Archives de catégorie : Prédication dimanche matin

image_pdfimage_print

Prier, être exaucé… ou pas !

Parmi les nombreuses questions liées à la prière, il y a celle de l’exaucement. Et ce n’est pas la plus facile… Elle n’est pas évidente d’un point de vue théologique, et elle n’est pas évidente d’un point de vue pratique, parce qu’elle a forcément des échos dans notre vie de prière. Qui peut prétendre qu’il ne s’est jamais interrogé pourquoi Dieu n’a pas exaucé telle ou telle prière ? Qui peut affirmer haut et fort qu’il n’a aucun souci avec ses prières, qu’elles sont toutes exaucées et que si elles ne le sont pas, ça ne lui pose aucun problème, ça ne suscite en lui aucune question ?

Il n’y a sans doute pas de réponse simple à une question aussi complexe. La prière demeure, dans une certaine mesure, un mystère, qui ne se résout pas dans un discours théologique ou philosophique mais dans la relation avec Dieu. Ca ne veut pas dire que nous n’avons rien à en dire…

Jacques 5.13-18
13 Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il heureux ? Qu’il chante des louanges. 14 L’un de vous est-il malade ? Qu’on appelle les anciens de l’Église ; ceux-ci prieront pour lui et ils feront une onction d’huile sur sa tête au nom du Seigneur. 15 Une telle prière, faite avec foi, sauvera la personne malade : le Seigneur la remettra debout, et si elle a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. 16 Reconnaissez donc vos péchés les uns envers les autres, et priez les uns pour les autres, afin d’être guéris. La prière fervente d’une personne juste a une grande efficacité. 17 Élie était quelqu’un de semblable à nous : il pria avec ardeur pour qu’il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et demi. 18 Puis il pria de nouveau ; alors le ciel donna de la pluie, et la terre produisit ses récoltes.

Qu’est-ce que Jacques nous dit sur la prière dans ce texte ? D’abord qu’il y a toujours une prière appropriée à chaque situation. Dans la joie comme dans l’épreuve, seul ou avec d’autres, on peut toujours trouver une prière qui réponde à une situation particulière.

Il insiste en particulier sur les promesses d’exaucement de la prière, notamment pour les malades. Il le fait avec cette formule qui claque, qui résonne presque comme un slogan : “La prière fervente d’une personne juste a une grande efficacité.”

Mais cette formule pose un certain nombre de questions…

  • Qu’est-ce qu’une prière fervente ? Et d’ailleurs, comment comprendre le mot “fervent” employé ici ? Est-ce que l’exaucement dépend de l’intensité de la prière ?
  • Qui est le “juste” qui prie ? Est-ce que l’exaucement dépend de l’intégrité morale et spirituelle de celui qui prie ?
  • De quoi parle-t-on quand on parle d’efficacité dans la prière ? S’agit-il d’un exaucement certain, presque automatique ?

A l’origine, comme tout le Nouveau Testament, cette lettre est écrite en grec. Et la traduction en français de cette phrase n’est pas évidente. Il suffit de comparer les différentes versions pour s’en convaincre :

  • “La prière fervente d’une personne juste a une grande efficacité.” (Nouvelle Français Courant)
  • “La prière d’un homme juste est très puissante.” (Parole de Vie)
  • “La prière agissante du juste a une grande efficacité.” (Colombe)
  • “Quand un juste prie, sa prière a une grande efficacité.” (Semeur)
  • “La prière du juste, mise en œuvre, a beaucoup de force.” (Nouvelle Bible Segond)
  • “La requête d’un juste agit avec beaucoup de force.” (Traduction Oecuménique de la Bible)

On comprend bien qu’on parle de la prière, et de la prière du juste. On retrouve dans tous les cas l’idée de force, de puissance ou d’efficacité liés à la prière. C’est donc bien l’exaucement de la prière qui est évoqué. La difficulté principale est dans la traduction d’un terme grec, un participe du verbe energeomai (qui a donné “énergie” en français). Il est carrément laissé de côté dans certaines versions (Parole de Vie, Semeur) et traduit différemment selon les autres : une prière “fervente” (Nouvelle Français Courant), “agissante” (Colombe), “mise en oeuvre” (Nouvelle Bible Segond), ou qui “agit” (TOB)…

L’exemple d’Elie, que Jacques évoque pour illustrer son propos, va nous aider à mieux comprendre. Il le souligne dès le début : Elie était quelqu’un comme nous. Il avait beau être prophète, il n’était pas un surhomme. Il avait aussi ses failles, ses faiblesses, ses limites. Le juste n’est pas celui qui est parfait. Elie ne l’était pas. Le juste est celui qui est fidèle à Dieu, attaché au Seigneur. Elie l’était.

Au temps du roi Achab, l’idolâtrie allait bon train en Israël. Le roi avait même fait ériger un temple dans la capitale en l’honneur de Baal, divinité païenne de l’orage et la pluie. Elie, lui, est resté fidèle au Seigneur. Il annonce alors que Baal, soit disant maître de la pluie, est en réalité incapable de la faire tomber. Il annonce que la sécheresse ravagera Israël, parce que le peuple n’adore plus le Seigneur. Et sa prière est exaucée : une sécheresse frappe le pays. Plus tard, après une période de découragement où Elie a même demandé à Dieu de lui ôter la vie, le prophète décide de défier les prophètes de Baal. Et ça sera l’occasion pour le Seigneur de montrer de manière éclatante sa puissance face au prières vaines des prophètes de Baal. C’est suite à cet épisode que la pluie est enfin de retour dans le pays. La prière d’Elie est une nouvelle fois exaucée.

Les prières d’Elie, que Dieu a exaucées, sont des prières exprimées avec confiance et audace, des prières auxquelles sont associées des paroles et des actes courageux, dont les exaucements permettaient de rendre gloire à Dieu. C’est sans doute un peu tout cela qu’il doit y avoir dans ces prières “ferventes” et/ou “agissantes” dont parle Jacques.

Sur la base de l’affirmation de Jacques, et de l’exemple d’Elie, nous pouvons souligner deux éléments clés pour un exaucement de la prière.

La conviction

Qu’on parle de ferveur ou de mise en action, ce qui pourrait caractériser la prière dont parle Jacques, c’est la conviction. Elie était tellement convaincu de sa prière qu’il n’a pas hésité à défier publiquement tous les prophètes de Baal.

C’était une prière courageuse, audacieuse. Une prière convaincue, c’est-à-dire une prière engagée, dans laquelle on est totalement investi. On est loin d’une prière dite du bout des lèvres, ou récitée par habitude. Il s’agit d’une prière dans laquelle nous ne sommes pas seulement spectateurs mais acteurs, une prière qui se prolonge dans des paroles et des actes.

Il y a donc bien un lien entre la ferveur, la conviction d’une prière et son exaucement. Mais ce n’est évidemment pas un lien mécanique. L’exaucement, ce n’est pas automatique ! On a de nombreux contre-exemples, y compris dans la Bible.

Si l’exaucement était mécanique, on pourrait dire que si on n’est pas exaucé, c’est parce qu’on n’est pas convaincu, parce qu’on manque de foi. On le dit parfois, ou on le sous-entend. Et c’est catastrophique !

Ce n’est pas notre foi qui exauce la prière, c’est le Seigneur. Mais il utilise notre foi, notre conviction, pour nous associer à son exaucement. Nous sommes aussi acteurs de notre prière. C’est comme dans les récits de guérison des Evangiles, c’est le Seigneur qui guérit mais Jésus dit au malade : “ta foi t’a sauvé !”

L’intégrité

C’est “la prière du juste” dont parle Jacques qui nous pousse à évoquer l’idée d’intégrité. Elle se manifeste dans la fidélité d’Elie, dans son attachement intact au Seigneur alors même que le roi entraînait le peuple loin de Dieu. L’intégrité est donc aussi un élément important dans l’exaucement de la prière. Rappelons-le, pour Jacques, c’est la prière du juste qui est exaucée.

Parler d’intégrité nous conduit à évoquer ce qui, en nous, peut faire obstacle à l’exaucement de nos prières. Or, un des principaux obstacles à l’exaucement, c’est notre péché. Il ne faut pas le nier. Si Dieu n’exauce pas notre prière, c’est peut-être parce que nous avons d’abord quelque chose à régler dans notre vie. Et que cette chose à régler est plus importante pour nous que l’objet de notre prière.

C’est aussi pour cela que Jacques parle dans notre texte de la confession et du pardon des péchés ! Dans la perspective de l’Evangile, est juste celui qui est pardonné… Le pardon de Dieu peut libérer des exaucements dans notre vie !

Et le non-exaucement d’une prière peut être un message de la part du Seigneur, pour nous inviter à nous demander s’il n’y a pas, dans notre vie, un obstacle à l’exaucement, une zone d’ombre à laisser éclairer par la lumière de Dieu, un péché à confesser.

Conclusion

Prier, être exaucé… ou pas ! C’est l’expérience de tout chrétien. Il n’y a pas de truc pour garantir l’exaucement. Ca n’est pas automatique. Dieu n’est pas obligé de répondre favorablement à notre prière, même si nous le lui demandons avec conviction. D’ailleurs, le non-exaucement peut être parfois la meilleure réponse à notre prière, parce que nous avons besoin d’autre chose.

Il n’y a pas de truc… mais il y a bien une promesse : “La prière fervente d’une personne juste a une grande efficacité.”

Grâce à elle, Jacques nous encourage à nous saisir de la prière, en toutes circonstances. Il nous invite à comprendre tout le potentiel que Dieu met dans la prière, par laquelle il nous associe à son oeuvre.

Mais il nous avertit aussi. Si nous voulons voir des exaucements dans notre vie, il y a quelques principes à respecter :

  • Ayons une prière fervente, persévérante, intense, dans laquelle on s’engage pleinement, avec conviction. Osons des prières audacieuses et ardentes !
  • Cherchons à être intègre et juste devant le Seigneur, en approfondissant notre communion avec Dieu. Ca nous évitera aussi de demander des choses qui ne sont pas selon le coeur de Dieu…

A chacun de voir sur lequel de ces principes il doit le plus travailler…

Envoyés par le Christ (Christ est ma vie 4/4)

Nous arrivons au terme de notre campagne de rentrée « Christ est ma vie ». Avec Vincent, nous avons exploré ce que nous sommes en Christ : disciples, en cours de transformation, enracinés par la foi dans la vie d’un Dieu puissant et victorieux. Pour compléter ce tableau des fondements de notre vie, explorons la mission que le Christ nous confie : être ses témoins dans le monde.

Pour cela, je vous invite à nous plonger dans la prière de Jésus avant son arrestation. Après avoir prié pour lui-même, pour avoir la force d’aller au bout de sa mission et d’accomplir la volonté de Dieu, Jésus confie maintenant à Dieu les disciples qu’il laisse derrière lui.

Lecture biblique : Jean 17.9-23 

9 Je te prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde [en tout cas, pas maintenant], mais pour ceux que tu m’as confiés, car ils t’appartiennent.

10 Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi ; et ma gloire se manifeste en eux.

11Je ne suis plus dans le monde, mais eux sont dans le monde ; moi je vais à toi. Père saint, garde-les unis à toi, toi qui es uni à moi, afin qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un.

12Pendant que j’étais avec eux, je les gardais unis à toi, toi qui es uni à moi. Je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu, à part celui qui s’en va à sa perte, afin que l’Écriture s’accomplisse. [Jésus fait allusion à Judas, qui l’a trahi et par qui les adversaires de Jésus ont eu les informations pour l’arrêter]

13Mais maintenant je viens à toi et je dis ces choses pendant que je suis encore dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie, une joie complète.

14Je leur ai donné ta parole, et le monde a de la haine pour eux parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, comme moi je n’appartiens pas au monde.

15Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais.

16Ils n’appartiennent pas au monde, comme moi je n’appartiens pas au monde.

17Fais qu’ils soient entièrement à toi, par le moyen de la vérité ; ta parole est la vérité.

18Comme toi tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.

19Je m’offre entièrement à toi pour eux, afin qu’eux aussi soient entièrement à toi.

20Je ne prie pas seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à ce qu’ils diront de moi. [c’est nous !]

21Je prie pour que tous soient un. Père, qu’ils soient unis à nous, comme toi tu es uni à moi et moi à toi. Qu’ils soient un pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé.

22Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un.

23Je vis en eux, tu vis en moi ; c’est ainsi qu’ils deviendront parfaitement un, afin que le monde reconnaisse que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

 

La part de Dieu

La prière de Jésus ne s’adresse pas directement à nous, mais elle ouvre une fenêtre sur ce qui se joue du côté de Dieu dans notre vie : le Christ (v.19) se donne entièrement, il donne sa vie, sa justice, son innocence, pour prendre en échange, sur ses épaules, ce qui nous sépare de Dieu. En mourant sur la croix et en ressuscitant, Jésus supprime définitivement tout obstacle entre nous et Dieu. Ainsi, nous appartenons à Dieu, nous faisons partie de ses enfants, de son clan. Et c’est à Dieu le Père, qui devient notre père, que Jésus demande de nous protéger, de nous fortifier, de nous remplir de sa vie/ de son Esprit/ de sa sainteté. Remarquez que nous sommes, nous, concernés par cette prière, couverts par cette prière, une prière qui ne s’est pas arrêtée ce soir-là à Gethsémané mais qui continue, je le crois, dans le ciel aujourd’hui où le Christ vivant continue de nous confier à Dieu.

Cette prière nous révèle que Dieu s’engage pour nous, par l’œuvre du Christ en notre faveur, par le Saint Esprit qui nous inspire de l’intérieur, par le Père qui intervient pour nous conduire et nous protéger. Nous croyons parfois être seuls ? Le Dieu éternel, dans toute sa richesse, s’engage pour nous dans toute sa richesse, à 300%.

Cette prière nous invite aussi à des prises de conscience, et j’aimerais m’arrêter sur certains aspects de la prière du Christ qui touchent à notre mission de témoins.

Envoyés !

Quelles différences voyez-vous entre une balade à vélo et une livraison ? Dans la balade on prend son temps, on explore les chemins de traverse, on fait des pauses… Alors qu’un livreur est concentré sur la tâche à accomplir, il choisit le chemin le plus court, pour arriver à son but. Il est déterminé, orienté. Et il répond à quelqu’un : celui qui l’envoie ! Les cyclistes, tout motivés soient-ils, ne répondent qu’à eux-mêmes. Le livreur, lui, est envoyé, il a une mission à accomplir. C’est ce que dit Jésus : nous sommes envoyés. Nous ne sommes pas des randonneurs qui déposent des cadeaux en passant, comme des petits bouquets ou des jolies montagnes de galets, pour égayer le chemin. Nous sommes des livreurs, les bras chargés de belles et bonnes choses que nous vivons avec Dieu, envoyés pour les offrir à ceux qui nous entourent.

Nous ne sommes pas les premiers à être envoyés (verset) : Jésus nous a précédés. Il a été envoyé sur terre pour proclamer et offrir le pardon de Dieu, sa joie, son amour et sa justice. Il est venu proclamer et offrir la vérité de Dieu dans laquelle nous trouvons notre paix. Jésus a rempli sa mission, mais la mission ne s’arrête pas là. Nous sommes appelés nous aussi à proclamer et offrir la joie, l’amour, la vérité de Dieu, autant que nous le pouvons. Nous ne sommes pas sauveurs du monde comme lui ! Mais nous pouvons être porteurs d’espoir, d’amour, de pardon et de vérité libératrice.

Nous sommes envoyés, c’est-à-dire que nous avons un but, une orientation. Mais où ? Dans le monde ! Dans le monde, au sens du monde qui nous entoure, et qui ne connaît pas forcément le Christ. Jésus ne nous envoie pas dans l’église ! Il ne prie pas pour nos cultes ou nos groupes de partage ! Il nous envoie dehors.

Comprenez-moi bien : l’église est au cœur de la prière de Jésus, l’église est essentielle ! Mais l’église n’est pas une destination. L’église est le peuple qui reprend le flambeau de la mission du Christ : proclamer et offrir l’amour de Dieu, en paroles et en actes.

Cela nous interroge sur notre vision de l’église. Parfois j’entends cette expression : le culte m’a nourri (ou pas !). Que disons-nous ? A quoi sert l’église ? Est-ce que l’église est là pour me nourrir, me réconforter, me faire du bien ? OUI ! mais pas seulement. Pas seulement. La vie d’église, nos cultes, nos temps passés ensemble à nous recentrer sur Dieu, à mieux le connaître et le comprendre, tout cela a pour but de nous équiper pour notre mission dans le monde !

Lorsque nous voyons l’église seulement pour le bien qu’elle nous fait à l’instant T, nous perdons de vue la mission de Dieu, pour laquelle le Christ a donné sa vie. Ce qui compte c’est moi, comment je me sens… Mais quand l’église tourne autour de moi et de mes besoins (seulement), alors nous perdons de vue ceux auprès de qui Jésus nous envoie. Bien plus, nous perdons de vue Dieu lui-même : car le désir profond de Dieu c’est de nous envoyer. Le fruit d’une adoration profonde qui contemple Dieu dans sa gloire éternelle et qui cherche à s’aligner sur sa volonté, ce fruit, c’est de proclamer & offrir la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.

J’aime ce mot que les catholiques utilisent pour leur culte : la messe. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais le mot est bon : la messe, c’est se ressourcer auprès de Dieu avant de repartir en mission – messe, mission, c’est de la même famille, ça veut dire qu’on est envoyés !

Alors où sommes-nous envoyés, concrètement ? Dans le quotidien ! Dans l’ordinaire de notre vie. Dans notre monde à nous. Tous les lieux, les moments, les relations qui tissent notre quotidien sont des lieux/ des moments/ des relations où nous pouvons proclamer et offrir la bonne nouvelle de l’amour de Dieu par nos paroles et nos actes. Sans rentrer dans le détail, est-ce que vous voyez votre vie comme une chance ? Une chance de bénir les autres au nom de Dieu ? Une chance d’être un encouragement, un exemple, une présence lumineuse et bienfaisante là où vous êtes ?

Si nous sommes envoyés, alors nos amitiés, nos familles, nos lieux de travail et d’engagement, nos voisinages – peu importe que nous les ayons choisis, que nous les trouvions plus ou moins agréables et faciles – ces endroits qui tissent notre monde quotidien sont autant de lieux où la mission du Christ se poursuit à travers nous. Investissons ces lieux ! Prenons du temps pour ceux qui nous entourent, prenons nos tâches à cœur, afin de proclamer et d’offrir, en actes et en paroles, cet extraordinaire amour de Dieu.

Pour notre mission, Jésus insiste sur 2 aspects fondamentaux.

Ressource 1 : l’unité dans l’église

D’une part, l’unité dans l’église. Jésus prie pour que nous soyons un. Ca paraît cohérent ! Comment annoncer un Dieu d’amour si nous nous chamaillons (ou pire) ? Que ce soit des divisions historiques de l’église ou des conflits actuels, nos divisions contredisent notre message. Si l’amour de Dieu que nous proclamons est réel, alors les fruits doivent en être visibles  entre nous, déjà !

Il a pu y avoir de bonnes raisons de se séparer dans l’Eglise historique, mais ces divorces spirituels ne correspondent pas au désir profond de Dieu. Ils témoignent plutôt de notre obstination et de nos dérives, en somme, de notre péché. Qu’il ait fallu le vivre parfois montre cruellement notre incapacité à chercher ensemble ce que Dieu désire, à mettre de côté nos partis pris, nos idées, pour chercher ensemble avec humilité ce que l’Esprit voulait dire.

Ainsi, nos divisions, à portée mondiale ou locale, historiques ou présentes, nos divisions font plus que décrédibiliser notre message. Je me demande si elles n’indiquent pas aussi notre égocentrisme foncier. Notre incapacité, ou refus, de mettre Dieu et ses projets en premier. Car si le Christ, et sa mission, sont si essentiels pour nous, pourquoi irions-nous nous battre sur la durée du culte, le type de chants, l’heure de la réunion de prière ou telle ligne de budget ? Que nous ayons des avis différents, bien sûr, c’est sain ! Mais quand nous acceptons de nous diviser sur des points secondaires, c’est peut-être que malgré nous, nous avons perdu de vue l’essentiel.

Alors nous courons tous le risque de l’égocentrisme foncier, et c’est pour cela que Jésus prend le temps de prier pour notre communion, pour que nous restions unis à lui d’abord, centrés sur lui, et unis à ceux qu’il aime.

Ressource 2 : la Parole mise en pratique 

L’autre point, c’est notre consécration. Que nous soyons enracinés dans la parole divine, façonnés par elle, transformés et orientés par les pensées de Dieu. Ce que nous proclamons et offrons, il est logique de le vivre ! Sinon ça manque de cohérence, le fameux « faites ce que je dis mais pas ce que je fais » ! Mais au-delà de la crédibilité et de la cohérence, il faut aussi que nous ayons vraiment quelque chose à proclamer et à offrir ! De quoi nous remplissons-nous ? Dans le cadre de notre projet d’église, nous avons décidé de mettre l’accent sur notre lecture personnelle de la Bible parce que plus nous connaissons Dieu, plus il nous transforme, plus nous sommes une bénédiction pour notre monde !

Jésus, dans un autre Evangile, utilise l’image du sel, qui assaisonne si bien nos plats : mais si le sel perd sa saveur, à quoi sert-il ? (Mt 5.13-16) Nous sommes appelés à avoir du goût, un goût céleste, un goût qui indique une autre vie possible avec Dieu par Jésus – « nous ne sommes pas du monde ». Mais nous sommes dans le monde, pas dans la salière ! De même que l’adoration de Dieu nous pousse à aimer ceux qui nous entourent, de même la recherche de la sainteté, de la pureté, de la bonté (dans le sens « être bons ») nous pousse à être bénédiction pour ceux qui nous entourent. Nous n’avons pas à opposer la sainteté et la mission : si nous appartenons à Dieu nous accomplirons sa mission ! Mais comment accomplir sa mission si nous ne nous alignons pas sur lui ? Dieu nous appelle à chercher la sainteté, pas pour nous glorifier nous-mêmes ou pour nous extraire de tous les travers de notre monde (et il y en a !), mais pour le glorifier lui ! Et Dieu se glorifie, se réjouit, lorsque nous partons proclamer et offrir son amour et sa vérité, à la suite du Christ. Cette mission comporte de risques, elle est riche de joies et de difficultés aussi, mais c’est pour cela que Jésus prie particulièrement pour que Dieu nous protège. Nous pouvons répondre à son appel avec confiance : Dieu nous accompagne et nous protège.

Conclusion

Christ est notre vie ! Notre vie, c’est le Christ ! Croire en Jésus, devenir disciple, c’est oser le laisser réorienter notre vie, selon sa perspective éternelle d’amour et de vérité. Notre relation avec lui change la donne : par son Esprit, Dieu nous transforme – mais pas pour nous-mêmes ! Pour la gloire de Dieu. Et qu’est-ce qui glorifie Dieu ? C’est de nous voir l’aimer et aimer ceux qu’il aime et veut aimer. C’est de nous voir rechercher ce qui est bon, agréable et parfait, pour nous et pour les autres. Et si nous osons emprunter ce chemin-là, Dieu s’engage, à 300% !

Etre vainqueurs en Christ

« J’ai gagné ! » voilà le cri de victoire qu’on peut entendre à la fin d’une partie de jeu de société ou de pétanque, à la fin d’un match ou d’une course. Tout le monde aime gagner, non ? A tel point que la jubilation qui en ressort paraît souvent disproportionnée par rapport aux enjeux, et on le mesure particulièrement avec ceux qu’on appelle les « mauvais joueurs », qui, eux, s’effondrent à chaque défaite, comme si c’était la fin du monde. Notre soif de victoire se manifeste dans le jeu, le sport, et plus généralement dans la vie. Je ne parle pas de réclamer une coupe chaque soir après une journée bien remplie. Mais nous avons soif, besoin, désir, d’une vie marquée par la réussite : la réussite de nos projets, la capacité à surmonter les obstacles et relever les défis, la certitude d’avoir couru la bonne course/ d’avoir suivi le bon chemin/ d’avoir la bonne place. A quoi ressemblent vos victoires ? Qu’est-ce qui vous fait dire au moment de vous coucher : « oui, aujourd’hui, c’était une bonne journée : j’ai accompli ma tâche, j’ai relevé mes défis, je finis la journée la tête haute » ? Nos victoires, c’est parfois d’avoir été au bout d’une action, d’avoir su éviter des attaques d’autrui, d’avoir persévéré malgré la lassitude et les difficultés, d’avoir triomphé de mauvaises pensées ou de tentations malsaines qui nous entraîneraient, nous le savons, sur une pente glissante. Jour après jour, après mois, après année, quelles sont ces victoires qui conduisent à une vie réussie ?

Dans la Bible, on trouve bien des passages qui nous parlent de victoire. J’en ai choisi un, dans la première lettre de Jean, destinée aux églises.

Lecture biblique : 1 Jean 5.5-13

5Qui donc est vainqueur du monde ? [Précisons le sens de « monde » : le monde, ce n’est pas ici l’espace inter-galactique, mais le monde en tant qu’il est abîmé, détruit, coupé de Dieu ; le monde autour de nous mais aussi en nous : ce qui nous porte au mal, ce qui nous abîme, nous détruit, nous fait perdre et nous coupe de la vie]

5Qui donc est vainqueur du monde ?

C’est seulement celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu.

6C’est lui, Jésus Christ, qui est venu grâce à l’eau et grâce au sang. Il est venu non pas avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang. Et c’est l’Esprit saint qui en témoigne, car l’Esprit est la vérité. 

7Il y a donc trois témoins : 

8l’Esprit saint, l’eau et le sang, et tous les trois sont d’accord. 

9Nous acceptons le témoignage humain ; or, le témoignage de Dieu a bien plus de poids, et son témoignage concernait son Fils.                          

10Ainsi, celui qui croit au Fils de Dieu a accueilli ce témoignage ; mais celui qui ne croit pas Dieu fait de lui un menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage de Dieu concernant son Fils. 

11Et voici ce témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie nous est accordée grâce à son Fils. 

12Celui qui a le Fils a cette vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.

13Je vous ai écrit cela afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

 

Vainqueur par la foi

Jean pose les enjeux : Qui est vainqueur du monde ? qui a remporté la victoire ultime ? Qui a réussi complètement sa vie ? Qui remporte la victoire, la coupe resplendissante qui lui offre joie, sécurité, assurance dans la vie ? Qui se tient droit, quels que soient les obstacles ?

C’est celui qui croit en Jésus. J’explique le raisonnement de Jean, et je reviendrai sur la foi.

A l’époque de Jean, on commence à voir apparaître des personnes qu’on appellera plus tard gnostiques. Ces personnes accordent beaucoup d’importance au ciel, au spirituel, aux idées, mais elles dévalorisent ce qui est matériel. Certains se disent chrétiens et reconnaissent que Jésus est l’envoyé de Dieu, qu’il est Dieu révélé sur terre. Mais elles ne croient pas que Jésus soit vraiment un homme : il serait plutôt un genre d’apparition, ou comme un homme « possédé » par Dieu. Quand les événements deviennent trop chaotiques et indignes (comme la mort sur la croix !), Dieu se retire et reste indemne de ces horreurs bien humaines, bien charnelles. Jésus, vrai Dieu, presque homme.

Jean, qui a bien connu Jésus, argumente au contraire que Jésus était vraiment un homme, et vraiment Dieu. C’est incroyable, impensable, mais c’est ce dont il a été témoin. Et il affirme que c’est bien le même Jésus qui était rempli de Dieu lors de son baptême (dans l’eau) et qui était rempli de Dieu lorsqu’il est mort sur la croix (dans le sang).

Aujourd’hui, on aurait tendance à dire l’inverse : Jésus était un homme, un vrai, apprécié de Dieu, mais pas Dieu lui-même ! Quand même, ça n’a pas de sens, un Créateur qui se fait créature, qui se limite lui-même, qui s’enferme dans une vie humaine et qui endure la mort ? Dans sa biographie de Jésus, Jean, encore une fois, un ami très proche de Jésus, montre comment lui et les disciples ont compris que Jésus était bien les deux : un vrai homme, un humain comme nous, mais aussi Dieu, rempli de sagesse, de pureté, d’amour et de puissance.

Si Jésus n’est pas vraiment un homme, il n’est pas solidaire de nous. Si Jésus n’est pas vraiment Dieu incarné, alors sa mort n’est plus un don, c’est un martyre.

Croire que Jésus est bien le Fils de Dieu, c’est croire que Dieu a porté le poids du monde sur ces épaules, sur cette croix où il est mort : le poids de nos fautes, de nos doutes, de nos dérèglements. Et toutes les biographies de Jésus insistent : il n’est pas resté dans la mort, il n’a pas été écrasé par le poids du monde, mais il en est ressorti vainqueur. Comme un haltérophile de compétition, il a pris le poids le plus lourd, a vacillé sous la charge, mais il a réussi à soulever ce poids pour nous en libérer. Sa victoire, c’est la résurrection : la mort n’a pas pu le retenir, il a été plus juste que nos injustices, plus droit que nos dérèglements, plus fort que nos entraves.

Etre vainqueur en Christ, c’est simplement croire qu’il a vaincu. Cette conviction s’enracine dans les témoignages historiques de ce que Jésus a fait (c’est-à-dire les Evangiles, ces biographies de Jésus) mais elle résulte aussi de l’œuvre du Saint Esprit dans notre cœur qui nous aide à reconnaître que c’est vrai. Jean insiste : c’est une vérité profonde, fondamentale, sur laquelle on peut s’appuyer – aussi bien que 2 et 2 font 4, Dieu a envoyé son Fils pour nous offrir le salut, la victoire, la vie !

Nous sommes vainqueurs par la foi : vainqueurs car Jésus a porté et annulé toutes nos défaites, et nous a associés à sa victoire sur le mal et la mort. Simplement en croyant, nous aussi nous portons cette coupe de victoire. Pour nous, c’est une victoire à mains nues, à mains vides, une victoire sans autre effort que de reconnaître en Jésus notre champion pour pouvoir être intégré dans son équipe.

Vincent parlait la semaine dernière de performance, notre tentation de grandir à la force de nos bras, de pouvoir nous vanter de nos prouesses qui nous accorderaient une place particulière. Mais la victoire, ou le salut, éternelle et ultime, nous ne pouvons pas la réclamer avec nos bras musclés : seul le Christ, dans sa justice et sa sainteté, a pu compenser ce qui déraille dans notre cœur et notre monde. Par la foi seule, nous recevons la victoire, le statut d’enfants de Dieu, l’assurance de vivre auprès de lui pour toujours.

Au quotidien

Cette victoire remportée par Jésus, a été remportée dans sa mort et sa résurrection, mais elle n’est pas encore pleinement visible. Entre la fin de la course et la remise officielle du trophée, il faut attendre un peu. Que se passe-t-il en attendant ?

Celui qui s’associe par la foi au Christ vainqueur, qui se laisse remplir de l’Esprit même de Dieu, cet Esprit de puissance et de résurrection, celui-là voit dans sa vie se manifester dès maintenant la victoire du Christ, comme un témoignage de sa victoire réalisée et un signe de sa victoire à venir. Et on s’imagine que le bon chrétien, celui qui a vraiment la foi, celui qui est vraiment rempli de l’Esprit, ce bon chrétien a tout compris, tout résolu, les bénédictions pleuvent sur lui et ses prières s’exaucent sans délai : rien ne le fait trébucher, rien ne le ralentit. La foi serait comme un laissez-passer.

En réalité, on n’a pas toujours l’impression d’être un gagnant, quand on est chrétien. Nos vies restent remplies de difficultés, de souffrances, de luttes, de péché… Nous ne sommes pas encore complètement à la fin de la course : même si notre champion a déjà remporté la course avec un score imbattable, nous devons continuer à courir, et c’est dur. Regarder au Christ victorieux qui attend le trophée, nous encourage à persévérer. C’est l’espérance : si la mort et la résurrection de Jésus n’ont pas d’impact sur notre monde, à quoi bon ? Si ce n’est pas une promesse pour un monde renouvelé, où enfin la justice et la bonté triompheront, à quoi bon s’acharner ? Non, nous croyons et nous attendons, et nous poursuivons, ce monde où la victoire du Christ sera manifeste et apportera le repos et la joie à ceux qui se reposent sur lui.

Cette assurance nous invite à la persévérance : avancer quoi qu’il arrive. Et cette persévérance est rarement triomphaliste, elle suit plutôt un chemin en forme de croix. Proclamer, et vivre, la victoire du Christ, dans notre vie aujourd’hui, c’est aussi porter sa croix. Les deux vont ensemble : la croix et la résurrection. Dans nos spiritualités, nous allons souvent vers un côté seulement : soit la résurrection (et alors, tout va bien, on est dans Taxi), soit la croix (et rien ne change aujourd’hui, tout est à attendre. Marx, en critiquant la religion comme opium du peuple, avait sûrement raison de dénoncer cette attitude qui justifie les horreurs du présent au nom du bonheur à venir). La croix et la résurrection. La victoire en forme de croix.

Nos victoires ne sont pas de celles qui écrasent, mais qui élèvent. Des victoires qui cherchent à être partagées avec les autres. Des victoires où l’on donne plutôt que d’exiger. A quoi cela peut-il ressembler ? Dans un conflit, nous pouvons prendre exemple sur le Christ qui a tout donné par amour, pour oser ravaler notre orgueil ou descendre de nos grands chevaux : est-ce que l’amour triomphe dans notre vie, dans nos relations ? Ou est-ce que nous restons sur nos vexations, nos principes, notre rang ?

C’est parce qu’on croit au Christ vraiment mort et ressuscité qu’on peut voir sa vie sous un autre angle, dans la lumière d’une victoire assurée. La victoire du Christ encourage le couple qui bat de l’aile à se battre pour se retrouver, même si ça coûte (en temps, en énergie, en compromis voire en argent s’il faut voir un conseiller conjugal). Sa victoire pour la réconciliation et la paix nous pousse à regarder nos ennemis, ceux qui nous blessent, avec moins de peur et plus de respect : celui-là, aussi, Dieu veut l’aimer. Sa victoire pour le bien nous pousse à regarder nos tentations aguicheuses pour ce qu’elles sont vraiment : des pentes glissantes qui nous vident de vie. Les non, les efforts que nous posons, cette croix que nous portons, c’est le chemin qui nous permet de découvrir, vraiment, les fruits de la victoire : alors que nous pensons perdre sur le moment, nous faisons de la place pour que l’amour et la justice du Christ se manifestent dans notre vie.

C’est dans la victoire du Christ crucifié que nous pouvons puiser la force de lui obéir alors que cela nous coûte, l’audace d’emprunter un chemin contre-intuitif, la confiance que nos défaillances ne nous disqualifient pas mais que nous pouvons appuyer sur lui pour reprendre la route. Nous sommes vainqueurs en Christ, simplement par la foi, mais cela nous demande l’humilité, la persévérance et la confiance de savoir que lui nous a déjà tracé un chemin.

Christ est ma vie (2) Être transformé par le Christ

 

https://soundcloud.com/eel-toulouse/christ-est-ma-vie-2-etre-transforme-par-le-christ

Est-ce que vous êtes satisfait de ce que vous êtes ? Et si vous êtes croyant, est-ce que vous êtes le chrétien ou la chrétienne que vous rêvez d’être ? Sans doute pas… En tout cas, moi, je n’ai pas cette impression pour moi-même.

La semaine dernière nous nous sommes interrogés sur ce que cela impliquait d’être disciple du Christ : répondre à l’appel du Christ et choisir de le suivre, en s’efforçant chaque jour de discerner ce qu’il attend de nous. On a beau vouloir suivre le Christ, se laisser inspirer par son exemple, le prendre comme modèle… on n’y arrive pas toujours. Malgré toute notre bonne volonté, on est rapidement confronté à nos limites. Sans compter nos incohérences et parfois nos mauvais choix… Et c’est une source de frustration, de découragement voire de culpabilité.

On peut vite se dire qu’on n’est pas à la hauteur, qu’on ne progresse plus… bref, qu’on n’est pas un bon chrétien !

Or, on veut tous être quelqu’un de bien. Et si on est croyant, on veut être un bon chrétien… Mais qu’est-ce que c’est être quelqu’un de bien ? Qu’est-ce qu’un bon chrétien ? Comment va-t-on mesurer le fait d’être quelqu’un de bien ? Qui va nous dire si nous sommes un bon chrétien ?

Bien-sûr, il est légitime de se dire que notre marche à la suite du Christ va nous changer, qu’elle doit nous rendre, d’une certaine manière, meilleur… Parce que notre maître est le meilleur modèle qui soit ! Mais comment l’évaluer ? Et comment entrer, ou rester, dans une dynamique positive ? Comment peut-on être transformés par le Christ ?

Voyons ce qu’en dit l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens :

2 Corinthiens 3.12-18
12 C’est parce que nous avons une telle espérance que nous faisons preuve d’une grande franchise. 13 Nous ne faisons pas comme Moïse, qui se couvrait le visage d’un voile pour empêcher les Israélites de fixer leur attention sur la disparition de l’éclat passager. 14 Mais ils ont refusé de comprendre ; en effet jusqu’à ce jour, ce même voile est présent quand ils lisent les livres de l’ancienne alliance. Il ne leur a pas été révélé que c’est à la lumière du Christ que ce voile disparaît. 15 Aujourd’hui encore, chaque fois qu’ils lisent les livres de Moïse, un voile recouvre leur intelligence. 16 Mais, comme il est écrit : «Lorsqu’on se tourne vers le Seigneur, le voile est enlevé.» 17 Or le Seigneur, ici, c’est l’Esprit ; et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. 18 Nous tous, le visage dévoilé, nous contemplons en Christ, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur ; ainsi, nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur, et nous passons d’une gloire à une gloire plus grande encore. Voilà en effet ce que réalise le Seigneur, qui est l’Esprit.

Les versets 12 et suivants proposent une lecture métaphorique d’un épisode de l’Ancien Testament. Moïse se tenait dans la présence même de Dieu, sur le mont Sinaï, et lorsqu’il redescendait, son visage rayonnait de la gloire de Dieu. Pour protéger les Israélites, qui n’étaient pas prêts à être ainsi confrontés à la gloire de Dieu, Moïse se voilait le visage. L’apôtre Paul y voit le symbole du voile qui recouvre les yeux de ses frères et soeurs Juifs, incapables de discerner en Jésus-Christ le Fils de Dieu. Mais grâce au Christ, le voile est levé. Et en lui un processus de transformation en profondeur peut s’enclencher en nous : “nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur”.

Au coeur de ce processus de transformation, il y a la gloire de Dieu. Au premier abord, ça peut surprendre… Il convient donc de bien comprendre de quoi il s’agit.

La gloire de Dieu

Le terme hébreu utilisé dans la Bible et que l’on traduit par “gloire” dérive d’une racine qui évoque le poids. Dans le monde antique en particulier, le poids permettait de mesurer la valeur de quelque chose. La gloire de Dieu, c’est son “poids”, sa valeur, son importance.

Quand la gloire de Dieu se manifeste, notamment dans des visions données à des prophètes, elle se manifeste toujours sous la forme d’un éclat éblouissant qui émane de Dieu. Dans la vision d’Esaïe (chapitre 6), par exemple, l’éclat de la gloire de Dieu est si vif que les séraphins eux-mêmes, ces êtres célestes qui vivent dans la présence même de Dieu, sont obligés de cacher constamment leurs yeux avec leurs ailes.

D’ailleurs, dans l’Ancien Testament, la gloire de Dieu inspirait la crainte voire la terreur. Il y avait une maxime qu’on répétait sans cesse : on ne peut pas voir Dieu et rester en vie !

Dans le Nouveau Testament, on trouve le terme grec doxa. Il évoque la valeur. Mais il est aussi utilisé pour évoquer l’éclat (par exemple d’un astre ou d’une lumière). Il s’applique naturellement à Dieu aussi.

La gloire de Dieu c’est donc sa valeur inestimable, c’est son éclat, sa perfection, sa sainteté. Elle nous est inaccessible, elle nous terrasse, nous qui sommes pécheurs.

“Nous contemplons en Christ, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur…”

Aujourd’hui pourtant, cette même gloire, nous pouvons la contempler. Qu’est-ce qui a changé ? La venue de Jésus-Christ !

“La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire, la gloire qu’un Fils unique, plein du don de la vérité, reçoit du Père.” (Jean 1.14)

Le Christ n’est pas un voile qui nous sépare de la gloire de Dieu, il est un filtre qui nous permet de la contempler. Un peu comme les lunettes spéciales qu’on doit chausser pour regarder une éclipse de soleil.

Pour Paul, ce nouvel accès, par le Christ, à la gloire de Dieu, change tout ! C’est la clé de notre transformation.

“Nous contemplons en Christ, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur ; ainsi, nous sommes transformés…”

C’est de la contemplation que naît la transformation ! Contempler, c’est s’exposer. C’est une démarche gratuite, d’ouverture, d’accueil. Il s’agit de puiser dans l’éclat de Dieu l’énergie qui nous fait grandir. Comme une plante a besoin de la lumière du soleil pour croître.

Il nous faut redécouvrir les vertus de la contemplation. Elle nous décentre de nous-mêmes, de nos soucis, nos craintes, nos culpabilités, nos frustrations, mais aussi nos exigences, nos revendications, nos mécontentements, nos égocentrismes… Elle nous tourne vers Dieu : c’est lui qui est vraiment important, le seul à avoir du poids. Et sa gloire, sa lumière, sa vie, nous transforme.

“Nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur…”

Il ne s’agit pas de nous améliorer par nos propres forces, de chercher à nous transformer nous-mêmes mais à nous laisser transformer par Dieu. C’est l’oeuvre de l’Esprit saint en nous. C’est même la raison pour laquelle l’Esprit saint vient habiter en nous.

Le Saint-Esprit qui habite en nous, c’est la sainteté de Dieu qui habite en nous. C’est sa gloire dans notre coeur. La proximité avec la gloire de Dieu, le Christ qui nous la révèle, voilà ce qui nous transforme. Comme Moïse était transfiguré en redescendant de la montagne.

“Nous passons d’une gloire à une gloire plus grande encore.”

Le processus de transformation est enclenché, et il n’est pas censé s’arrêter… On passe d’une gloire à une gloire plus grande encore. Dieu prend de plus en plus de poids dans notre vie.

La transformation n’est certes pas linéaire. Elle est plus ou moins rapide, parfois elle semble un peu stagner, mais elle est réelle. C’est Dieu qui s’en charge !

Être transformé

En centrant son exhortation sur la contemplation de la gloire de Dieu en Christ, l’apôtre Paul ne nous dit pas de chercher à être quelqu’un de bien, à être un bon chrétien. Il nous invite à nous laisser transformer par Dieu, à travers le Christ, à le laisser prendre de plus en plus de poids dans notre vie.

Pourtant j’ai l’impression que nous sommes souvent préoccupés par le fait d’être quelqu’un de bien. Et parfois même, on peut avoir l’impression que notre but, en tant que croyant, est d’être un bon chrétien.

Si c’est le cas, nous faisons fausse route. Ou du moins, nous posons mal le problème. Parce que cela nous conduit à une logique de performance. C’est un mal de notre siècle, un conditionnement auquel il est difficile de se soustraire. On le voit aussi dans l’Eglise : on se compare aux autres, on n’est pas suffisamment ceci ou cela. Alors on est découragé parce qu’on n’est pas un bon chrétien, c’est-à-dire un chrétien performant, dans son témoignage, dans sa vie de piété, dans son engagement dans l’Eglise… Et là c’est vrai qu’on n’est jamais assez bon !

Dans cette optique, on risque de tomber aussi dans une vision utilitariste de l’Eglise : elle doit m’aider à devenir un bon chrétien. Elle doit me fournir des services qui contribuent à mon développement personnel, à ma croissance spirituelle, elle doit me faire me sentir bien dans ma vie de bon chrétien. Et le maître étalon, c’est moi…

Entendons l’appel de l’apôtre Paul à contempler la gloire de Dieu et nous laisser transformer par elle. Autrement dit, ce qu’il faut rechercher, ce n’est pas notre transformation mais c’est la gloire de Dieu.

Si ce que je recherche, c’est ma transformation pour devenir un bon chrétien, je risque de m’éloigner de la gloire de Dieu, en me centrant sur moi-même. Mais si je cherche à contempler, à m’exposer à la gloire de Dieu, alors elle me transformera. Dieu prendra de plus en plus de poids dans ma vie, et je changerai.

“Nous tous, le visage dévoilé, nous contemplons en Christ, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur ; ainsi, nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur, et nous passons d’une gloire à une gloire plus grande encore. Voilà en effet ce que réalise le Seigneur, qui est l’Esprit.”

Christ est ma vie (1) Être disciple du Christ

https://soundcloud.com/eel-toulouse/christ-est-ma-vie-1-etre-disciple-du-christ

Nous commençons notre campagne de quatre semaines sur le thème “Christ est ma vie” en parlant du fait d’être disciple du Christ. Et ça tombe bien en ce dimanche de rentrée de l’Eglise ! Pourquoi ? Parce que, dans le Nouveau Testament, le mot « disciple » traduit le grec mathetes, c’est celui qui apprend. Le mot français « mathématique » vient de la même racine grecque. Un disciple, c’est donc un élève, un étudiant.

D’une certaine façon, on peut donc dire que ce matin, c’est notre rentrée de disciples !

Evidemment, les disciples au temps de Jésus n’étaient pas tout à fait comme les étudiants aujourd’hui… Pas de prépa, de concours ou de parcours sup ! Pas de week-end d’intégration, de carte étudiant ou de logement étudiant à trouver…

Mais il y avait des enseignants. Ou plutôt il y avait en général un maître auquel le disciple s’attachait. C’est ce qu’ont fait les disciples dans les évangiles. C’est ce qu’on fait les premiers croyants du Nouveau Testament. Et c’est pour cette raison que les disciples de Jésus ont été appelés chrétiens. C’est le livre des Actes qui nous en parle : « C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. » (Ac 11.26) Ce ne sont pas les disciples qui ont choisi eux-mêmes de s’appeler chrétiens, c’est un nom qu’on leur a donné, peut-être même comme un sobriquet au début. Mais c’est un nom qui leur convenait bien et qui s’est imposé. Un disciple se définit par son maître : un disciple de Christ (Christos) est un chrétien (christianos).

Mais qu’est-ce que cela implique d’être disciple de Jésus-Christ ? Voyons ce que Jésus lui-même en dit, dans l’évangile selon Matthieu :

Matthieu 16.24-28
24 Puis Jésus dit à ses disciples : «Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. 25 En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. 26 À quoi bon gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Que donnerait-on en échange de sa vie ? 27 En effet, le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon la façon dont il aura agi. 28 Je vous le déclare, c’est la vérité : quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir comme roi.»

Juste avant ces paroles de Jésus, Pierre avait publiquement confessé le Christ, reconnaissant en Jésus le Messie. Puis Jésus avait annoncé à ses disciples sa mort et sa résurrection… Une annonce que les disciples ont d’ailleurs du mal à comprendre, en particulier Pierre qui fait même des reproches à Jésus en lui disant que ça ne lui arrivera pas !

Probablement que pour Pierre, tout va bien. Jésus accomplit des miracles, les foules sont subjuguées par son enseignement. Que peut-il lui arriver ? Il est invincible… et ses disciples avec lui ! Sauf que Jésus n’est pas dupe et qu’il sait très bien comment les choses vont se terminer… alors il se doit de remettre les points sur les i pour ses disciples. Et leur rappeler à quoi ils se sont engagés.

Suivre Jésus

“Si quelqu’un veut me suivre…” Voilà, fondamentalement, ce qu’est un disciple : quelqu’un qui suit son maître. Jésus-Christ est notre maître, nous le suivons !

Cet appel à suivre le Christ, qui traverse les évangiles, nous invite à ne pas définir la foi chrétienne d’abord comme une appartenance à une religion, une adhésion à des articles de foi mais comme le choix de suivre Jésus-Christ. Quand je dis que je suis chrétien, je ne devrais pas être en train de dire : “je crois en ceci ou cela”. Je devrais être en train de dire : “je suis Jésus, je m’efforce de suivre le Christ”

Suivre Jésus, c’est d’abord, un jour, répondre à son appel : “viens et suis-moi”. On devient disciple de Jésus quand on se met en marche à sa suite. Et on le reste en continuant de marcher. Ça ne s’arrête jamais ! Le chemin est sans cesse renouvelé. La vie chrétienne n’est vraiment pas une vie de routine… et si on la vit comme ça, c’est de notre faute, pas de celle du Christ !

Suivre Jésus, c’est regarder à lui comme un guide, un exemple, un modèle. Concrètement, c’est se poser la fameuse question : “Que ferait Jésus à ma place ?” Je n’ai pas toujours trouvé cette question très pertinente… Je me disais que c’était un peu simpliste, que ça ressemblait trop à une formule, une méthode trop mécanique. Et puis j’ai changé d’avis. Et aujourd’hui je me dis qu’il n’y a probablement pas de meilleure question à se poser en tant que disciple de Jésus.

“Que ferait Jésus à ma place ?” Une telle question implique bien plus que des réponses toutes faites, qu’une soumission servile à une liste d’interdits et d’obligations, elle ne trouve pas la réponse dans un verset biblique miracle qu’il suffirait de citer. Pour répondre correctement à cette question, il faut apprendre à connaître Jésus tel qu’il nous est présenté dans les évangiles : ce qu’il a dit, ce qu’il a fait, la façon dont il a réagi dans telle ou telle situation, ce qui était vraiment important pour lui… Et il nous faut approfondir notre relation avec lui, aujourd’hui, dans la prière. C’est cela, suivre Jésus !

Un disciple du Christ, c’est donc celui ou celle qui choisit un jour de répondre à l’appel du Christ : “Viens et suis-moi !”, et qui chaque jour se demande : “que ferait Jésus à ma place ?”

Payer le coût

Mais Jésus ne cache pas qu’il y a un coût à payer pour le suivre… Il n’est pas en train de dire que la vie de disciple est un long fleuve tranquille, un chemin bordé de roses sans épine. L’Evangile n’est pas une publicité mensongère !

Mais avouons que les paroles de Jésus dans notre texte ne sont pas agréables à entendre. On peut même les trouver choquantes ! “Si quelqu’un veut me suivre, qu’il s’abandonne lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive.” S’abandonner soi-même, prendre sa croix… qui a envie de le suivre dans ces conditions ?

S’abandonner soi-même

L’expression est souvent traduite par “se renier soi-même”, et c’est bien ce que le verbe grec signifie. Il s’agit de s’effacer derrière le Christ, de lui donner la priorité, la première place dans notre vie. Le Christ passe d’abord… et je passe ensuite, parce que je le suis ! Je ne choisis par d’emmener le Christ avec moi, de l’intégrer dans ma vie, c’est lui qui m’emmène avec lui.

C’est à lui que revient la première place dans la vie d’un disciple du Christ. Florence a bien montré la semaine dernière les implications pour nous de donner la priorité au Christ, et que cela ne se fait pas au détriment des autres, bien au contaire. Je vous invite à relire sa prédication !

Prendre sa croix

Je vais donc me concentrer un peu plus sur la deuxième expression, qui n’est pas moins choquante. Elle se réfère au supplice de la crucifixion, qui était courant au temps de l’empire romain. Or celui qui allait être crucifié portait lui-même sa croix, du moins le poteau transversal de celle-ci. De plus, la crucifixion était une mort infamante. Elle était réservée d’abord aux esclaves, puis aux brigands, et n’était pratiquement jamais pratiquée pour les citoyens romains, sinon dans des cas exceptionnellement graves, à titre d’humiliation.

Bref, on ne peut pas dire que la perspective soit enthousiasmante ! Mais entendre cet appel de Jésus me fait toujours penser à ces chrétiens pour qui devenir disciple du Christ impliquait une mort quasi-certaine, en martyr. Et c’est encore vrai aujourd’hui, dans certains pays où les chrétiens sont persécutés à cause de leur foi. Dans notre contexte, ces paroles résonnent différemment… Mais elles demeurent. Suivre le Christ a un coût, qui peut impliquer certaines souffrances.

Les disciples ne pouvaient sans doute pas percevoir toute la portée des paroles de Jésus. Et ils ne pouvaient certainement pas comprendre ce qu’il a dit ensuite : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. » Mais nous qui savons par quel chemin le Christ est passé, nous pouvons le comprendre. Cette croix dont Jésus parle, il l’a lui-même portée. Il a été crucifié. Suivre Jésus c’est aussi emprunter le même chemin que lui, porter sa croix c’est aussi suivre le Christ crucifié.

Mais à la lumière du récit de la Passion, nous pouvons affirmer :
Que la croix ne sera pas la fin de l’histoire de Jésus. Il est ressuscité. Il l’annonce d’ailleurs juste avant notre texte. Les épreuves et les souffrances que nous pouvons connaître en tant que disciple du Christ, les croix que nous pouvons porter, ne sont jamais le dernier mot de notre histoire. Notre espérance triomphe même de la mort !
Que la croix que nous portons, Jésus la porte avec nous… c’est pour cela qu’il a promis à ses disciples de leur envoyer “un autre consolateur”, le Saint-Esprit, Dieu qui vient habiter en nous. C’est un peu comme Simon de Cyrène, dans le récit de la Passion, qui a porté la croix de Jésus alors qu’il n’avait plus la force de le faire. Jésus-Christ, par son Esprit, fait de même pour nous. Nous ne sommes jamais seuls dans nos épreuves et nos souffrances. Il les porte avec nous.

Conclusion

Être disciple du Christ, c’est un choix ! Et vous pouvez très bien choisir de ne pas suivre le Christ. D’ailleurs Jésus dit : “si quelqu’un veut me suivre”. Chacun fait ce qu’il veut… Mais si vous choisissez de suivre le Christ, alors vous devez savoir à quoi ça vous engage.

Et, il faut le dire, suivre le Christ a un coût. Un vrai coût, qui implique un renoncement. Mais y a-t-il un seul choix important dans la vie qui n’implique aucun renoncement ? Choisir c’est aussi toujours renoncer à ce qu’on ne choisit pas !

Et choisir de suivre le Christ, c’est choisir la vie. C’est choisir comme maître celui qui est mort et ressuscité, et qui nous fait connaître Celui qui est la source de toute vie. Ça en vaut vraiment la peine !