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Qu’est-ce que l’Eglise ?

Qu’est-ce que l’Église ?

Est-ce un lieu où admirer des architectures spectaculaires ? Une de ces grandioses cathédrales ? Un bâtiment comme celui on se trouve ? Une grande institution religieuse aux casseroles historiques bruyantes ? Une dénomination, une organisation mondiale ? Certains penseront à l’image d’une grande famille, d’un corps social, … Parmi nos contemporains mais aussi parmi les chrétiens, la réponse à cette question est souvent confuse.

Pour nous aider un peu, on va lire une lettre. L’apôtre Pierre a écrit une lettre à une Eglise de Turquie au Ier siècle. Une lettre que vous avez minutieusement étudié avec Florence et Vincent il y a 2ans. Mais nous allons nous concentrer sur un court passage, celui au chapitre 2, les versets 4 à 10. C’est le passage le plus riche de toute la Bible en ce qui concerne l’Église. Raison pour laquelle il me sera impossible d’en expliquer toute la richesse, et encore moins en 20 minutes… Mais il y aura déjà de quoi s’émerveiller. Voici ce que l’apôtre Pierre écrit :

4Approchez-vous du Seigneur, la pierre vivante rejetée par les êtres humains, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. 5Laissez-vous bâtir, vous aussi, comme des pierres vivantes, pour construire un temple spirituel. Vous y formerez une communauté de prêtres appartenant à Dieu, vous lui offrirez des sacrifices spirituels, qu’il accueillera avec bienveillance par Jésus Christ. 6Car il dit dans l’Écriture :
« Voici que je place en Sion une pierre d’angle ; je l’ai choisie, elle est précieuse, et celui qui met sa foi en elle ne sera jamais déçu. » 7Cette pierre est d’une grande valeur pour vous, les croyants ; mais pour les incroyants, comme le dit l’Écriture : « La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre d’angle. » 8Et ailleurs, il est dit encore : « C’est une pierre qui fait trébucher, un rocher qui fait tomber » Ces personnes trébuchent parce qu’elles refusent d’obéir à la parole de Dieu, et c’est ce qui devait leur arriver.
9Mais vous, vous êtes la lignée choisie, la communauté royale de prêtres, la nation qui appartient à Dieu, le peuple qu’il a fait sien. Il vous a appelés à passer de l’obscurité à son admirable lumière, afin que vous alliez annoncer ses œuvres magnifiques. 10Autrefois, vous n’étiez pas un peuple, maintenant vous êtes peuple de Dieu ; autrefois, vous étiez privés de bonté, mais maintenant la bonté de Dieu vous a été accordée.
 

1. L’Église comme la continuité du plan de Dieu

L’apôtre Pierre connaît très bien les Écritures. Il est pétri des écrits juifs, c’est-à-dire la Bible hébraïque. Et il a été disciple de Jésus : lorsque Jésus expliquait le sens des Écritures, avant et après sa résurrection, la manière dont les Écritures l’annonçait lui comme le Messie divin, Pierre était là. Et dans ses lettres comme dans ses prédications, à son tour, Pierre explique le sens des Écritures aux croyants et aux non-croyants.

Pierre fait d’abord comprendre que l’Église est dans la continuité du plan de Dieu. Qu’est-ce que ça signifie ? L’Église est le projet de Dieu. L’Église a toujours fait partie du plan de Dieu pour sauver l’humanité de son mal. L’Église n’est pas le plan B, parce que le plan A avec l’Israël ethnique n’avait pas fonctionné. L’Église n’est pas une parenthèse dans l’histoire du salut.

L’Église a été choisie, prévue dans le dessein de Dieu dès avant la fondation du monde.

L’Église est ce projet, grandiose, éblouissant, qui ne pouvait être imaginé que par Dieu par amour pour l’humanité…

Pierre cite textuellement des versets de la Bible hébraïque (Ps 118.22 ; Es 28.16 ; Es 8.14). Et ces citations désignent une pierre d’angle, de fondation, pierre vivante. Cette pierre sera rejetée par les humains mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. Qu’est-ce que ça signifie ?

A. L’Église est un Temple pour Dieu.

Ces passages annoncent la même personne à venir. Dans chacun des contextes de ces versets, que je vous encourage à étudier personnellement, malgré les menaces d’attaques, de persécutions, ou la corruption de son peuple, des croyants, Dieu reste. Dieu promet qu’il délivrera ceux qui ont confiance en lui. Il promet le tri entre ceux qui le connaissent et ceux qui ne le connaissent pas, de malgré tout envoyer un Sauveur appelé « Dieu avec nous ». Dieu a toujours promis qu’il rétablirait sa relation personnelle et intime avec son peuple, avec les croyants. Et il le ferait en plaçant cette fameuse pierre d’angle au milieu d’eux.

La pierre vivante, rejetée par les humains mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu, c’est Jésus-Christ. Étrange comme image. Pourquoi la Bible parle-t-elle de Christ comme d’une pierre d’angle ?

Une pierre d’angle, c’est une pierre robuste placée entre deux murs pour les unir solidement l’un à l’autre. Waw ! Dieu le Père a choisi son Fils unique pour être cette pierre d’angle entre lui et nous. Jésus-Christ est le réconciliateur des Juifs avec l’Éternel Dieu. Bien plus, Jésus-Christ est le réconciliateur de l’humanité avec Dieu. Si nous plaçons notre confiance dans ce que la Bible dit de lui, alors nous sommes unis, réconciliés dans notre relation à Dieu pour toujours.

Et cette relation restaurée prend tout son sens lorsqu’on considère ce qu’est la construction bâtie sur la pierre d’angle. C’est un nouveau Temple qui est bâti sur Jésus-Christ. Un nouveau lieu où adorer Dieu, où s’adresser et communiquer avec Dieu de manière intime. Un lieu où lui offrir notre reconnaissance, où lui demander son pardon pour notre mal. Cette nouvelle construction, ce nouveau Temple, c’est l’Église.

Christ a commencé à bâtir son Église. Il en est le fondateur et la fondation.

Donc vous comprenez bien que le mot « Église » pour désigner un simple bâtiment n’a pas de sens… Non, l’Église est cet ensemble de chrétiens authentiques qui ont désormais accès à une relation de cœur à cœur avec Dieu.

Ici et maintenant, nous sommes Église. Nous ne sommes pas un rassemblement quelconque de bonnes personnes. Nous ne sommes un groupe réunis pour partager nos valeurs communes. Nous ne sommes pas un club. Nous ne sommes pas une association. Nous sommes Église, fondée par et sur Jésus-Christ. Nous sommes Église dont Christ continue de prendre soin et de bâtir…

L’Église est cet ensemble de « pierres vivantes » formant un temple spirituel où Dieu parle et reçoit ce que nous lui apportons : reconnaissance, fardeaux, maux, ferveur, nos mains vides … Plus besoin de prêtres pour prier à notre place, nous représenter. Notre seul médiateur est Jésus-Christ. Par Christ seul, chacun de nous peut parler avec Dieu en cœur à cœur.

Lorsque les Judéens reconstruisaient le Second Temple à l’époque de Zacharie, tous criaient en voyant la pierre de fondation « Qu’elle est belle, qu’elle belle ! ». A Christ, nous pouvons crier de la même façon notre reconnaissance pour cette pierre solide, inébranlable et unificatrice qu’il est pour nous. “Qu’elle est belle cette fondation, grâce, grâce pour elle !”.

Mais l’Église ne se résume pas à notre petite réalité, à notre assemblée à l’EELT.

Il y a Église PARTOUT où des personnes ayant placé leur foi en Christ seul, ayant reçu l’Esprit de Dieu sont réunis.

Mais l’Église est aussi cette réalité invisible de l’ensemble des chrétiens unis par la même foi, unis par le même Sauveur et Seigneur, unis par le même Esprit-Saint. Ça en fait du monde depuis la création de l’Église  en l’an I ! L’Église de Christ est ainsi intergénérationnelle, interculturelle, internationale, interdénominationnelle ! Waw, le vertige !

B. L’Église est le peuple de Dieu.

Pierre cite aussi un passage de l’Exode, Ex 19.5-6. Cet épisode est celui où le peuple est sorti d’Égypte. Et là, Dieu l’appelle au milieu du désert pour lui parler, pour conclure une alliance avec lui, pour lui faire porter sa gloire, pour lui transmettre sa volonté. Vous vous souvenez ?

Eh bien, Pierre dit par là que l’Église est ce nouveau peuple de Dieu. L’Église est cette assemblée de de personnes que Dieu s’est acquis, qu’il a libéré de l’esclavage du péché, de notre mal.

L’Église est ce nouveau peuple appelé à l’écart pour l’écouter, parler avec lui, témoigner de lui au milieu des incroyants et transmettre sa volonté.

Dieu s’est acquis ce nouveau peuple par son sacrifice à la croix en Jésus-Christ. Il avait prévu et promis ce nouveau peuple, dont les membres proviendraient de tout pays, de toute culture, de tout arrière-plan ! Un peuple unis par la même foi, le même Sauveur et Seigneur, et le même Esprit.

Notre Dieu en Jésus-Christ nous a retiré de l’obscurité dans laquelle on vivait sans le connaître. Il nous a libéré de cette vie où l’on est esclave de tant de choses… Mais surtout de notre propre mal intérieur. Christ nous a libéré de cette vie d’esclavage, cette vie sans le connaître. Il nous a retiré de cette vie obscure pour nous éclairer. Il nous a éclairé, Il s’est révélé à chacun d’entre nous… Et ensemble, nous sommes cette assemblée d’éclairés, d’appelés par Dieu pour recevoir sa bonté…

L’Église est ce peuple de Dieu appelé, renouvelé, élargi, purifié, augmenté.

2. Être et devenir l’Eglise

Pierre invite les chrétiens à vivre à la hauteur de cette nouvelle identité ! Nous sommes déjà ce peuple. Nous sommes déjà ce temple spirituel bâtie sur Christ. Mais n’avons-nous pas besoin que l’on nous rappelle notre identité pour y vivre conformément ?

« Approchez-vous du Seigneur ». Continuons de nous approcher du Seigneur Jésus. Lui s’est approché, Dieu s’est rendu proche, humain en Jésus-Christ. Et s’il n’était pas venu nous rencontrer chacun personnellement, nous serions encore perdus… « Approchez-vous encore ». Si on ne s’approche pas du Seigneur, on s’égare. Lorsque je ne pense pas à Dieu, que je ne parle pas avec lui pendant un moment, c’est inévitable : je me perds moi-même. Il a besoin de me rappeler « Approche-toi tout à nouveau »…

Il vous a appelés à passer de l’obscurité à son admirable lumière, afin que vous alliez annoncer ses œuvres magnifiques.

Avez-vous remarqué cette petite particule au v.9 « afin que ». Dieu nous a appelé à lui, nous a fait le rencontrer AFIN QUE nous ALLIONS ANNONCER ses œuvres magnifiques. Le peuple de Dieu a une vocation :

être des ambassadeurs de Dieu au milieu des autres nations qui ne le connaissent pas.

Dieu veut faire connaître son amour au monde entier ! Dieu veut que tous les humains soient sauvés de leur mal. Et Dieu nous a choisis, a choisi son Église pour porter son appel. Nous sommes appelés à être une bénédiction pour le monde, pour ceux qui ne connaissent pas le Christ. Et vivre pour Dieu chaque jour, témoigner de Lui, c’est lui offrir le plus beau des cadeaux.

Pour construire le premier Temple juive, sous le roi Salomon, il est dit ceci : « on utilisa les pierres telles qu’elles provenaient de la carrière ; ainsi, pendant tout le temps de la construction, on n’entendit pas un seul coup de marteau, ni de pic, ni d’aucun autre outil de fer. » (1 Rois 6.7). Parfois, on a l’impression que l’Église se meurt, ne grandit plus, devient de plus en plus fade. Mais Christ continue de bâtir son Église. Silencieusement, Dieu fait grandir son Église. Silencieusement, l’Église ne cesse de se construire ici, à Toulouse, en France, et dans le monde entier à travers les années… Jamais elle ne cessera, jamais elle ne sera déçue par son Seigneur, jamais elle ne s’écroulera.

L’Église sera éternelle car Christ en est le fondement.

Le Saint-Esprit : Dieu en nous (Ac 2.1-41)

Qui est l’Esprit Saint ? À quoi sert-il ?

Afin de répondre à ces deux questions, je vous propose de lire le fameux récit du livre des Actes, le chapitre 2. Actes 2, versets 1 à 41.

1Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit. 2Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme un violent coup de vent, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et se posèrent une à une sur chacun d’eux. 4Ils furent tous remplis de l’Esprit saint et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer. 5À Jérusalem vivaient des Juifs qui honoraient Dieu, venus de tous les pays du monde. 6Quand ce bruit se fit entendre, ils s’assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. 7Ils étaient remplis de stupeur et d’admiration, et disaient : « Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8Comment se fait-il que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle ? 9Parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d’Élam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de la province d’Asie ; 10certains sont de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de la région de Cyrène, en Libye ; d’autres sont venus de Rome, 11de Crète et d’Arabie ; certains sont nés Juifs, et d’autres se sont convertis à la religion juive. Et pourtant nous les entendons parler dans nos diverses langues des grandes œuvres de Dieu ! » 12Ils étaient tous remplis de stupeur et ne savaient plus que penser ; ils se demandaient les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela signifie ? » 13Mais d’autres se moquaient en disant : « Ils sont complètement ivres ! »
14Pierre se leva avec les onze autres apôtres ; d’une voix forte, il s’adressa à la foule : « Vous, Juifs, et vous tous qui vivez à Jérusalem, écoutez attentivement mes paroles et comprenez bien ce qui se passe. 15Ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car il est neuf heures du matin. 16Mais c’est maintenant que se réalise ce que le prophète Joël a annoncé : 17“Voici ce qui arrivera dans les derniers jours, dit Dieu : Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes,je parlerai par des visions à vos jeunes gens et par des rêves aux plus âgés parmi vous. 18Oui, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes en ces jours-là, et ils parleront en prophètes. 19Je susciterai des prodiges en haut dans les cieux et des signes miraculeux en bas sur la terre : Il y aura du sang, du feu et des nuages de fumée, 20le soleil deviendra obscur et la lune sera rouge comme du sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et éclatant. 21Alors toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée.”
22Gens d’Israël, écoutez ce que je vais vous dire : Jésus de Nazareth était un homme dont Dieu vous a démontré l’autorité, en accomplissant par lui toutes sortes de miracles, de prodiges et de signes extraordinaires au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. 23Cet homme, livré conformément à la décision que Dieu avait prise et au projet qu’il avait formé d’avance, vous l’avez fait attacher sur une croix et tuer par des gens sans foi. 24Mais Dieu l’a ressuscité, il l’a délivré des douleurs de la mort, car il n’était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir. 25En effet, David a dit à son sujet : “Je voyais continuellement le Seigneur devant moi, il est à mes côtés pour que je ne tremble pas. 26C’est pourquoi mon cœur est rempli de bonheur et mes paroles débordent de joie ; mon corps lui-même reposera dans l’espérance, 27car, Seigneur, tu ne m’abandonneras pas dans le monde des morts, tu ne permettras pas que moi, ton ami fidèle, je pourrisse dans la tombe. 28Tu m’as montré les chemins qui mènent à la vie, tu me rempliras de joie par ta présence.” 29Frères et sœurs, il m’est permis de vous dire très clairement au sujet du patriarche David : il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd’hui chez nous. 30Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis sous serment que l’un de ses descendants lui succéderait comme roi. 31David a vu d’avance ce qui allait arriver ; il a donc parlé de la résurrection du Christ quand il a dit : “Il n’a pas été abandonné dans le monde des morts, et son corps n’a pas pourri dans la tombe.”
32Ce Jésus dont je parle, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes tous témoins. 33Il a été élevé par la main droite de Dieu et il a reçu du Père l’Esprit saint qui avait été promis ; il l’a répandu sur nous, et c’est ce que vous voyez et entendez maintenant. 34Car David n’est pas monté lui-même aux cieux, mais il a déclaré : “Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, 35jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.” 36Tout le peuple d’Israël doit donc le savoir avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié ! »
37Les auditeurs furent profondément bouleversés par ces paroles. Ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » 38Pierre leur répondit : « Changez de vie et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Vous recevrez alors le don de l’Esprit saint. 39Car la promesse de Dieu a été faite pour vous et pour vos enfants, ainsi que pour tous ceux qui vivent au loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. » 40Pierre leur adressait encore beaucoup d’autres paroles pour les convaincre et les encourager, et il disait : « Acceptez le salut pour n’avoir pas le sort de ces gens perdus ! » 41Un grand nombre d’entre eux acceptèrent les paroles de Pierre et furent baptisés. Ce jour-là, environ 3 000 personnes s’ajoutèrent au groupe des croyants. 
 

1. Qui est le Saint-Esprit ?

Comment cet épisode de la vie des disciples du Christ, épisode historique pour toute l’Humanité, peut répondre à notre question : Qui est le Saint Esprit ?

Les disciples de Jésus en avait entendu parler. Avant tout, ils l’attendaient, comme tous les autres juifs, comme un don promis de Dieu. C’est ce que Pierre enseigne en citant la promesse de Dieu transmise par le prophète Joël (Jl 3.1-5, version LXX/grecque). Dieu dit : « Dans la fin des temps, je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ! Jeunes, vieux, hommes, femmes ! Et tous parleront de ma part ! ». C’est cela le sens général de « prophétiser » : parler de la part de Dieu.

L’Esprit de Dieu est envoyé par Dieu le Père et par Jésus son Fils (Ac 2.33). Jésus lui-même a rappelé ceci aux disciples avant son ascension : « Vous recevrez une puissance quand l’Esprit Saint descendra sur vous. ALORS, vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde. » (Ac 1.8).

Le Saint-Esprit se manifeste comme Dieu. Comme un violent coup de vent, un grand bruit venant du ciel, comme des flammèches de feu… Ces comparaisons ressemblent à plusieurs autres scènes dans lesquelles Dieu se manifestait à son peuple. Par exemple au mont Sinaï où Dieu « descend » pour parler à Moïse : feu, nuage de fumée, tonnerre, tremblements sont au rendez-vous (cf. Ex 19.18 ; 1 R 19.11-12 ; Es 29.6 ; 30.27-28). Cet épisode dans l’histoire du peuple d’Israël est fondamental pour comprendre la venue du Saint-Esprit sur les disciples. Au mont Sinaï, Dieu descend pour conclure une alliance avec le peuple. Dans ce spectacle de feu, de tonnerre, de montagnes tremblantes, Dieu donne à Moïse les 10 commandements qui illustrent sa volonté pour le peuple.

C’est ce que la Pentecôte juive célèbre. Celle-ci attira des milliers de juifs des quatre coins du monde à Jérusalem d’après le livre des Actes (2 Ch 15.10ss ; Ac 2.5). De même, quand l’Esprit Saint descend sur les disciples, c’est Dieu lui-même qui descend, mais EN eux. Dieu en nous. Quoi de mieux, pour accomplir la volonté de Dieu, que d’avoir son Esprit en nous…

Attention, le Saint-Esprit n’est pas une sorte d’énergie, un fluide divin, une sorte d’électricité. Il est aussi bien plus qu’une force vitale présente dans la nature. L’Esprit Saint est la troisième personne de la Trinité. Le Saint Esprit est Dieu, au même titre que le Père est Dieu, que Jésus-Christ son Fils est Dieu. Nous, chrétiens, croyons en un seul Dieu manifesté en trois personnes.

Le Saint Esprit remplit les disciples. Il vient habiter, demeurer complètement dans chacun des disciples présents. Pas seulement les onze, mais tous ! Hommes et femmes de tout âge, de toute nation, de toute culture. Qu’importe leur passé, qu’importe leur étape de compréhension des œuvres de Dieu, de sa Parole : tous sont remplis de l’Esprit, dans tout leur être.

Il est personnel, mais non personnalisable. L’Esprit Saint remplit chacun des disciples, mais tous annoncent le même Dieu. Un ami à moi, comme beaucoup aujourd’hui, croit en Dieu. Seulement, contrairement au Dieu de la Bible, son Dieu n’existe comme tel que dans sa réalité, son cœur. Ce Dieu là est une sorte de force agissante, intimement liée à son intuition. Et pour lui, chacun peut avoir son Dieu, modelable selon les ressentis et les besoins. Quant à l’Esprit Saint, il ne se modèle pas à notre image, mais imprime l’image de Dieu en nous.

Il pousse les disciples à raconter les œuvres merveilleuses de Dieu. Il éclaire leur compréhension des Écritures, les fait témoigner, et ce même dans d’autres langues ! Des hommes, des femmes se mettent à parler dans des langues qu’ils ne connaissent même pas ! Ces Juifs d’Israël, disciples de Jésus, ne venaient pas des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient donc pas connaître ces langues. C’est un miracle ! Un miracle qui aboutit à ce que des milliers de personnes en recherche spirituelle trouvent leur Sauveur en Jésus-Christ… Je trouve que c’est un encouragement direct pour nous, supplémentaire à tout ce que ce passage peut nous donner : l’Esprit Saint peut aussi nous faire témoigner à une personne de manière complètement appropriée, parfaitement compréhensible pour elle.

L’Esprit Saint ne fait pas l’unanimité. Il reçoit admiration et mépris…(Ac 2.7, 12-13). De surcroît, il opère un tri entre les personnes à la foi authentique, qui découvrent Jésus-Christ comme leur Sauveur, et ceux qui endurcissent leur cœur. Ceux qui résistent à voir Dieu à l’œuvre devant leurs yeux, dans leur quotidien, ceux qui résistent à la grâce de Dieu.

En même temps, l’Esprit Saint unie. C’est un réconciliateur ! Vous vous souvenez l’épisode de la tour de Babel (Gn 11.1-19) ? Les humains voulaient atteindre le ciel en construisant tous ensemble une tour et faire de cet édifice grandiose un sujet de gloriole. Quand Dieu vit leurs intentions, il brouilla simplement leur langage, qui était unique à l’époque. C’est suite à Babel que fut créée la diversité des langues, diversité des nations. C’est par la Pentecôte d’Actes 2, la venue du ciel sur terre, que fut initiée la réconciliation des nations, la réconciliation des humains.

Dans le reste de la Bible, le Saint Esprit est aussi un acteur fondamental de la Création de l’univers (Gn 1.2). Il est celui qui nous maintient tous en vie (Gn 7.22, Ps 4.30), sans qui tout l’univers s’évanouirait dans le néant. C’est une personne qui a inspiré les prophètes d’autrefois, qui a habité et guidé des rois, des juges d’Israël. La différence avec aujourd’hui, c’est que l’Esprit de Dieu demeure éternellement dans les croyants. Une personne qui a réellement reçu l’Esprit de Dieu, même si pendant un temps elle délaisse sa relation avec Dieu, sa foi, l’Esprit Saint demeure toujours en elle ! Rien ne pourra lui arracher. Quel sujet d’espérance !

L’Esprit Saint a une volonté, une intelligence, des sentiments. Il distribue des dons, inspire, guide (Ps 143). Il nous soutient, il prie à notre place lorsque nous n’y arrivons plus (Rm 8.26). Il est un avocat, un défendeur pour les croyants après l’ascension du Christ (1 Jn 2.1). Il travaille en nous pour produire l’amour, la paix, la fidélité, et tant d’autres fruits. Il produit aussi des miracles ! D’ailleurs, le livre des Actes des Apôtres devraient plutôt s’appeler « les Actes de l’Esprit Saint » selon un de mes professeurs. C’est par l’Esprit que les malades ont guéris, que les paralysés se sont mis à marcher, que tous les miracles racontés dans les Actes se sont produits. Jésus lui-même accomplissait toutes ces choses par l’Esprit de Dieu. Lui est rempli de l’Esprit sans mesure, éternellement, tout simplement parce qu’il est Dieu ! C’est l’Esprit qui a ressuscité Jésus et qui ressuscitera l’humanité entière pour voir Dieu face à face. En revanche, on peut l’attrister (Es 63.10 ; Ep 4.30), lui résister, lui mentir (Ac 5.3).

Cet Esprit nous enseigne la volonté de Dieu (Ph 2.13) et témoigne de Christ. Il témoigne du Christ EN nous et PAR nous. Par sa présence en nous, il nous rend fils et filles adoptifs de Dieu, une fois pour toutes (Eph 4.30 ; Rm 8.14) ! Il est aussi appelé Esprit du Christ et Esprit du Père (Rm 8.9 ; Ga 4.6 ; Ph 1.19 ; 1 P 1.11 ; Ac 16.7 ; Mt 10.20). L’Esprit Saint est Dieu dans chaque chrétien authentique. L’Esprit Saint est Dieu en nous.

2. Vivre avec le Saint-Esprit ?

Sans le Saint-Esprit, suivre Christ serait impossible. Sans lui, l’Église n’existerait pas, parce que sans lui, personne ne peut recevoir la grâce de Dieu. Sans lui, nous ne nous connaitrions pas. Nous ne serions pas ensemble ce matin. Sans lui, nous ne pouvons pas connaître l’amour de Dieu, ni le recevoir, ni l’aimer en retour. Sans lui, il n’y aurait aucune limite au mal dans le monde et moins encore de limite à notre propre corruption. Sans lui, la vie n’existerait pas, alors moins encore la nouvelle vie en Jésus-Christ.

L’Esprit Saint est indispensable. Aujourd’hui, c’est un peu la fête de la création de l’Église. On pourrait inconsciemment cantonner l’Esprit Saint à la spiritualité de nos frères et sœurs pentecôtistes. Nous faisons erreur : tout chrétien authentique est habité par l’Esprit de Dieu. Cet Esprit qui est le même hier, aujourd’hui et demain.

Ce que les disciples ont vécu avec l’Esprit, nous pouvons le vivre aujourd’hui ! Alors bien sûr, les Actes sont un temps tout particulier : l’ouverture du Royaume, la création de l’Église, l’accomplissement des promesses qui s’entament. Seulement, l’Esprit en nous, même si nous ne le ressentons pas, est la même personne avec la même volonté.

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai tendance à l’oublier. C’est d’ailleurs le titre d’un livre « Le Dieu oublié », de Francis Chan.

Ma pasteur donnait cette image : le Saint-Esprit est souvent dans nos vies comme l’invité cantonné au fauteuil du salon. Vous savez, un invité que l’on laisse sagement assis pendant que l’on fait nos affaires. Cet invité-là n’a qu’un désir : que nous lui disions « Tu es ici chez toi. ».

Tu es ici chez toi. Tu peux ouvrir toutes les pièces de mon être, fouiller les vieux placards, ouvrir les vieux dossiers jamais classés et faire le ménage en moi. Tu peux ouvrir les rideaux de cette vieille pièce fermée depuis des années où je stocke tout ce que je ne veux plus voir… J’accepte que tu sois là à chaque instant. J’accepte que tu me guides, que tu me conseilles, que tu m’aides à suivre Christ de mieux en mieux. J’accepte que tu me donnes le courage de témoigner de Christ avec audace, coûte que coûte. Saint Esprit, tu es en moi chez toi.

Je vous invite à parler avec Dieu. tout à nouveau s’adresser à l’Esprit de Dieu et lui dire ceci : « Tu es en moi chez toi ».

Comment l’Esprit de Dieu se manifeste-t-il à vous en ce moment ? Ou bien, lequel de ses attributs voudriez-vous vivre prochainement ?

Le Saint-Esprit est Dieu en nous. Il est la marque que Dieu nous a aimés en premier en Christ. Il est notre fidèle ami quotidien, celui qui nous aide à aimer Christ et témoigner de Christ de tout notre être.

(Eglantine CAUDWELL)

Déconstruire pour reconstruire (Zacharie 5)

Déconstruire est un phénomène très répandu parmi les jeunes français actuellement. Des mouvements sociaux se sont appropriés ce terme, au départ philosophique, dans le but de pointer du doigt des injustices, des discriminations, des stéréotypes sociétaux (genre, religion, minorités, …) jugés néfastes.

Il y a la déconstruction d’aspects d’une société, comme l’idée de remplacer une statue de Napoléon par la grande avocate Gisèle Halimi à Rouen, et, il y a la déconstruction de soi.

Se déconstruire est devenu un processus long durant lequel on s’analyse soi-même, on décortique nos habitudes naturelles de penser et d’agir. Se déconstruire pour trier consciemment les bonnes et les mauvaises influences qui nous ont construites.

Un prophète, Zacharie, a justement été inspiré par Dieu pour inciter à une déconstruction communautaire. En 538 av. J.-C., les exilés de Babylone revenaient en Judée. Dans leur pays en friche, un temple en ruines, Dieu les incitait par Zacharie et Aggée à déconstruire de leurs habitudes pour reconstruire du neuf… En 520 av. J.-C., Zacharie disait alors ceci aux Israélites de Judée :

1J’eus encore une vision et je vis un livre en forme de rouleau voler à travers les airs. 2« Que vois-tu ? » me demanda l’ange. Je répondis : « Je vois un rouleau qui vole à travers les airs : il a dix mètres de long et cinq mètres de large. » 3Alors il me dit : « C’est le texte de la malédiction qui atteindra le pays tout entier : sur un côté du rouleau, il est écrit que tous les voleurs seront expulsés du pays et, sur l’autre, que toutes les personnes qui prononcent de faux serments le seront également. 4Le Seigneur de l’univers affirme qu’il envoie lui-même cette malédiction : elle pénétrera dans la maison de chaque voleur et de chaque personne qui prononce de faux serments en se servant de mon nom ; elle y restera et détruira tout, même les poutres et les pierres. »

5 L’ange chargé de me parler vint me dire : « Lève les yeux et regarde ce qui apparaît là-bas. » – 6« Qu’est-ce que c’est ? » lui demandai-je. Il répondit : « C’est une corbeille qui contient les fautes de tout le pays. » 7À ce moment-là, le couvercle de plomb qui était sur la corbeille se souleva et je vis une femme assise à l’intérieur. 8L’ange me dit : « Elle représente la Méchanceté. » Puis il la repoussa à l’intérieur de la corbeille et remit le couvercle. 9Levant les yeux, je vis apparaître deux femmes qui volaient, poussées par le vent : elles avaient en effet des ailes semblables à celles d’une cigogne. Elles prirent la corbeille et l’emportèrent dans les airs. 10Je demandai à l’ange où elles l’emmenaient. 11Il me répondit : « À Babylone, où elles lui construiront un temple ; elles dresseront un socle sur lequel elles l’installeront. »

  1. Déconstruire le mal

Ces deux visions relèvent un peu d’un film de science fiction… Dieu a souvent communiqué des messages par des rêves plus ou moins symboliques dont il ne reste qu’à percer le sens.

La première vision (v1-4) est celle d’un rouleau/manuscrit qui vole dans les airs. Un manuscrit aux dimensions complètement surréalistes. Ce manuscrit est une malédiction contre les voleurs et les menteurs… DIX MÈTRES de long sur CINQ MÈTRES de large d’accusations objectives, RECTO-VERSO !

Une masse d’accusations contre les voleurs et ceux qui prononcent des faux serments, autrement dits qui jurent un mensonge sur le nom de Dieu.

Pourquoi ceux-là en particulier ? Le vol représente un abus contre autrui, tandis que le faux serment est un abus envers Dieu. Ces deux abus représentent en réalité l’étendu du péché. Le péché cause du mal à mon frère et ma sœur en Humanité, et contre Dieu lui-même  !

Ce manuscrit écrit recto-verso fait référence aux deux tablettes des 10 commandements, écrites par la main même de Dieu (cf. Ex 32.15-16). L’une contenait 5 commandements qui se récapitulent en un : Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force (cf. Ex 20.3-12 ; Dt 6. 5 ; Mc 12.30). L’autre contenait 5 commandements qui se récapitulent en un second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (cf. Ex 20.13-17 ; Lv 19.18 ; Mc 12.31).

L’amour de Dieu comme l’amour du prochain sont complètement ignorés dans le pays, alors qu’ils reviennent d’exil !… Les relations verticales comme la relation horizontale sont ravagées par le péché.

Raison pour laquelle Dieu, le Seigneur de l’univers, envoie lui-même la destruction complète de ces habitudes ravageuses. Dieu veut déconstruire la culture d’abus. Dieu veut aussi déconstruire les aspects de notre culture personnelle et sociétale qui ne correspondent pas à sa culture ! Déconstruire, pour reconstruire avec Lui.

La deuxième vision (v5-11) est celle d’une corbeille à mesure commerciale gigantesque, fermée d’un couvercle de plomb, contenant une femme « Méchanceté ». Ce n’est pas Maléfique de Disney mais presque. Maléfique est un peu le mal incarné, tandis que la femme de la corbeille « Méchanceté » symbolise TOUT le mal COMMIS dans le pays PAR ses habitants. Son prénom « Méchanceté », est un nom générique pour le mal dans ces différentes manifestations : injustice, violence, malhonnêteté dans le commerce. En gros, « Méchanceté » illustre le péché quotidien d’une société.

Une fois que Zacharie l’a vu, l’ange repousse violemment la Méchanceté. Puis il referme la corbeille d’une grosse masse de plomb, comme on enferme un bandit en prison.
C’est là qu’apparaissent deux mi-femmes mi-cigognes !

Pourquoi deux mi-femmes mi-cigognes ?

Les cigognes sont des oiseaux migrateurs, habitués aux très longs voyages, dont le nom hébreu signifie « la fidèle » pour cet animal considéré à l’époque « impur ». Ces deux femmes cigognes, consœurs de la Méchanceté, éloignent la coupable à l’abri du jugement… Simultanément expulsées et poussées par l’Esprit de Dieu à Babylone, le pays en révolte contre Dieu par excellence. Babylone, c’est l’antitype du pays où Dieu veut reconstruire une culture sans mal, sans mensonges, sans corruptions, sans discriminations, etc.

Mais comment veut-il s’y prendre ?

  1. Comment ? Reconstruire sur Christ.

Les visions de Zacharie de la part de Dieu encouragent les Judéens à reconstruire le pays en ruines. Mais la reconstruction d’une société, d’une culture familiale, d’habitudes personnelles passent forcément par la déconstruction de nos propres maux. Le cœur humain est l’origine de tous les maux. Notre mal profond, notre culpabilité héréditaire a besoin elle aussi d’être expulsée de nous. On mérite tous de finir comme le voleur et le calomniateur : expulsés loin de Dieu.

Mais Dieu a toujours voulu nous sauver de nous-mêmes. Il a toujours voulu détruire complètement le mal dans le monde. Par sa Parole, non plus un manuscrit volant mais Dieu fait homme, il nous propose un plan de reconstruction. Nos péchés n’ont pas été transportés ailleurs que sur Jésus-Christ sur la croix afin de les détruire complètement. Du « ciel », Jésus-Christ est venu prendre nos innombrables maux, les emmener sur la croix, et la croix est ainsi devenue le piédestal de nos péchés. Notre péché, nos maux et ceux du monde, il les a cloué avec Lui sur la croix.

Pourquoi le mal existe-t-il encore dans ce cas ?

La victoire de Jésus-Christ sur le mal est déjà entamée. Le mal du monde a déjà sa date de destruction. Lorsque Jésus-Christ reviendra établir son pays où règne sa culture, alors, le mal sera détruit à jamais.

En attendant ce jour certain, le Christ nous a envoyé son Esprit. Ce même Esprit qui expulse loin le péché du peuple… Cet Esprit demeure en nous, comme la malédiction demeure chez celui qui ne veut pas de Dieu. Et cet Esprit détruit tout le péché en nous, petit à petit, jusqu’au retour de Jésus-Christ. L’Esprit du Christ demeure jusqu’aux parties les plus intimes de nous-mêmes, les poutres et la charpente de notre être, et détruit nos maux les plus robustes.

Alors déconstruisons ce mal en nous. Déconstruisons ces habitudes néfastes, ces petits et grands abus envers Dieu et envers autrui. Mais non pas par nous-mêmes. C’est par Christ seul et son Esprit. Déconstruisons pour reconstruire la culture du Royaume de Dieu. Et même si l’on s’arrête en cours de chantier, comme les Judéens, Dieu est le Dieu des recommencements.

La jeunesse française n’a qu’une attente, c’est celle d’un pays sans mal, sans discriminations, sans mensonges, sans inégalités, sans malhonnêtetés. Nous connaissons ce pays-là ! Nous connaissons comment y entrer et même comment le vivre partiellement ici et maintenant ! Alors annonçons Christ. Annonçons la Parole de bénédiction. Et reprenons le chantier de la transformation pour nous-mêmes, par l’Esprit du Christ, avec le Dieu des recommencements.

Propriété, équité, sainteté (Lv 19.1-2, 9-10)

INTRODUCTION

Nous aspirons tous à vivre dans un pays parfait. Un pays, un monde où règnent l’équité, le partage, l’harmonie sociale.

On espère évidemment que notre prochain gouvernement saura satisfaire cette aspiration… Mais comment nous pouvons nous, déjà à notre échelle, travailler à ces si belles valeurs ?

Aujourd’hui, nous poursuivons notre série « Vivre une vie juste et généreuse », en étudiant un peu les concepts de propriété, équité et sainteté. Comment la Bible en parle ?

LECTURE LV 19.1-2, 9-10

1Le Seigneur dit à Moïse : 2« Communique ceci à toute la communauté d’Israël :

Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur votre Dieu !

9Quand tu moissonnes, ne coupe pas les épis qui ont poussé en bordure de tes champs, et ne retourne pas ramasser les épis oubliés ;

10 ne repasse pas non plus dans tes vignes pour ramasser les grappes oubliées ou les grains tombés à terre. Laisse-les pour les pauvres et pour les immigrés. Je suis le Seigneur votre Dieu !

Le livre du Lévitique est un peu le mal-aimé de la Bible. Pourtant, il est très riche, rempli de lois civiles très bonnes. Ce livre est un recueil de paroles de Dieu adressées à Moïse pour les Lévites, les prêtres ainsi qu’à l’ensemble du peuple. Les lois transmises visent justement à faire vivre l’harmonie sociale, l’équité et surtout adopter la sainte culture de Dieu.

Le chapitre 19 reprend chacun des 10 commandements, les détaille, et ponctue régulièrement d’une phrase « Je suis le Seigneur votre Dieu ». Le Seigneur Dieu est saint, alors il veut inspirer chacun à être saint comme lui. La culture de Dieu est sainte, c’est-à-dire extraordinairement pure, unique, sans mal, sans péché. Dieu veut transmettre sa culture.

  1. Propriété

Pour ce faire, il donne cette parole à chacun: « Quand tu moissonnes tes champs, limite-toi. Ne repasse pas derrière ta première récolte pour ramasser ce qui est tombé ».

Il n’est pas même question de laisser, ici, un cinquième du champ ou de la récolte pour le donner aux pauvres. Donc ce n’est pas vraiment de la charité. Dieu demande simplement de limiter le profit jusqu’auboutiste. Il demande au propriétaire de se limiter lui-même. De ne pas grappiller jusqu’à l’épis tombé par terre, la grappe isolée que l’on n’a pas vu la première fois.

A ce moment-là, Dieu n’est apparemment pas contre le concept de propriété. La propriété n’est pas le vol ici (cf. Pierre-Joseph Proudhon, 1840). Toutefois, Dieu inspire le partage rudimentaire. Le minimum, les épis des bords de champs, mélangés peut-être avec des herbes hautes, les grains tombés par terre, le pommes de terre trop petites pour être vendues, les fruits et légumes trop mûrs, invendables. Peut-être que le propriétaire aurait même jeté ou laissé dans la terre ces denrées alimentaires. En plus, cette pratique n’impose aucune charge supplémentaire au propriétaire. Il n’a rien à payer pour la collecte de ces glanages.

Cependant lorsque l’on voit que nos biens, même dont on n’a pas l’utilité, être pris gratuitement, c’est une autre histoire. Soit on peut se réjouir, soit on est titillé. Peut-être qu’on aurait pu rentabiliser notre propriété jusqu’au bout. Mais, Dieu prescrit aux propriétaires un préventif à la cupidité. Il leur inspire la reconnaissance pour la récolte. Il leur inspire le moyen d’exprimer leur reconnaissance envers lui qui les a bénis richement, et ce, en partageant l’infime partie de la récolte avec les pauvres et les immigrés.

Celui qui a fait pleuvoir sur ces champs, c’est le Seigneur. Celui qui a créé l’univers, créé la terre, le cycle de l’eau, les semences et leur germination, c’est le Seigneur. Dieu a créé, l’humain a replanté, Dieu a fait croître, l’humain a récolté.

En même temps, Dieu protège les propriétaires du vol ou du glanage excessif. Dans Deutéronome 23 (v.24-25), Dieu permet que les Israélites puissent manger chez le voisin, autant que nécessaire, mais sans faire de réserves. Il le permet à tous, alors c’est équitable.

Et en même temps, si un propriétaire Israélite refusait tout glanage dans son champ, ne respectait pas un commandement de Dieu, donc ne respectait pas Dieu, alors des malheurs pouvaient arriver… La stérilité de la terre, la sécheresse, la colonisation (Lv 26.14ss). Ces malheurs « pour briser votre orgueilleuse assurance » dit Dieu en Lv 26.19.

La Bible n’est pas un recueil classique, où le riche est toujours le méchant, et le pauvre toujours la victime. Au v.15 de notre chapitre, Dieu commande : « Ne commets pas d’injustice dans tes jugements : n’avantage pas un faible, ne favorise pas un puissant, mais rends la justice de façon équitable envers les autres Israélites. » Dieu est équitable et ne fait jamais de favoritisme.

  1. Equité

Lorsque j’ai effectué quelques recherches sur le glanage aujourd’hui, une expression m’a faite doucement rire… « En Belgique, le glanage est encore encadré par une loi veille de plus de 130 ans ! ». Les amis, notre Dieu avait légiféré cette pratique il y a bien plus que 130 ans ! Quelle fierté !

En 1857, Jean-François MILLET expose pour la première fois son œuvre « Les Glaneuses ». Dans le tableau, les femmes se courbent, et scrutent nerveusement le sol à la recherche de blé. Chaque femme est courbée différemment, représentant les 3 phases nécessaires du glanage : se pencher, ramasser les épis, puis, se redresser avant de se courber encore. Elles apparaissent dignes, actrices d’une tâche nécessaire pour pouvoir se nourrir ainsi que leur famille.

Ceux qui glanent ne reçoivent pas la charité. Ils travaillent pour se nourrir. Ils sont respectables par ce fait d’avoir effectué des efforts pour obtenir leur nourriture. Dieu valorise le travail ! Peut-être pensez-vous à Ruth, immigrée, qui alla glaner tous les jours ardemment, pour nourrir sa belle-mère et elle-même.

Comme Ruth, les glaneurs sont les pauvres, les orphelins, les veuves, comme les immigrés : tous ceux qui n’ont pas accès à une propriété pour subvenir à leurs besoins.

Cela me fait penser aux deux équatoriens venus chez mes parents cet hiver. En plus d’un travail précaire la semaine, les week-ends, ils sont allés couper les arbres tombés sur la route ou gênants chez les uns les autres, et ils les vendaient ensuite en bois de chauffage. Leur voisin leur a prêté un entrepôt et des outils, et ils ont pu sortir, un peu, de leur situation de précarité. Le partage de leur propriétaire, des arbres des uns des autres, qui ne leur a rien coûté personnellement, les a réhabilité socialement et matériellement.

Dieu se soucie du propriétaire, comme du pauvre et de l’immigré. Il leur assure une une protection sociale, et une dignité sociale. Il transmet à son peuple la culture du partage, de l’équité, de l’harmonie sociale. Les immigrés comme les pauvres ont droit à cette loi généreuse. D’autres lois permettaient une redistribution des richesses tous les trois ans par exemple. La préoccupation de Dieu pour les pauvres est si forte que cette multitude de lois établies en leur faveur, si elles étaient appliquées, auraient pratiquement éliminé toute sous-classe permanente. Notre Dieu est ambitieux… Mais surtout Saint.

  1. Sainteté

Dans le Lévitique, livre très législatif, on ressent une grande distance entre Dieu et les humains. Pourquoi à votre avis ?

Nous aspirons tous à vivre dans un pays où règnent le partage, l’équité, l’harmonie sociale… Mais un problème récurrent demeure. Il y a comme une force qui nous pousse à l’égoïsme, l’injustice, la cupidité, la honte ou le mépris. Cette force, nous l’appelons le mal. Le mal endommage notre relation à Dieu, et notre relation aux autres. Il nous éloigne à des années lumière de la culture de Dieu, de sa sainteté.

Au lieu d’instaurer la paix, la justice sociale, l’équité, nous instaurons le mépris, la honte, le vol, l’injustice, etc.… Nous avons pour cela une dette envers Dieu.

Par ses lois, Il voulait réhabiliter nos relations et notre relation à Lui. Ces lois servent d’itinéraire vers sa sainteté.

Bien sûr, le mal est ancré en nous, de génération en génération, et nous rend incapables d’être saints comme Lui. C’est pourquoi déjà, dans ce troisième livre de la Bible, le Seigneur prévoyait un jour d’expiations pour les péchés. Le Yom Kippour. Le Jour où notre dette envers Lui était payée, régulièrement. Le Jour du Grand Pardon, le grand prêtre tirait au sort deux boucs : l’un pour être sacrifié, l’autre, bouc émissaire, chassé dans le désert, chargé symboliquement de tous les péchés d’Israël.

Cet animal sacrifié, ce bouc émissaire chassé, n’ont pas été suffisants. La symbolique est insuffisante. Nos péchés sont récurrents… C’est le cœur de l’humain qu’il faut changer. Alors, Dieu s’est chargé lui-même de nos péchés. En Christ, Dieu s’est fait homme, et a donné sa vie en rançon pour payer notre dette envers Lui. Il s’est fait lui-même sacrifice et bouc émissaire, pour nous. Égoïsme, cupidité, paresse, honte, Christ s’en est chargé. Par sa vie, nous sommes rachetés. En Christ, nous sommes saints. En Christ, nous sommes réhabilités dans notre dignité première.

En Christ, Dieu réhabilite parfaitement sa sainteté en nous.

CONCLUSION

En Christ, Dieu réhabilite parfaitement l’harmonie sociale, l’équité et notre sainteté. Dans un pays encore à venir, son Royaume éternel, ceux qui auront accepté Christ comme Sauveur et Seigneur Dieu, vivront cette réhabilitation parfaite. En attendant, suivons l’itinéraire du Christ, Dieu Saint fait homme. Soyons inspirés par la sainteté de Jésus-Christ, notre Seigneur.

PRIERE

Dieu Saint, pour ta sagesse, bonté et pureté infinies, merci. Merci d’être si parfaitement juste, si parfaitement équitable, impartial, et ô combien généreux. Sans mérite devant ta grâce, sans plus aucune crainte devant ta face, nous sommes. Sans effort, non sans quelque résignation, nous t’acceptons Jésus, tout à nouveau, comme Sauveur et Seigneur. Par ton Esprit Saint, sanctifie-nous. Par ton Esprit, que je sois semblable à toi.

Solae (5) A Dieu seul la gloire

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Jean-Sébastien Bach est considéré comme l’un des plus grands, et même peut-être le plus grand compositeur de l’histoire de la musique. Savez-vous comment il signait la plupart de ses partitions ? Il ne mettait pas seulement son nom, il ajoutait trois lettres, qui n’étaient pas ses initiales : SDG, pour Soli Deo Gloria. A Dieu seul la gloire. Et il ne le faisait pas seulement pour les partitions d’oeuvres sacrées.

Toute l’oeuvre de ce génie de la musique, profondément croyant, était dédiée à Dieu. Le désir de Jean-Sébastien Bach était que toute sa musique rende gloire à Dieu. Il cherchait à vivre, en bon Protestant, cette cinquième affirmation théologique fondamentale de la Réforme avec laquelle nous terminons notre série de prédications : Soli Deo Gloria. A Dieu seul la gloire !

C’est d’abord, bien-sûr, une expression biblique, qu’on retrouve à plusieurs reprises, sous différentes formes. On l’entend proclamée dans le ciel, dans les extraordinaires visions du trône et de l’Agneau aux chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse :

Apocalypse 4.11
« Seigneur, notre Dieu, tu es digne de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance.
Car c’est toi qui as créé toutes choses,
tu as voulu qu’elles soient et elles ont été créées. »

Apocalypse 5.13
Et j’entendis toutes les créatures dans les cieux, sur terre, sous terre et sur la mer – les créatures de l’univers entier – qui chantaient :
« À celui qui siège sur le trône et à l’agneau
soient la louange, l’honneur, la gloire et la puissance pour toujours ! »

On la retrouve aussi à plusieurs reprises ailleurs dans le Nouveau Testament, comme par exemple dans les deux derniers versets de l’épître de Jude :

Jude 1.24-25
24 À celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître sans défaut et pleins de joie en sa glorieuse présence, 25 au Dieu unique, notre sauveur par Jésus Christ notre Seigneur, sont la gloire, la grandeur, la puissance et l’autorité, depuis toujours, maintenant et pour toujours ! Amen.

C’est aussi une formule qu’on a abondamment reprise dans l’hymnologie chrétienne, c’est ce qu’on appelle des doxologies. Elles font partie de nos cantiques ou on les utilise dans nos formules liturgiques au cours d’un culte.

Le risque, justement, c’est peut-être qu’on en reste à une simple formule…

 

A Dieu soit la gloire

Pour aller au-delà de la formule, il est pertinent de garder à l’esprit, ou peut-être de reprendre conscience de ce que signifie l’expression « A Dieu seul la gloire ». Que dit-on quand on chante, quand on prie ou quand on proclame : « à Dieu soit la gloire » ?

Nous disons qu’il est le seul qui puisse recevoir la gloire. Il est le seul digne d’être adoré parce qu’il est unique et qu’il n’y en a pas d’autre comme lui. C’est ce que la Bible affirme quand elle dit que Dieu est saint : il est unique et incomparable.

Dieu est seul digne d’être adoré parce qu’il est à l’origine de toutes choses, à l’origine de l’univers entier qu’il a créé, à l’origine de notre salut qu’il a pleinement accompli en Jésus-Christ. C’est la grâce seule (un cadeau immérité de Dieu), par la foi seule (nous ne pouvons ni ne devons rien y ajouter), grâce au Christ seul (il a tout accompli !), et c’est l’Écriture seule qui nous le dit… voilà pourquoi la gloire lui revient, à lui seul !

Dans la vision du trône d’Apocalypse 4, il y a un geste que font les 24 anciens qui est très significatif : ils jettent leurs couronnes devant le trône et rendent gloire à Dieu. Ce geste signifie simplement que devant Dieu, plus aucune couronne ne tient. Tous nos motifs de fierté, toutes nos petites ou grandes gloires personnelles s’effacent devant la gloire infinie de Dieu.

La gloire, en hébreux, c’est kavod. Un mot dont la racine signifie le poids (c’est-à-dire l’importance). Or, face à Dieu, personne ne fait le poids ! Il est le seul, l’unique, qui puisse être adoré.

Finalement, c’est bien ce que disait déjà le début du Décalogue :

Exode 20.2-3
Je suis le Seigneur ton Dieu, c’est moi qui t’ai fait sortir d’Égypte où tu étais esclave.
Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi.

 

Tout faire pour la gloire de Dieu

A Dieu seul la gloire ! Personne ne fait le poids face à lui. On pourrait s’arrêter là… mais je vous propose d’aller un peu plus loin et de nous demander quelles peuvent être les conséquences pratiques de cette affirmation fondamentale. Et pour cela, je vous propose de lire un passage tiré de la première épître de Paul aux Corinthiens.

1 Corinthiens 10.23-33
23 « Tout est permis », dites-vous. Oui, cependant tout n’est pas utile. « Tout est permis », cependant tout n’est pas constructif. 24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais plutôt celui des autres.
25 Vous êtes libres de manger tout ce qui se vend au marché de la viande sans avoir à poser des questions par motif de conscience ; 26 car, comme il est écrit, « c’est au Seigneur qu’appartient la terre avec tout ce qu’elle contient ».
27 Si une personne non-croyante vous invite à un repas et que vous acceptez d’y aller, mangez de tout ce qu’on vous servira, sans poser de question par motif de conscience. 28 Mais si quelqu’un vous dit : « Cette viande provient d’un sacrifice offert aux idoles », alors n’en mangez pas, à cause de celui qui a fait cette remarque et par motif de conscience – 29 je parle ici non pas de votre conscience, mais de celle de l’autre.
« Mais pourquoi, demandera-t-on, ma liberté serait-elle limitée par la conscience de quelqu’un d’autre ? 30 Si je remercie Dieu pour ce que je mange, pourquoi me critiquerait-on au sujet de cette nourriture pour laquelle j’ai dit merci ? »
31 Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, ou que vous fassiez quoi que ce soit, faites tout pour la gloire de Dieu. 32 Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour ceux qui ne le sont pas, ni pour l’Église de Dieu. 33 Comportez-vous comme moi : je m’efforce de plaire à tous en toutes choses ; je ne cherche pas mon propre bien, mais le bien d’une multitude de gens, afin qu’ils soient sauvés.

C’est bien-sûr la formule du verset 31 qui m’intéresse en particulier : « que vous mangiez, que vous buviez, ou que vous fassiez quoi que ce soit, faites tout pour la gloire de Dieu. »

La formule est très générale : « Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » Mais ce qui est intéressant, c’est qu’elle est citée par Paul alors qu’il évoque une question très concrète, voire terre à terre. Il répond à la question qui lui est posée : peut-on ou non manger de la viande issue d’un animal offert en sacrifice à des divinités païennes ?

C’est une problématique qui peut nous sembler étrange aujourd’hui mais c’était une vraie question pour des chrétiens du Ier siècle, d’origine païenne et vivant dans un contexte païen. Et la réponse de Paul est très intéressante parce qu’elle est nuancée. Il ne répond pas par oui ou par non. Il dit : ça dépend ! Et ça ne dépend pas de vous, ni de la viande ou de la façon dont elle a été apprêtée. Ça dépend des autres, de leur conscience. Ça dépend de l’effet qu’aura sur l’autre le fait de consommer ou de ne pas consommer telle ou telle viande, dans telle ou telle circonstance.

Face à cette question comme face à toute autre question, la boussole qui doit orienter ma décision, c’est la gloire de Dieu. Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu !

Il ne s’agit pas ici de faire une liste des choses qui glorifient de Dieu et de celles qui ne le glorifient pas, comme si on pouvait tout classer dans l’une de ces deux catégories. Il s’agit de se poser toujours la question, et d’y répondre en fonction des circonstances. Non pas de manière absolue, ou légaliste, mais de manière nuancée.

Dieu n’est pas glorifié si mon attitude ou mes paroles font du mal à mon prochain ou provoquent sa chute. Parce que Dieu aime tous les êtres humains, chacune et chacun en particulier, et veut qu’ils soient sauvés. Il ne veut pas qu’ils soient blessés, humiliés, dévalorisés…

Notre vocation d’êtres humains créés à l’image de Dieu, c’est de glorifier Dieu. De refléter par notre vie la gloire de Dieu. Et c’est encore plus vrai si nous sommes croyants, et si nous affirmons que Jésus-Christ dont nous sommes les disciples est lui-même l’image parfaite de Dieu.

« Quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu ! »

Cette exhortation de l’apôtre Paul est aussi un appel à voir dans tous les domaines de notre vie, des occasions de glorifier Dieu. Quoi que nous fassions, dans quelque domaine que ce soit, il est possible de glorifier Dieu ! Il ne s’agit pas ici de donner la gloire à Dieu comme s’il en manquait, il s’agit de lui rendre gloire, reconnaissant que tout vient de lui.

Il ne s’agit donc pas ici de passer sa vie à chanter des cantiques ! Comme si c’était la seule façon de glorifier Dieu…

Il s’agit de glorifier Dieu par notre vie, dans notre quotidien. Vous pouvez glorifier Dieu par votre travail professionnel, par votre engagement associatif, dans vos relations avec vos proches, vos voisins, vos amis. Vous pouvez glorifier Dieu en faisant tout cela bien, avec amour, avec patience, avec bienveillance, et on pourrait citer ici toute la liste du fruit de l’Esprit de Galates 5.22.

Vous pouvez bien sûr aussi glorifier Dieu en témoignant de votre foi et de votre espérance. Mais à quoi sert-il de témoigner de sa foi autour de soi si, par le reste de notre vie, nous ne glorifions pas le Dieu d’amour et de paix ?

 

Conclusion

A Dieu seul la gloire ! Il est le seul, l’unique, l’incomparable. Rien ni personne ne fait le poids face à lui. Rien n’est sacré ou absolu sinon Dieu. Pas même ma religion, mon Église, ma théologie ou ma vision de Dieu.

A Dieu seul la gloire ! Ça ne veut pas dire que tout ce que je suis ou ce que je fais n’a aucune valeur. Ça veut dire que c’est le regard de Dieu, son regard de grâce et d’amour, qui donne du sens à ma vie, qui donne du poids, de l’importance à ce que je suis et ce que je fais.

A Dieu seul la gloire, aujourd’hui, dans ma vie, et pour l’éternité, dans l’univers entier !