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En paix devant Dieu

 

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Nous avons besoin de paix ! Particulièrement après les événements tragiques de cet été. La paix, la Bible en parle souvent. C’est un des aspects du salut offert par Dieu, comme en témoigne le texte de l’épître de Paul aux Romains que je vous invite à lire aujourd’hui.

Lecture biblique : Romains 5.1-11

La paix avec Dieu

Au cœur de son grand développement théologique sur la justification par la foi, Paul parle de la paix : la paix avec Dieu comme conséquence de la justification. Une fois que nous sommes déclarés justes devant Dieu, une fois que nous avons reconnu par la foi que Jésus-Christ est mort et ressuscité pour nous, alors nous sommes en paix avec Dieu. C’est l’oeuvre de réconciliation de Dieu. Le salut apparaît donc ici comme le rétablissement d’une relation brisée avec Dieu.

Cette relation brisée, il en est question dès les premières pages de la Bible. Le récit du jardin d’Eden la décrit de façon imagée, avec l’homme et la femme chassés du jardin parce qu’ils avaient mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal. Autrement dit, parce qu’ils avaient choisi délibérément de décider par eux-même, sans Dieu, ce qui est bien ou mal. Ils avaient eux-mêmes brisé la relation de dépendance et de communion avec leur Créateur.

Par la suite, l’histoire du salut, dans la Bible, est l’effort constant de Dieu vers l’homme pour renouer la relation. Et cet effort conduira finalement au Christ, et sa mort sur la croix. Preuve ultime de son amour. Or, comme Paul le souligne, pour qui le Christ est-il mort ? Pour des justes ? Non… pour des pécheurs. Des hommes et des femmes qui vivent sans Dieu et que Paul appelle même ici des ennemis de Dieu.

Si vous niez la réalité d’un conflit, si vous prétendez que tout va bien alors que ce n’est pas le cas, il ne peut pas être question de réconciliation… mais il ne peut pas y avoir non plus de relation authentique. Il en est de même avec Dieu. Reconnaître la réalité de cette relation brisée avec lui, de ce conflit premier avec le Créateur, c’est rendre possible la réconciliation.

Le salut devient alors le bonheur de la relation retrouvée avec Dieu. Et quel bonheur ! Qui que vous soyez, quelle qu’ait été votre vie, quoi que vous ayez fait, vous pouvez être réconcilié avec Dieu et retrouver avec lui, par la foi, une authentique relation.

C’est la paix avec Dieu, possible grâce à la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

La paix de Dieu

En paix avec Dieu, nous retrouvons donc la possibilité d’une relation personnelle avec lui. Mais comment se manifeste-t-elle ? Autrement dit, comment passe-t-on de la paix avec Dieu à la paix de Dieu, celle qu’il déverse dans notre cœur, celle qui découle de notre relation avec Dieu ?

L’apôtre Paul l’évoque au verset 2 : « Nous croyons et, par Jésus, nous pouvons nous approcher du Dieu d’amour en qui nous vivons maintenant. Et nous sommes fiers parce que nous espérons recevoir la gloire de Dieu. »

Plus littéralement, nous pourrions le traduire ainsi : « Par lui (Jésus-Christ) nous avons accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous nous tenons et nous sommes fiers de l’espérance de la gloire de Dieu. »

La paix de Dieu dans notre vie, c’est sa grâce aujourd’hui et sa gloire demain.

Et la force de la paix de Dieu se mesure dans l’épreuve. Paul ne le cache pas. Il va même très loin, disant mettre sa fierté dans l’épreuve : « Nous sommes fiers parce que nous souffrons. » (v.3) Pas pour la souffrance en elle-même mais pour ce qu’elle produit, grâce à la paix de Dieu : la patience et la fidélité éprouvée.

Sa grâce aujourd’hui

Cette grâce dont parle Paul, c’est celle de la justification par la foi. Elle fait de nous des être nouveaux, justifiés. Et cela non en vertu de nos mérites mais de la seule grâce de Dieu.

Et pourquoi ça change tout ? Parce que la grâce de Dieu alimente notre paix en Dieu. Libérés par elle, nous n’avons aucune crainte, aucune inquiétude. Le salut nous est acquis, l’amour de Dieu nous est promis. Nul ne peut revenir là-dessus. Je suis en paix parce que je n’ai pas à m’inquiéter de ce que je devrais faire pour mériter le salut ou l’amour de Dieu. Je les ai reçu, par grâce.

Cette paix, je la vis, je la ressens, par le Saint-Esprit. C’est par lui que Dieu répand son amour dans nos cœurs. Cette grâce de Dieu dans laquelle nous nous tenons est une source inépuisable de pardon et de restauration. Le Saint-Esprit qui nous la communique est Celui qui nous console.

Il est aussi Celui qui nous transforme, qui nous façonne. La paix de Dieu est l’harmonie retrouvée avec le Créateur, grâce à l’image de Dieu en moi façonnée à nouveau par le Saint-Esprit. La paix de Dieu nous rend plus fort pour affronter les épreuves. Il y a tant de témoignages de chrétiens manifestant cette paix dans l’épreuve, dans la maladie, face à la haine et la persécution.

En Christ, on peut être joyeux dans l’épreuve, on peut être paisible au milieu de la guerre, on peut être libre en prison. Parce que le Saint-Esprit répand l’amour de Dieu dans notre cœur.

Sa gloire demain

L’autre aspect de la paix de Dieu, c’est l’espérance de la gloire. Si la grâce est théologiquement associée à la mort de Jésus-Christ, pour notre justification, l’espérance est associée à sa résurrection. Parce que Jésus-Christ est mort pour nous, nous pouvons être en paix aujourd’hui et parce qu’il est ressuscité, nous pouvons être en paix pour demain !

Ce qui met en péril la paix, c’est l’incertitude du lendemain, la crainte et l’angoisse d’un avenir sombre. Or, nous avons l’espérance de la gloire ! Un avenir lumineux. Pour l’éternité.

Ça n’empêche pas les épreuves et les souffrances, parfois douloureuses. Mais ça permet de les relativiser. Comme le dira l’apôtre Paul un peu plus loin dans son épître : « J’estime en effet qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée en nous. » (Romains 8.18)

La paix de Dieu nous rend plus fort pour affronter les épreuves. Parce que nous savons que, quoi qu’il puisse nous arriver, la gloire nous attend. Face aux peurs et aux incertitudes de notre monde, Dieu nous donne la paix.

Conclusion

Nous avons besoin de paix ! L’apôtre Paul nous dit qu’elle se trouve en Dieu. Nous pouvons trouver la paix avec Dieu et la paix de Dieu. Celle que nous recevons en Christ et celle qui est versée en nous par le Saint-Esprit. Ce sont deux facettes de la même réalité du salut offert par Dieu. Une merveilleuse promesse pour tous ceux qui croient.

Bien-sûr, il faudrait aussi parler des conséquences dans notre relations aux autres. On ne peut pas dire : je suis en paix avec Dieu mais avec mon prochain, je m’en fiche ! Mais ça c’est une autre histoire… et il faudra que j’en parle dimanche prochain !

En attendant, soyons assurés d’avoir la paix avec Dieu, vivons dans sa paix aujourd’hui. Recevons sa grâce aujourd’hui et sa gloire demain.

Avoir Dieu pour mère

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Lecture biblique :  Esaïe 66.10-14a

Dans sa deuxième et sa troisième partie, le livre d’Esaïe s’adresse aux Juifs exilés à Babylone, au VIe siècle avant Jésus-Christ. Il s’adresse à un peuple découragé, loin de son pays, en attente d’espérance. Or, au cœur de ces chapitres, il est question de consolation. Car Dieu a un projet de retour pour son peuple.

Juste avant notre texte, le prophète utilise l’image de l’enfantement pour parler de ce retour. Un miracle, sujet de joie immense. Et au cœur de notre texte, l’image se prolonge avec celle d’un bébé heureux, dans les bras de sa mère, rassasié de son lait.

Pourquoi ne pourrions-nous pas nous approprier cette image ? Car elle nous parle de Dieu et de ceux qu’il aime, de la relation qu’il veut avoir avec eux. Et on peut considérer la relation de Dieu avec le peuple d’Israël, dans l’Ancien Testament, comme un prototype de la relation qu’il veut entretenir avec les humains en général.

Et de cette image, nous pouvons déduire deux affirmations qui, il faut l’avouer, peuvent paraître surprenantes au premier abord :
– Nous sommes des nourrissons qui avons besoin d’être consolés
– Dieu est une mère qui console et nourrit

Nous sommes des nourrissons qui avons besoin d’être consolés

De simples nourrissons

L’image du nourrisson n’est peut-être pas, au premier abord, très valorisante. Un nourrisson, c’est mignon… mais c’est fragile, faible, vulnérable. Ca n’a aucune autonomie et une capacité de communication limitée.

Un nourrisson ne s’exprime pratiquement que par les pleurs. Quand il a faim, il pleure. Quand il a mal, il pleure. Quand il a peur, il pleure. Difficile d’avoir une conversation élaborée dans ces conditions ! Et pourtant, sa mère reconnaît ses pleurs. Ils ne sont pas les mêmes quand il a mal ou quand il a faim. Quand une mère entend son bébé pleurer, elle sait ce dont il a besoin.

Nous sommes bien des nourrissons devant Dieu, avec notre langage limité pour lui parler. Mais Dieu comprend nos murmures, nos cris et nos prières maladroites, comme une mère comprend les pleurs de son enfant.

Car les promesses de Dieu dans le prophète Esaïe sont aussi les réponses de Dieu aux prières de ceux qui criaient à lui dans le contexte de l’exil. Dieu les a consolé…

Le salut comme consolation

Le salut est une consolation. On associe, avec raison, d’autres notions au salut dans la Bible. Le pardon, la réconciliation, la régénération, la justification…. Ici, c’est la consolation. C’est une notion centrale chez Esaïe. La 2e partie du livre s’ouvre par cet appel : « Consolez, consolez mon peuple ! » (Es 40.1). Et la thématique de la consolation se répète de nombreuses fois dans les deuxièmes et troisièmes parties du livre. On retrouve aussi cette thématique chez d’autres prophètes, notamment Jérémie.

L’idée de consolation est liée alors au retour de l’exil. L’exil est certes l’éloignement du pays mais, spirituellement, c’est aussi et surtout l’éloignement de Dieu. Et dans le message des prophètes, le retour de l’exil est lié au retour à Dieu. La consolation est certes celle du retour au pays mais aussi celle du retour à Dieu. Comme le nourrisson qui retrouve les bras de sa mère.

Dans le Nouveau Testament, on retrouve cette idée de consolation associée au salut. Le vieux Syméon à Jérusalem, qui attendait la venue du Messie, nous est ainsi décrit par Luc : « Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint était sur lui. » (Lc 2.25) Et, prenant Jésus dans ses bras, il peut dire : « Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton serviteur mourir dans la paix, comme tu l’as dit. Oui, mes yeux ont vu le salut que tu nous donnes. » (Lc 2.29-30)

Nous sommes des nourrissons qui avons besoin d’être consolés. On a besoin d’être consolé quand on est triste, quand on souffre. Nous l’avons tous vécu. Mais nous avons besoin aussi d’une consolation spirituelle. Celle qui vient du salut de Dieu, de son pardon et sa grâce. Celle qui répond à la tristesse de l’éloignement de Dieu, la souffrance existentielle de la séparation avec Dieu. C’est une souffrance qu’on occulte parfois… mais qui est bien réelle. Parce que nous sommes créés par et pour Dieu, nous sommes faits pour être en relation avec notre Créateur.

Dieu est une mère qui console et nourrit

Pour illustrer cette consolation offerte par Dieu, c’est donc l’image de la mère qui est utilisée. Ce n’est pas la première fois que la Bible, à commencer par Esaïe, décrit Dieu avec des caractéristiques féminines. Et ça ne devrait pas nous étonner…

Car Dieu n’a pas de genre ! Même si Jésus nous invite à appeler Dieu « notre Père », ce dernier n’a rien à voir avec un vieillard à la barbe blanche ! Masculin et féminin sont des catégories valides pour les humains, pas pour Dieu !

Pour parler de Dieu, on en est réduit à utiliser notre langage, nos catégories. Nos mots, nos concepts, notre théologie, sont trop limités pour décrire Dieu. Nous ne sommes que des nourrissons… La perfection divine nous reste inaccessible, incompréhensible. Tout ce que nous disons de Dieu n’est que partiel. Nous ne pouvons l’enfermer dans les cases de nos mots, de nos concepts.

Mais il se révèle à nous avec le langage que nous comprenons. Comme les adultes communiquent avec les tout petits bébés par des mots et des sons adaptés. Dieu utilise notre langage pour se révéler. Il se met à notre hauteur. C’est le mouvement qui traverse toute la révélation biblique, jusqu’à son aboutissement dans l’incarnation, le Fils de Dieu devenu homme.

Avec notre langage humain, nous pouvons donc connaître ce que Dieu révèle de lui-même. Or, dans la Genèse, quand Dieu crée l’humain à son image, il les crée homme et femme. L’homme et la femme, le masculin et le féminin sont donc des catégories également valides pour parler de Dieu ! Il est tout aussi légitime de parler de Dieu comme un père que comme une mère. Nous n’avons pas besoin de chercher une autre figure féminine à élever au rang de Dieu… Dieu, notre Père, est aussi notre mère.

Dieu : une mère qui console

« Comme une mère console son enfant, moi aussi, je vous consolerai. » (v.13). Cette promesse exprime le soin personnel, intime, de Dieu pour ses enfants. C’est une image d’une tendresse incroyable pour un Dieu aussi proche de nous qu’une mère l’est pour son enfant !

Ce Dieu si proche, c’est celui qui vient habiter en nous, par son Esprit. Notez d’ailleurs que le mot hébreux pour « esprit » (rouah) est féminin… Et que dans l’Évangile selon Jean, le Saint-Esprit est appelé le consolateur !

Dieu : une mère qui nourrit

« Vous serez rassasiés comme des bébés qui tètent avec joie le sein rempli de lait de leur mère. » (v.11). Là aussi, l’image est incroyable de tendresse et d’intimité. Dieu est une mère qui nourrit. Et la nourriture que Dieu donne, c’est le lait maternel. Il donne de lui-même. Il se donne. Comme Dieu se donnera lui-même dans la personne de son Fils. Comme Dieu lui-même nous remplit de sa présence, par son Esprit.

Vous avez déjà vu le visage d’un nourrisson dans les bras de sa mère après avoir bu son lait ? C’est l’image même du bonheur, de la béatitude. La plénitude ! Ce Dieu qui se donne lui-même pour nous ne peut que nous offrir la plénitude. Une plénitude de joie, d’espérance, d’amour.

Conclusion

Ce texte, plein d’espoir pour le peuple de Juda exilé à Babylone, est aussi porteur de promesse pour nous. Car il nous décrit un Dieu tendre et proche, une mère qui prend soin des nourrissons que nous sommes.

Laissons-nous donc prendre dans les bras de Dieu, laissons-nous consoler par lui, laissons-nous nourrir par lui. Abandonnons-nous à sa tendresse et recevons la plénitude de sa joie, celle de se savoir aimé par le Créateur de l’Univers.

Ecoutons-le nous dire :

« Je prendrai soin de vous
comme une mère le fait
pour le bébé qu’elle allaite.
Elle le porte sur son dos
et le caresse sur ses genoux.
Oui, comme une mère console son enfant,
moi aussi, je vous consolerai.
(…)
Quand vous vivrez cela,
votre cœur sera dans la joie,
et votre corps reprendra vie
comme l’herbe après la pluie. »

Non à la discrimination !

 

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Lecture biblique : Galates 3.26-29

L’épître aux Galates n’est pas vraiment la plus diplomatique des épîtres de l’apôtre Paul… Il parle sans détour et dénonce avec fermeté ce qui doit l’être.

La question centrale, c’était de savoir s’il était nécessaire, pour tous les chrétiens, Juifs ou non, de respecter un certain nombre de principes de la loi de Moïse, notamment la circoncision. Paul doit recadrer les choses parce que la tendance était clairement en Galatie de demander aux croyants d’origine non-juive de se faire circoncire et de respecter un certain nombre de prescriptions juives.

Or, dès Galates 1.6 il dénonce cette attitude : « Dieu vous a appelés gratuitement par le Christ, et je m’étonne que vous lui tourniez le dos si vite pour aller vers un autre Évangile. » Et il va garder ce ton très ferme tout au long de son épître.

Notre texte constitue l’aboutissement de tout le raisonnement de Paul sur le rôle de la loi, en une affirmation radicale et absolue qui porte haut les valeurs de l’Évangile : « Il n’y a donc plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les personnes libres, entre les hommes et les femmes. En effet, vous êtes tous un dans le Christ Jésus. »
Dans l’Église, pas de discrimination !

Ce qui est intéressant dans la formule du verset 28, c’est que le raisonnement de Paul jusqu’ici concernait exclusivement la question des Juifs et des non-Juifs. En Jésus-Christ, il n’y a plus de distinction à faire, tous ceux qui croient sont descendants d’Abraham, qu’ils soient Juifs ou non. Il aurait pu donc dire simplement : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs car tous vous êtes un dans le Christ Jésus. » Mais il en tire une conclusion plus vaste : non seulement il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, mais il n’y a plus non plus ni esclaves ni libres, il n’y a plus ni hommes ni femmes !

Si l’apôtre Paul se permet d’élargir son propos, c’est bien parce qu’il s’agit de l’affirmation d’un principe universel ! « Vous êtes tous fils de Dieu », « Il n’y a plus de différence… vous êtes tous un dans le Christ Jésus ».

Autrement dit : il ne doit y avoir aucune différence de traitement dans l’Église, aucune discrimination. Paul nous invite à un large accueil, sur la seule base de la foi en Jésus-Christ, manifestée par le baptême. Toute Église se doit d’accueillir sur cette seule base : ceux et celles qui partagent cette foi en Christ, ceux et celles qui sont en recherche ou en chemin vers cette foi en Christ. On accueille d’abord, de façon inconditionnelle. On pourra parler de théologie, d’éthique, de vie chrétienne, ensuite… Mais on accueille d’abord !

Et ce n’est pas toujours simple… La coexistence des chrétiens d’origine juive et non-juive était bien LE grand défi de l’Église naissante au Ier siècle. Mais d’autres discriminations étaient présentes dans la société de l’époque… et elles se retrouvaient dans les Églises aussi. A Corinthe, on reproduisait dans l’Église les différences sociales : chacun mangeait dans son coin sans se mélanger. Jacques reproche un peu la même chose dans son épître en dénonçant le fait qu’on accueillait bien les riches en leur donnant une place d’honneur et qu’on négligeait les pauvres.

Paul, dans notre texte, parle de la discrimination entre esclaves et hommes libres, ou entre hommes et femmes. Il s’agissait de fractures sociales fortes au temps du Nouveau Testament et elles se retrouvaient parmi les chrétiens. Mais l’apôtre Paul, au nom du principe universel qu’il souligne, affirme qu’elles n’ont plus leur place dans l’Église !
Dans l’Église, il y a encore des fractures…

Pourtant, l’exhortation garde toute sa pertinence aujourd’hui. Des fractures, il en reste dans l’Église.

Si la fracture Juifs/non-Juifs, ou esclaves/hommes libres ne nous concerne plus directement aujourd’hui, ce n’est sans doute pas le cas de la fracture hommes/femmes. Même si les choses ont évolué, la question demeure. Peut-on vraiment dire, aujourd’hui, qu’il n’y a dans les Églises aucune différence entre les hommes et les femmes ?

Vous me direz qu’il y a bien quelques textes dans le Nouveau Testament qui semblent restreindre l’implication des femmes dans l’Église, notamment concernant l’enseignement. Mais ces textes, peu nombreux, ne devraient-ils pas être lus dans le contexte culturel de l’époque et dans les circonstances de leurs destinataires ? Alors que notre texte, avec sa portée universelle, veut justement briser les fractures culturelles !

Et surtout, quand on considère plus largement le rôle assumé par des femmes dans le Nouveau Testament, on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de leur interdire tel ou tel ministère. Elles sont les premiers témoins du Christ ressuscité, elles prophétisent dans les Églises, plusieurs sont appelées des collaboratrices par Paul, Priscille a instruit Apollos après sa conversion, Phoebé a le titre de ministre de l’Église de Cenchrées (Rm 16.1), Junia celui d’apôtre (Rm 16.7)… et tout cela dans un contexte culturel extrêmement patriarcal !

C’est par la suite, et malheureusement rapidement, que la domination masculine a fait faire machine arrière à l’Église… et pour longtemps !

Plus largement, il ne s’agit pas bien-sûr de suivre sans réfléchir les évolutions de la société. Il faut savoir résister et dire non quand il le faut, quand l’Évangile est en cause. Mais pourquoi les Églises devraient-elles être toujours à la traîne ? Lorsque Paul dit aux chrétiens de Rome : « Ne vous conformez pas au siècle présent », il ne leur dit pas « conformez-vous au siècle dernier » ! L’Evangile est le message du Royaume de Dieu, et c’est un Royaume en marche, pas un Royaume figé dans le passé.

On mesure mal à quel point l’affirmation de l’apôtre Paul ici résonne comme un coup de tonnerre dans le contexte socio-culturel de son époque ! Il est en avance sur son temps ! Et j’ai parfois l’impression qu’au lieu d’être un poste avancé du Royaume qui vient, l’Église a trop souvent été un poste retranché sur des combats d’arrière-garde…

Nous avons, en tant qu’Eglise, la responsabilité de manifester le Royaume de Dieu. Un Royaume dans lequel « il n’y a plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les personnes libres, entre les hommes et les femmes. » Un Royaume dans lequel les relations sont différentes que dans la société, à cause du Christ, parce que nous sommes « tous un dans le Christ Jésus. » !
Conclusion

Je suis fasciné par la portée de cette affirmation de l’épître aux Galates. Le coup de tonnerre continue à résonner…

Pour reprendre, et prolonger, l’exhortation de Paul aux Romains, je dirais :
Ne vous conformez pas au monde présent… mais conformez-vous au Royaume qui vient.
Vivez l’Évangile, la même bonne nouvelle de salut pour tous, Juifs et non-Juifs, esclaves et libres, hommes et femmes… et j’ajouterais riches et pauvres, petits et grands, résidents et exilés, et la liste continue…

Non, l’Église ne peut pas être un lieu de discrimination. Ce serait une trahison du Royaume de Dieu. C’est le lieu où l’Évangile est proclamé et vécu, où la promesse est rappelée : « En croyant au Christ Jésus, vous êtes tous fils de Dieu. »

Partager, c’est multiplier !

 

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Lecture biblique : Luc 9.10-17

Peu de temps avant notre récit, Jésus avait envoyé ses douze apôtres, deux par deux, pour annoncer le Royaume de Dieu et guérir les malades. Jésus leur en a donné le pouvoir. De retour auprès de Jésus, ils ont plein de choses à raconter. Et ils sont peut-être aussi un peu fatigués… Du coup, Jésus les emmène à l’écart de la foule.

Mais impossible d’être tranquille et de souffler un peu… Jésus semble dépassé par son succès ! Les foules le suivent partout, elles ne sont pas rassasiées de son enseignement et de ses miracles. Et Jésus les accueille. Il leur parle du Royaume de Dieu et guérit les malades. Toujours disponible…

Et une fois de plus, les disciples vont avoir un petit peu de mal à suivre Jésus. Le dialogue qu’ils ont avec leur maître en témoigne. Les disciples voient Jésus accueillir et guérir ceux qui viennent à lui. Tout ça c’est bien joli mais il faut garder un peu les pieds sur terre. Et les disciples sont là pour ça ! Il commence à se faire tard, il faut penser aux besoins premiers des foules : il faut qu’ils trouvent un lieu pour se loger et se nourrir. Ils pourront toujours revenir demain… « Allez, Jésus, renvoie-les ! » Parler du Royaume de Dieu c’est bien, mais il y a aussi des besoins physiques qu’il faut combler. Il y a un temps pour tout…

Et là, Jésus répond : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Bon… les disciples ne se démontent pas, ils gardent toujours les pieds sur terre : ce n’est pas avec cinq pains et deux poissons qu’on va nourrir toute cette foule ! On va devoir aller acheter de la nourriture pour tout le monde ? On offre une tournée générale ? Et là, Judas, qui tenait la bourse, a dû un peu tiquer quand même !

En fait, pas du tout, Jésus a une autre solution. Il y a environ 5000 personnes ? Bon, on le fait asseoir par groupes d’une cinquantaine. Les disciples obéissent… pas sûr qu’ils comprennent vraiment où Jésus voulait en venir mais ils n’en sont pas à une surprise près avec leur maître ! Peut-être qu’il organise leur départ pour que ça se passe dans l’ordre, sans mouvement de foule excessif.

Et là Jésus prend les 5 pains et 2 poissons. Peut-être pour dire aux foules : « Vous voyez, on n’a que ça à manger, ça ne suffit pas. Il faut qu’on aille acheter de la nourriture pour tout le monde ! » Peut-être qu’il va même demander à ce que les foules participent financièrement ! On partage l’addition !

Mais non, il lève les yeux vers le ciel et prie. Une simple prière de bénédiction sur les pains et les poissons. Il y a tout juste assez pour le petit groupe des disciples. « On ne va quand même pas manger devant la foule qui nous regarde ? » Non, il faut les distribuer à la foule ! 5 pains et 2 poissons ! Pour 5000 personnes !!!

Et les disciples obéissent. Que peuvent-ils faire d’autre ? Mais avec ce qu’ils ont, le repas va être plus que frugal… Alors ils commencent à distribuer. Sans doute des toutes petites parts… et en sachant qu’il n’y en aura pas pour tout le monde ! Enfin, c’est ce qu’ils font au moins au début. Parce qu’à chaque fois qu’ils reviennent vers Jésus, il reste du pain et des poissons. Si bien qu’ils commencent à donner de plus grosses parts. Ceux qui avaient été servis en premier reçoivent sans doute une deuxième part, plus généreuse. Et finalement, tout le monde mange à sa faim. Incroyable. Les 5000 personnes ! Et il y a même 12 paniers de reste ! De quoi nourrir les disciples pour les prochains jours…

Alors que retenir de cet épisode ? C’est un miracle qui ne ressemble à aucun autre. Et qui est, à sa façon, comme tous les miracles des évangiles, un signe du Royaume de Dieu.
Un miracle qui invite au partage

Jésus aurait pu, en un clin d’oeil, multiplier les pains et les poissons. Il ne l’a pas fait. Dieu aurait pu faire que, immédiatement après la prière de Jésus, les paniers se remplissent de pains et de poissons. Il ne l’a pas fait non plus.

La multiplication se déroule alors que les disciples distribuent la nourriture. C’est en partageant que le miracle s’accomplit. Et il y a là un signe fort : le Royaume de Dieu, c’est le partage !

Le Royaume de Dieu, c’est Dieu qui s’est fait homme. Dieu qui est venu partager notre condition, Jésus-Christ qui a donné sa vie en partage et qui donne la vie éternelle à tous ceux qui croient.

Le Royaume de Dieu, c’est là où l’amour doit être partagé : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. » La première communauté de disciples l’avait compris, de façon très concrète : ils vendaient tous leurs bien pour les mettre en commun, ils les partageaient pour que personne ne manque de rien. (Actes 2.44-45) C’était un peu radical ? Peut-être… Mais plus tard, l’apôtre Paul organisera une collecte en faveur des chrétiens de Jérusalem, invitant clairement les églises au partage.

Comment recevons-nous, aujourd’hui, cette invitation au partage ? Quel partage vivons-nous dans l’église ? Quelle place le partage a-t-il dans notre vie ?

Il faut dire que le partage, c’est presque une valeur subversive dans notre société individualiste et matérialiste… Et pourtant, c’est une soif que nos contemporains ont ! Les grognes sociales d’aujourd’hui traduisent cette soif. Même s’il y a des excès dans les discours et les méthodes… Mais il y a un sentiment général que le gâteau n’est pas partagé par tout le monde. On vit quand même dans un monde où 1% de la population mondiale possède autant de richesse que les autres 99% ! En France, un grand patron gagne, en moyenne, 105 fois plus qu’un salarié de base.

Dans ce contexte, l’Évangile a quelque chose à apporter… s’il est authentiquement vécu par les chrétiens. Et s’il est difficile de faire changer en profondeur une société, notre récit de l’Évangile souligne que dans le Royaume de Dieu, très peu (5 pains et 2 poissons) peut devenir beaucoup (12 paniers de restes). Ne négligeons pas les petits commencements…

Et cela entre en échos avec plusieurs paraboles du Royaume, comme celle du grain de moutarde, si petit, qui pourtant donne naissance à une plante aussi grande qu’un arbre. Ou celle du levain, presque invisible, mais qui fait lever toute la pâte.

Croyons-nous à la puissance du Royaume de Dieu ? Croyons-nous à la nécessité, et l’urgence, de le partager ?

Le Royaume de Dieu, c’est le partage. Et dans le partage, ce qui est petit devient grand. Partager, ce n’est pas diviser, c’est multiplier !
Avant le miracle : une prière ordinaire

Avant que le miracle ne se produise, rien ne le laissait présager. Une simple prière le précède. Et quelle simplicité dans la prière de Jésus ! Il ne demande pas à Dieu de multiplier les pains et les poissons. Il aurait pu… Mais il prononce simplement une bénédiction, comme on le fait avant n’importe quel repas. C’est tout. Et le miracle a lieu…

L’extraordinaire surgit de l’ordinaire, à un moment et d’une façon auxquelles on ne s’attend pas. Il en est de même du Royaume de Dieu. Il s’incarne dans le quotidien, et il peut parfois, à notre surprise, transformer l’ordinaire en extraordinaire.

L’ordinaire de la foi mise en pratique. Dans la confiance. J’aime voir dans cette prière de Jésus l’expression de sa confiance dans son Père. « 5 pains et 2 poissons pour 5000 personnes ? Je te fais confiance ! ».

L’ordinaire du partage, de la solidarité, de l’amour. L’ordinaire de l’Évangile incarné dans notre quotidien. De cet ordinaire-là peut surgir l’extraordinaire du Royaume de Dieu, et de la rencontre avec le Christ vivant.
Après le miracle : les restes

Un autre élément intéressant dans ce récit est ce qui se passe après le miracle. Il y a des restes ! Le Seigneur aurait pu se contenter de pourvoir juste à ce qu’il fallait pour que tout le monde mange à sa faim. Ca aurait déjà été pas mal ! Mais non, il va au-delà. Parce que le Royaume de Dieu, c’est un Royaume d’abondance.

Plus de monde encore aurait pu être nourri, la foule aurait pu être plus grande, il y avait encore de la place pour d’autres. Il y a toujours de la place dans le Royaume de Dieu ! Les 12 paniers de reste sont une invitation à poursuivre le partage. Toujours.

Conclusion

Ce miracle de Jésus, comme tous les autres, n’est pas gratuit. Il ne l’accomplit pas pour épater la galerie mais pour poser un signe du Royaume de Dieu. Et ce miracle est une invitation au partage.

Le Royaume de Dieu est partage. Et nous sommes appelés à le vivre et à le transmettre. Est-ce que je suis convaincu que partager, c’est multiplier ? Multiplier les occasions d’aimer, multiplier les manifestations concrètes du Royaume de Dieu.

Alors quels sont les pains et les poissons que j’hésite encore à partager ? Comment pourrais-je demain laisser plus de place au partage qu’aujourd’hui ? Quel est le prochain pas que je suis appelé à faire ?

Échos de Pentecôte

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Texte biblique : Actes 2.1-11

L’épisode de la venue du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte accomplit la promesse de Jésus à ses disciples. Au début du livre des Actes, il leur disait : « vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde. » (Ac 1.8) On peut même dire que cet épisode marque le point de départ de l’histoire de l’Église.

Mais il entre aussi en écho avec d’autres récits bibliques importants. Des échos qui viennent enrichir notre compréhension de l’événement de la Pentecôte.

Un écho au don de la Loi

Pentecôte, c’est d’abord une fête juive où l’on commémore le don de la Loi au temps de Moïse.

L’épisode est relaté dans le livre de l’Exode (chapitre 19). Dieu convoque Moïse sur le mont Sinaï et invite le peuple à se rassembler mais surtout sans approcher de la montagne, sous peine de mourir. Moïse monte donc à la rencontre de Dieu et les éléments naturels se déchaînent : tonnerre, éclairs, fumée, feu. Alors Dieu parle à son peuple depuis la montagne et lui donne les 10 commandements. Plus tard ces paroles seront gravées sur deux tablettes de pierre par Dieu lui-même.

Or, dans le livre des Actes, les phénomènes spectaculaires rappellent ceux du mont Sinaï : le bruit violent, la tempête, le feu. Et Dieu parle aussi, mais cette fois par la bouche des apôtres. Pierre expliquera aux foules le sens de cet événement. Les promesses des prophètes s’accomplissent : l’Esprit de Dieu est répandu sur tous. On peut penser aussi à la promesse de nouvelle alliance chez Jérémie, où Dieu promet de graver sa loi, non plus sur de la pierre mais directement sur les cœurs (Jr 31.33).

Pentecôte, c’est une promesse qui s’accomplit. Une promesse qui reste vraie aujourd’hui : Dieu, par son Esprit, grave sa Loi dans notre cœur. Il nous rend capable de faire sa volonté, parce qu’il habite en nous. Quelle bonne nouvelle !

Un écho à l’appel d’Abraham

L’événement de la Pentecôte fait aussi écho à un autre épisode fondateur, celui de l’appel d’Abraham.

Quand Dieu appelle Abraham à quitter son pays, il lui donne la promesse d’une descendance nombreuse par laquelle seront bénies « toutes les familles de la terre » (Gn 12.3). Cette portée universelle de la promesse de Dieu sera reprise chez les prophètes et trouve un accomplissement particulier le jour de la Pentecôte. Grande fête de pèlerinage, elle rassemblait des croyants de tous les pays qui ont entendu parler des merveilles de Dieu dans leur propre langue. C’est le point de départ de l’annonce universelle de l’Évangile.

Désormais, la bonne nouvelle sera annoncée jusqu’au bout du monde, selon le commandement de Jésus. Et par cet Evangile proclamé à tous, par cette bonne nouvelle du salut, offerte à tous les hommes, toutes les familles de la terre seront bénies. Ainsi la promesse faite à Abraham est aujourd’hui encore en cours d’accomplissement.

Pentecôte, c’est un appel qui retentit. Un appel auquel répondre aujourd’hui comme hier. Un appel à retransmettre à tous les peuples, dans toutes les langues, celui du message de l’Évangile.

Un écho à la tour de Babel

Enfin, Pentecôte entre aussi en écho avec un épisode moins heureux de l’histoire biblique : la tour de Babel.

La Genèse (chapitre 11) dit que l’humanité parlait alors une seule langue. Contrairement au commandement reçu du Créateur de se multiplier et de remplir toute la terre, les hommes décident de s’arrêter, de bâtir une ville et de construire une tour qui va jusqu’au ciel. Un défi lancé à Dieu. Mais Dieu descend pour plonger l’humanité dans la confusion en créant les différentes langues, si bien que, ne se comprenant plus, les hommes sont obligés d’arrêter la construction de la tour et de se disperser.

Pentecôte, c’est un anti-Babel. A Babel, l’humanité voulait monter jusqu’à Dieu par défi et a été dispersée par la confusion des langues que Dieu a jetée sur elle. A Jérusalem, en ce jour de Pentecôte, c’est Dieu qui est descendu parmi les hommes par son Esprit, pour les réconcilier. Le miracle des langues en est le signe. Alors que l’humanité de Babel s’est divisée par la confusion des langues, l’humanité de Pentecôte est réconciliée, dans toutes ses langues, par l’unique message de l’Évangile.

Pentecôte, c’est un signe dans l’histoire. Le signe d’une humanité réconciliée, qui est au cœur du projet de Dieu. Une humanité réconciliée avec Dieu, et les uns avec les autres.

Quel écho dans ma vie ?

Mais il ne faut pas en rester là. Pentecôte est une promesse qui s’accomplit. Mais comment s’accomplit-elle dans ma vie ? C’est un appel qui retentit. Mais comment est-ce que j’y répond aujourd’hui ? C’est un signe dans l’histoire. Mais comment ce signe marque-t-il mon histoire ?

Bref, quels échos Pentecôte a-t-elle dans ma vie ? Voilà la question à se poser…

Pour nous aujourd’hui, la Pentecôte ne sert à rien si elle n’est qu’un événement du passé, un moment dans l’histoire de l’Église. Dans ce cas, c’est juste l’occasion d’avoir un long week-end de plus avec le lundi de Pentecôte.

Non. Pentecôte doit être plus que cela pour le croyant. C’est une fête chrétienne importante. Si Pâques est la fête centrale rappelant l’oeuvre accomplie par le Christ, mort et ressuscité. Pentecôte est la fête qui rappelle qu’en venant habiter le croyant, le Saint-Esprit nous met en marche.

A Pâques, le Seigneur nous dit : « J’ai tout accompli ». A Pentecôte, il nous dit : « A vous de jouer maintenant !  Soyez mes témoins ! »

Pentecôte est une réalité à vivre tous les jours. Celle de la présence en nous du Saint-Esprit qui nous rend capable de faire la volonté de Dieu. Dans quelle mesure est-ce vrai dans ma vie ?

L’appel de Pentecôte à faire entendre dans toutes les langues les merveilles de Dieu nous concerne aussi, évidemment. Quelle part je prends à l’annonce de la bonne nouvelle du salut, ce message universel par lequel toutes les familles de la terre doivent être bénies ?

Et ce signe de réconciliation que constitue Pentecôte, comment s’incarne-t-il dans ma vie ? Comment je fais œuvre de réconciliation ? Conformément à l’exhortation de l’apôtre Paul aux Corinthiens : « Tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation » (2 Co 5.18 – TOB)

La réalité de Pentecôte aujourd’hui, dans notre vie, dans notre Église, elle se manifestera dans nos vies transformées par la Parole de Dieu, dans notre proclamation de l’Évangile à tous, et dans notre engagement pour la paix et la réconciliation.

Quel écho Pentecôte a-t-elle dans notre vie, dans notre Église ?

Conclusion

N’oublions pas la fête de Pentecôte. Elle est non seulement la commémoration d’un événement historique dans l’histoire de l’Église, mais elle est aussi une fête à vivre aujourd’hui. Nous devons laisser résonner en nous le message de Pentecôte. C’est une promesse, un appel et un signe qui nous encouragent, nous interpellent, nous bousculent.

Entendons donc ce que le Seigneur nous dit en ce jour de Pentecôte : « J’ai tout accompli et je t’ai donné mon Esprit. Maintenant, à toi jouer ! Sois mon témoin ! »