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Faire le bien et bien le faire (culte du SEL)

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/faire-le-bien-sel

Le SEL propose pour la prédication deux extraits de la 1e lettre de Pierre aux églises. Ces textes donnent un cadre à notre action dans le monde qui nous entoure. Dans ce monde, on trouve le mal, le refus de Dieu, mais aussi une grande détresse, la souffrance, la pauvreté, au loin et au près. Même si la Bible ne parle pas directement d’action humanitaire, elle est pertinente pour comprendre comment, pourquoi et dans quel but nous pouvons agir dans un monde qui souffre.

Lectures bibliques

1 Pierre 1.1-21 De la part de Pierre, apôtre de Jésus-Christ. A ceux que Dieu a choisis et qui vivent en exilés, dispersés dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et de la Bithynie. 2 Dieu, le Père, vous a choisis conformément au plan qu’il a établi d’avance ; il vous a mis à part, grâce à l’Esprit Saint, pour que vous obéissiez à Jésus-Christ et que vous soyez purifiés par son sang. Que la grâce et la paix vous soient accordées avec abondance.

1 Pierre 2.11-1211 Je vous le demande, mes chers amis, vous qui êtes étrangers et exilés sur la terre : gardez-vous des passions humaines qui font la guerre à votre être. 

12 Ayez une bonne conduite parmi les païens ; ainsi, même s’ils médisent de vous en vous traitant de malfaiteurs, ils seront obligés de reconnaître vos bonnes actions et de louer Dieu le jour où il viendra.

Oui, Dieu nous appelle à faire le bien ! Et à bien le faire ! C’est le slogan/ l’objectif du SEL, de ses partenaires locaux, et c’est aussi notre vocation à chacun telle que Pierre la décrit.

1)     Notre identité : étrangers et choisis

Commençons par le commencement : avant de parler de ce que nous sommes appelés à faire, Pierre parle de ce que nous sommes. Il parle de notre identité. Et pour cela, dès la salutation de sa lettre, il utilise 2 mots : étrangers dans la dispersion/ exilés, et choisis, choisis par Dieu.

Quelques uns d’entre nous ne sont pas originaires de France, par choix ou parfois pour des raisons dramatiques (certains ont fui la guerre ou la pauvreté) – sûrement que vous comprenez mieux ce que signifie cette identité d’étranger. Pour les autres, qui se sentent chez eux ici, c’est peut-être moins naturel.

Le chrétien est un étranger, parce que par la foi, nous appartenons au peuple de Dieu. Par la foi nous sommes enfants du Père céleste, citoyens d’un Royaume qui n’est pas de ce monde. La lettre aux Hébreux cite toute une liste de croyants qui attendaient quelque chose de plus, qui n’étaient pas totalement chez eux dans la terre promise, mais qui regardaient au ciel pour trouver leur vraie patrie. Pour nous c’est pareil : français, angolais, australiens, vénézuéliens, ukrainiens, anglais, togolais, égyptiens, hollandais, congolais, et j’en oublie – nous sommes avant tout chrétiens, avant tout citoyens d’un Royaume qui n’est pas de ce monde.

Pourquoi ? Parce que nous avons été choisis. Dieu a mis tout son être dans ce choix, dans cette identité qu’il nous donne. Dieu le Père nous a désirés comme enfants, bien avant notre naissance. Pour chaque personne qui lui tournait le dos et perdait le lien avec son Père, Dieu le Fils est devenu un homme pour effacer nos fautes et notre ingratitude. Il s’est sacrifié, il a donné sa vie pour que nous puissions retrouver notre identité d’enfants de Dieu en recevant le pardon. Et puis Dieu l’Esprit, qui nous fait vivre de l’intérieur, qui conduit dans la vérité et dans l’amour, dans la justice et dans la paix. L’Esprit qui nous consacre, nous équipe, nous envoie pour vivre comme Dieu dans le monde. Le chrétien, enfant de Dieu, est appelé au bien sur la base de l’œuvre du Christ qui pardonne nos péchés, qui nous libère du mal, et de l’œuvre de l’Esprit, qui nous renouvelle de l’intérieur pour nous rendre bons.

A cause de ce choix de Dieu, notre identité profonde n’est plus ce qu’on trouve sur la carte d’identité : nous sommes d’abord citoyens du Royaume de Dieu. Et ça a des conséquences, en tout cas ça devrait en avoir : est-ce que nous nous considérons vraiment comme des étrangers, en route vers notre vrai chez-nous ? Est-ce que nous voyageons léger ou est-ce que nous nous sommes installés ici-bas comme si nous étions déjà arrivés ? Quelles sont nos ambitions, nos priorités ? Qu’est-ce qui compte à nos yeux ?

Comment est-ce que nous consommons, par exemple ? Sur le sujet de la pauvreté, notre façon d’acheter, de jeter, de dépenser notre argent, est essentielle. Car dans tous ces petits actes du quotidien, nous disons quelque chose de nos priorités, de ce à quoi nous accordons de la valeur, de notre rapport au monde présent et au monde à venir. Au quotidien, nous montrons où est notre trésor, et donc où est notre cœur, comme le disait Jésus. Est-ce que mon ambition c’est d’avoir une plus grande télé, de faire un plus beau voyage, d’avoir une plus grande maison ? D’avoir un statut social, de vivre comme les autres ? Ou alors de donner du sens à ce que j’ai, de faire de ma vie un lieu de bénédiction pour moi et pour les autres ?

Dieu est généreux avec nous : il nous a tout donné en Christ. Et même, en Occident, nous avons, quelque soit notre niveau de vie, globalement beaucoup de chance par rapport aux ¾ de la population mondiale. Se reconnaître enfant de Dieu, c’est aussi vivre dans la reconnaissance pour la générosité, pour la bénédiction de Dieu. Mais se reconnaître étranger, c’est entrer à notre tour dans cette générosité, chacun à sa façon.

Aucun de nous n’est irréprochable là-dessus, bien sûr, mais le SEL nous invite à faire un pas de plus : qu’est-ce qui changerait dans notre vie (peut-être une chose) si nous nous considérions sérieusement comme étrangers sur cette terre, mais aussi comme choisis par Dieu, bénis par Dieu et appelés à faire le bien ? Qu’est-ce qui pourrait changer ?

2)     Notre mission : faire le bien au milieu du monde

A cause de notre identité en Christ, notre vocation c’est de faire le bien. Dieu nous a sauvés pour une vie bonne. Pierre donne deux pistes.

D’abord, s’abstenir du mal. Nous avons été pardonnés, libérés de l’engrenage du mal et de l’égoïsme, et nous sommes appelés à nous défaire des résidus du mal en nous. Dans le texte, c’est l’appel à « se garder des passions humaines qui font la guerre à notre être ». Ces passions, dans le sens négatif, ce sont nos tendances à nous prendre pour les maîtres de notre vie, comme si tout tournait autour de nous et de notre satisfaction. Des tendances qui, même si elles paraissent ordinaires, peuvent nous détruire et détruire les autres, tout simplement, parce qu’elles nous éloignent de Dieu, qui est la source du véritable amour et qui peut seul nous donner le bonheur.

Ces tendances existent au niveau individuel et social, dans la société. Dans l’Israël ancien, les notables exploitaient les membres de leur peuple pour garder leurs privilèges. Ils vendaient, affamaient des frères, ils mentaient, ils étaient hypocrites et injustes. Et Dieu leur a maintes fois reproché cette société de consommation effrénée qui justifiait l’esclavage. C’est encore le cas aujourd’hui : malgré tous nos progrès, quand nos appétits égoïstes sont le moteur de la société, derrière il y a des personnes qu’on méprise – peut-être pas chez nous, mais en Asie ? En Afrique ? Quand Dieu nous demande de rejeter le mal, ce n’est pas du moralisme, mais par amour pour les plus faibles.

Mais faire le bien, c’est plus que s’abstenir du mal. La justice, c’est plus que l’absence d’injustice. Dans le texte, la conduite que Dieu nous demande d’avoir, elle est bonne, mais l’adjectif utilisé dans l’original c’est « beau », une « belle » conduite. C’est quoi le beau ? C’est ce qui nous émerveille, nous réjouit, nous est agréable. Le bien et le beau vont ensemble : ce qui est décent, est aussi bon, est aussi beau, et réjouissant.

Quel bien que Dieu nous demande de faire ? Toute la Bible regorge d’exemples, mais les deux commandements que Jésus pointe résument notre vocation : aimer Dieu et aimer l’autre. Honorer Dieu et honorer notre prochain. Participer à la justice de Dieu et agir pour le bien de l’autre. L’action sociale, par exemple, vise à répondre aux dysfonctionnements de notre société en s’engageant auprès des plus fragiles, des plus pauvres. C’est une façon d’honorer même les plus petits – ça fait partie des belles œuvres que nous sommes appelées à accomplir.

3)     Notre but : agir pour rendre gloire à Dieu

« Faire le bien », dans une perspective biblique, est quelque chose de centré sur Dieu, c’est motivé par le désir de l’honorer. Cela s’oppose à une manière de « faire le bien » qui consiste à se mettre soi-même en avant quand on fait le bien. Mais cela nous éloigne aussi de pensées humanistes qui font de la philanthropie une valeur en elle-même, indépendamment de toute relation de l’être humain avec Dieu.

Les chrétiens ne sont pas les seuls à s’engager socialement, ou à faire de l’humanitaire. Mais ce qui est différent, c’est notre motivation. Nous n’agissons pas à cause d’une valeur, mais à cause d’une personne : Dieu, révélé en Christ. Une personne réelle, qui a réellement donné sa vie pour nous, par amour. Alors nous voulons regarder l’autre comme Dieu le regarde, l’aimer comme Dieu aime, prend soin de lui comme Dieu prend soin de nous. En plus de l’amour pour les autres, nous sommes motivés par l’amour et la justice de Dieu. Nous voulons être témoins de la puissance restauratrice de Dieu, pour que d’autres la découvrent. Nous voulons que Dieu puisse être reconnu comme la source de toute vie, de toute joie, de tout amour, et que chacun puisse en être rempli, par le Christ.

Des relations plus justes

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/pour-un-regard-plus-juste

Des relations plus justes

Nous continuons dans notre parcours du sermon sur la montagne, ce panaché de discours de Jésus qui rassemble les bases de la vie chrétienne : le portrait du chrétien, sa mission, l’appel à la justice et à une spiritualité saine, et aujourd’hui son rapport aux autres.

Lecture biblique: Matthieu 7.1-12 (TOB)

1 « Ne vous posez pas en juge, afin de n’être pas jugés ; 2 car c’est de la façon dont vous jugez qu’on vous jugera, et c’est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous. 3 Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? 4 Ou bien, comment vas-tu dire à ton frère : “Attends ! que j’ôte la paille de ton œil” ? Seulement voilà : la poutre est dans ton œil ! 5 Homme au jugement perverti, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère.
6 « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles aux porcs, de peur qu’ils ne les piétinent et que, se retournant, ils ne vous déchirent.
7 « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 8 En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. 9 Ou encore, qui d’entre vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? 10 Ou s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? 11 Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent.
12 « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes.
  • Un regard juste sur l’autre

Voilà une des phrases bien en vogue aujourd’hui : il ne faut pas juger ! Et c’est Jésus qui l’a dit ! Voilà une belle invitation à la tolérance et à la compassion envers l’autre. Ne jugez pas ! Et puis ça devient, au nom de l’amour : non il faut rien dire, faut pas juger, personne n’est parfait après tout… Et tout coule.

Mais qu’est-ce que Jésus entend par le fait de ne pas juger ? Lui il juge, des fois ! Il traite les gens d’hypocrites (notamment ceux qui jugent), d’insensés, de faux prophètes (ça c’est pour la prochaine fois) ou encore de chiens, de porcs (de bâtards ?). Bon, Jésus a un avantage sur nous : lui, il est irréprochable et il voit les choses bien plus clairement que nous. Mais quand même : ne pas juger, n’empêche pas d’appeler les choses par leur nom. Ce n’est pas tout excuser, ou appeler le mal « bien », ce n’est pas une tolérance douceâtre et molle : Jésus peut être intransigeant, p. ex. avec notre cupidité, notre orgueil, notre égoïsme, notre hypocrisie, notre jalousie, nos mensonges, nos tricheries, notre capacité à la débauche et au mal…

Non, ne pas juger ce n’est pas renoncer au bon sens ou au sens moral : c’est refuser de se poser en juge. De regarder l’autre du dessus, en supérieurs, comme si nous avions une autorité quelconque pour évaluer la vie de l’autre – comme si nous étions Dieu lui-même. Prêts à dégainer le jour où l’autre nous choque, nous scandalise : « quoi, il se dit chrétien, et il fait… ! (complétez avec ce qui vous choque) » Alors avec les meilleures intentions du monde, et un peu de condescendance, nous venons accuser ou triturer l’œil de celui qui nous a choqués.

Pourquoi c’est un problème de juger ? D’abord parce qu’on n’est pas Dieu, le juge parfait, mais qu’on est au même niveau que les autres – au rang des humains pécheurs, faibles, fautifs. Mais Jésus fait intervenir une deuxième raison : quand on juge, quand on s’offusque, bien souvent on est un peu hypocrite. Nous sommes facilement aveuglés sur notre propre compte, à trouver des excuses, des justifications, des circonstances atténuantes… « Une poutre dans mon œil ? Nooon, non, c’est juste une paille, et encore, une poussière ! Mais l’autre… tt tt tt, lui c’est grave ! »  Franchement, combien de fois la paille de l’autre me scandalise, me fait pousser des hauts cris, mais ma poutre ? Oh, je ne suis qu’humaine ! Ne nous posons pas en juges, ce n’est pas notre rôle, et en plus, nous ne sommes pas tout blancs ! Nous aussi, chacun, nous avons des poutres à enlever, des travers à corriger…

Ne soyons pas juges des autres, mais frères et sœurs. Au même niveau, embarqués ensemble avec Dieu. Être frères et sœurs ne signifie pas que tout soit acceptable – il est quand même question d’aider l’autre à enlever ce qui le gêne, ce qui l’empêche de voir clair pour avancer avec Dieu. Mais avant de nous improviser « spécialistes en extraction de paille », deux choses : 1) humilité – nous aussi nous avons de lourds bagages, donc pas de condescendance, 2) cohérence – commençons déjà à enlever notre propre poutre.

  • le regard du pécheur pardonné

Derrière tout ça, il y a ce que nous vivons avec Dieu. L’humilité, la cohérence, la bienveillance – ce ne sont pas juste des valeurs à la mode, telles qu’on peut les entendre en dehors de l’église : ce sont des valeurs qui s’enracinent dans l’Evangile, dans cette bonne nouvelle que Jésus nous annonce. Ces belles valeurs, elles s’appuient sur notre repentance. Nous sommes faillibles, et fautifs, devant Dieu. Nous choquons Dieu, nous le scandalisons – parfois même inconsciemment. Mais Dieu, le Créateur, le Maître suprême, lui qui a toute autorité pour nous juger en toute vérité et justice, lui-même a choisi de ne pas se poser en juge devant nous. Il est venu à côté de nous, comme un frère, en Jésus. Il est venu récolter nos pailles, nos poutres, il en a fait une croix et il est mort dessus, pour nous en délivrer. Notre humilité, elle commence quand nous sommes humbles et repentants devant Dieu.

La repentance – et la louange, la reconnaissance ! Ca va ensemble ! Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, alors nous pouvons nous émerveiller de l’amour de Dieu pour nous, un amour généreux, patient, qui pardonne jour après jour.

Quand nous regardons l’autre, nous avons un détour à faire : regarder à Dieu. Nous rappeler qui Dieu est, et qui nous sommes devant lui, pécheurs pardonnés. Et ce n’est qu’en regardant à Dieu, le Dieu qui prend nos fautes en Jésus pour nous pardonner, que nous pourrons regarder l’autre de manière juste. Plaçons-nous sous le regard du Christ pour regarder l’autre avec humilité. Enracinons-nous dans l’accueil du Christ pour accueillir l’autre avec bienveillance. Écoutons pour nous-mêmes la patiente exigence du Christ, pour encourager l’autre, fraternellement, de côté, à aller plus loin avec Dieu. En fait c’est en regardant au Père qui a donné son Fils pour faire de nous ses enfants, que nous pourrons être des frères pour ceux qui nous entourent.

Donc faire aux autres ce qu’on aimerait qu’on nous fasse. Ce n’est pas juste ne pas faire ce qu’on ne veut pas subir, ne pas déranger pour ne pas être dérangé. Non, c’est offrir positivement à l’autre ce que nous aimerions recevoir : l’amour ? le respect ? la patience ? la compassion ? l’écoute ? le bénéfice du doute ? le soutien, l’entraide ?

Il y a un enjeu ici : soit nous appliquons aux autres la grille d’évaluation que Dieu nous applique en Christ – la grâce, soit Dieu nous appliquera la grille d’évaluation que nous avons appliquée sur les autres – le jugement. Il y a un choix à faire !

Je dois quand même parler des chiens & des porcs : c’est une parole violente ! Étonnante, même, vu l’appel à la générosité dans le regard sur l’autre. Mais être généreux ce n’est pas être naïf : il faut savoir reconnaître ceux qui s’endurcissent et rejettent à répétition compassion, pardon, encouragement. Bien sûr il faut les aimer, et persévérer dans cet amour, prier pour eux, mais il ne faut pas s’acharner à parler à ceux qui se bouchent les oreilles et nous tournent le dos, voire nous donnent des coups. Ca peut être quand nous témoignons – reconnaître un cœur endurci qui après moult conversations sur Jésus réagit avec toujours la même férocité ; ou bien dans nos relations – il y a des gens nocifs pour nous. Nous pouvons les aimer, prier pour eux, peut-être agir pour leur bien, mais les laisser nous détruire année après année n’est pas de l’amour.

En fait, quoi qu’il arrive, de près ou de loin, nous sommes appelés à donner ce que nous avons reçu de Dieu : amour, pardon, générosité.

  • prier avec confiance le Dieu de grâce

Dieu est généreux et il nous aime : c’est la base de notre foi, de notre joie, et même de nos relations. Et ce Dieu généreux, nous pouvons lui faire confiance. Et Jésus parle de la prière. Nous pouvons demander à Dieu ce dont nous avons besoin – ou envie. Simplement, comme un enfant à ses parents. Si nous, avec tous nos défauts et notre égoïsme, nous arrivons à prendre soin de nos petits, Dieu, qui est bon et parfait, Dieu qui nous aime du plus profond de ses entrailles, qui nous a désirés de toute éternité, qui a des projets, des rêves pour chacun de nous, lui qui s’est sacrifié pour nous en Jésus, ce Dieu-là ne répondra-t-il pas à nos prières avec une infinie bonté ? Osons ! Osons lui demander ! Osons, simplement, lui faire confiance !

Oui mais, on prie, on prie, et parfois il ne se passe rien ! Alors ? Dieu donne à celui qui demande ou pas ? Je pense qu’il y a deux types de demandes, et les deux ont leur place. Nous pouvons demander à Dieu ce qu’il veut expressément nous donner : sa joie, sa paix, une foi plus grande, le pardon (reçu et donné), la sagesse, la protection dans la difficulté et dans la tentation, les mots pour témoigner… Dieu répondra.

Et puis il y a d’autres prières, sur des sujets « neutres » comme le travail, la santé, le couple, la famille…  Là, même si nous pensons demander de bonnes choses, Dieu peut ne pas répondre comme on le voudrait. Soit que ce n’est pas très bon pour nous ou pour d’autres, soit que c’est bon mais pas maintenant, soit que c’est mieux pour nous de nous en passer : Dieu est le mieux placé pour faire le tri. Mais trier nos demandes, c’est le rôle de Dieu, prier, c’est le nôtre. Quoi que nous voulions, prions ! avec persévérance ! Et si Dieu ne répond pas pendant longtemps, alors demandons-lui de nous montrer ce que lui veut. Notre rôle c’est de demander – nous n’avons rien à perdre !

Conclusion

Dans nos relations avec les autres, et avec Dieu, nous avons besoin de retrouver notre juste place. Une place de témoin et de frère, de sœur, auprès de nos proches, une place d’enfant auprès du Père céleste. Une place où nous apprenons l’humilité, la reconnaissance, la générosité et la confiance. C’est simple ! Et pourtant si dur ! On a compris ce que Jésus nous dit, mais, est-ce qu’on le vit ? Demandons à Dieu de nous apprendre à vivre ces relations plus justes avec les autres, avec lui, avec nous-mêmes. Demandons-le simplement, avec confiance, et Dieu nous répondra.

Où est mon trésor ?

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/ou-est-mon-tresor

Matthieu 6.19-34
19« Ne cherchez pas à posséder beaucoup de richesses sur la terre. Là, les insectes et la rouille détruisent tout. Les voleurs entrent dans les maisons et ils volent. 20Mais cherchez à posséder beaucoup de richesses auprès de Dieu. Là, les insectes et la rouille ne détruisent rien, les voleurs n’entrent pas et ils ne peuvent pas voler. 21Oui, là où tu mets tes richesses, c’est là aussi que tu mettras ton cœur. »
22« Les yeux sont la lampe du corps. Donc, si tes yeux ne sont pas malades, ton corps tout entier est dans la lumière. 23Mais si tes yeux sont malades, ton corps tout entier est dans la nuit. Alors, si la lumière qui est en toi est comme la nuit, ta nuit est bien noire ! »
24« Personne ne peut servir deux maîtres. En effet, ou bien il détestera l’un et il aimera l’autre, ou bien il sera fidèle à l’un et il méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ! »
25« C’est pourquoi je vous dis : ne vous faites pas de souci pour votre vie ni pour votre corps. Ne vous demandez pas : “Qu’est-ce que nous allons manger ? Avec quoi est-ce que nous allons nous habiller ? ” Oui, votre vie est plus importante que la nourriture, et votre corps est plus important que les vêtements. 26Regardez les oiseaux. Ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas. Ils ne mettent pas de récoltes dans les greniers. Et votre Père qui est dans les cieux les nourrit ! Vous valez beaucoup plus que les oiseaux !
27« Ce n’est pas en vous faisant du souci que vous pouvez ajouter un seul jour à votre vie ! 28Pourquoi alors vous faire du souci pour les vêtements ? Observez les fleurs des champs, regardez comment elles poussent. Elles ne filent pas et elles ne tissent pas. 29Pourtant, je vous le dis : même Salomon, avec toute sa richesse, n’a jamais eu de vêtements aussi beaux qu’une seule de ces fleurs. 30L’herbe est aujourd’hui dans les champs, et demain on la jettera au feu. Et pourtant, Dieu l’habille de vêtements magnifiques. Vous qui n’avez pas beaucoup de foi, vous pouvez être sûrs d’une chose : Dieu en fera au moins autant pour vous !
31« Ne soyez pas inquiets en vous demandant : “Qu’est-ce que nous allons manger ? Qu’est-ce que nous allons boire ? Avec quoi est-ce que nous allons nous habiller ? ” 32En effet, les gens qui ne connaissent pas Dieu cherchent tout cela sans arrêt. Vous avez besoin de toutes ces choses, et votre Père qui est dans les cieux le sait bien. 33Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et ce que Dieu demande. Il vous donnera tout le reste en plus.
34« Donc, ne vous faites pas de souci pour demain. Demain se fera du souci pour lui-même. La fatigue d’aujourd’hui suffit pour aujourd’hui ! »

Attention : sujet sensible !!! On a du mal à parler de l’argent en France… y compris dans les Églises ! Pourtant, Jésus n’hésitait pas à le faire, et de façon très directe. C’était même probablement un des sujets qu’il abordait le plus souvent. Pas étonnant, donc, qu’il en soit question dans le Sermon sur le Montagne.

Mais c’est compliqué d’aborder un tel sujet devant une assemblée aussi variée. Je ne connais pas votre bulletin de salaire ni votre patrimoine… et je ne veux pas les connaître ! Mais je sais qu’il y a parmi nous des personnes qui ont du mal à joindre les deux bouts, chaque mois, et que d’autres n’ont pas ce souci parce qu’ils vivent aisément. Peut-on parler de ce sujet de la même façon aux uns et aux autres ?

En réalité, dans les foules qui venaient écouter Jésus, il y avait aussi des pauvres et des riches, et ils ont entendu les mêmes paroles. Evidemment, elles s’entendent différemment pour ceux qui possèdent beaucoup que pour ceux qui n’ont presque rien… mais les mêmes paroles restent pertinentes pour tous.

Disons-le d’emblée : il ne s’agit ni d’être pauvre ni d’être riche pour plaire au Seigneur. La question n’est pas là… Jésus ne s’intéresse pas au fait d’être pauvre ou d’être riche, ni même aux richesses matérielles en elles-mêmes. Il s’intéresse au type de relation que nous entretenons avec elles.

En fait, il y a trois idées principales développées par Jésus, résumées en trois formules :
« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »
« Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent (Mammon) »
« Ne vous souciez pas du lendemain… A chaque jour suffit sa peine. »

Trois formules qui invitent finalement à trois questions qui interrogent notre rapport aux richesses matérielles : Où est mon trésor ? Qui est mon maître ? Quels soucis occupent mon esprit ?

Où est mon trésor ?

Le trésor, en grec, c’est thesauros. Ca a donné en français le verbe thésauriser, c’est-à-dire accumuler, amasser de l’argent qu’on garde pour soi, pour se constituer un trésor. Jésus nous dit à propos de notre trésor : c’est là que se trouve notre cœur. Ce que nous amassons et gardons pour nous, nous parle de notre cœur…

Quand on est enfant, on a souvent une boîte à trésor, dans laquelle on cache des choses qui n’ont pas forcément une grande valeur marchande mais une forte valeur affective. Et quel drame si l’enfant perd sa boîte à trésor ! C’est comme s’il perd une partie de lui-même. Parce qu’il y a mis tout son cœur.

Où est ma boîte à trésor aujourd’hui ? Dans quelles richesses ai-je mis mon cœur ? Dans la Bible, le cœur, c’est le siège de ma vie intérieure. C’est là que se prennent mes choix, que se jouent mes aspirations et mes envies, que se décident mes priorités. Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur… pour ton salut ou pour ta perte !

C’est un peu comme dans Bilbo le Hobbit, avec le trésor dont s’était emparé le terrible dragon Smaug et qui rend presque fou Thorin, le roi nain, lorsqu’il le récupère. Son cœur était dans ce trésor..

Les boîtes à trésor de notre enfance disparaissent quand nous devenons adultes (même si on les garde parfois, par nostalgie)… Mais cela ne signifie pas que nous n’avons plus, chacun, un trésor, dans lequel nous mettons notre cœur. Il est différent pour chacun mais peut très bien se retrouver dans un coffre-fort, sur un compte en banque, dans un garage ou une maison…

Où est mon trésor ? Si ce qui compte vraiment pour moi se trouve dans les richesses matérielles alors c’est là que se trouve mon cœur. Or toutes ces richesses, quelles qu’elles soient, peuvent être volées, ou détruites, ou se corrompre… Et puis, on ne les emmène pas avec nous dans la tombe !

Il s’agit donc d’amasser un trésor dans le ciel, c’est-à-dire auprès de Dieu. Or, ces richesses-là ne sont pas matérielles mais spirituelles. Et quand on parle du ciel, on ne parle pas seulement de demain. En Jésus-Christ, le Royaume des cieux s’est approché, le ciel est descendu sur la terre. Ce trésor céleste, c’est celui du salut, de la foi, l’espérance et l’amour. C’est le trésor de la présence de Dieu en nous par son Esprit. Celui de la communion fraternelle entre croyants. C’est le trésor du partage, de la grâce, du pardon donné et reçu. Ce trésor-là, nous pouvons l’amasser aujourd’hui en le partageant ! Et celui-là nous l’emporterons avec nous pour l’éternité.

Qui est mon maître ?

Au verset 24 Jésus dit : « Personne ne peut être l’esclave de deux maîtres. » Mais la métaphore est un peu particulière. Normalement, c’est le maître qui choisit son esclave. Ce dernier n’a rien à dire… Mais ici, c’est différent. Il semble bien que ce soit l’esclave qui choisisse son maître. Jésus évoque en effet l’éventualité qu’il ait deux maîtres, alors il aimerait l’un et détesterait l’autre… Il doit donc choisir !

Entre Dieu et l’argent il faut choisir. Mammon est une personnification de l’argent, qui élève les richesses au niveau d’un dieu. La formule est très forte ! Un dieu, un maître, c’est celui qui décide, celui auquel on obéit, que l’on suit, qui oriente nos décisions, nos choix de vie…

L’argent, les richesses matérielles, ont ce pouvoir ! Vous connaissez peut-être cette citation attribuée à John D. Rockefeller, un des hommes les plus riches du monde en son temps. Un jour on lui a demandé : « Combien d’argent faut-il pour en avoir assez ? » Et il a répondu : « Juste un petit peu plus ! »

On comprend, à travers les paroles de Jésus, que parler d’argent, dans l’Église ou dans la vie chrétienne, c’est très spirituel. Car les enjeux sont spirituels. C’est d’ailleurs peut-être aussi pour cela qu’on a du mal à en parler… Il faut bien-sûr être responsable et ne pas faire n’importe quoi avec ses biens. Nous sommes appelés, dans ce domaine comme dans tous les autres, à être de bons intendants… Mais dans une Église par exemple, est-ce qu’on va limiter nos activités, s’interdire tel ou tel projet important parce qu’on grignote les réserves ? Avec le conseil, nous préparons l’AG de l’Église, notamment le budget, et on est en plein dans ces réflexions ! De même, dans notre budget familial ou personnel, quelle part réservons-nous à l’Église, ou à l’oeuvre de Dieu, ou à la générosité en faveur de ceux qui en ont besoin ?

Ce sont des questions spirituelles ! Des questions qui disent non seulement quelque chose de notre cœur mais aussi du maître que nous avons choisi.

Quels soucis occupent mon esprit ?

La troisième question interroge nos soucis. Les soucis, c’est ce qui occupe notre esprit, ce qui nous préoccupe… Quand on a beaucoup de soucis, ça se voit sur notre visage. On n’est pas vraiment présent avec les autres mais absorbé dans nos pensées.

Quelle place les questions matérielles occupent-elles dans notre esprit ? Combien de fois dans la journée ou dans la semaine, pensez-vous à la situation de votre compte en banque, au prêt que vous venez de contracter, aux habits que vous devez acheter, à l’entretien de la voiture que vous devez prévoir, à ce que vous devez encore mettre de côté pour financer vos prochaines vacances ?…

Jésus nous invite à nous recentrer sur l’essentiel. Et la formule qu’il utilise est entré dans le langage courant, sans que les gens sachent, en général, que c’est Jésus qui l’a prononcée en premier : « à chaque jour suffit sa peine » ! Mais il ne s’agit pas seulement d’une invitation à se concentrer sur les difficultés du jour, sans se préoccuper du lendemain. C’est surtout une invitation à la confiance en Dieu pour demain, pour pouvoir nous concentrer sur notre peine, notre travail, notre responsabilité aujourd’hui.

Si on s’inquiète pour demain, on ne sera pas pleinement investi aujourd’hui. Or, il y a tant de choses à faire aujourd’hui. Tant d’amour à partager, tant de défis à relever, tant de rencontres à faire… Voilà les soucis qui doivent nous préoccuper en premier lieu.

Car il y a une autre exhortation que Jésus associe à toutes ces considérations à propos de nos soucis : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice ! » (v.33) Voilà ce qui doit nous préoccuper en priorité. Or le Royaume de Dieu nous concerne aujourd’hui, il est à notre porte, dans notre cœur, dans le prochain qui croise notre route. Si je me préoccupe de mon lendemain, je risque de ne pas me préoccuper du Royaume de Dieu aujourd’hui…

Conclusion

Ces trois questions que nous laisse Jésus peuvent nous aider à évaluer notre dépendance envers les biens matériels : Où est mon trésor ? Qui est mon maître ? Quels soucis occupent mon esprit ?

Et il faut bien avouer qu’on est souvent plus dépendant des richesses matérielles qu’on veut bien le dire en tant que chrétiens… surtout dans nos pays occidentaux. Il est donc salutaire de nous poser régulièrement ces questions !

En nous invitant à amasser des trésors dans le ciel, Jésus nous invite à chercher d’abord le Royaume de Dieu. Un Royaume qui n’est pas pour demain seulement mais dès aujourd’hui, dans la rencontre avec Jésus-Christ, le Roi. Or, ce trésor, on l’accumule en le partageant, pas en le gardant pour soi.

Alors, où est votre trésor ?

Une spiritualité centrée sur Dieu

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Lecture biblique: Matthieu 6.1-18

1 « Attention ! Quand vous faites ce que la loi de Dieu demande, ne le faites pas devant tout le monde pour que les gens vous regardent. Sinon, votre Père qui est dans les cieux ne vous donnera pas de récompense.

2 « Donc, quand tu donnes de l’argent aux pauvres, ne cherche pas à te faire remarquer. Les gens faux agissent ainsi, dans les maisons de prière et dans les rues. Ils cherchent les compliments des autres. Je vous le dis, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. 3 Mais toi, quand tu donnes de l’argent aux pauvres avec ta main droite, ta main gauche ne doit pas le savoir. 4 Ainsi, ce que tu donnes reste secret. Dieu, ton Père, voit ce que tu fais en secret et il te récompensera. »
5 « Quand vous priez, ne faites pas comme les hommes faux. Ils aiment prier debout, dans les maisons de prière et au coin des rues, pour que tout le monde les voie. Je vous le dis, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. 6 Mais toi, quand tu veux prier, va dans la pièce la plus cachée de la maison. Ferme la porte et prie ton Père qui est là, même dans cet endroit secret. Ton Père voit ce que tu fais en secret et il te récompensera.7 « Quand vous priez, ne parlez pas sans arrêt, comme ceux qui ne connaissent pas Dieu. Ils croient que Dieu va les écouter parce qu’ils parlent beaucoup. 8 Ne faites pas comme eux. En effet, votre Père sait ce qu’il vous faut, avant que vous le demandiez. »
 9« Vous devez donc prier de cette façon : 

“Notre Père qui es dans les cieux, ton nom est saint.Fais que tout le monde le connaisse ! 10 Fais venir ton Royaume. Fais que ta volonté se réalise sur la terre comme dans le ciel. 11 Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut. 12 Pardonne-nous le mal que nous avons commis, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont fait du mal. 13 Et ne permets pas que nous soyons tentés. Mais libère-nous de l’esprit du mal.”14 « En effet, si vous pardonnez leurs fautes aux autres, votre Père qui est dans les cieux vous pardonnera aussi. 15 Mais si vous ne pardonnez pas aux autres, votre Père ne vous pardonnera pas vos fautes non plus. »

16« Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme les gens faux. Ils changent de visage, pour que tout le monde voie qu’ils jeûnent. Je vous le dis, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. 17 Mais toi, quand tu jeûnes, lave-toi le visage et parfume-toi la tête. 18 Ainsi, tu ne montreras pas aux autres que tu jeûnes. Mais ton Père le verra, lui qui est là dans cet endroit secret. Ton Père voit ce que tu fais en secret et il te récompensera. »

Jésus parle de l’aumône, du jeûne et de la prière, mais on sent que ce qui l’intéresse, c’est notre spiritualité en général : temps de prière, de silence, retraites, lecture de la Bible, méditation, culte, mais aussi groupes de partage, engagement dans un service, dans une association… Il aurait pu aussi dire : Quand tu es au culte, ne vérifie pas que tout le monde a bien noté ta présence – reste discret. Quand tu distribues des sandwiches dans la rue, ne poste pas des photos sur instagram pour te faire mousser devant des amis. Quand tu invites des gens chez toi, ne laisse pas traîner tes Bibles bien en vue pour impressionner tes amis…

Un refrain revient : ne faites pas comme eux, les religieux hypocrites qui sont dans l’apparence, vivez votre relation avec Dieu dans le secret, concentrez votre spiritualité sur Dieu. Finalement c’est ça l’enjeu : la question de notre posture spirituelle – avec quand même un focus sur la prière : pas comme les hypocrites mais pas comme les païens non plus, et puis il donne un modèle, fait un petit commentaire… Pourquoi ? Parce que la prière c’est la base de notre relation avec Dieu. Pour exprimer votre affection à vos proches, vous leur faites des cadeaux, vous les emmenez au cinéma, ou vous leur donnez un coup de main quand ils en ont besoin – mais de toute façon, que vous soyez bavard ou taiseux, pudique ou expansif, vous leur parlez !

  • Ma relation avec Dieu : quelles sont mes motivations ?

Une des choses qui agace régulièrement Jésus – et nos contemporains, croyants ou pas – c’est l’hypocrisie. Le « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». En particulier sur le plan religieux, puisque théoriquement, c’est entre Dieu et moi. Mais l’hypocrisie peut être plus subtile que ça : parfois on fait tout bien, sans faute, avec cohérence – mais il y a un problème de motivation. L’hypocrite fait les bonnes choses, mais pour de mauvaises raisons – pour se faire voir, se faire bien voir.

Souvent, c’est dans le regard des autres qu’il cherche l’estime et l’admiration – à l’église, dans sa famille, même hors du cadre privé (ah lui, il est engagé ! Il va au culte tous les dimanches, il lit sa Bible à toutes les pauses repas… C’est un vrai spirituel !). Mais quand ma motivation, c’est… ma réputation, ma performance spirituelle, ma connaissance, mon altruisme dans le service, mes compétences, ma sainteté, en fait c’est moi la motivation ! Dieu n’est plus qu’un prétexte, relégué au second plan, tandis que je cherche ma valeur dans l’appréciation des autres. Comme si Dieu était un trophée, un faire valoir auprès des autres. Quand on brandit Dieu à bout de bras, en fait on le met à distance.

L’invitation à la solitude, au secret, c’est une façon de nous protéger de ce risque. Sauf que c’est un peu plus subtil que ça. Le secret, ce n’est pas la solitude : même seul, nous arrivons encore, parfois, à zapper Dieu parce que nous nous regardons nous-mêmes (ah qu’est-ce que je suis bien ! J’ai bien prié ce soir, hein ! J’ai bien lu ma Bible – je suis sûr qu’il n’y en a pas beaucoup de l’église qui en font autant !…) J’exagère à peine.

Et là, que ta main droite ne sache pas ce que fait ta main gauche ! Quand tu es avec Dieu, ne cherche pas à t’impressionner toi-même… Etre seul dans sa chambre ne suffit pas : c’est la posture intérieure qui compte. Quand je dis à Dieu que je l’aime, sur quoi je mets l’accent ? Est-ce que je dis : « JE t’aime, Dieu. Moi ! » ou « je T’aime, toi ! » ? Une relation centrée sur moi, ce n’est pas une relation avec l’autre, que ce soit un frère ou Dieu !

Alors cette posture « du secret », elle est valable en privé et aussi en public, du coup ! Jésus ne dit pas qu’il ne faut jamais rien faire de spirituel en public : il a enseigné, guéri, prié en public – mais il ne s’est jamais soucié du regard des autres, il s’est toujours centré sur Dieu. Il n’interdit pas les prières en public, l’engagement visible, ou les témoignages, mais il interroge nos motivations. A quoi je porte attention quand je prie ? Quand je donne, quand je prends la parole dans un groupe ?

  • Ma relation avec Dieu: le voir comme mon Père

Centrés sur Dieu ! C’est le sens de toute spiritualité, et c’est particulièrement clair dans la prière du Notre Père : quand vous priez, dit Jésus, concentrez-vous d’abord sur Dieu. Rappelez-vous qui il est – Dieu du ciel devenu votre Père. Reprenez conscience de son poids, de sa valeur – ce qu’on appelle « sa gloire ». Mettez-vous à son écoute : que fait-il, que veut-il, quels sont ses projets à lui ? Là, notre perspective s’élargit : « oui, tu es Dieu. j’ai des préoccupations, et on va en parler, mais la priorité c’est toi. Ce que tu fais, ce que tu veux – car c’est le meilleur ! »

Le NP on peut le prier tel quel, ou s’en inspirer, mais il nous montre où est la priorité : en Dieu. Priorité pour notre monde, mais aussi pour moi – que dans ma vie, ta volonté soit faite.

Et ensuite viennent les demandes liées à nos besoins : nos besoins concrets, matériels, physiques ; nos besoins spirituels et relationnels – pardonne-nous et apprends-nous le pardon ; notre besoin de justice – éloigne-nous du mal.

C’est une prière simple, qui nous replace devant Dieu tel qu’il est – Dieu du ciel – et tels que nous sommes : dépendants, faibles, faillibles, pécheurs… Avec Dieu nous n’avons pas besoin de prouver quoi que ce soit, de faire semblant, d’être impressionnants : Seigneur j’ai besoin de pain, de force, de courage. J’ai besoin de ton pardon pour ce que j’ai mal fait ou pas fait, pour mes intentions ambiguës, pour ma dureté et mon orgueil. J’ai besoin d’apprendre à aimer et pardonner comme toi. J’ai besoin que tu me protèges et que tu me guides sur le bon chemin.

C’est à une spiritualité simple que Jésus nous appelle, une relation de confiance où nous pouvons nous appuyer sur Dieu, nous épancher, nous oublier aussi… parce que nous savons que lui, il ne nous oublie pas. Cette relation de confiance, Jésus la résume en un mot : Père. Dieu, notre Père, votre Père, mon Père.

Alors c’est vrai que l’image du Père n’est pas toujours facile à entendre. Pour certains, oui, ils ont eu un père attentionné, aimant, présent, faillible mais bienfaisant. En regardant à Dieu, ils voient un Père encore plus grand, dont l’amour n’a pas de limites, dont l’attention est sans mesures. Mais pour d’autres, le souvenir du père – ou de la mère – fait obstacle : sans parler de violence ou d’abus, il y a l’indifférence, la dureté, la lâcheté, l’immaturité…

Mais Jésus nous invite à regarder à Dieu pour le laisser définir lui-même ce qu’est un vrai Père, un Père modèle. Dieu est un Père qui est prêt à tout pour nous ! Il ne nous a pas seulement donné la vie, il nous a donné sa vie ! Notre recherche d’approbation, souvent vaine, auprès des autres, elle s’arrête au pied de la Croix : Dieu nous aime ! Tels que nous sommes ! Bien sûr que nous sommes indignes de lui, mais Dieu n’a pas voulu que nous prouvions quelque chose (c’était d’ailleurs impossible) – c’est lui qui nous a prouvé qu’il nous aime. Devenu homme en Jésus, il vient nous prouver que nous avons notre place dans son cœur, auprès de lui. Oui, en donnant sa vie sur la croix, Jésus comble nos insuffisances par sa justice, il lave nos indignités par son innocence. A travers Jésus, Dieu ne porte pas sur nous un regard dur, accusateur, mais un regard généreux et fier – pour l’éternité. Ce regard nous libère : si Dieu, le Dieu du ciel, nous regarde avec joie, et nous appelle « Ma fille, mon fils », de quelle approbation avons-nous encore besoin ?

  • Ma relation avec Dieu : dans toute ma vie

L’aumône, le jeûne, la prière, sont trois exemples non exhaustifs pour illustrer notre vie spirituelle. Pourtant le choix de Jésus n’est pas anodin : ces trois exemples tracent à grands traits une spiritualité qui s’exprime dans toute notre vie – dans nos paroles et nos actes ; vers Dieu et vers les autres lorsque nous prenons soin d’eux, lorsque nous pardonnons ; une spiritualité de l’humilité (c’est avant tout ce qu’exprime le jeûne : humilité, repentance, dépendance) et de la joie, de la générosité, du partage.

La relation que nous avons avec Dieu nous prend entièrement et nous ouvre à Dieu. Dans notre vie spirituelle, nous n’avons rien à prouver, rien à négocier, aucun point à gagner. Tout est donné, en Christ. Tout est donné, par l’Esprit de Dieu qui vit en nous. Mais nous apprenons à le vivre concrètement. Là, dans la prière, dans la méditation, dans la rencontre, nous nous exerçons à écouter Dieu, à entendre ces paroles incroyables qu’il murmure à notre oreille. Nous découvrons ses priorités et elles nous réorientent, elles donnent un autre sens à notre vie. Et nous expérimentons, dans tous les domaines, la vie nouvelle que Dieu nous offre, son amour, sa joie, son pardon. C’est ça, notre récompense : pas le regard des autres, pas l’approbation ou l’admiration, mais l’intimité avec Dieu, au quotidien, en public et en privé, où Dieu nous fait découvrir dès aujourd’hui les extraordinaires bienfaits de sa présence.

Qu’est-ce que vous faites d’extraordinaire ?

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/quest-ce-que-vous-faites

Matthieu 5.38-48
38 « Vous avez appris qu’on a dit : “Œil pour œil et dent pour dent.” 39 Mais moi, je vous dis : si quelqu’un vous fait du mal, ne vous vengez pas. Au contraire, si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre joue. 40 Si quelqu’un veut te conduire au tribunal pour prendre ta chemise, laisse-lui aussi ton vêtement. 41 Si quelqu’un te force à faire un kilomètre à pied, fais-en deux avec lui. 42 Quand on te demande quelque chose, donne-le. Quand on veut t’emprunter quelque chose, ne tourne pas le dos. »
43 « Vous avez appris qu’on a dit : “Tu dois aimer ton prochain et détester ton ennemi.” 44  Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis. Priez pour ceux qui vous font souffrir. 45 Alors vous serez vraiment les enfants de votre Père qui est dans les cieux. En effet, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Il fait tomber la pluie sur ceux qui se conduisent bien et sur ceux qui se conduisent mal. 46 Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, quelle récompense est-ce que Dieu va vous donner ? Même les employés des impôts font la même chose que vous ! 47 Et si vous saluez seulement vos frères et vos sœurs, qu’est-ce que vous faites d’extraordinaire ? Même les gens qui ne connaissent pas Dieu font la même chose que vous ! 48 Soyez donc parfaits, comme votre Père dans les cieux est parfait ! »

Rappelons-le, dans ce discours Jésus n’est pas en train de modifier ou de s’opposer aux commandements de l’ancienne alliance. Il l’a dit explicitement : jusqu’à la fin du monde, pas la moindre petite lettre de la Torah ne sera supprimée. S’il s’oppose à quelque chose, ce ne s’est pas au commandement mais à l’interprétation qui en était faite. En rappelant le sens profond des commandements qu’il cite, Jésus en propose une lecture ambitieuse.

D’ailleurs, une formule de Jésus, à la fin de notre passage, a attiré mon attention : « Qu’est-ce que vous faites d’extraordinaire ? » Jésus s’attend donc à ce que nous fassions des choses extraordinaires !

Mais moi je vous dis…

Ne vous vengez pas

Jésus évoque d’abord la fameuse loi du talion. Elle a souvent été mal comprise. On se dit : « œil pour œil, dent pour dent », c’est de la vengeance. Or, dans le contexte de l’AT, on peut penser au contraire que c’était une loi qui voulait stopper la spirale de la vengeance et donner un premier cadre pour la justice. Un œil pour un œil. Point final. Alors que la spirale de la vengeance, c’est deux yeux pour un œil, et une mâchoire pour une dent. Et ça ne s’arrête jamais !

Jésus, ici, a pourtant besoin de souligner l’esprit de cette loi. Il doit être plus explicite parce qu’elle était devenu une justification de la vengeance. Alors Jésus dit clairement : « si quelqu’un vous fait du mal, ne vous vengez pas. » Et il aurait pu s’arrêter là. C’est déjà pas mal…

Mais il va plus loin… Non seulement, il dit de ne pas se venger mais il ajoute : « Au contraire, si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre joue. » Faut-il prendre au pied de la lettre ce qu’il dit ici ? Pas vraiment… il utilise un langage hyperbolique : il force le trait pour faire ressortir la leçon. Mais quand même. Non seulement vous ne devez pas vous venger, mais en plus vous devez faire un pas vers celui qui vous agresse. Il s’agit de contre-attaquer… par l’amour !

Aimez vos ennemis

Le deuxième commandement évoqué par Jésus n’est pas dans la Loi de Moïse, du moins pas sous cette forme. « Tu dois aimer ton prochain », ça d’accord, c’est dans le Lévitique (Lv 19.18). Par contre, la deuxième partie, « tu dois détester ton ennemi » n’y est pas ! Sans doute comprenait-on ainsi les choses : les prochains, ce sont nos amis, ou au moins ceux qui ne nous veulent pas de mal. Et notre ennemi ne peut pas être notre prochain.

Mais Jésus veut tordre le cou à cette idée. Lorsqu’il dit : « Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis. », Jésus est tout simplement en train de redéfinir qui est notre prochain. Nous n’avons pas à trier entre les prochains que nous devons aimer et ceux que nous devons haïr parce qu’ils seraient nos ennemis. Pour Jésus, nos ennemis aussi sont nos prochains.

Cette question du prochain est discutée ailleurs dans les évangiles. Comme lorsqu’un chef religieux a demandé à Jésus, un jour, qui était notre prochain. Jésus avait répondu avec la parabole du Samaritain. Ici, il rappelle que notre prochain est celui qui croise notre route, même s’il est notre ennemi, même s’il nous veut du mal.

Faire des choses extraordinaires

« Qu’est-ce que vous faites d’extraordinaire ? » En entendant le discours de Jésus, on comprend qu’il ne s’attend pas ici à des miracles puissants, des guérisons surnaturelles, des actes éclatants. Non, il parle de refus de la vengeance, il parle d’amour du prochain. Il parle de l’extraordinaire qui vient se nicher dans l’ordinaire de notre quotidien. Mais le défi n’en est pas moins grand ! Car les exhortations de Jésus concernent nos relations les plus difficiles, non pas avec ceux qui nous font du bien ou nos amis, mais avec ceux qui nous font du mal, nos ennemis.

L’amour, la grâce, la bonté, la générosité, le pardon dont nous pouvons faire preuve dans notre quotidien peuvent être de l’ordre de l’extraordinaire !

A l’image du Père… et du Fils

La raison première pour laquelle Jésus nous appelle à agir ainsi, c’est l’exemple donné par Dieu lui-même :

« Alors vous serez vraiment les enfants de votre Père qui est dans les cieux. » (v.45)
« Soyez donc parfaits, comme votre Père dans les cieux est parfait ! » (v.48)

Et ce qui est intéressant, c’est que ce qui est dit de l’action de Dieu ici, c’est qu’il fait briller le soleil et fait pleuvoir sur les méchants et les justes. Bien-sûr, c’est une métaphore de la grâce de Dieu, qui ne fait pas d’acception de personnes. Mais cette grâce se manifeste dans des événements du quotidien, comme le soleil et la pluie. C’est bien dans notre quotidien que nous sommes appelés à faire des choses extraordinaires.

Et puis, en prenant un peu de recul, il y a évidemment l’exemple suprême de Jésus lui-même, qui a mis en pratique mieux que tout autre les principes qu’il enseigne dans ce discours. Il a refusé la vengeance et aimé ses ennemis. Il s’est laissé arrêter, juger et condamner, alors même qu’il était innocent. Et sur la croix il a prié pour ses ennemis en disant : « Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ! »

En coupant court à la vengeance

Où est donc la tentation de la vengeance dans notre vie quotidienne ? Dans nos relations, il y a de multiples occasions de se sentir agressé ou attaqué, par une parole ou une attitude d’un collègue de travail, d’un voisin, etc… Et lorsque quelqu’un nous fait du mal, d’une manière ou d’une autre, on a souvent d’abord envie de lui faire mal en retour…

Dans la lignée des précédentes paroles de Jésus, le réflexe de vengeance commence dans nos pensées et nos paroles. Il commence avec la rancœur ou la frustration qu’on entretient. Il se manifeste dans des paroles blessantes ou moqueuses, pour répondre du tac au tac.

Et c’est là, avant de passer à l’acte, qu’il faut couper court au réflexe de la vengeance. Laisser s’envoler l’oiseau de la haine ou du ressentiment plutôt que de le laisser faire son nid dans notre cœur.

En contre-attaquant par l’amour

Mais cette fois Jésus va encore plus loin. Non seulement il s’agit de ne pas se venger, de ne pas haïr, de se retenir… mais il s’agit d’avoir un geste, une action en direction de l’ennemi. Prendre le contre-pied de la vengeance !

On ne vainc pas le mal par le mal mais par le bien. Ou comme l’a dit Martin Luther King : « Les ténèbres ne peuvent pas chasser les ténèbres, seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine, seul l’amour le peut. »

Les paroles de Jésus sont un appel à la non-violence, qui n’est pas seulement un refus de la violence mais le choix de la paix et du pardon. Comme Jésus ne nous demande pas seulement de refuser la vengeance et de ne pas haïr son ennemi, il nous demande de tendre l’autre joue, de donner notre vêtement, d’aimer nos ennemis, de prier pour ceux qui nous persécutent… Nous sommes toujours appelés à faire un pas décisif vers notre prochain, quel qu’il soit. Et ça peut paraître parfois une folie. Mais c’est la folie de l’amour

Conclusion

« Qu’est-ce que vous faites d’extraordinaire ? » C’est dans notre quotidien que se trouve la réponse à cette question. Dans nos pensées, nos paroles et nos actes. Et, c’est vrai, la barre est placée haute par Jésus. Il nous appelle à être des ouvriers d’amour et de paix. Ne pas seulement résister à la vengeance mais faire preuve de grâce et de pardon. Ne pas seulement résister à la haine de ceux qui nous font du mal mais à contre-attaquer par l’amour et la prière.

C’est ambitieux. C’est aussi le chemin que Jésus lui-même nous a montré. Et pour nous, ça ne sera possible que si l’Esprit de Dieu est à l’oeuvre au plus profond de nos cœurs et nous transforme à l’image du Christ.