Nous sommes tous conscients que nous avons besoin de changer, de progresser, de grandir spirituellement. Or Dieu, lui, ne change pas… c’est même une des raisons pour lesquelles il est Dieu ! Mais comment un Dieu qui ne change pas peut-il nous aider à changer ?
Dieu ne change pas… mais il est vivant !
En fait, on pourrait dire que, fondamentalement, Dieu ne peut pas changer ! Sinon, il n’est plus vraiment Dieu. Si Dieu changeait, ça signifierait qu’il a progressé, qu’il s’est amélioré ou qu’il aurait régressé. Ou tout simplement qu’il lui manquait quelque chose… Il ne serait donc plus, ou pas encore, infini, éternel, parfait. En un mot : il ne serait plus Dieu.
Dieu, par définition, ne peut pas changer en lui-même. Et on trouve plusieurs affirmations bibliques pour évoquer ce qu’on appelle l’immutabilité de Dieu. Je vous en propose deux :
« Autrefois, tu as fait la terre,
et tes mains ont formé le ciel.
Tout cela disparaîtra, mais toi, tu restes toujours là.
La terre et le ciel s’useront comme un habit,
tu les changeras comme un vêtement, et ils laisseront la place.
Mais toi, tu restes le même,
et ta vie ne finit pas. » (Psaume 102.26-28)
« Mes frères et mes sœurs très aimés, ne vous trompez pas. Tout ce qui nous arrive de bon, tous les plus beaux cadeaux viennent d’en haut. Ils viennent de Dieu, le créateur du soleil et des étoiles. Chez lui, il n’y a pas de changement, pas de mouvement, pas d’ombre. Dieu a voulu nous donner la vie par la parole de vérité. Alors nous sommes d’une certaine façon au premier rang de tout ce qu’il a créé. » (Jacques 1.16-18)
Le verset 17 de Jacques 1 n’est pas facile à traduire :
PdV : « Chez lui, il n’y a pas de changement, pas de mouvement, pas d’ombre. »
TOB : « chez lequel il n’y a ni balancement ni ombre due au mouvement. »
NBS : « chez qui il n’y a ni changement ni éclipse. »
BFC : « Et Dieu ne change pas, il ne produit pas d’ombre par des variations de position. »
Semeur : « en qui il n’y a ni changement, ni ombre due à des variations »
D’autres textes bibliques évoquent une immutabilité de Dieu quant à ses promesses : il est fidèle à son alliance, il ne change pas. Mais ces deux textes vont plus loin et évoquent une immutabilité de l’être même de Dieu. C’est Dieu lui-même qui ne change pas.
Dieu ne change pas dans sa perfection, mais il est vivant ! Il est en constant mouvement, toujours en relation. Il est amour.
C’est dans la nature même de Dieu d’être en relation. Ici, la doctrine de la Trinité, même si elle garde son mystère, peut nous aider. En effet, en affirmant que Dieu est unique mais en trois personnes, on dit que Dieu est par nature un être en relation : de toute éternité le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont en parfaite relation en Dieu.
Dire que Dieu ne change pas, qu’il est immuable, ne veut pas dire qu’il soit statique, qu’il ne bouge pas. L’immutabilité de Dieu est dynamique ! Ce n’est pas une statue ! C’est d’ailleurs un leitmotiv des prophètes de l’Ancien Testament : Dieu n’est pas comme les faux dieux des nations qui ne sont rien d’autre que des statues, des idoles, immobiles et mortes.
Dieu est un être en relation et d’ailleurs, il a créé l’homme à son image : pour être en relation avec lui. Et il s’implique activement dans l’Histoire. La Bible parle même de Dieu qui se repent ! Ainsi, par exemple, au moment du Déluge : « Dieu se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre. » (Genèse 6.6) et on retrouve la même expression plus tard, en lien avec le peuple d’Israël. Certes, il y a une part d’anthropomorphisme dans une telle formule… mais n’est-ce pas une façon de souligner le changement de Dieu dans la relation avec les humains ?
Et puis, il y a l’incarnation ! Le mystère suprême : Dieu devient homme. Si ça, ce n’est pas un changement, qu’est-ce que c’est ? Evidemment, Dieu n’est ni plus ni moins Dieu qu’avant. Mais il a bel et bien changé ! Il y a bien, pour Dieu aussi, un avant et un après l’incarnation. Désormais, et pour l’éternité, cette humanité que Dieu a créée à son image est venue s’ajouter à Dieu.
Il y a là un mystère, certes, mais un mystère qui nous révèle que l’immutabilité de Dieu n’est pas l’immobilité. Dans la Bible, la perfection n’est pas un état mais une dynamique, en mouvement. Et l’appel de Jésus dans le Sermon sur la Montagne : « Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5.48) n’est pas un appel à atteindre un stade de perfection comme un s’assoit sur un trône, mais à être dans la dynamique de perfection de Dieu, vivants et en relation.
Dieu ne change pas… mais nous changeons à son contact.
S’il y a une chose qui ne change jamais pour nous, c’est que nous devons changer ! Et notre changement dépend de notre relation avec Dieu.
Quand on est engagé dans une relation authentique (en couple, en amitié…), on change, forcément ! Il en est de même avec Dieu. Mais Dieu, lui, ne change pas à notre contact… ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas pleinement impliqué dans la relation.
Dieu n’a pas créé l’homme parce qu’il lui manquait quelque chose ! Il l’a créé par grâce, librement, par amour. Dans notre relation à Dieu, nous ne pouvons rien lui apporter qu’il n’ait déjà pleinement et parfaitement ! C’est essentiel dans la compréhension de notre relation à Dieu : nous ne sommes pas d’égal à égal avec lui mais dans la dépendance absolue. Sa relation à nous est purement gratuite. C’est nous qui changeons dans notre relation avec Dieu. Pas lui ! C’est pourquoi, on ne peut jamais être dans le donnant – donnant avec Dieu : on ne peut rien lui donner qu’il n’ait déjà !
Pour être authentique, notre relation avec Dieu doit donc être basée sur la grâce, une relation libre et gratuite. Notre objectif, ce n’est pas d’atteindre la perfection, comme si c’était un état à atteindre au-delà duquel il n’y a rien de plus. Notre objectif, c’est d’approfondir notre relation avec celui qui est parfait et qui vient à nous.
Pour savoir comment changer, on a besoin d’un point de référence solide, qui ne change pas. Sinon, quelle cohérence dans le changement ? Ou alors nous sommes comme ces chrétiens décrits par l’apôtre Paul comme des petits bateaux poussés dans tous les sens par les vagues de la mer (Ephésiens 4.14).
Car si Dieu n’est pas immuable, on ne peut être sûr de rien. C’est le raisonnement de Jacques à propos de Dieu, chez qui « il n’y a pas de changement, pas de mouvement, pas d’ombre. » Dieu est lumière et ne peut en aucun cas être source de ténèbres. Et parce qu’il est immuable, ça ne changera jamais ! Sinon, on ne peut être sûr de rien…
Et si Dieu, en lui-même, est immuable, alors ses promesses sont fiables. Il demeure fidèle à ses promesses et sa parole ne changera pas non plus. Dieu est fiable, il n’est pas changeant…
Celui en qui la fiabilité de Dieu s’incarne parfaitement, c’est Jésus-Christ. C’est lui qui est notre point de référence immuable, le modèle parfait vers lequel tendre : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. » (Hébreux 13.8). Il est l’image du Dieu invisible (Colossiens 1.15). Nous sommes transformés de gloire en gloire à son image (2 Corinthiens 3.18). Le disciple apprend de son maître et c’est ce que nous sommes. Nous avons besoin de Jésus-Christ comme unique point de référence.
Qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ? Que Jésus-Christ est notre point de référence pour connaître Dieu et pour nous connaître nous-mêmes. Il est à la fois parfaitement Dieu et parfaitement homme. Si on veut comprendre Dieu, mieux le connaître, savoir qui il est, c’est à partir de Jésus-Christ que nous le pourrons. Si on veut mieux comprendre qui nous sommes, ce à quoi nous sommes appelés en tant qu’être humain, ce que Dieu attend de nous, c’est à partir de Jésus-Christ que nous le pourrons.
Conclusion
Non seulement, dire que Dieu ne change pas ne signifie pas qu’il soit immobile (il est vivant, toujours en mouvement, constamment en relation !) mais c’est justement parce qu’il ne change pas que nous avons besoin de lui pour changer. Car nous avons besoin d’un point de référence solide et immuable, que nous trouvons en Dieu, révélé en Jésus-Christ. C’est dans une relation authentique avec le Dieu immuable, par la foi en Jésus-Christ, que nous serons petit à petit changés, transformés, pour laisser son image en nous être réparée, reformée.
Notre relation avec, par, pour, envers Notre Dieu…Et les “autres” ; pas seulement frères et soeurs dans la foi mais “autres” au sens large.
Situation difficile, certes.
Si Notre Seigneur n’est pas statique, nous aussi, évoluons avec Lui pour ne pas l’être.
C’est le principe de cercle vertueux :
tout en haut un point fixe et en mouvement (paradoxe) qui sait TOUT de chacun de nous, depuis notre conception et qui est lumineux, puissant, omniprésent, omniscient et Amour. Plus bas, nous, éloignés de Lui.
Nous tournons dans des cercles concentriques (nous sommes pêcheurs) et nous montons vers Lui, sans jamais l’atteindre (nous restons pêcheurs ; la perfection n’est pas de ce monde car LUI SEUL EST PARFAIT). Dans ce temps, notre relation avec Dieu évolue (+ ou -), avec les autres (notre environnement terrestre) aussi. Persévérons dans ce sens.
C’est le contraire du cercle vicieux :
Tout en bas, un point fixe, en mouvement lui aussi. C’est Satan, nos pêchés et nos addictions (sexe, alcool, tabac, drogue, délinquance,…) ; nos idoles, nos statues, nos dieux, quoi !.
Ils sont fixes et destructeurs de nos vies. Ils viennent de nos lointains parents qui ont été séduit par le serpent, le diable, Satan. Ils ont été séduit, l’ont écouté et ont eu connaissance du bien et du mal en mangeant le fruit défendu.
L’Eternel, dans Sa Miséricorde, Sa Compassion et Son Amour infini, s’est fait homme en Jésus Christ pour nous montrer l’exemple, LA VRAIE VIE.
Après la résurrection et Sa Victoire sur Satan et le monde des ténèbres (qui nous entourent toujours) ; Il nous a envoyé le Saint Esprit qui parle à nos coeurs pour nous faire évoluer dans le cercle vertueux et nous fait RENONCER à vivre dans le cercle vicieux.
Mais, la tentation est grande. Souvent, nous ne l’écoutons pas et…Craquons et le savons. Aïe, ça fait mal.
Pour revenir dans le droit chemin, le cercle vertueux, N’HESITONS, SURTOUT PAS, à Lui demander pardon (Il est infiniment compatissant) et à demander pardon à ceux que nous avons offensés et, à d’autres, qui nous ont offensés.
Comme dirait l’autre : ensuite, à chacun de prendre ses responsabilités. Pardonné OUI ? NON ?
Nous rendrons, de toutes façons, compte à Dieu.
Je prie pour que Notre Seigneur, Sauveur et Maître Jésus Christ m’encourage (nous encourage) à vivre ET à rester dans cette relation vertueuse avec LUI (en 1° lieu) et avec les autres.
Il est LA LUMIERE (nous, son reflet dans ce monde) ;
gardons nos yeux et nos coeurs fixés sur la croix (pasteur anglais John STOTT).
Amen (ainsi soit-il) et merci Vincent pour cette prédication très édifiante et nécessaire dans ce monde troublé (en France, en Europe, au Moyen-Orient, en Russie, aux Etats-Unis, etc…).