D’après Actes 8 v 26 à 35
– Philippe, Philippe, lève-toi et vas par la route qui descend de Jérusalem à Gaza, celle du désert.
– Mais Seigneur, mais qu’est-ce que tu veux que j’aille faire par-là ? C’est paumé ! En plus à midi, c’est vraiment pas l’heure pour entreprendre une randonnée.
– Philippe !
– D’accord, d’accord, j’y vais ! Mais quelle idée ! C’est bien ce que je craignais, y-a pas un chat ! Pourquoi donc perdre son temps dans ce coin désolé ? Ah si ! Tout là-bas, on dirait bien qu’il y a un véhicule. Woua ! C’est même un char, et pas n’importe lequel, ça ressemble à un carrosse. Vu le standing, ça doit être du beau monde !
– Philippe, avance, et approche-toi de ce char, marche à côté de lui. Aller, cours !
– Eh oui, il faut avoir la santé pour être évangéliste ! C’est pas un job de tout repos ! Allez, encore un petit effort, j’y suis presque. Tiens, le passager est en train de lire. Il faut que je m’approche un peu plus. Et on dirait bien qu’il lit un texte biblique.
– “…Comme une brebis que l’on conduit à l’abattoir, comme un agneau muet devant ceux qui le tondent, il n’a pas dit un mot…”
– Bonjour, comprends-tu ce que tu lis ?
– Mais comment le pourrais-je, si je n’ai personne pour me l’expliquer ? Viens, monte et assieds-toi à côté de moi, ce sera plus pratique pour discuter. Qui es-tu ?
– Je suis Philippe et je viens de Jérusalem. Et toi ?
– Moi, je suis Ébed-Candace, eunuque, ministre des finances d’Éthiopie. J’ai entrepris un voyage de plus de 5 000 km aller-retour depuis Méroé jusqu’à Jérusalem et maintenant je m’en retourne chez moi.
– Fuuuu ! Voilà une bien longue expédition ! Et pourquoi t’es-tu lancé dans cette aventure ?
– À Méroé, j’écoutais, aussi souvent que possible, les discours de rabbi Shemouél et j’étais très impressionné par l’histoire du Dieu d’Israël, ce dieu qui a délivré son peuple de l’esclavage en Égypte et lui a donné par l’intermédiaire de son serviteur Moïse une loi sans équivalant qui fait référence dans tous les pays environnants. Rabbi Shemouél parlait des grands rois de ce peuple, David et surtout Salomon. C’est vraiment un grand Dieu, le Dieu qui a créé toute la terre et tous les royaumes, le Dieu Unique et je voudrais donc le servir et l’adorer. Mais…
– Mais quoi ?
Lévitique 21 v 20 ; Deutéronome 23 v 2
– Rabbi Shemouél disait aussi que les étrangers ne sont pas admis dans l’assemblée de l’Éternel. Et encore moins, les eunuques, les hommes mutilés. Il n’y a donc aucune place pour moi. Je suis exclu ! J’ai bien essayé toutes les possibilités pour être admis, mais j’ai été systématiquement écarté et rejeté, il n’y a pas de solution ! Pourtant, une fois, je l’ai entendu parler d’un prophète rapportant la promesse de Dieu, qu’il n’en sera pas toujours ainsi:
Ésaïe 56 v 3 à 8
Un jour, l’attachement à Dieu sera plus important que la descendance ou l’appartenance à l’institution. Un jour, sous la seule condition de la fidélité à Dieu, l’étranger, et même l’eunuque, seront mis sur un pied d’égalité complète avec Israël. Un jour, un jour… mais quand ? Rabbi Shemouél n’a pas pu ou n’a pas voulu m’en dire plus. Je suis donc venu à Jérusalem pour avoir des réponses. Mais, personne n’a accepté de m’aider, j’ai juste pu apprendre le nom du prophète qui rapporte cette promesse et j’ai pu me procurer un exemplaire de son livre, le livre du prophète Ésaïe. Et maintenant je recherche dans son livre cette promesse. Mais je t’avoue avoir un peu de mal à comprendre ce que dit le prophète, alors si tu peux m’aider, c’est bien volontiers !
– Ébed, ta démarche force le respect ! Je veux bien t’aider, et pour cela, je te propose donc de relire, ensemble, le passage que tu es en train de lire.
Ésaïe 52 v 13 à 53 v 3 : “Voici, mon serviteur agira en toute sagesse, il sera haut placé, très élevé, grandement exalté. Beaucoup ont été horrifiés tellement son visage était défiguré et tant son apparence n’avait plus rien d’humain. Car il accomplira le rite de l’aspersion pour beaucoup de nations. Les rois, à son sujet, resteront bouche close, car ils verront eux-mêmes ce qui ne leur avait pas été raconté, ils comprendront ce qui ne leur avait pas été annoncé. Qui a cru à notre message ? À qui a été révélée la puissance de l’Éternel ? Car devant l’Éternel, il a grandi comme une jeune pousse ou comme une racine sortant d’un sol aride. Il n’avait ni prestance ni beauté pour retenir notre attention ni rien dans son aspect qui pût nous attirer. Il était méprisé, abandonné des hommes, un homme de douleur habitué à la souffrance. Oui, il était semblable à ceux devant lesquels on détourne les yeux. Il était méprisé, et nous n’avons fait aucun cas de sa valeur.”
– Philippe, Philippe, explique-moi, s’il te plaît : de qui est-il question ? Est-ce, de lui-même que le prophète parle, ou de quelqu’un d’autre ?
– Ébed, dans ce passage, le prophète parle du serviteur de l’Éternel. C’est le serviteur que l’Éternel promet d’envoyer : le serviteur qu’il aura désigné par l’onction, le Messie. Il sera très élevé, haut placé, il sera le représentant de l’Éternel lui-même, de sa gloire et de sa puissance. Il agira avec la sagesse de Dieu. Il fera l’objet de l’attention de tous les rois. Sa notoriété dépassera largement les frontières d’Israël. Devant lui les grands de ce monde seront dans la stupéfaction. Il sera, tout à la fois, un sujet de joie et d’étonnement pour tous les peuples. Et en même temps, il sera un sujet d’effroi, de stupeur, d’horreur. Il incarnera l’humilité, la simplicité. Il sera rejeté par son peuple qui refusera de le reconnaître pour ce qu’il est. Il sera méprisé, maltraité et humilié.
Ébed, ce que l’Éternel avait annoncé par la bouche du prophète Ésaïe vient de s’accomplir. Ce serviteur de l’Éternel, c’est Jésus de Nazareth. Il est, toute à la fois, très élevé puisqu’il est le Fils de Dieu et en même temps, sans prestance, sans éclat, sans tape-à-l’œil. Il est venu en toute simplicité, en toute humilité, comme un simple homme, il a même accepté toutes les humiliations et pourtant il a aussi manifesté la puissance de Dieu par ses paroles, par ces guérisons, par ces miracles. Il a parcouru la terre d’Israël pendant plusieurs années en enseignant, en interpellant, en bénissant…
– Philippe, c’est vraiment très intéressant ! Tu veux bien continuer la lecture et ton explication.
– Oui, bien sûr !
Ésaïe 53 v 4 à 8 : “Pourtant, en vérité, c’est de nos maladies qu’il s’est chargé, et ce sont nos souffrances qu’il a prises sur lui, alors que nous pensions que Dieu l’avait puni, frappé et humilié. Mais c’est pour nos péchés qu’il a été percé, c’est pour nos fautes qu’il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants, pareils à des brebis, chacun de nous allait par son propre chemin : l’Éternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous. On l’a frappé, et il s’est humilié, il n’a pas dit un mot. Semblable à un agneau mené à l’abattoir, tout comme la brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas dit un mot. Il a été arraché à la vie par la contrainte, suite à un jugement. Et qui, parmi les gens de sa génération, s’est soucié de son sort, lorsqu’on l’a retranché du pays des vivants ? Il a été frappé à mort à cause des péchés que mon peuple a commis.”
– Ébed, dans ce passage le prophète décrit la façon dont le serviteur de l’Éternel sera traité et pour quelle raison il va accepter ce traitement. C’est ce qui a été accompli par la venue de Jésus. Jésus a été injustement maltraité, accusé et condamné. Il a même subit la mort, la mort la plus infame, la condamnation des criminels, il a été crucifié. Et pourquoi ? Pour porter le châtiment à notre place. Il s’est chargé de nos maladies et de nos souffrances. Il les a prises sur lui. C’est pour nos péchés, nos fautes qu’il a subi tout cela. “Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c’est par ses blessures que nous sommes guéris… Il a été frappé à mort à cause des péchés que mon peuple a commis.” Jésus est l’agneau du sacrifice, envoyé par Dieu pour être sacrifié à notre place, pour le pardon de nos péchés. Mais le prophète ne s’arrête pas là, écoute la suite !
Esaïe 53 v 9 à 12 : “On a mis son tombeau parmi les criminels et son sépulcre parmi les riches, alors qu’il n’avait pas commis d’acte de violence et que jamais ses lèvres n’avaient prononcé de mensonge. Mais il a plu à Dieu de le briser par la souffrance. Bien que toi, Dieu, tu aies livré sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance. Il vivra de longs jours et il accomplira avec succès ce que désire l’Éternel. Car après avoir tant souffert, il verra la lumière, et il sera comblé. Et parce que beaucoup de gens le connaîtront, mon serviteur, le Juste, les déclarera justes et se chargera de leurs fautes. Voilà pourquoi je lui donnerai une part avec ces gens nombreux : il partagera le butin avec la multitude, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et s’est laissé compter parmi les malfaiteurs, car il a pris sur lui les fautes d’un grand nombre, il est intervenu en faveur des coupables.”
– Tu vois Ébed, jusqu’au bout, Dieu insiste sur l’innocence de son serviteur et sur son traitement injuste, mis aux rangs des malfaiteurs. Et son serviteur, innocent comme un agneau, est livré en sacrifice de réparation. C’est le sens de la mort sur la croix de Jésus : un sacrifice pour les péchés de tous les hommes. Par ce sacrifice, Dieu nous déclare juste en le chargeant, lui, de nos fautes, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort. Mais comme je te le disais, la promesse ne s’arrête pas là. Le prophète avait entrevu qu’il y a une histoire après la mort. Après le sacrifice, le serviteur verra une descendance, il vivra de longs jours, après avoir souffert il verra la lumière, il partagera le butin avec la multitude. Par tous ces éléments le prophète annonçait que le serviteur ressusciterait. Et c’est ce qui s’est passé : Jésus a été arrêté, jugé, condamné et après avoir été exécuté par crucifixion et mis dans un tombeau, Jésus est ressuscité et il est vivant pour l’éternité ! Il y a quelques jours, mon ami Etienne a eu une vision, il a vu Jésus debout à la droite de Dieu, la place d’honneur ! Voilà pourquoi Ésaïe disait : “ il sera haut placé, très élevé, grandement exalté.” Il entrevoyait la gloire du serviteur auprès de Dieu après sa résurrection !
– Ébed, regarde la fin du message du prophète : “il a pris sur lui les fautes d’un grand nombre, il est intervenu en faveur des coupables”, même des coupables ! Alors, je crois que tu avais raison, quand tu disais qu’un jour, l’attachement à Dieu sera plus important que la descendance ou l’appartenance à l’institution. Que sous la seule condition de la fidélité à Dieu, l’étranger et même l’eunuque seront mis sur un pied d’égalité complète avec Israël. Et je peux répondre à ta question : quand cela se produira-t-il ? C’est maintenant ! C’est maintenant que les étrangers et les eunuques ont accès à la présence de Dieu. Tu vois, le serviteur de l’Éternel est intervenu en faveur des coupables. Toutes sortes de coupables, a fortiori les étrangers et les eunuques ! Aujourd’hui, tu peux être admis dans l’assemblée de l’Éternel ! Jésus a fait le nécessaire pour que tous ceux qui étaient exclus soient maintenant accueillis.
– Attends, Philippe attends ! Qu’est-ce qui te permets de dire que le sacrifice de Jésus est pour tous les hommes ? Le prophète Ésaïe dit que le serviteur “a été frappé à mort à cause des péchés que son peuple a commis.” D’accord, c’est le sacrifice du serviteur qui permet le pardon des péchés, mais qu’est-ce qui te permets de croire que “son peuple” c’est “tous les peuples” ?
– Ébed, tu as raison de poser la question ! Déjà Ésaïe avait dit que le serviteur accomplira le sacrifice pour beaucoup de nation. Et de fait, après sa mort et sa résurrection, Jésus est apparu à ceux qui l’avaient accompagné durant ces quelques années et il leur a laissé un message.
Matthieu 28 v 18 à 20 Il leur a dit : “J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre : allez donc dans le monde entier, dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde.”
– Mais alors, Philippe, si le sacrifice de Jésus est pour tous les hommes, tu penses qu’il est aussi pour moi ?
Actes 8 v 36 à 39
Regarde, voilà de l’eau, qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? Le fait que je sois Éthiopien ?
– Non !
– Parce que je suis eunuque ?
– Non plus !
– Alors peut-être, à cause de ma position de ministre des finances ?
– Non ! Ébed, non ! Si tu crois, de tout ton cœur, tu peux être baptisé.
– Oui, Philippe, je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Arrêter le char !
Et voilà ! Nous sommes descendu dans l’eau, j’ai baptisé Ébed et il est reparti tout content pour terminer son voyage. Et de mon côté, le Seigneur m’a confié une autre mission à Asdod puis à Césarée. Mais ça, c’est une autre histoire…
Intermède musical
Jésus est l’agneau de Dieu, c’est-à-dire, il est l’agneau que Dieu a fourni pour le sacrifice qui nous sauve.
Dans le cantique que nous allons chanter maintenant, les refrains expriment l’attente, le désir et la confiance du croyant ; et dans les couplets, c’est le Seigneur Jésus qui s’adresse à nous :
Pour toi je fus livré,
Méprisé, maltraité,
Battu, meurtri, blessé,
Pour ton iniquité.
Pour toi je fus brisé,
D’épines, couronné,
De tous abandonné,
Frappé pour ton péché.
Sur l’enfant racheté
Qui fait ma volonté,
Je mets ma sainteté,
Ma divine beauté.
Je vous invite maintenant à vous lever pour chanter le cantique : « Agneau de Dieu, Messager de la grâce » 236 ATLG