Archives mensuelles : août 2014

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Les trois vertus théologales (2) L’espérance

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espéranceAccroche :

Parmi ces images, laquelle exprime le mieux pour vous la notion d’espérance ? Pourquoi ?
Après avoir choisi l’image, parlez-en un peu avec votre voisin…

Lecture biblique : 1 Pierre 1.3-9

Deuxième vertu théologale, après la foi et avant l’amour, l’espérance est au cœur de la vie du chrétien, une composante essentielle de sa relation à Dieu. C’est en Lui qu’est notre espérance. Selon notre vécu, nos joies ou nos épreuves, la perception de cette espérance peut varier. Mais elle est, fondamentalement, l’attente de ce qu’on n’a pas, mais qui nous est promis.

Je vous propose, à partir du texte de la première épître de Pierre, de souligner trois aspect de l’espérance chrétienne : son fondement, son objet et son horizon.

Un fondement : la résurrection du Christ

« Dans sa grande bonté, il nous a fait naître une deuxième fois en relevant Jésus-Christ de la mort. » (v.3a)

C’est le jour de la résurrection du Christ que notre espérance est née. C’est là, dans l’événement de la résurrection de Jésus que se trouve le fondement de notre espérance.

C’est un fondement solide car il s’inscrit dans la trame de l’histoire de l’humanité. L’historicité de la résurrection de Jésus doit être maintenue absolument. Sinon, comme le dit l’apôtre Paul :

Si les morts ne se réveillent pas, le Christ non plus ne s’est pas réveillé de la mort. Et si le Christ ne s’est pas réveillé de la mort, votre foi est vide, et vous êtes encore dans vos péchés. Alors, ceux qui sont morts en croyant au Christ sont perdus.Si nous avons mis notre espérance dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus malheureux de tous ! (1 Corinthiens 15.16-19)

L’enjeu de la résurrection de Jésus-Christ, c’est l’espérance pour demain et pour aujourd’hui ! Pour demain parce qu’elle est la promesse d’une victoire sur la mort, d’une vie possible, au-delà de la mort. Pour aujourd’hui, parce que cette victoire sur la mort est aussi une victoire sur le mal, le péché. La mort est le stigmate du péché, en tout être humain. En vainquant la mort, Jésus-Christ s’est aussi rendu vainqueur du mal. Nous pouvons être délivré de notre péché.

Un objet : la vie éternelle

« Nous avons ainsi une espérance qui fait vivre, et nous pouvons attendre avec joie les biens que Dieu garde pour nous. » (v.3b-4)

Pierre parle ici d’une espérance vivante. Elle l’est parce qu’elle n’est pas théorique mais concrète, parce qu’elle s’incarne dans notre vie et, par-dessus tout, parce qu’elle est l’espérance de la vie éternelle. Voilà pourquoi la version Parole de Vie traduit « une espérance qui fait vivre ».

L’objet de l’espérance, c’est la vie éternelle. Et on ne parle pas ici seulement de vie après la mort. La vie éternelle, ce n’est pas l’immortalité ! C’est la vie avec Dieu, pour toujours. C’est une vie qui commence maintenant, dans la nouvelle naissance ! Ce qui compte dans la vie éternelle, c’est moins sa durée que son lien à la source, à Dieu lui-même. Et une vie qui provient de Dieu ne peut qu’être, par nature, sans fin.

Concrètement, l’espérance de la vie éternelle, c’est bien-sûr une consolation face à la mort. Contrairement aux apparences, la mort n’est pas la fin de tout.

Frères et sœurs, nous voulons vous faire connaître la vérité au sujet des morts. Ainsi vous ne serez pas tristes comme les autres qui n’ont aucune espérance. Nous croyons que Jésus est mort et qu’il s’est relevé de la mort. Donc, de la même façon, ceux qui sont morts avec Jésus en croyant en lui, Dieu les réunira à Jésus. (1 Thessaloniciens 4.13-14)

Mais l’espérance de la vie éternelle, c’est aussi l’attente d’une vie nouvelle dès aujourd’hui. Une vie qui n’atteindra jamais sa pleine maturité ici-bas mais qui nous offre déjà une réelle communion avec Dieu par la foi, et un vrai chemin de croissance spirituelle par l’oeuvre du Saint-Esprit en nous.

Un horizon : l’accomplissement du salut

« Et vous-mêmes, si vous croyez, le Dieu puissant vous garde pour vous sauver. Ce salut, on le connaîtra à la fin des temps. » (v.5)

L’espérance nous ouvre sur un horizon nouveau, celui de l’accomplissement à venir de notre salut, celui de l’aboutissement du projet de Dieu à la fin des temps.

C’est un horizon parce que la perspective est large et indécise à nos yeux. Nul ne peut connaître le jour et l’heure, disait Jésus. Mais c’est bien plus qu’un simple espoir. L’espoir est hypothétique. Au contraire, l’espérance chrétienne rime avec assurance. Le projet de Dieu aboutira. L’issue en est certaine depuis l’événement décisif de la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

L’espérance nous donne donc un horizon. Et ça change tout d’avoir un horizon ! Essayez de marcher la tête en bas, en regardant vos pieds…

Grâce à notre espérance, nous pouvons avancer, la tête haute, avec confiance. L’assurance que Dieu aura le dernier mot, que le mal sous toutes ses formes sera vaincu, que toutes nos épreuves trouveront un jour leur consolation, tout cela nous permet de regarder avec confiance vers un avenir lumineux, malgré toutes les ténèbres d’aujourd’hui et d’hier.

Voilà notre espérance. Un trésor inestimable dans un monde désenchanté, incertain et rempli de peurs tel que le nôtre !

Conclusion

L’espérance découle de la foi. Elle est, d’une certaine manière, la foi en mouvement. Car l’espérance nous met en marche, elle nous met debout à la suite du Christ ressuscité, elle nous fait croître dans la vie éternelle donnée par Dieu et elle nous permet d’avancer avec patience vers l’horizon de l’accomplissement de notre salut.

La foi nous relie à Dieu dans la confiance, l’espérance nous fait avancer avec lui avec persévérance. Nous sommes alors prêts à aimer vraiment, aimer Dieu et notre prochain… Mais ce sera l’objet de la prédication de dimanche prochain !

Les vertus théologales (1) La foi

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Dum_Dums_LollipopsAccroche

Si je vous dis que j’ai une magnifique sucette dans ma poche, est-ce que vous me croyez ?
Qui me croit ? Levez la main !
Alors… venez la chercher !

Voilà ce qu’est la foi : croire sans voir, faire confiance et prendre le risque d’agir en conséquence.

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La foi fait partie de ce qu’on appelle en théologie les trois vertus théologales, parce qu’elles qualifient la relation du croyant à Dieu. On les trouve dans le fameux passage de 1 Corinthiens 13.13 : « Maintenant, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande des trois, c’est l’amour ».

Voilà une bonne occasion de rappeler les fondamentaux… En trois prédications, je vous propose de nous arrêter sur ces trois vertus, en commençant par la première : la foi.

Lecture biblique : Hébreux 11.1-10

On peut appeler Hébreux 11 le chapitre de la foi. Il nous en donne une définition, au verset 1, et poursuit en l’illustrant par de nombreux exemples tirés de l’histoire biblique. Au début du chapitre 12, l’auteur de l’épître dit de tous ces personnages bibliques : « Cette grande foule de témoins nous entoure… »

Il s’agit donc bien de nous laisser interpeller, et encourager, par cette foule de témoins, dans notre propre cheminement de foi.

Croire sans voir

La foi, c’est croire sans voir. Notre texte l’affirme dès la définition du verset 1 : « Croire en Dieu, c’est une façon de posséder déjà les biens qu’on espère, c’est être persuadé que les choses qu’on ne voit pas existent vraiment. » (version Parole de Vie). Affirmation encore soulignée par l’évocation de la création du monde par la parole de Dieu : « Ainsi les choses qu’on voit ont été faites à partir de choses qu’on ne voit pas. » (v.3)

Croire sans voir, c’est aussi ce que Jésus disait à Thomas qui ne voulait croire en la résurrection de son maître que lorsqu’il aura pu le toucher : « Tu crois parce que tu m’as vu. Ils sont heureux ceux qui n’ont pas vu et qui croient. » (Jn 20.29).

Quand on ne veut croire que ce qu’on voit, on ne croit pas du tout ! Par définition, la foi s’appuie sur ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on voit, on n’a pas à le croire. On ne peut que le constater… Or Dieu, on ne peut pas le voir ! Il s’est rendu visible pour un temps, en Jésus-Christ. Mais il n’est plus sur terre aujourd’hui… Et même au temps de Jésus, combien l’ont vu et entendu, combien ont assisté à ses miracles sans pour autant croire en lui ? Si vous voulez connaître Dieu, il faudra passer par la foi. Il n’y a pas d’autre possibilité.

Du coup, par définition, l’objet de notre foi ne peut jamais être prouvé. On ne pourra jamais démontrer l’existence de Dieu. On pourra défendre notre foi, y compris avec des arguments rationnels. Il est même important d’avoir une foi réfléchie, qui pense sa cohérence. Croire sans voir ne veut pas dire croire n’importe quoi !

Mais sans la foi, personne ne peut connaître Dieu…

Faire confiance

Il s’agit donc de croire sans voir… mais pas de croire dans le vide. Croire, ce n’est pas simplement accepter l’hypothèse de Dieu ! Et c’est là que les exemples bibliques donnés dans ce chapitre prennent tout leur sens. Ils témoignent du fait que la foi n’est pas qu’une affaire de croyance mais qu’elle est l’expression d’une relation à Dieu.

La foi est une réponse à l’initiative de Dieu, à son appel. C’est la réponse de la confiance. C’est Noé qui prend au sérieux l’avertissement de Dieu annonçant le Déluge. C’est Abraham qui a eu confiance dans la promesse de Dieu quand il lui a dit de quitter son pays.

La foi est plus qu’un pari philosophique, elle est le choix d’une relation. Une relation avec quelqu’un qu’on ne voit pas. Mais une relation réelle ! C’est peut-être ici le personnage d’Hénok qui l’exprime le mieux, lui qui a plu à Dieu. « Personne ne peut plaire à Dieu s’il ne croit pas. » (v.6). Et ici il ne s’agit pas seulement de parier sur l’existence de Dieu mais d’avoir une relation de foi avec Dieu.

Dieu nous parle. Au cœur de la création, dans le fond de notre conscience, et surtout à travers la Bible, sa Parole. Quelle réponse lui donnons-nous ? Avoir foi en Dieu, c’est faire le choix de la confiance, malgré les doutes, les incertitudes, les questionnements.

Mais attention, il n’y a pas de foi sans une vie spirituelle. Ce n’est pas le cas pour une opinion ou une hypothèse, mais une relation a besoin d’être sans cesse entretenue, au risque de s’éteindre… Notre foi ne peut s’épanouir que dans une relation régulière et personnelle avec Dieu.

Prendre le risque d’agir en conséquence

Il y a toujours une part d’inconnue dans la foi : il s’agit de croire sans voir. De plus, la foi est avant tout le choix d’une relation de confiance avec Dieu, ce qui implique qu’elle ne reste pas théorique mais se doit d’être concrète. Il s’agit de prendre le risque d’agir en conséquence de ce que l’on croit.

Ici encore, les exemples bibliques choisis par l’auteur de l’épître aux Hébreux sont parlants. Leur foi n’a pas été que théorique mais elle s’est exprimée concrètement : c’est Abel qui offre un sacrifice à Dieu, Hénok qui a su par sa vie plaire à Dieu, Noé qui a construit l’Arche, Abraham qui a quitté son pays.

Et il s’agissait bien de véritables prises de risque ! Abraham est parti vers une destination inconnue, un pays qu’il ne connaissait pas. Noé a construit un bateau avant que la moindre goutte d’eau tombe du ciel. Plus loin dans le chapitre, l’auteur évoque les prophètes qui ont osé transmettre fidèlement la parole de Dieu, au risque de s’exposer au rejet et à la persécution de ceux qui ne voulaient pas l’entendre. Des considérations qui prennent un relief particulier avec la terrible actualité pour certains chrétiens aujourd’hui, notamment en Irak et en Syrie…

On a dit l’importance d’avoir une foi cohérente, c’est-à-dire pensée et réfléchie. Mais la cohérence de la foi passe aussi par sa mise en pratique. Il faut que notre façon de vivre soit cohérente avec ce que nous croyons ! L’est-elle toujours ?

Conclusion

Il est naturel que la foi arrive en premier parmi les trois vertus théologales : sans elle, il est tout simplement impossible de connaître Dieu ! En réalité, quand on est croyant, toute notre vie est fondée sur elle :
Il s’agit de croire sans voir. La foi permet donc de voir différemment !
Il s’agit de faire confiance. La foi permet donc de vivre un vraie relation personnelle avec Dieu !
Il s’agit de prendre le risque d’agir en conséquence. La foi oriente donc notre façon de vivre !

Et tout cela s’exprime aussi par l’espérance et l’amour. Mais il en sera question les deux prochains dimanches…