nous trouverons en lui inspiration, soutien et réconfort.

Dieu créateur (A nul autre pareil 2/4)

La semaine dernière, nous avons médité sur le fait que Dieu est infini, en nous appuyant notamment sur la grandeur vertigineuse de la création pour nous donner de la perspective. Aujourd’hui, explorons un peu mieux ce que nous affirmons lorsque nous disons que Dieu nous a créés.

Lecture biblique : Genèse 1.1-3 (NBS)

1 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

2 La terre était un chaos, elle était vide ; il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux.

3 Dieu dit : Qu’il y ait de la lumière ! Et il y eut de la lumière.

[puis toute la création est présentée sous la forme d’une semaine avec toujours la même puissance infatigable de Dieu qui parle, et la chose arrive]

Un Dieu créatif

Au commencement Dieu créa le monde (le ciel & la terre, c’est plus que le sol et l’air, ça désigne l’univers tout entier). Au commencement de la Bible, il y a la création. Dieu se présente à nous d’abord comme le créateur, dont tout va découler.

Au commencement, il n’y a rien. Enfin rien : si, il y a Dieu ! Mais rien de ce que nous connaissons : temps, espace, matière, forme… Ce que nous appelons l’univers était sans forme ni contenu. Et Dieu crée ex nihilo (en latin – à partir de rien), c’est-à-dire qu’il n’a pas reçu d’aide extérieure. Parce que Dieu ne crée pas vraiment à partir de rien : il puise en lui-même les richesses qui vont se matérialiser dans la création. Toutes les choses créées sont belles et bonnes, et naissent sûrement d’une qualité belle et bonne de Dieu.

Petite remarque : nous ne savons pas comment le mal est arrivé dans le monde, comment un ange (créé lui aussi) a pu se détourner de Dieu et entraîner à sa suite d’autres anges et l’humanité entière. La Bible ne nous laisse pas pénétrer ces ténèbres-là. Mais parfois on présente Dieu et Satan comme des alter ego, des puissances équivalentes. Il n’en est rien ! Satan n’est qu’une belle créature qui a mal tourné. Tout ce que nous connaissons de mauvais, de mal, est une belle création qui a mal tourné. Satan, par exemple, n’a pas le pouvoir de créer – et le mal, tel que nous l’expérimentons en nous ou autour de nous, est bien souvent un détournement de quelque chose de beau au départ : le don qui devient vol, la parole qui se fait menteuse, la relation qui devient égoïste, orgueilleuse ou opprimante.

La Bible affirme ainsi une distinction nette entre le Créateur et les créatures… Au point qu’on peut faire cette équation : Non créé = Dieu. Créé = tout le reste. C’est facile de s’en rappeler !

Mais Dieu n’a pas créé que dans ces temps originels… Au-delà des événements factuels de la naissance du monde, ce commencement biblique nous indique que Dieu crée. C’est dans sa nature ! Parce que Dieu est créateur, créatif, il peut faire des miracles. Je ne sais pas à quel point ça ressort du miracle pour lui, mais pour nous en tout cas, quand Dieu fait des exceptions à ses propres règles (tel un bon artiste), nous pouvons y croire : s’il a été capable de faire surgir la lumière du néant, la vie du rien, alors une guérison, une multiplication des pains ou la traversée d’un lac à pied ne sont pas si impressionnants. Quelle porte pourrait rester fermée devant celui qui a toutes les clefs ? C’est parce que Dieu est créateur qu’on peut recevoir cette bonne nouvelle de la résurrection du Christ : de la mort, il a fait surgir la vie à nouveau. C’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons imaginer le monde nouveau qu’il promet : l’inventeur de l’univers n’est-il pas capable de faire une version améliorée, 2.0 ? Et c’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons croire qu’il nous transforme déjà, par son Esprit, pour faire de nous des personnes qui lui ressemblent toujours plus.

Avec Dieu, tout est possible, car il a tout créé. N’ayons pas peur de lui confier nos impasses et nos doutes, nos craintes et nos rêves. N’ayons pas peur de croire profondément à ce monde nouveau qu’il veut établir, et de laisser cette perspective influencer notre quotidien.

Dieu créateur personnel

Discutez avec un collègue ou un ami : bien souvent il ne sera pas vraiment athée matérialiste, mais il croira « qu’il y a quelque chose » – une énergie originelle, un premier moteur, un élan vital… c’est même le fond de bien des pratiques « énergéticiennes » qu’on trouve aujourd’hui, des pratiques méditatives, jusqu’aux convictions de certains écolo : on vous parlera de se reconnecter à l’énergie de… ou à Mère Nature.

Dans cette conviction, il y a du vrai : le monde est animé par un souffle, il vit grâce à quelque chose qui dépasse nos 5 sens. Cependant, l’apport biblique c’est d’affirmer que cette énergie créatrice a une personnalité. Le prophète Amos le décrit ainsi :

Car voici : Celui qui façonne les montagnes,qui crée le vent,qui révèle à l’homme quel est son dessein,qui, des ténèbres, produit l’aurore,qui marche sur les hauteurs de la terre,il se nomme le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de l’univers. [Amos 4.13]

Selon Amos, le créateur a un prénom ! Yahwé ! un prénom qu’il a révélé à Moïse… La diversité et la beauté de la nature confirment à mon avis l’idée que Dieu est une personne : tant d’harmonie, de générosité, d’exubérance et de joie… De même, pourquoi tant de personnalités différentes sur terre (même entre mes deux chats !) si l’énergie de base est neutre ?

Dieu est même tellement personnel que lorsqu’il a vraiment voulu nous montrer qui il est, il est devenu un homme : Jésus (cf. Jn 1). Il s’était déjà montré dans le vent, le feu, l’orage… Mais ce qui le représente le mieux parmi les créatures, c’est l’être humain !

Restons un instant sur cette conviction au cœur de notre foi chrétienne : Dieu, infini, transcendant, éternel et créateur est devenu créature. C’est comme si le peintre était entré dans sa toile… Il y a un fossé entre Créateur et créatures : nous ne sommes pas faits pareil ! Mais ce fossé s’est élargi lorsque l’être humain s’est détourné de Dieu, très tôt dans l’histoire, revendiquant son autonomie… Et cela était si insupportable à Dieu qu’il a décidé de commettre l’impensable : devenir lui-même un homme. Il n’est pas entré et sorti de Jésus comme on met un manteau qu’on retire en arrivant à la maison. Non, il a assumé notre humanité, il s’est attaché à nous pour toujours : Jésus ressuscité, Jésus trônant auprès de Dieu, est toujours un homme… En quelque sorte, Dieu a scellé en lui-même une alliance entre lui et nous, une alliance que personne ne peut détruire, pour être sûr que rien ne puisse nous séparer de lui à nouveau.

Implication : tout lui appartient

  1. se rappeler que nous sommes créés.

Notre vie lui appartient. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, tout ce que nous accomplissons… regardez les sujets de conflit et d’orgueil : c’est si ridicule du point de vue du Créateur ! L’un est plus fort, l’autre est plus intelligent – qu’importe, ça ne vient pas de lui ! L’un est sociable, l’autre rêveur : pourquoi s’enorgueillir ? Notre souffle nous est donné, nos qualités, nos talents, notre vie toute entière repose sur la générosité de Dieu. Paul disait aux Corinthiens : 7 En effet, qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi fais-tu le fier, comme si tu ne l’avais pas reçu ? (1 Co 4.7).

Notre valeur vient de ce qu’on a été créé, pas de nos capacités, notre carnet d’adresses, notre salaire ou nos origines. Nous avons étés créés, c’est-à-dire: désirés, pensés, conçus, et réalisés par Dieu.  Qu’il nous associe en partie (minime) à ses œuvres en nous rendant acteurs (de la naissance d’un enfant, de réussite, d’œuvres) montre seulement sa générosité : tout lui appartient mais il ne s’agrippe pas à ses possessions. Il nous invite à participer à ses œuvres merveilleuses.

2. Créés pour honorer Dieu en tout

Nous n’avons pas tous reçu les mêmes atouts/ talents… Dieu le sait et ne nous tient pas rigueur de ne pas être comme les autres! Bien au contraire, il se réjouit de notre caractère particulier.

Toutefois, ce que nous avons reçu, c’est pour l’honorer, pour le glorifier, chacun à notre manière.

A quoi ça ressemble ? Quand vous honorez quelqu’un, vous faites quelque chose qui le rend fier : compliments, place accordée, écoute, mais aussi application de sa façon d’agir, voire imitation de sa façon d’être. Honorer Dieu, c’est tout ça : l’écouter, lui accorder une place centrale, lui dire notre admiration, imiter sa façon d’agir et vouloir vivre comme lui : en cherchant justice, vérité, amour, paix. Et ce, dans tous nos contextes de vie : dans nos pensées, notre foyer, nos relations, notre travail/ nos occupations… A quoi ça ressemble d’honorer Dieu en tant qu’infirmière? ingénieur? boulanger? électricien? retraité?

3 . Dieu a créé chaque être vivant

Si Dieu est créateur, il est créateur de tous & de tout. Prenons conscience que Dieu est à l’oeuvre pour chacun, qu’il l’a fait vivre et qu’il l’appelle à le rencontrer. cf. l’histoire de Jonas qui ne veut pas voir la bonté de Dieu s’appliquer aux autres créatures (en particulier aux ennemis de son peuple).

Dans nos rencontres/ nos relations, soyons attentifs à ce que Dieu est en train de faire dans la vie de ceux à qui nous parlons: comment se révèle-t-il? Comment leur parle-t-il? Et nous, comment pouvons-nous les aider à interpréter ces signes que Dieu place dans leur vie?

Infiniment grand ! (A nul autre pareil 1/4)

Comme j’en ai l’habitude, je vous propose une petite série estivale pour nous guider pendant les cultes de juillet. Inspirée par un livre que j’ai commencé récemment, je vous propose de méditer quatre qualités de Dieu.

Selon les récits de création qu’on trouve au début de la Bible, Dieu en créant le monde, a donné à l’être humain une place particulière : il l’a créé à son image. Nous sommes faits pour lui ressembler, pour le représenter dans le monde. Lorsque nous créons, agissons, pensons, aimons, parlons, rêvons… nous imitons Dieu et nous le représentons dans le monde. Lorsque nous sommes justes, dans la vérité, avides de pureté et de bien, pacifiques et patients, nous imitons Dieu et nous le représentons dans le monde… Il est bon de méditer sur la façon dont nous pouvons refléter Dieu dans le monde : cela nous inspire pour être et agir en image de Dieu.

Mais Dieu a aussi des qualités qui n’appartiennent qu’à lui, des caractéristiques que nous ne pourrons jamais imiter ou égaler – et il est bon aussi de méditer sur ce qui fait que Dieu est Dieu, qu’il est Dieu et pas un être humain, et sur la perspective que cela apporte à notre vie de croyants.

Je commence avec une caractéristique de Dieu que nous venons de chanter : il est grand. Infiniment grand. Pour nous lancer dans cette méditation, je vous invite à lire le psaume 145, une prière juive attribuée au roi David. Petite remarque avant de lire : les mots étranges avant chaque verset correspondent aux lettres de l’alphabet hébreu – l’auteur a voulu écrire un acrostiche, comme s’il voulait décrire la grandeur de Dieu de A à Z…

Lecture biblique : Psaume 145           

1 Louange. De David.

Alef

Mon Dieu, mon roi, je t’exalterai
et je bénirai ton nom à tout jamais.

2 Beth

Tous les jours je te bénirai
et je louerai ton nom à tout jamais.

3 Guimel

Le SEIGNEUR est grand, comblé de louanges ;
sa grandeur est insondable.

4 Daleth

D’une génération à l’autre on vantera tes œuvres,
on proclamera tes prouesses.

5

Je répéterai le récit de tes miracles,
la gloire éclatante de ta splendeur.

6 Waw

On dira la puissance de tes prodiges
et je raconterai tes hauts faits.

7 Zaïn

On célébrera le souvenir de tes immenses bienfaits,
on acclamera ta justice.

8 Heth

Le SEIGNEUR est bienveillant et miséricordieux,
lent à la colère et d’une grande fidélité.

9 Teth

Le SEIGNEUR est bon pour tous,
plein de tendresse pour toutes ses œuvres.

10 Yod

Toutes ensemble, tes œuvres te loueront, SEIGNEUR,
et tes fidèles te béniront.

11 Kaf

Ils diront la gloire de ton règne
et parleront de ta prouesse,

12 Lamed

en révélant aux hommes tes prouesses
et la gloire éclatante de ton règne.

13 Mem

Ton règne est un règne de tous les temps,
et ton empire dure à travers tous les âges.

Noun

Dieu est véridique,
fidèle en tous ses actes.

14 Samek

Le SEIGNEUR est l’appui de tous ceux qui tombent,
il redresse tous ceux qui fléchissent.

15 Aïn

Les yeux sur toi, ils espèrent tous,
et tu leur donnes la nourriture en temps voulu ;

16

tu ouvres ta main
et tu rassasies tous les vivants que tu aimes.

17 Çadé

Le SEIGNEUR est juste dans toutes ses voies,
fidèle en tous ses actes.

18 Qof

Le SEIGNEUR est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent vraiment.

19 Resh

Il fait la volonté de ceux qui le craignent,
il écoute leurs cris et les sauve.

20 Shîn

Le SEIGNEUR garde tous ses amis,
mais il supprimera tous les infidèles.

21 Taw

Ma bouche dira la louange du SEIGNEUR,
et toute chair bénira son saint nom,
à tout jamais !

Ce qui ressort du texte : une grandeur insondable

Cette prière mêle les affirmations sur Dieu (il est…) et l’invitation à l’acclamer, à le louer sans fin – personnellement mais aussi en tant que communauté. Et ce qui ressort, c’est vraiment cette impression de grandeur, cette grandeur de Dieu qui est insondable (c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’explorer jusqu’au bout) elle est sans fond, sans fin.

L’infinie grandeur de Dieu se laisse deviner dans la création – et nombreux sont ceux qui aiment contempler la nature au sens large pour méditer sur le Créateur… Didier nous a fait voyager dans l’infiniment grand avec les étoiles et les galaxies ; on pourrait tout autant s’émerveiller de l’infiniment petit avec les cellules, les atomes… imaginez-vous que rien que dans votre système digestif, on trouve une petite galaxie de 40 milliards de bactéries… Sans oublier l’incroyable diversité qui caractérise notre planète : au niveau minéral, végétal, animal… [70 espèces de menthes ; un nouvel animal sous-marin découvert à chaque excursion de quelques minutes de plongée en Méditerranée… et jusqu’aux décimales du nombre Pi, estimées récemment à 10 000 Milliards par une équipe japonaise…] Cela nous donne une (minuscule) idée de ce qu’est l’infini de Dieu : infini dans le temps, infini dans l’espace, sans limites aucune… Ca donne le vertige !

https://www.youtube.com/watch?v=1VOXpmqtze4

Le psaume 145 met particulièrement en avant la grandeur de Dieu dans sa puissance (il est capable de tout, dans le bon sens du terme) et dans sa bonté, son amour. L’auteur parle même de prodiges : Dieu est prodigieux ! incroyable ! Tout ce qu’il fait ou met en place est prodigieusement intelligent, harmonieux, bon et beau…  La création le montre, mais l’ensemble de ceux qui ont une relation avec Dieu par la foi en sont particulièrement témoins.

Et vient l’acclamation, qu’on ne peut dire sans une pointe de surprise : aussi grand soit-il, Dieu, le grand Dieu, le Dieu de l’infini… est proche de ceux qui l’appellent. Il rejoint ceux qui le cherchent. Ce Dieu si grand n’a pas perdu le compte de ceux qu’il aime, il veille avec fidélité sur eux. Encore un vertige : plus de 7 milliards d’humains sur terre et dans cette foule, Dieu vous voit et vous rejoint…

Si Dieu est infini, qu’est-ce que ça implique dans notre façon de penser à lui, et d’être avec lui ?

Si Dieu est infini, alors nous ne pouvons nous lasser de Dieu. Vous avez sûrement dans votre vie des choses qui vous lassent, et d’autres qui vous émerveillent sans fin : une chanson que vous écoutez en boucle, un film que vous regardez à chaque Noël, un tableau chez vous qui vous étonne toujours autant par sa beauté, un paysage même (voire votre jardin) que vous aimez contempler jour après jour en y voyant toujours de nouvelles nuances. Si de telles choses ne nous lassent pas, alors Dieu !… Il est infiniment harmonieux, infiniment agréable, infiniment lumineux, d’une splendeur aux infinies nuances ! Pour l’auteur du psaume, même en plusieurs siècles on ne saurait tout dire ! Tout chanter ! Remarque en passant : la louange, ce n’est pas que le chant, c’est d’abord cette capacité à nous émerveiller de Dieu et à le lui montrer, avec tout ce que nous sommes – par nos paroles, nos pensées, notre silence admiratif, mais aussi nos choix de vie, nos actes et nos projets.

Si Dieu est infini, alors on ne peut pas le classer. On ne peut pas le mettre dans une boîte, bien étiquetée, bien rassurante. Non, par définition, il dépasse notre vue, notre imagination – impossible d’en faire le tour, même en pensée !

Par notre lecture et méditation de la Bible, par l’observation de la nature, par la réflexion, ou par nos expériences personnelles, nous avons appris des choses sur Dieu : pour ma part, du haut de mes 33 ans, je peux dire que Dieu m’a protégée dans le danger, est patient devant mes fautes, a ouvert des possibilités là où tout semblait bouché. Ca rejoint totalement ce que je lis dans la Bible de la puissance de Dieu, de son pardon constamment renouvelé, de sa créativité inimaginable. Et vous, dans votre lecture de la Bible, dans vos réflexions et vos expériences, qu’avez-vous appris sur Dieu ?

Ce que nous savons de lui est un trésor. Mais comme tous les trésors, on peut en abuser et vouloir le posséder, le capitaliser, le rentabiliser. Or le trésor de ce que nous savons de Dieu n’est qu’une pépite dans les merveilles qui le caractérisent… Nous rappeler que Dieu est infini nous pousse à l’humilité : il ne nous appartient pas, nous lui appartenons !

A cet égard, le v.19 pourrait nous faire tiquer [Il fait la volonté de ceux qui le craignent,
il écoute leurs cris et les sauve] : est-ce vraiment vrai ? Si ça l’était, ce serait presque dangereux… Imaginez que Dieu soit esclave de mes prières, de vos prières et exécute vos moindres volontés… A mon avis, ce verset affirme avec force le fait que Dieu écoute chacun de nos prières, la prend en compte et agit pour nous faire avancer sur son chemin, vers le meilleur.

Mais ce meilleur, parfois nous ne le voyons pas. Parfois pris dans l’étau de nos limites personnelles, de notre myopie et de notre ignorance, nous doutons, oubliant que si Dieu est infini, alors toutes ses qualités sont infinies : sa puissance et sa bonté, oui, mais aussi sa sainteté, sa vérité, sa paix, et sa justice.

J’insiste sur sa justice… comme le psaume d’ailleurs ! [Le SEIGNEUR est juste dans toutes ses voies, fidèle en tous ses actes, v.17] Pourtant nous croyons parfois que nous ferions mieux ! Si nous étions Dieu, alors… plus de maladies, plus d’accident, plus de méchanceté, plus de catastrophes naturelles, etc. En disant cela, nous exprimons notre désarroi et notre souffrance devant le mal, et c’est légitime ! Mais parfois, parfois, peut-être quand nous sommes touchés personnellement par une épreuve (nous-mêmes ou un proche) nous nous risquons à imaginer que Dieu est injuste parce que nous ne comprenons pas pourquoi ces choses arrivent. Si nous tirions toutes les conséquences de cette présomption, nous devrions dire que si Dieu est injuste, alors il doit l’être infiniment. Et comment pourrions-nous dire qu’il est infiniment injuste tout en étant infiniment bon ? Ou alors il est infiniment mauvais, ou infiniment neutre ? La création, nos expériences ordinaires de Dieu ne semblent pas aller dans cette voie…

Certains liront le livre de Job pour digérer : un homme juste qui se récupère toutes les misères imaginables – et pourquoi ? Dieu finit par répondre, sans expliquer : il est plus grand que ce que Job peut imaginer. Lui seul, Dieu, a une vue d’ensemble. Son histoire nous rappelle que dans la souffrance et l’épreuve, nous nous cognons aux murs de nos propres limites, de nos doutes, de nos peurs. Pourtant notre point de vue est bien étroit, et nous ne savons que peu de choses de ce qui se passe vraiment.

Dans de tels moments, nous pouvons crier à Dieu notre souffrance, et lui demander de se montrer. Mais ce psaume de louange nous invite aussi à enraciner profondément en nous (déjà quand ça va bien) cette conviction que Dieu est juste, infiniment juste, et que dans nos limites, nous avons peut-être une vision trouble et partielle de ce que Dieu est en vrai. Job, impressionné, répondra avec humilité : « Maintenant que je t’ai vu, je n’ai plus qu’à me taire… » Osons parler (les psaumes invitent à exprimer toute la gamme de nos sentiments, de l’exubérance au désespoir, au doute et à la rage) mais prenons aussi en compte ces vérités sur Dieu : si Dieu est infini, il est infiniment juste et infiniment fidèle. Nous pouvons avoir confiance en lui.

Conclusion

Le v.20 [Le SEIGNEUR garde tous ses amis, mais il supprimera tous les infidèles] affirme que ceux qui se détournent de Dieu, ne pourront pas subsister ni tenir devant lui. C’est dur à lire ! Dur pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, dur pour nous aussi… Bien que limités, nous avons plutôt l’impression d’être infiniment faillibles. Bien qu’aimant Dieu, nous savons que nous le trahissons.

Et c’est là que le mystère infini de la Bonne Nouvelle qu’est Jésus-Christ nous saisit. En lui, Dieu l’infiniment grand, s’est fait petit enfant. Puisque nous sommes incapables de l’atteindre, il vient nous rejoindre dans ce que nous sommes, avec nos limites et nos failles.  Eternel, il a enduré la mort. Infiniment juste, il a assumé nos injustices. Nos injustices à nous tous, sans limites. En Jésus, nous avons la preuve de l’infinie puissance, l’infinie bonté, et l’infinie justice de Dieu.

Romains 3.23-26 :

23 tous ont péché et tous sont privés de la gloire de Dieu. 24 Mais dans sa bonté, Dieu les rend justes gratuitement par Jésus-Christ, qui les libère du péché. 
25-26 Dieu l’a offert en sacrifice. Alors par sa mort, le Christ obtient le pardon des péchés pour ceux qui croient en lui. Ainsi Dieu a voulu montrer qu’il est toujours juste : il l’était autrefois, quand il a été patient et n’a pas puni les péchés des êtres humains. Mais il est juste aujourd’hui, puisqu’il veut à la fois être juste et rendre justes ceux qui croient en Jésus.

 

 

 

Pour aller plus loin, le livre qui a inspiré cette série

None Like Him: 10 Ways God Is Different from Us (And Why That’s a Good Thing), Jen Wilkin, Crossway books, 2016.