Archives de catégorie : Prédication dimanche matin

image_pdfimage_print

Etre grand, c’est accueillir le petit… (Jésus et les enfants 2/4)

Regarder la vidéo ici.

Nous avons commencé la semaine dernière une série de prédications pour nous accompagner vers Noël… Et comme Noël c’est une fête qui fait belle place à l’enfance, nous avons choisi quatre textes de l’Evangile qui parlent des enfants… La semaine dernière, Jésus recevait les enfants de son entourage, en donnant une leçon à ses disciples : le royaume de Dieu est pour ceux qui ressemblent aux enfants… qui sont humbles et dépendants, vulnérables, qui dans leur foi reconnaissent leur petitesse et leur besoin de Dieu. Jésus renverse les valeurs : votre modèle, dit-il, c’est l’enfant, pas celui qui veut vous impressionner…

Jésus touche là à un point délicat : ce renversement des valeurs est très beau en théorie, mais dans les faits… ce n’est pas si simple pour les disciples, et pour nous, de changer de posture. En voici un exemple.

Lecture biblique : Marc 9.33-37

33 Ils allèrent à Capharnaüm. Une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » 34 Mais ils se taisaient, car, en chemin, ils s’étaient querellés pour savoir qui était le plus grand. 35 Jésus s’assit et il appela les Douze ; il leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » 

Ce n’est ni la première ni la dernière fois que cette question perturbe les disciples : ils ont besoin de savoir qui est le plus grand, le n°2. Nous non plus, cette question du statut, du regard des autres, de la reconnaissance, ne nous laisse pas indifférents : qui est le meilleur de la classe ? qui a le mieux travaillé ? qui a raison ? qui possède le plus, fait le plus, donne le plus, est le plus populaire sur les réseaux ?… peu importe, on tombe très vite, comme les disciples, dans la comparaison et la rivalité.

Jésus balaye cette question : pour être le premier, il faut être le dernier. La maîtrise, c’est d’être serviteur. Le dessus du panier, c’est se mettre dessous. Il en est l’incarnation : lui le Roi du monde arrive parmi nous sous les traits d’un petit bébé, et meurt comme un homme crucifié, humilié, lynché.

On pourrait s’attarder longtemps sur ce renversement mais vous vous demandez peut-être où est l’enfant dans ce texte ! Diapo texte à trous

36 Et prenant un enfant, il le plaça au milieu d’eux. Et, après l’avoir pris dans ses bras, il leur dit : 37 « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ; et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Spontanément, on attendrait l’équation : que celui qui veut être le premier passe au dernier rang et se fasse serviteur des autres – tenez, voilà un enfant, soyez comme lui, voilà la vraie grandeur ! Et Jésus le dit, ailleurs, comme dans le texte de la semaine dernière (Mt 19.13-15). Or, ici, il passe de « être le dernier, être serviteur ou servir tous »… à « accueillir l’enfant »! Être le plus grand aux yeux de Jésus, c’est accueillir le plus petit.

 

Creusons un peu pour voir ce que Jésus veut dire.

  • Un service gratuit.

(diapo 35, 37) si quelqu’un veut être grand, qu’il se fasse serviteur de tous… tenez, même d’un enfant comme celui-ci.

Aujourd’hui, en Occident, notre société est beaucoup plus centrée sur l’enfant : sa vulnérabilité, ses besoins, les lieux et les moyens de l’aider à grandir – en tout cas en théorie. Mais à l’époque de Jésus, l’enfant n’a pas vraiment de statut : il est potentiellement l’héritier, le soutien,… mais ça c’est pour plus tard ! tant qu’il est enfant, il est une charge et puis c’est tout. Accueillir l’enfant, se faire serviteur même de l’enfant, c’est accepter de descendre tout en bas de l’échelle, se mettre sous celui qui est tout en bas. On ne passe pas du premier rang au milieu ! mais du premier au dernier.

Permettez-moi d’insister : l’enfant, dans ce contexte, c’est celui qui est dépendant, c’est-à-dire celui qui dépend de nous, c’est-à-dire celui qui compte sur nous… et sur qui on ne peut pas compter !! Donc sur le plan des relations sociales, c’est la plus asymétrique : l’enfant ne peut rien pour moi. Donc, lorsque je rends service à un enfant, il n’y a pas de réciprocité ! si je l’accueille, je n’en retire aucun privilège ! (diapo relataion désintéressée)

On pourrait envisager de passer derrière ou rendre service à un supérieur, voire à un pair, voire à quelqu’un d’inférieur qui a quand même ses petites compétences, son petit réseau… Quand nous rendons service à quelqu’un, c’est souvent un investissement plus ou moins conscient. On passe derrière, mais ça ne nous empêche pas gravir les échelons. Mais rendre service à un enfant, rendre service au plus petit, sans espoir de retour – c’est gratuit !

Dans notre quotidien, il n’y a pas que les enfants qui ne peuvent pas nous donner en retour, à qui rendre service ne nous servira pas ou ne nous apportera pas de statut particulier. Il y a l’étranger sans papier, la personne qui n’a pas de toit, celle qui est gravement malade ou celui qui est emporté par la sénilité. Moins dramatique : l’inconnu que je ne recroiserai pas ou le collègue qui s’en va.

Avec eux, notre service est gratuit, parce que l’autre ne va pas nous renvoyer l’ascenseur.

Jésus nous invite à oser des relations asymétriques, des initiatives sans investissement – à donner sans espérer recevoir, sans faire pression sur l’autre, à abandonner nos arrière-pensées, nos stratégies, nos calculs. Avec les plus petits de notre société, mais avec tous… même avec les forts, les grands, les impressionnants…

L’an dernier, je me suis rendu compte à quel point la gratuité est difficile à saisir : j’étais partie laver ma voiture, avec mon petit stock de jetons. A côté de moi, arrive un homme, jeune cadre dynamique, qui se retrouve coincé : le distributeur de jetons était en panne. Sans aller jusqu’à la gratuité (j’ai du chemin à faire), je lui ai proposé de lui vendre deux de mes jetons – l’incrédulité dans son regard ! « Vous essayez pas de m’arnaquer hein ! » Pour 2 euros !! Et comme ça le perturbait vraiment, il s’est moqué de ma voiture. C’est tellement difficile d’envisager la gratuité, même quand il n’y a pas de gratuité, même pour des petits enjeux…

Et je ne lui jette pas la pierre ! parce qu’à la même époque, j’ai lu «  Aimer sans utiliser » un excellent livre d’un théologien catholique, Pascal Ide. J’avoue que j’ai été surprise : il a trop bien mis à jour les ambiguïtés, les petites arrière-pensées mesquines, les bénéfices secondaires qui viennent brouiller mes initiatives – à ma honte !

J’arrête là ma confession – mais j’imagine que je ne suis pas la seule ! Combien la grâce, cette générosité abondante, pure, désintéressée, combien la grâce typique de Dieu nous échappe et combien nous avons besoin d’être travaillés par le Christ pour nous approprier vraiment ses valeurs… !

 

  • Plus que servir, accueillir/ recevoir

Être serviteur de tous, même de l’enfant, rendre service sans espoir de retour, pour adopter la grâce pure et désintéressée que le Christ nous a montrée…

Depuis tout à l’heure, je rends équivalents servir et accueillir, pourtant il y a une petite différence ! (diapo servir/ accueillir) Le choix du verbe « accueillir », ou « recevoir » dans d’autres traductions, est loin d’être anodin.

Pensez-y : pensez à une fois où on vous a servi, et une fois où vous avez été accueilli.  Quelles différences entre servir et accueillir un patient, une cliente, un élève, une collègue, un passager dans le bus, une voisine, un nouveau dans la classe, ou même notre famille ?

Dans l’accueil, il y a quelque chose qui touche à la personne, alors que le service pourrait se cantonner au ponctuel, au factuel, au besoin à apaiser, au problème à régler. Dans l’accueil, il y a une rencontre, une relation, même brève, avec l’autre dans ce qu’il est. Regardez Jésus qui prend affectueusement l’enfant dans ses bras. (diapo grand-mère)

Jésus nous invite à envisager le service, comme un accueil : pas seulement une liste de choses à faire, mais une rencontre où l’on fait place à l’autre dans ce qu’il est, dans sa richesse, sa fragilité.

Pour Jésus, la grâce n’est jamais impersonnelle. Ce qu’il fait pour nous, en se donnant sur la croix pour porter à notre place notre honte et notre culpabilité, ce n’est pas juste pour nous donner un quitus, un décret d’innocence, c’est pour nous accueillir à nouveau dans la famille de Dieu, pour faire de nous ses frères et sœurs, ses cohéritiers, proches de lui pour l’éternité. C’est ça l’essentiel pour lui, cette relation réciproque, asymétrique mais réciproque – et c’est pour cette relation éternelle qu’il est prêt à tout assumer pour écarter de notre relation avec Dieu ce qui peut nous brouiller, les conséquences de notre injustice, de notre orgueil, de notre égocentrisme etc. Il se fait serviteur pour nous accueillir.

Je vous propose 3 éléments pour caractériser l’accueil:

  • Voir l’autre, même le plus petit, même le plus insignifiant. Voir la personne et pas seulement le problème à régler
  • S’intéresser à ce qu’il est. Accueillir c’est aussi accueillir son point de vue, même s’il est dépendant ou impuissant, accueillir son point de vue, ses attentes, ses questions… Ca demande de l’humilité ! Bien souvent, quand on voit quelqu’un en difficulté, on est sûr d’avoir la réponse à son problème – alors que des fois on n’a même pas compris le problème, et on veut apporter une aide qui n’est pas adéquate. Ecouter, s’intéresser, voilà l’accueil de l’autre.
  • Et puis honorer. Considérer l’autre comme une personne que Jésus prend dans ses bras, à qui il s’identifie (celui qui l’accueille m’accueille, et accueille Dieu le Père qui m’a envoyé) : peut-être que cette personne n’a pas de statut social, mais elle a une valeur infinie aux yeux du Dieu qui l’a créée et qui l’aime.

Accueillir, même le plus petit, c’est se mettre à niveau, peut-être jusqu’à s’accroupir (geste), jusqu’à adopter une posture qui n’est pas valorisante, mais qui fait toute la place à l’autre.

 

  • Accueillir pour recevoir Jésus

Et là on touche au mystère de ce que Jésus nous invite à vivre. Si nous donnons sans espoir de recevoir, si nous servons de manière désintéressée, si nous aimons d’un cœur pur, alors nous recevons. D’une part l’échange humain, la simple connexion qui nous enrichit, qui enrichit notre âme. D’autre part, et surtout (parce que parfois l’autre ne voudra pas être accueilli), nous recevons le Christ lui-même, et celui qui l’a envoyé, c’est-à-dire Dieu lui-même.

En effet, le Christ s’identifie au petit, à l’enfant, au déshérité, au marginal, et il nous invite à mieux le connaître en nous intéressant aux petits qu’il aime tant. Il n’a pas honte de s’identifier à ceux qui n’ont pas de statut – et ça nous apprend beaucoup sur Dieu, sur son humilité, alors qu’il est le Roi ! sur son amour de créateur, qui accorde tant d’importance à ceux qu’il a façonnés même si nous voyons surtout les bosses et les failles ! sur son amour pour nous, nous qui avons l’impression d’être grands et forts mais qui devant Dieu ne sommes que faibles et nus…

Et dans ce processus d’accueil, comme dans un exercice pratique de grâce, Jésus vient nous rencontrer, il vient nous façonner à son image, travailler notre cœur, notre égo, nos valeurs, nos réflexes, pour que nous devenions comme lui des ouvriers de la grâce…

Comme un enfant (Jésus et les enfants 1/4)

Prédication d’Eglantine Eldin.

Regarder la vidéo ici.

Il est important de prier pour la jeunesse. J’imagine que les parents n’ont souvent pas le choix ! Les enfants sont source de joie, d’émerveillement, mais aussi de souci ! Quand Jésus était sur terre, des gens sont venus lui demander de prier pour des enfants…

Et nous pouvons lire un de ces épisodes dans l’évangile de Matthieu, chapitre 19, versets 13 à 15

13 Des gens amenèrent des enfants à Jésus pour qu’il pose les mains sur eux et prie, mais les disciples leur firent des reproches. 14 Jésus dit : « Laissez les enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent. » 15 Il posa les mains sur eux, puis partit de là.

I. Comme un enfant, vulnérable et dépendant

Est-ce que vous imaginez la scène ? Des gens viennent à Jésus, peut-être font la queue pour que l’homme célèbre pour sa compassion et ses miracles prie pour leurs enfants. Ce ne sont pas des malades que l’on apporte, ni des personnes possédées, mais des enfants…! Original ! Et là, les disciples, ne voient aucun intérêt à ce que leur Messie se soucie de ces petits individus. Ils les rabrouent ! Ils rabrouent les enfants comme Jésus a rabroué la tempête, les démons… et que Pierre a fait des reproches à Jésus lorsqu’il annonce qu’il doit monter à Jérusalem pour souffrir beaucoup, être tué et ressusciter. Les disciples ont appris de Jésus à rabrouer, mais, leur apprentissage est complètement désorienté ! Leur apprentissage désorienté devient un obstacle entre le Christ et les personnes qui le recherchent. Alors Jésus regarde ses apprentis : « les amis, vous n’avez rien capté. Vous devez ressembler à ces petits pour entrer dans le Royaume ». Plus tôt, en Mt 18, les disciples ont déjà été appelé à ressembler aux enfants plutôt que de débattre qui serait le plus parmi eux sous le règne de Jésus. Mais ces apprentis, n’ont pas compris l’enseignement du maître, ni son identité. Dans notre passage, Jésus est sur le chemin de Jérusalem pour être tué et ressusciter. Mais voilà, dans la tête des disciples, le Messie est forcément guerrier, victorieux ! Leur culture a tronqué leur espérance, et ils ont projeté sur Jésus un Messie qu’il n’était pas. Leur Messie était un homme politique qui allait renverser le pouvoir romain et ainsi libérer l’Israël national par la force… Par mourir et ressusciter, ils comprenaient la métaphore. Jésus serait livré aux romains, pour ensuite se relever, et diriger un soulèvement militaire. Deux siècles avant eux, un soulèvement militaire avait réussi : les Maccabées. Alors, ils espéraient comme leurs prédécesseurs, être les compagnons du libérateur qui gagneraient un statut important sous son règne. Sans s’en rendre compte, ils étaient devenus comme des politiciens, réunis autour d’un nouveau leader à succès, rivalisant pour les meilleurs postes. En se croyant importants, les disciples ont écarté ceux que Jésus considère comme les plus importants.

L’épisode où Jésus prie pour les enfants est placé par l’évangéliste Matthieu entre deux autres épisodes… Et c’est loin d’être un hasard ! Dans l’épisode précédent, on a des chefs religieux qui se perdent dans des raisonnements complexes. Ils cherchent à piéger Jésus avec leurs questions compliquées et tordues. Ils tombent dans un orgueil qui ne permet pas de voir qu’ils sont en réalité pauvres spirituellement ; qu’ils ont profondément besoin de la grâce de Dieu. Bien plus, non seulement ils passent à côté de leur Sauveur, mais ils rejettent les petits : le faible, le vulnérable… Ils sont tellement perdus dans leurs leur orgueil, qu’ils méprisent ceux qui pour Dieu sont les plus importants. Dans l’épisode suivant, le jeune homme riche demande à Jésus comment avoir la vie éternelle. Mais lui, a contrario des enfants, n’est pas accueilli sur la base de son statut social. Jésus lui demande de vendre tout ce qu’il a pour être complètement dépendant de Lui.

Mais alors, qu’est-ce que veut dire ressembler à un enfant… ? Être comme un enfant, c’est être innocent… vraiment ? Ceux qui ont été parents doutent qu’il s’agisse d’innocence… En fait, on ne naît pas innocent. On naît vulnérable et dépendant. Les enfants sont une image de dépendance. Aux yeux de la société, ils n’ont aucun statut, aucun droit. Tels les femmes et les esclaves, les enfants sont complètement dépendants de la volonté de leur chef masculin de famille. En plus, le taux de mortalité des enfants à ce moment-là et dans ces régions était vraiment haut… Pas étonnant que des gens viennent vers un homme de foi, faiseur de miracles, afin qu’il prie pour leurs enfants !

Si on résume, un disciple qui ressemble à un enfant, ça donne quoi ? Comme un enfant qui n’a rien à offrir, c’est se reconnaître pauvre et vulnérable. Pour venir devant Dieu, nous avons besoin de se reconnaître pauvre spirituellement (Mt 5.3). Nous ne pouvons rien amener au Christ si ce n’est notre nécessité de le connaître et d’être connu de lui. Nous avons besoin aussi de son intercession constante pour nous… (Rm 8.34).

Comme un enfant, un disciple bienheureux se reconnaît vulnérable et dépendant du Christ. Et moi, est-ce que quelque chose m’empêche de venir les mains vides devant Dieu ?

II. Comme un enfant, Dieu s’est fait.

Comme d’habitude, lorsque Jésus nous enseigne qui devenir, il nous a déjà précédé… On entre aujourd’hui dans le temps de l’Avent. On fait mémoire de l’incarnation de Dieu en être humain, dans la personne de Jésus-Christ il y a 2025 ans. Le grand mystère de Noël, c’est le mystère de l’humilité de Dieu… Dieu s’est rendu vulnérable. Dieu s’est rendu dépendant de ses créatures.

Comme un enfant, Dieu s’est fait. Il vint nu sur la terre, sans gloire, dépourvu de force, et pourtant Dieu. L’unique humain de toute l’histoire qui naquit innocent. Un bébé pas comme les autres, qu’Hérode a voulu tuer, mais adoré par des mages venus de très loin, et des bergers avertis par des anges de sa naissance… Un bébé devant lequel le prêtre Siméon a dit à Dieu : « J’ai vu de mes propres yeux ton salut, ce salut que tu as préparé devant tous les peuples : c’est la lumière qui te fera connaître aux populations et qui sera la gloire d’Israël, ton peuple » (Lc 2.30-32). Dieu s’est rendu vulnérable et dépendant pour chacun d’entre nous. Il a choisi de se faire comme nous, humains, pour nous réconcilier avec lui, pour pardonner notre dureté de cœur. En plus, Christ n’a pas cessé de manifester AU QUOTIDIEN sa tendresse et sa compassion pour d’autres « petits » de ce monde… Il a accueilli et aimé les faibles, les méprisés, les sans-droits, les pauvres, les captifs… Il a guéri, sauvé, aimé, béni. Les derniers aux yeux du monde sont les plus importants aux yeux de Dieu.

III. Comme un enfant, accueilli et béni.

Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il nous faut devenir comme un enfant. Être comme un enfant, c’est se reconnaître spirituellement pauvre (Mt 5.3), nu devant Dieu, sans rien à lui offrir en échange de son pardon. C’est lui dire « je suis complètement dépendant de ta grâce mon Dieu ». Reconnaître Jésus-Christ comme mon Sauveur et mon Seigneur me permet d’être accueilli par Lui, et béni par sa grâce…. Qu’est-ce qui nous empêche d’être complètement dépendants de Dieu ?

Ensuite, sommes-nous des obstacles entre les enfants et le Christ ? Est-ce que l’on considère les enfants avec autant d’importance que le Dieu le fait ? En tant qu’Eglise, comment valoriser la jeunesse comme Christ le ferait ?

Finalement, est-ce que l’on accueille les « petits » de ce monde comme Christ l’a fait ? Ce que les enfants et les « petits » de ce monde en ont commun, c’est leur faiblesse, leur vulnérabilité. Ils se trouvent tous deux dans le dénuement. C’est dur et non naturel de prêter attention aux personnes en situation de vulnérabilité, de handicap, de pauvreté, de détresse ; plutôt que de montrer de l’intérêt pour les gens impressionnants. Mais Christ nous a précédé, alors demandons-lui sa tendresse pour eux.

CONCLUSION

Comme un enfant, je veux être vulnérable devant Dieu et dépendant de la grâce du Christ. Dieu lui-même m’a montré l’exemple. Alors à mon tour, une fois accueilli et béni par lui, je veux accueillir et bénir la jeunesse et les petits de ce monde avec la tendresse de Dieu.

La nausée de Jésus

Prédication d’Eglantine Eldin, lors d’un culte de baptême.

Regarder la vidéo ici.

 

“Vous m’écœurez. Vous me donnez envie de vomir.”

Voilà ce que Jésus-Christ dit aux chrétiens de Laodicée dans le livre de la Révélation, ou autrement dit de l’Apocalypse.

C’est heurtant, hein ? Mais pourquoi le Christ dit ça aux chrétiens ?!

D’abord, à travers son serviteur Jean, le Christ Ressuscité félicite 6 églises de Turquie. Elles sont restées fidèles, ont tenus fermes malgré l’oppression grandissante de l’Empire romain. En même temps, il reprend ces églises sur certains points, notamment celles qui ont commencé à tolérer des compromis pour éviter la pression sociétale. Enfin, il s’adresse à la septième église, Laodicée, qui elle est sacrément en mauvaise santé.

Lisons ce qu’il lui dit, pourquoi y va si fort, en Apocalypse 3 versets 14 à 22.

14 « Écris au messager de l’Église de Laodicée :

Voici ce que déclare l’Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est à l’origine de tout ce que Dieu a créé :

15 Je connais ta conduite ; je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais l’un ou l’autre !

16 Mais tu n’es ni bouillant ni froid, tu es tiède, de sorte que je vais te vomir de ma bouche !

17 Tu dis : “Je suis riche et j’ai fait de bonnes affaires, je ne manque de rien.” En fait, tu ne sais pas combien tu es malheureux et misérable ! Tu es pauvre, nu et aveugle.

18 C’est pourquoi, je te conseille d’acheter chez moi de l’or purifié au feu, pour devenir réellement riche. Achète aussi des vêtements blancs pour t’en couvrir et n’avoir plus la honte de paraître nu, ainsi qu’un remède pour soigner tes yeux et te rendre la vue.

19 Je réprimande et je corrige tous ceux que j’aime. Fais donc preuve de zèle et change de vie.

20 Écoute, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai un repas avec lui et lui avec moi.

21 Au vainqueur j’accorderai le droit de siéger avec moi sur mon trône, tout comme moi, j’ai remporté la victoire et je suis allé siéger avec mon Père sur son trône.

22 Que chacun, s’il a des oreilles, écoute bien ce que l’Esprit dit aux Églises ! »

 

I. PARTIE 1 Des chrétiens malades

14 « Écris à l’ange/au messager de l’Église de Laodicée :

Voici ce que déclare l’Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est à l’origine de tout ce que Dieu a créé :

Jésus-Christ le Ressuscité parle aux chrétiens de Laodicée. Il est « l’Amen », celui en qui tout est vrai, il est la vérité absolue. En se présentant à cette église comme l’Amen, le Christ rappelle que c’est sa parole qui compte, son regard à lui sur eux, et non pas le leur ni celui de leur société. Si son Eglise l’écoute, elle devient saine, vraie et sans mensonges ou semi-vérités.

15 Je connais ta conduite ; je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais l’un ou l’autre !

16 Mais tu n’es ni bouillant ni froid, tu es tiède, de sorte que je vais te vomir de ma bouche !

Problème, les chrétiens de Laodicée sont à vomir ! Vous avez déjà bu de l’eau tiède ? C’est écœurant quand même…

Laodicée se situe entre deux villes : Hierapolis et Colosses. Près de Hierapolis des sources d’eaux chaudes à 80° sortaient du sol, puis ces eaux tiédissaient jusqu’à Laodicée, où elles arrivaient à 35°. Au contraire, à Colosses, une eau fraîche et pure abondait. A Laodicée, l’eau est tiède, de mauvaise qualité, inutile et dégoûtante. Elle provoquait la nausée.

Et Dieu dit à ces chrétiens : « vous êtes comme votre eau. Vous êtes inutiles, dégoûtants, de mauvaise qualité ». Vous êtes tièdes. Être tiède, c’est avoir une foi tiède. Une foi confortable, sans différence, accommodée à la société ambiante.

Ils croient en un Evangile confortable… Ils ont une foi sans caractère. Ils ne sont ni animés par la justice sociale, ni la défense de la vérité, ni la proclamation de l’Evangile comme leurs églises sœurs. Et leur foi provoque la nausée à Dieu ! Ils sont inutiles, dégoûtants, de mauvaise qualité, comme leur eau. Et Dieu préfère nettement ceux qui prennent position pour ou contre Lui, avec sincérité.

Ces chrétiens sont sans convictions fortes, professent une foi sans réellement renoncer à la mode de pensée de leur société. Leur foi conformiste, Dieu n’en veut pas. Il veut des vrais chrétiens, utiles, sains, et bons. Du coup, Christ les avertit qu’ils sont en train de perdre leur statut de chrétiens, de vraie Eglise pour Lui.

17 Tu dis : “Je suis riche et j’ai fait de bonnes affaires, je ne manque de rien.” En fait, tu ne sais pas combien tu es malheureux et misérable ! Tu es pauvre, nu et aveugle.

Comme leurs concitoyens, ces chrétiens sont des personnes respectables, bien intégrées, et fières de leur fortune, de leur vie confortable acquise avec le temps.

Satisfaits d’eux-mêmes, ils ont oublié le besoin de Dieu, d’un Sauveur et Seigneur.

Et lorsqu’on ne connaît pas ou plus le Christ, on peut bien être riche matériellement, être un bon commercial, bien intégré dans la ville, avoir une vie confortable… Mais devant Dieu, à ses yeux, on est malheureux, misérable, pauvre, nu et aveugle.

Et vous, vous avez cru en quel Evangile ? Et toi, Isaline?

Le baptême, c’est renoncer. C’est renoncer de vivre en adhésion totale avec notre monde. Renoncer à l’autosatisfaction. Renoncer à une foi de concessions. Renoncer à une foi dégoûtante et inutile.

Le baptême, c’est renoncer pour vivre dans la vérité, la fidélité à l’Evangile inconfortable et le c’est le besoin vital du Christ Ressuscité pour nous.

Isaline, à un moment donné dans ta vie, tu étais prête à renoncer à ton copain si Dieu te le conseillait. Tu as compris que suivre le Christ n’allait pas avec toutes tes aspirations. Tu t’es mise à l’écoute de Dieu, disponible, prête à l’écouter. Telle est la foi bouillante que le Christ aime.

Le baptême, c’est renoncer à une foi tiède, confortable, inutile, conformiste, pour vivre dans la vérité, la fidélité à l’Evangile inconfortable et c’est le besoin vital du Christ Ressuscité pour nous. Aujourd’hui, on peut se demander : quelle est la « température » de ma foi ?

II. PARTIE 2 Le remède de Christ : lui-même

18 C’est pourquoi je te conseille d’acheter chez moi de l’or purifié au feu, pour devenir réellement riche.

Alors qu’il les appellent « pauvres », Christ conseille à ces gens d’acheter une autre richesse que la leur, qui seulement matérielle et éphémère. Acheter de l’or d’une valeur inestimable, et non l’or de leurs célèbres banques. Acheter non pas avec de l’argent, mais faire le choix de renoncer aux critères de réussite de la société pour l’écouter lui.

Investir dans la foi pure en Christ est un choix coûteux. Acheter chez l’Amen, c’est renoncer au conformisme, aux semi-vérités, à l’injustice, à l’inutilité.

Pour Jésus-Christ, la vraie richesse, c’est la foi pure. C’est la confiance solide en lui seul. Est-ce que nous voyons notre relation avec lui et notre espérance dans sa grâce comme notre vraie richesse ? C’est là le thermomètre de notre santé spirituelle.

Achète aussi des vêtements blancs pour t’en couvrir et n’avoir plus la honte de paraître nu,

Malgré la laine laodicéenne très réputée, leur cachemire Chanel, Christ demande d’investir dans des vêtements blancs. Seul son vêtement peut couvrir leur nudité spirituelle. Alors que nous étions tous compromis, salis et encrassés dans le mal, comme tout être humain, Jésus-Christ le Parfait est mort à notre place. Il a vaincu le mal, a pris nos péchés, c’est-à-dire nos vêtements sales, pour donner à ceux qui lui demandent son vêtement blanc, pur, éclatant. Sa grâce.

ainsi qu’un remède pour soigner tes yeux et te rendre la vue.

Leur poudre phrygienne mondialement connue pour soigner les yeux, même par Aristote, ne suffit pas. Christ leur recommande un remède qui vienne de lui. Il est le remède. Il est le remède pour discerner notre vrai état de santé spirituelle. La grande ironie, c’est notre paradoxe : Notre suffisance nous rend aveugles sur nos insuffisances. Notre glorieuse médecine, glorieuse science, notre abondance d’argent, de vêtements, de connaissances nous rend pauvre, aveugle, nu, malheureux. Notre satisfaction nous rend incapables de voir que nous sommes malades.

Quel est l’état de santé spirituelle en ce moment ? Est-ce que notre Eglise est en bonne santé ? Est-ce que nous donnons la nausée à Jésus ?

On a une bonne église, de bons pasteurs, un bon métier, un bel appart, … Je suis satisfait de ma vie. Et devant Dieu, est-ce que tu es en bonne santé ?

19 Je réprimande et je corrige tous ceux que j’aime. Fais donc preuve de zèle et change de vie.

Citation de Pr 3.12.

Est-ce que vous trouvez que Jésus y va trop fort ? Moi je trouve que ça met la honte… Surtout que c’était une lettre circulaire, qui était lue dans de nombreuses églises…

Mais Christ aime cette Église, ces chrétiens. Et d’ailleurs, c’est les seuls auxquels il dit son amour… ! Il n’est pas trop tard pour changer de vie. Il n’est pas trop tard pour être un chrétien en bonne santé, pour être une Eglise en bonne santé.

Être un chrétien en bonne santé, c’est se reconnaître pauvre et malade sans le Christ. C’est investir dans la foi pure en Lui.

La vraie richesse est d’être fidèle coûte que coûte à l’Evangile inconfortable de Christ.

III. PARTIE 3 Des chrétiens sains et bouillants

20 Écoute, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai un repas avec lui et lui avec moi.

Dieu est patient. Il frappe sans forcer la porte. La poignée est à l’intérieur. Bien que ces gens lui donne envie de vomir, Dieu persévère dans son amour. Il continue de proposer son remède, se proposer Lui. Il tape à la porte, en attendant ce moment où on ouvrira pour prendre un repas entre amis avec Lui.

On arrive bientôt aux repas de fêtes… On sait tous que ces repas de fêtes sont des moments privilégiés. Ce sont des moments d’amitié, de réconciliation (normalement), de fraternité, de joie, … C’est à chacun de recevoir Christ chez lui. De prendre un vrai dîner en tête à tête avec lui. C’est à chacun de conclure une amitié éternelle avec Jésus-Christ, et se réconcilier avec lui.

Isaline, tu as choisi d’ouvrir la porte à ton Sauveur, de conclure une amitié éternelle avec Lui. Aujourd’hui, tu rends publique cette amitié éternelle avec Lui. Tu déclares avoir reçu sa personne, et ainsi ses vêtements blancs, c’est-à-dire sa grâce, sa victoire sur le mal, et le pardon de tes péchés. Tu le déclares ton seul Sauveur et seul Seigneur, et désires vivre une vie nouvelle, dirigée par son Esprit, jusqu’à l’éternité.

Merci pour ton témoignage de foi bouillante qui nous renvoie à notre propre état de foi.

21 Au vainqueur j’accorderai le droit de siéger avec moi sur mon trône, tout comme moi, j’ai remporté la victoire et je suis allé siéger avec mon Père sur son trône.

v22 : allusion au Ps 110.1 // Ap 12.5 ; 22.1, 3

Le vainqueur, c’est celui qui a accepté d’ouvrir la porte. C’est l’ami de Dieu. Je suis victorieuse car j’ai reçu la victoire de mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Il a pris mon péché, il m’a délivré du pouvoir du mal. Il m’a donné l’espérance qu’un jour, il mettra fin au mal dans le monde, à l’oppression, à la souffrance, à l’injustice, à mon péché… Et je serai victorieuse avec Lui. Ce ne sera pas la soit disant « paix romaine » très injuste et oppressive, mais la paix acquise par le Christ, dans un monde renouvelé et délivré du mal.

Prioriser sa foi bouillante en Christ sera un investissement coûteux aujourd’hui, mais durable pour l’éternité.

22 Que chacun, s’il a des oreilles, écoute bien ce que l’Esprit dit aux Églises ! »

Pour nous chrétiens, pour toi Isaline, et pour nous Eglise, c’est un avertissement. C’est possible d’être satisfaits d’avoir une bonne doctrine, d’être une église chaleureuse, mais d’être inutile pour Christ parce qu’on serait des chrétiens conforts. Mais Dieu n’en veut pas. On a besoin d’investir dans la vraie richesse : une relation personnelle et collective en Christ. Les fruits de notre investissement doivent se voir ! Dieu veut une Eglise saine, qui investie en lui continuellement, et offre une source de santé à sa ville. On ne veut pas donner à Jésus la nausée, mais lui donner le meilleur de nous pour être une source de santé pour les autres ! Pour notre ville et bien au-delà.

CONCLUSION

Aux personnes malades spirituellement, le Christ se donne comme remède. Le Ressuscité nous appelle à être des chrétiens sains et bouillants pour lui.

On ne veut pas donner à Jésus la nausée, mais lui donner le meilleur de nous pour être une source de santé pour les autres !

PRIERE

Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit à l’Église.

Sauveur et Seigneur, nous voulons nous voir comme tu nous vois. Être des chrétiens en bonne santé spirituelle. Nous voulons être l’Église à laquelle tu prends plaisir, qui te rend fier. Une Église utile, saine, zélée, et source de santé pour notre ville de Toulouse. Merci pour ta Parole qui sait nous reprendre avec bienveillance. Nous avons besoin de toi. Que ton Esprit nous aide à être l’Église que tu désires.

Amen.

 

Le paradoxe du vase d’argile

Regarder la vidéo

2 Corinthiens 4.6-12
6 Dieu a dit autrefois : « La lumière brillera du milieu de l’obscurité ! » Eh bien, c’est lui aussi qui a fait briller sa lumière dans nos cœurs, pour nous donner la connaissance lumineuse de sa gloire qui resplendit sur le visage de Jésus Christ.
7 Mais nous portons ce trésor spirituel en nous comme en des vases d’argile, pour qu’il soit clair que cette puissance extraordinaire vient de Dieu et non de nous. 8 Nous sommes accablés de tous côtés, mais non pas laissés sans issue ; nous sommes perplexes, mais non désespérés ; 9 nous sommes persécutés, mais non abandonnés ; nous sommes jetés à terre, mais non anéantis. 10 Nous portons sans cesse dans notre corps la mort de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps. 11 Bien que vivants, nous sommes constamment exposés à la mort à cause de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps mortel. 12 Ainsi, la mort agit en nous, pour que la vie agisse en vous.
Le choix de ce texte biblique est assez naturel pour un dimanche de l’Eglise persécutée. L’expérience évoquée par l’apôtre Paul – sa propre expérience – est bien celle de la persécution. Il a connu l’opposition, jusqu’à la prison, à cause de sa foi et de son ministère. Il connaîtra même le martyr à la fin de sa vie… Mais ce n’est pas qu’un témoignage personnel. Paul en tire un enseignement, un principe général pour tout croyant. A partir du verset 7, il parle à la première personne du pluriel : “Nous portons ce trésor en nous comme des vases d’argile…”

Portes Ouvertes met l’accent sur la formule, très évocatrice, du verset 8 : “Nous sommes pressés de toutes parts mais non écrasés.” (Segond 21) Elle évoque le sentiment d’oppression que peuvent ressentir les chrétiens vivant dans des pays où ils n’ont pas le droit de dire ou de vivre leur foi. Elle évoque aussi la foi remarquable et leur persévérance face à la persécution : ils ne sont pas écrasés mais tiennent fermes dans la foi.

Portes Ouvertes distingue deux types de persécution dont peuvent souffrir les chrétiens :
La persécution “marteau”. Il s’agit d’une oppression violente (assassinat, kidnapping, mariage forcé, destruction de biens…).
La persécution “étau”. Il s’agit d’une pression par discrimination (oppression, rejet, déni de droit, exclusion, procès injuste…). C’est de ce type de persécution dont parle l’apôtre Paul dans notre texte.

Même si nous ne vivons pas dans un pays qui persécute les chrétiens, et nous pouvons en être reconnaissant, l’impression parfois d’être pris dans un étau peut sans doute nous concerner aussi. Parce que nous ne vivons pas forcément dans un contexte qui encourage notre foi. On perçoit même aujourd’hui une méfiance grandissante à l’égard des religions en général. Alors les pressions extérieures sont là. Elles sont évidentes dans certains cas, plus sournoises dans d’autres. Mais elles sont là. Dans notre contexte, ce sont des pressions qui nous poussent à nous conformer aux autres, à nous réfréner dans l’expression de notre foi, voire à la privatiser.

Ce qui frappe dans ce texte, c’est le paradoxe du vase d’argile : il est fragile mais il ne se brise pas. Et pour expliquer ce paradoxe, Paul trace un parallèle avec Jésus-Christ.

 

L’exemple de Jésus-Christ

Ce sont ici les versets 10-12 en particulier qu’il faut citer : “Nous portons sans cesse dans notre corps la mort de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps. Bien que vivants, nous sommes constamment exposés à la mort à cause de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps mortel. Ainsi, la mort agit en nous, pour que la vie agisse en vous.”

Ce sont des formules qu’il faut un peu décrypter… Il est question de corps, de mort et de vie, en lien avec Jésus et nous-mêmes. En fait, l’idée principale est sans doute de dire que nos souffrances et nos persécutions font écho à celles que le Christ a subies. D’ailleurs, il avait averti ses disciples : “S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi…” (Jean 15.20)

Si la mention du corps peut faire référence aux sévices physiques que l’on pouvait faire subir à ceux que l’on persécutait, je ne pense pas que nous devions limiter l’expression “dans notre corps” à cela. L’expression fait référence plus globalement à notre expérience ici-bas, sur cette terre, là où nous vivons avec notre corps. Rattachée à Jésus, l’expression fait référence à l’incarnation, par laquelle le Fils de Dieu n’a pas seulement pris un corps humain, mais il est devenu un être humain, dans son être tout entier, corps et âme.

L’image du vase d’argile peut être une formidable image de l’incarnation. Le Fils de Dieu devenu homme, c’est le trésor le plus précieux gardé dans un vase d’argile : un être humain. Dieu s’est fait fragile en devenant un être humain !

Le mystère de l’incarnation ouvre à tous les possibles pour le croyant ! Les vases d’argile que nous sommes sont au bénéfice de la plus grande et la plus extraordinaire des bonnes nouvelles : la mort et la résurrection du Christ. La lumière glorieuse qui resplendit sur le visage du Christ ressuscité nous rejoint dans toutes les obscurités que nous pouvons traverser.

C’est grâce à la mort et la résurrection de Jésus-Christ que le paradoxe du vase d’argile s’éclaircit.

 

Le paradoxe du vase d’argile

Le vase d’argile est fragile mais il ne se brise pas, malgré toutes les pressions auxquelles il est soumis, malgré l’étau dans lequel il se retrouve. C’est ce qu’évoquent les versets 8 et 9, avec leurs différentes formes d’oppressions qui nous malmènent mais ne vont pas jusqu’à nous briser.

Plus encore, Paul affirme que notre fragilité met en valeur la puissance de Dieu : “Mais nous portons ce trésor spirituel en nous comme en des vases d’argile, pour qu’il soit clair que cette puissance extraordinaire vient de Dieu et non de nous.” (v.7)

L’important, ce n’est pas le vase d’argile, c’est le trésor qu’il renferme, celui que nous avons dans notre coeur et dont Paul parle au verset 6 : “c’est lui aussi qui a fait briller sa lumière dans nos cœurs, pour nous donner la connaissance lumineuse de sa gloire qui resplendit sur le visage de Jésus Christ.” Ce trésor qu’a reçu tout croyant, c’est la présence lumineuse du Christ vivant, une part de sa gloire qui repose en nous, par son Esprit.

Et c’est ce trésor que renferme les vases d’argile que nous sommes qui rend les vases d’argile eux-mêmes plus solides.

L’exemple des chrétiens persécutés est toujours une illustration saisissante de ce que Paul dit ici. Je suis frappé comment, dans l’épreuve parfois la plus terrible, Dieu donne une force, une résistance incroyable à ces vases d’argile qui deviennent incassables. Pourtant ils sont fait de la même terre que nous… Mais plus la pression est forte à l’extérieur, plus la résistance venant de l’intérieur est forte. Dieu donne à chacun la force et la résistance dont il a besoin pour ne pas se briser.

Ici encore, il ne faudrait pas croire que le vase d’argile serait juste notre corps. Comme si notre faiblesse ne serait que physique, matérielle, et notre force spirituelle. Le vase d’argile, c’est tout notre être, ce que nous sommes, dans toutes les dimensions de notre personne. Le corps aussi, bien-sûr, mais tout en nous est fragile.

Et les pressions subies ne sont pas que physiques et matérielles. Même dans les contextes de persécution où les chrétiens sont pourchassés, emprisonnés, menacés physiquement, la pression qu’ils subissent est aussi largement psychologique et spirituelle.

Il est important de le reconnaître : nous sommes des vases d’argiles, nous sommes des êtres fragiles. Ce n’est pas une faiblesse de le reconnaître, au contraire : car pour être fort, il faut reconnaître sa fragilité… pour laisser Dieu agir en nous.

C’est un des grands dangers qui menacent les croyants, peut-être encore plus dans des contextes où ils ne sont pas persécutés : oublier notre fragilité et notre vulnérabilité, se croire hors d’atteinte, en sécurité… se croire fort.

Mais reconnaître sa fragilité, ce n’est pas pour autant s’apitoyer sur elle, voire se complaire en elle. Oui, nous sommes des vases d’argiles, mais nous avons en nous un trésor qui nous rend fort : le Christ vivant qui habite en nous.

 

Conclusion

Le paradoxe du vase d’argile, c’est l’affirmation de notre espérance. Portons un regard lucide sur nous-mêmes : nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Nous sommes fragiles, comme les autres. Mais nous avons un trésor, un trésor inestimable, que Dieu a choisi de placer en nous.

Notre force dans la détresse et l’adversité, c’est le trésor de notre foi. Notre assurance, c’est que le Christ vivant habite en nous par son Esprit. Notre espérance, c’est que sa lumière nous guidera toujours, même dans les ténèbres les plus profondes.

Nourrir notre amour pour Dieu

Regarder la vidéo ici 

Imaginez : avec sa famille, il est coincé dans une voiture accidentée, dans le fossé, sur le bord de la route. Ils sont tous sonnés par l’accident. Le père sort de sa torpeur, mais se rend compte que la carrosserie cabossée l’empêche de sortir. Son téléphone a glissé, hors d’atteinte. De toute façon, il est trop blessé pour bouger. Ils sont sur une route peu passante : l’angoisse, noire et profonde, lui glace le ventre. Mais une voiture passe, et s’arrête. Deux jeunes descendent. L’un appelle les pompiers, l’autre se penche pour voir s’ils sont conscients. Il croise le regard du père et l’encourage en attendant les secours… Une fois les secours arrivés, les soins prodigués, que se passe-t-il ? l’allégresse, les cadeaux pour remercier ces jeunes, qui ont déclenché le sauvetage. Et après… cette famille pourrait-elle « passer à autre chose », reprendre la vie comme avant ? Dans un sens, oui, mais un lien s’est tissé entre cette famille et les deux jeunes qui leur ont sauvé la vie. Peut-être garderont-ils contact, peut-être pas, mais dans tous les cas, le père se souviendra toujours, 30-40-50 ans après, de sa détresse, de cet espoir muet lorsque la voiture s’est arrêtée, du torrent de soulagement lorsque sa famille s’est retrouvée saine et sauve entre les mains des pompiers. C’est un jour gravé dans sa mémoire, un jour pivot, un deuxième anniversaire – et à chaque fois, la même vague de gratitude envers ces deux jeunes qui se sont arrêtés.

Au cœur de l’histoire du peuple d’Israel, il y a la libération de l’esclavage, la sortie d’Egypte – qui annonce une autre libération, au cœur de l’Evangile : la victoire du Christ sur le mal et la mort, sur tout ce qui nous accable et nous rend esclaves. Comment y répondre ? Comment vivre une fois que Dieu nous a sauvés ?

Je vous invite à revenir à l’époque d’Israël, et à méditer une parole de Moïse. 40 ans après la sortie d’Egypte, il se trouve, avec le peuple, à l’entrée du pays promis, ce fameux pays ruisselant de lait et de miel, promesse de liberté et d’abondance. Et il rappelle les conditions pour vivre pleinement ce don que Dieu leur fait (la loi). Ce texte a nourri la spiritualité juive, au point que les Juifs pieux jusqu’à aujourd’hui le répètent plusieurs fois par jour.

Lecture biblique Deutéronome 6.1-9

1 Voici les commandements, les décrets et les règles que le Seigneur votre Dieu m’a ordonné de vous enseigner, pour que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez bientôt vous emparer. 2 Tu apprendras ainsi, tout au long de ton existence, à reconnaître l’autorité du Seigneur ton Dieu et à obéir aux décrets et aux commandements que je t’ai donnés, pour toi et pour tes descendants, afin que tu jouisses d’une longue vie. 3 Tiens-en compte, Israël, et veille à les mettre en pratique. Tu y trouveras le bonheur et tu deviendras un peuple nombreux dans ce pays qui ruisselle de lait et de miel, comme l’a promis le Seigneur, Dieu de tes pères.

4 Écoute, Israël :

Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. 

5 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ta force. 

6 Les paroles que je te donne aujourd’hui demeureront sur ton cœur. 7 Tu les répèteras à tes enfants ; tu en parleras quand tu seras assis chez toi ou quand tu seras en route, quand tu te coucheras ou quand tu te lèveras. 8 Tu les attacheras sur ton bras et sur ton front, 9 tu les écriras sur les montants de porte de ta maison et sur les portes de tes villes.

L’appel à aimer Dieu

Contrairement à ce qu’on peut croire parfois sur la première partie de la Bible, sur « le Dieu de l’Ancien Testament », sur Dieu avant Jésus, dès le départ, Dieu demande l’amour de son peuple. A aucun moment dans la Bible, il ne dévie de cette aspiration profonde : avoir une relation d’amour avec l’être humain, une relation d’échange, d’intimité, de complicité. Et il fait tout pour cela : il crée l’être humain, il le sauve, et le re-sauve encore, comme autant de nouvelles chances.

  1. Un amour total

En réponse à l’amour de Dieu, à son amour passionné et actif, notre amour ne peut qu’être total. On ne peut pas aimer notre sauveur un peu ou beaucoup, mais passionnément, presque à la folie ! Avec une dévotion qui touche tout notre être : notre intériorité (le « cœur » : nos valeurs, nos pensées, nos désirs, nos loyautés), notre être (ce que nous sommes, ce que nous disons, faisons, partageons,…), à la mesure de tout notre potentiel : c’est à 100 % qu’on est appelés à l’aimer ! à 100% !

Il faut dire qu’aimer à moitié, qui ou quoi que ce soit, ce n’est pas vraiment aimer… Si vous dites : ce gâteau, je ne l’aime qu’à moitié… il faudra progresser sur la recette ! Aimer, c’est aimer, pleinement, totalement !

Un amour total et exclusif : v.4 notre seigneur est Dieu, il est le seul Seigneur. Derrière cette affirmation, il y a une affirmation théologique – Dieu est unique, il y a un seul créateur, sauveur, libérateur : pas besoin de chercher partout le bonheur, le sens de notre vie : quand on a trouvé Dieu, on a tout trouvé !

Mais ces quelques mots expriment aussi la gratitude, l’adoration… Le Seigneur ? Il n’y a que lui !! Comme cette famille accidentée qui s’écrierait : « nos sauveurs ? ce sont Paul et Thomas… Il n’y a qu’eux, on ne peut pas se tromper ! On les reconnaîtrait entre tous ! » Notre Seigneur, c’est lui, c’est Dieu manifesté en Christ, ça ne peut être que lui ! parce qu’on le connaît : il a agi dans notre vie.

  1. Amour & obéissance

Cet amour est au fondement de notre obéissance. Dieu, notre créateur, notre libérateur, est aussi le Roi… et à ce titre, il mérite que nous vivions avec respect pour lui, pour son autorité. Mais Dieu ne demande pas une obéissance mécanique, servile, « obligatoire » : il n’a pas libéré Israel de l’esclavage pour le faire entrer dans un autre esclavage !! au fondement de l’obéissance, il y a l’amour ! C’est la relation qui prime. Avant l’obéissance, sous l’obéissance, il y a l’amour pour Dieu, dès l’AT. On s’imagine parfois que l’AT c’est la loi, et à partir de Jésus, c’est l’amour, la grâce – mais non ! Ce qui a toujours intéressé Dieu, à la création de l’humanité, en sauvant Israel, en rassemblant son Eglise, c’est une relation d’amour, authentique, avec nous.

Mais l’amour, ce n’est pas que du sentiment, c’est aussi du concret, sinon… est-ce vraiment de l’amour ? Vous sentez-vous aimé si l’autre ne pense jamais à vous, ne vous contacte pas, ne vous rend pas service quand vous en avez besoin, ne vous dit jamais de paroles gentilles, ne fait rien avec vous ?… Dans notre société actuelle, on a peut-être trop tendance à mettre l’accent sur ce que nous ressentons, sans trop s’encombrer de ce que ça implique concrètement – que ce soit dans nos relations avec les autres ou avec Dieu. Mais l’amour, si c’est un sentiment, est aussi une motivation pour agir, comme une inspiration pour. Si vous êtes inspiré, mais que ça ne change rien, ce n’est pas la peine !

Moïse insiste : voici les lois, qui décrivent comment faire plaisir à Dieu… comment lui montrer votre amour… faites-le ! ne vous contentez pas de les connaître, mais agissez, concrètement, pour montrer à Dieu votre amour ! Son amour à lui, il vous l’a montré concrètement en venant à votre secours !

Et le but de l’obéissance, déjà pour Israel, c’est la joie. L’abondance. Une longue vie dans une pays béni – voilà le projet de Dieu ! Les commandements, les lois, ce sont des exemples, des principes, pour une expérience optimale. Dieu ne libère pas pour enchaîner ! Il libère pour faire vivre la liberté, pleinement.

          Une exhortation à nourrir notre passion pour Dieu

Revenons au texte. Nous recevons cette exhortation à aimer Dieu pleinement, d’un amour total, exclusif, et concret – parce que lui nous a aimés le premier. Et Moïse fait suivre une deuxième exhortation : ces paroles seront gravées sur ton cœur, c’est-à-dire au plus profond de toi. Il y a deux choses qui me frappent :

  • le côté exhaustif (« partout, tout le temps »): Tu y penseras jour et nuit, en privé et en public. L’amour concret que nous avons pour Dieu mérite de nous occuper jour et nuit, parce que Dieu nous aime jour et nuit.

Et c’est une exhortation, parce que nous, nous avons tendance à nous disperser, à nous éparpiller, à nous laisser absorber par des détails en oubliant l’essentiel. Et quand on perd de vue l’essentiel, on s’égare, on perd le sens de ce qu’on vit, voire, dans une relation, on finit par s’éloigner de l’autre parce qu’on s’imagine des choses, on glisse dans le malentendu.

Dans les relations, le travail, l’activité, revenir à l’essentiel c’est ce qui nous aide à garder le cap ! Avec Dieu, que nous ne voyons pas physiquement, nous avons d’autant plus besoin, constamment, de nous ré-ancrer dans la vérité de son amour, de son salut, de sa puissance, de sa liberté… pour garder le cap, éviter de retomber dans nos vieux esclavages ou de nous installer dans l’indifférence.

  • le côté pratique : tu te mettras des rappels un peu partout… sur la porte de ta maison, à l’entrée de la ville, et même sur ton corps. Tu te le rappelleras et tu l’enseigneras à tes enfants, tu transmettras ce que tu vis avec Dieu.

Ca ne veut pas forcément dire qu’il faille se faire tatouer la loi sur le bras, ou changer de tapisserie à la maison, ou n’écouter que des chants de louange ou ne lire que la Bible… Mais le conseil, derrière, c’est de tout mettre en place pour faciliter notre retour à l’essentiel.

Avec l’âge, cette phrase revient de plus en plus souvent : « je perds la mémoire, j’oublie… alors je note tout ! » et on sent une frustration, un dépit, face à la perte de mémoire. Mais vis-à-vis de Dieu, quel que soit notre âge, jeune ou moins jeune, nous perdons tous la mémoire ! Nous nous dispersons ! Et nous avons besoin de rappels, de noter, d’éléments concrets qui nous aident à revenir à l’essentiel. Dans notre spiritualité protestante, nous sommes très méfiants des rituels, des objets, des habitudes… par peur de tomber dans une routine mécanique. Mais nous avons parfois jeté le bébé avec l’eau du bain ! Bibliquement, c’est tout à fait recommandé d’avoir des routines, des rappels, des objets ou des habitudes qui re-dirigent notre regard vers Dieu, qui alimentent notre relation avec lui. C’est l’un des buts du culte hebdomadaire, par exemple.

Comment nourrissez-vous, ou pourriez-vous nourrir, au quotidien, votre relation avec Dieu ? Certains sont visuels, d’autres auditifs, d’autres encore ont besoin de faire quelque chose de leurs mains ou de parler ; certains ont beaucoup de temps, d’autres moins… On est tous différents, et il y a des saisons de vie. Ce qui a marché n’est peut-être plus adapté aujourd’hui. Mais si le Christ nous a vraiment libérés du mal, de la mort, de la culpabilité, du désespoir, comment nourrir notre vie avec lui, notre amour pour lui, notre joie en lui ? Peut-être qu’en ce moment, vous êtes dans une impasse, ou une routine monotone… qu’est-ce qui pourrait, concrètement, vous aider à revenir à l’essentiel ?

 

Dieu nous a sauvés de bien plus qu’un accident de voiture. Il l’a fait parce qu’il nous aime : nous n’étions pas des inconnus sur sa route, mais ses enfants qu’il a désirés et façonnés lui-même, pour qui il donne tout, pour qui il se donne en Christ. Si nous le croyons, alors nourrissons notre foi, prenons le temps, mettons l’énergie nécessaire à nourrir notre relation avec lui, à nourrir notre amour pour lui, pour que ce salut ne disparaisse pas dans notre mémoire, mais qu’il éclaire notre vie d’une lumière nouvelle, avec tout l’éclat de l’amour que Dieu a pour nous.