Dieu créateur (A nul autre pareil 2/4)

image_pdfimage_print

La semaine dernière, nous avons médité sur le fait que Dieu est infini, en nous appuyant notamment sur la grandeur vertigineuse de la création pour nous donner de la perspective. Aujourd’hui, explorons un peu mieux ce que nous affirmons lorsque nous disons que Dieu nous a créés.

Lecture biblique : Genèse 1.1-3 (NBS)

1 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

2 La terre était un chaos, elle était vide ; il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux.

3 Dieu dit : Qu’il y ait de la lumière ! Et il y eut de la lumière.

[puis toute la création est présentée sous la forme d’une semaine avec toujours la même puissance infatigable de Dieu qui parle, et la chose arrive]

Un Dieu créatif

Au commencement Dieu créa le monde (le ciel & la terre, c’est plus que le sol et l’air, ça désigne l’univers tout entier). Au commencement de la Bible, il y a la création. Dieu se présente à nous d’abord comme le créateur, dont tout va découler.

Au commencement, il n’y a rien. Enfin rien : si, il y a Dieu ! Mais rien de ce que nous connaissons : temps, espace, matière, forme… Ce que nous appelons l’univers était sans forme ni contenu. Et Dieu crée ex nihilo (en latin – à partir de rien), c’est-à-dire qu’il n’a pas reçu d’aide extérieure. Parce que Dieu ne crée pas vraiment à partir de rien : il puise en lui-même les richesses qui vont se matérialiser dans la création. Toutes les choses créées sont belles et bonnes, et naissent sûrement d’une qualité belle et bonne de Dieu.

Petite remarque : nous ne savons pas comment le mal est arrivé dans le monde, comment un ange (créé lui aussi) a pu se détourner de Dieu et entraîner à sa suite d’autres anges et l’humanité entière. La Bible ne nous laisse pas pénétrer ces ténèbres-là. Mais parfois on présente Dieu et Satan comme des alter ego, des puissances équivalentes. Il n’en est rien ! Satan n’est qu’une belle créature qui a mal tourné. Tout ce que nous connaissons de mauvais, de mal, est une belle création qui a mal tourné. Satan, par exemple, n’a pas le pouvoir de créer – et le mal, tel que nous l’expérimentons en nous ou autour de nous, est bien souvent un détournement de quelque chose de beau au départ : le don qui devient vol, la parole qui se fait menteuse, la relation qui devient égoïste, orgueilleuse ou opprimante.

La Bible affirme ainsi une distinction nette entre le Créateur et les créatures… Au point qu’on peut faire cette équation : Non créé = Dieu. Créé = tout le reste. C’est facile de s’en rappeler !

Mais Dieu n’a pas créé que dans ces temps originels… Au-delà des événements factuels de la naissance du monde, ce commencement biblique nous indique que Dieu crée. C’est dans sa nature ! Parce que Dieu est créateur, créatif, il peut faire des miracles. Je ne sais pas à quel point ça ressort du miracle pour lui, mais pour nous en tout cas, quand Dieu fait des exceptions à ses propres règles (tel un bon artiste), nous pouvons y croire : s’il a été capable de faire surgir la lumière du néant, la vie du rien, alors une guérison, une multiplication des pains ou la traversée d’un lac à pied ne sont pas si impressionnants. Quelle porte pourrait rester fermée devant celui qui a toutes les clefs ? C’est parce que Dieu est créateur qu’on peut recevoir cette bonne nouvelle de la résurrection du Christ : de la mort, il a fait surgir la vie à nouveau. C’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons imaginer le monde nouveau qu’il promet : l’inventeur de l’univers n’est-il pas capable de faire une version améliorée, 2.0 ? Et c’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons croire qu’il nous transforme déjà, par son Esprit, pour faire de nous des personnes qui lui ressemblent toujours plus.

Avec Dieu, tout est possible, car il a tout créé. N’ayons pas peur de lui confier nos impasses et nos doutes, nos craintes et nos rêves. N’ayons pas peur de croire profondément à ce monde nouveau qu’il veut établir, et de laisser cette perspective influencer notre quotidien.

Dieu créateur personnel

Discutez avec un collègue ou un ami : bien souvent il ne sera pas vraiment athée matérialiste, mais il croira « qu’il y a quelque chose » – une énergie originelle, un premier moteur, un élan vital… c’est même le fond de bien des pratiques « énergéticiennes » qu’on trouve aujourd’hui, des pratiques méditatives, jusqu’aux convictions de certains écolo : on vous parlera de se reconnecter à l’énergie de… ou à Mère Nature.

Dans cette conviction, il y a du vrai : le monde est animé par un souffle, il vit grâce à quelque chose qui dépasse nos 5 sens. Cependant, l’apport biblique c’est d’affirmer que cette énergie créatrice a une personnalité. Le prophète Amos le décrit ainsi :

Car voici : Celui qui façonne les montagnes,qui crée le vent,qui révèle à l’homme quel est son dessein,qui, des ténèbres, produit l’aurore,qui marche sur les hauteurs de la terre,il se nomme le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de l’univers. [Amos 4.13]

Selon Amos, le créateur a un prénom ! Yahwé ! un prénom qu’il a révélé à Moïse… La diversité et la beauté de la nature confirment à mon avis l’idée que Dieu est une personne : tant d’harmonie, de générosité, d’exubérance et de joie… De même, pourquoi tant de personnalités différentes sur terre (même entre mes deux chats !) si l’énergie de base est neutre ?

Dieu est même tellement personnel que lorsqu’il a vraiment voulu nous montrer qui il est, il est devenu un homme : Jésus (cf. Jn 1). Il s’était déjà montré dans le vent, le feu, l’orage… Mais ce qui le représente le mieux parmi les créatures, c’est l’être humain !

Restons un instant sur cette conviction au cœur de notre foi chrétienne : Dieu, infini, transcendant, éternel et créateur est devenu créature. C’est comme si le peintre était entré dans sa toile… Il y a un fossé entre Créateur et créatures : nous ne sommes pas faits pareil ! Mais ce fossé s’est élargi lorsque l’être humain s’est détourné de Dieu, très tôt dans l’histoire, revendiquant son autonomie… Et cela était si insupportable à Dieu qu’il a décidé de commettre l’impensable : devenir lui-même un homme. Il n’est pas entré et sorti de Jésus comme on met un manteau qu’on retire en arrivant à la maison. Non, il a assumé notre humanité, il s’est attaché à nous pour toujours : Jésus ressuscité, Jésus trônant auprès de Dieu, est toujours un homme… En quelque sorte, Dieu a scellé en lui-même une alliance entre lui et nous, une alliance que personne ne peut détruire, pour être sûr que rien ne puisse nous séparer de lui à nouveau.

Implication : tout lui appartient

  1. se rappeler que nous sommes créés.

Notre vie lui appartient. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, tout ce que nous accomplissons… regardez les sujets de conflit et d’orgueil : c’est si ridicule du point de vue du Créateur ! L’un est plus fort, l’autre est plus intelligent – qu’importe, ça ne vient pas de lui ! L’un est sociable, l’autre rêveur : pourquoi s’enorgueillir ? Notre souffle nous est donné, nos qualités, nos talents, notre vie toute entière repose sur la générosité de Dieu. Paul disait aux Corinthiens : 7 En effet, qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi fais-tu le fier, comme si tu ne l’avais pas reçu ? (1 Co 4.7).

Notre valeur vient de ce qu’on a été créé, pas de nos capacités, notre carnet d’adresses, notre salaire ou nos origines. Nous avons étés créés, c’est-à-dire: désirés, pensés, conçus, et réalisés par Dieu.  Qu’il nous associe en partie (minime) à ses œuvres en nous rendant acteurs (de la naissance d’un enfant, de réussite, d’œuvres) montre seulement sa générosité : tout lui appartient mais il ne s’agrippe pas à ses possessions. Il nous invite à participer à ses œuvres merveilleuses.

2. Créés pour honorer Dieu en tout

Nous n’avons pas tous reçu les mêmes atouts/ talents… Dieu le sait et ne nous tient pas rigueur de ne pas être comme les autres! Bien au contraire, il se réjouit de notre caractère particulier.

Toutefois, ce que nous avons reçu, c’est pour l’honorer, pour le glorifier, chacun à notre manière.

A quoi ça ressemble ? Quand vous honorez quelqu’un, vous faites quelque chose qui le rend fier : compliments, place accordée, écoute, mais aussi application de sa façon d’agir, voire imitation de sa façon d’être. Honorer Dieu, c’est tout ça : l’écouter, lui accorder une place centrale, lui dire notre admiration, imiter sa façon d’agir et vouloir vivre comme lui : en cherchant justice, vérité, amour, paix. Et ce, dans tous nos contextes de vie : dans nos pensées, notre foyer, nos relations, notre travail/ nos occupations… A quoi ça ressemble d’honorer Dieu en tant qu’infirmière? ingénieur? boulanger? électricien? retraité?

3 . Dieu a créé chaque être vivant

Si Dieu est créateur, il est créateur de tous & de tout. Prenons conscience que Dieu est à l’oeuvre pour chacun, qu’il l’a fait vivre et qu’il l’appelle à le rencontrer. cf. l’histoire de Jonas qui ne veut pas voir la bonté de Dieu s’appliquer aux autres créatures (en particulier aux ennemis de son peuple).

Dans nos rencontres/ nos relations, soyons attentifs à ce que Dieu est en train de faire dans la vie de ceux à qui nous parlons: comment se révèle-t-il? Comment leur parle-t-il? Et nous, comment pouvons-nous les aider à interpréter ces signes que Dieu place dans leur vie?

Laisser un commentaire