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Tous les articles par Florence VANCOILLIE

Florence VANCOILLIE

A propos Florence VANCOILLIE

Pasteur de l'Eglise évangélique libre de Toulouse depuis 2013, membre de la Commission synodale de l'UEEL.

L’Ascension

Malgré la présence du Saint-Esprit, l’absence du Christ pose de vrais défis. Déjà, il faut croire sans voir – et l’on sait combien c’est difficile, de faire confiance à l’aveugle (même si c’est bien le principe de la foi…). Mais l’absence désigne aussi une impression : même croyants, nous pouvons nous sentir seuls, au moins partiellement – comme si Dieu, ou le Christ, était actif dans certains domaines ou certaines périodes de notre vie, mais qu’il se désintéressait du reste. Cette absence revient d’ailleurs dans les conversations avec nos amis, par exemple, qui ne croient pas : « mais où est-il, ton Dieu ? que fait-il ? » Cette impression d’absence dessine un portrait de Dieu soit indifférent soit incapable, comme si certains événements étaient plus forts que lui.

Dans sa lettre aux chrétiens d’Ephèse, l’apôtre Paul commence par rappeler les multiples facettes du salut en Christ. Dans la foulée, il retranscrit une prière, qui nous aide à comprendre autrement l’absence du Christ, notamment en soulignant le sens de l’ascension du Christ, dont nous avons parfois plus de mal à saisir l’importance.

Lettre aux Ephésiens 1.15-23.

15 Voilà pourquoi, maintenant que j’ai entendu parler de votre foi dans le Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les croyants, 16 je ne cesse pas de remercier Dieu à votre sujet. Je pense à vous dans mes prières 17 et je demande au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, au Père à qui appartient la gloire, de vous donner l’Esprit de sagesse qui vous le révélera et qui vous le fera vraiment connaître. 

18 Qu’il ouvre vos yeux à sa lumière, afin que vous compreniez à quelle espérance il vous a appelés. Vous comprendrez quelle est la richesse et la splendeur de l’héritage destiné à ceux qui lui appartiennent, 19 et quelle est la puissance extraordinaire dont il dispose pour nous les croyants.

Cette puissance est celle-là même que Dieu a manifestée avec tant de force 20 quand il a ressuscité le Christ d’entre les morts et qu’il l’a fait siéger à sa droite dans les cieux. 21 Le Christ y est placé au-dessus de toute autorité, de tout pouvoir, de toute puissance, de toute domination et de tout autre nom qui puisse être invoqué, non seulement dans ce monde-ci, mais aussi dans le monde à venir. 22 Dieu a mis toutes choses sous les pieds du Christ et il l’a donné à l’Église comme la tête de tout ce qui existe.

23 L’Église est le corps du Christ ; en elle, le Christ est pleinement présent, lui qui remplit tout l’univers.

L’éclairage nécessaire du Saint Esprit

Paul a beau se réjouir de la foi des Ephésiens, il prie pour leur croissance – quelque soit la richesse de notre vie avec Dieu, ici-bas, nous avons toujours à grandir dans la foi, l’espérance, l’amour, et la façon dont nous les mettons en œuvre au quotidien. Et comme tout part de notre compréhension des choses, de notre vision du monde, Paul prie pour que le Saint Esprit les fasse grandir en compréhension – une connaissance vouée bien sûr à avoir un impact concret dans notre vie.

Nous avons besoin de l’éclairage de l’Esprit de Dieu, parce que la réalité de Dieu dépasse notre intelligence et notre perception, comme la 3D dépasse la vision en deux dimensions, par exemple. Pour mieux comprendre Dieu, et le monde qu’il a créé, nous avons besoin que Dieu nous aide, par son Esprit.

Ici, Paul met l’accent sur 3 domaines d’intervention de l’Esprit. Premièrement, l’espérance – c’est-à-dire notre horizon. Au-delà de l’horizon connu de la mort, Dieu nous promet un monde renouvelé dans lequel nous vivrons éternellement. Deuxièmement, ce monde sera supérieur à ce que nous connaissons, riche en justice et en paix, en amour et en vérité. Nous en sommes héritiers, dès aujourd’hui, nous y avons notre place par la foi – ce qui en dit long sur la place que nous avons dans le cœur de Dieu.

Troisièmement, et c’est le point d’orgue de la prière de Paul, qu’en attendant, nous comprenions la puissance de Dieu en Christ. C’est tellement important qu’il accumule les pléonasmes. Cette puissance s’exprime particulièrement dans la résurrection de Jésus, qui triomphe de la mort, et son ascension : il vient s’asseoir aux côtés de Dieu, sur son trône. Il partage ainsi le statut, l’autorité et la gloire de Dieu : plus qu’un prophète, ou un miraculé, il est homme et Dieu, roi de ce monde.

La puissance du Christ

Jésus est roi, son autorité dépasse ce que nous pouvons imaginer, et le reste de l’univers ne lui arrive pas à la cheville… Ce n’est pas parce qu’il est invisible qu’il est impuissant !

Autre vérité contre-intuitive qui va avec : Jésus est présent. Il est impliqué dans le monde, il e remplit. Notre monde blessé témoigne trop souvent de sa déconnexion d’avec Dieu… Pourtant, Dieu y est présent – et le Christ aussi : il limite le mal commis, il œuvre dans les miracles du quotidien, les joies et les espoirs, les moments de justice et les réconciliations. Et si, au lieu de nous laisser impressionner par les « absences », nous nous exercions à traquer plutôt les indices de la présence du Christ ?

Ces indices anticipent le monde que Dieu promet, la justice et la paix : y regarder affermit notre espérance et notre foi. Ils nous rappellent aussi que, dans nos épreuves ou nos projets, nous ne sommes pas seuls… Dieu est à nos côtés, présent, puissant.

Une puissance qui nous remplit 

Si le Christ remplit le monde de sa majesté, il remplit l’Eglise (l’ensemble des croyants) d’une façon particulière. L’église, comme un corps, est attaché à la tête : pour lui obéir, mais aussi pour compléter sa silhouette de façon harmonieuse. C’est énigmatique, que Dieu ait choisi, par l’Eglise, de s’ajouter un corps qui rende visible sa « silhouette » dans le monde – et nous sommes trop souvent encore difformes… Pour lui ressembler davantage, la clef, c’est de le laisser nous remplir (comme la sève parcourt l’arbre)… Et cela commence sur le plan individuel.

Qaund quelque chose nous remplit, il occupe nos pensées, nos jours et nos nuits, il dirige nos pensées et vient colorer chaque dimension de notre vie. Alors, qu’est-ce qui nous remplit ? Même chez un chrétien, parfois ce sont des choses contradictoires, comme des liquides aux couleurs qui jurent. Dans ce cas, il y a décision à prendre pour couper avec ce qui contredit sa présence. Mais il est aussi essentiel de cultiver sa présence : dans notre intelligence (avec ce que nous apprenons), notre sensibilité (nos priorités, nos valeurs, notre façon de communiquer), nos décisions, nos choix, nos actions…

Ah, que nous puissions chacun, et ensemble, être remplis de Dieu au point que cela transparaisse avec davantage de clarté, que l’énergique amour de Dieu surabonde au point de se répandre autour de nous – et que le monde, qui souffre tant de l’absence supposée de Dieu, puisse ressentir sa présence !

Un coeur saint

A quoi ressemble la sainteté ? Chacun pourrait donner une définition, plus ou moins biblique, j’imagine… Mais j’ai lu récemment un passage du livre d’Ezechiel qui attire notre attention sur un aspect essentiel et peut-être négligé de la sainteté.

Quelques mots de contexte : Ezechiel est un prophète juif, à l’époque où la dernière partie du royaume d’Israël, au sud, va être envoyée en exil. La partie nord, avec Samarie pour capitale, a déjà été abandonnée par Dieu, environ cent ans plus tôt, parce qu’elle s’était engouffrée dans des pratiques sociales et spirituelles destructrices. Le sud a suivi le même chemin – qui conduit à la même réponse de Dieu : ne plus les soutenir ni les protéger devant l’empire babylonien. Ce que nous allons lire vient d’un discours passionné et vibrant où Dieu, par Ezechiel, s’adresse à Jérusalem en la comparant à une jeune femme qu’il aurait recueillie, soignée, honorée, épousée. Mais cette femme l’a trahi, et Dieu la compare à une femme aux multiples amants – tant il est vrai que le peuple d’Israël a adopté des croyances et des pratiques incompatibles avec la foi en Dieu.

Lecture biblique: Ezechiel, chapitre 16, vv. 44 à 52.

44 Jérusalem, ceux qui inventent des proverbes diront à propos de toi : “Telle mère, telle fille!” 45 En effet, tu es bien la fille de ta mère, cette femme qui a détesté son mari et ses enfants. Tu es pareille à tes sœurs, qui ont détesté leur mari et leurs enfants. Votre mère était hittite et votre père était amorite. 46 Ta sœur aînée, c’est Samarie, dans le nord, avec les localités voisines. Ta jeune sœur, c’est Sodome, dans le sud, avec les localités voisines. 47 Tu ne t’es pas contentée d’imiter leur conduite et leurs actions abominables, c’était trop peu ! En tout, ton comportement a été bien pire que le leur ! 48 Aussi vrai que je suis vivant, je l’affirme, moi, le Seigneur Dieu, ta sœur Sodome et les localités voisines n’ont jamais fait autant de mal que toi et les localités voisines. 

49 Voici ce que fut la faute de Sodome : elle a vécu dans l’orgueil, le rassasiement et une tranquille insouciance ; elle et ses filles n’ont pas secouru les pauvres et les défavorisés. 50 Elles sont devenues hautaines et ont commis des actes qui me sont insupportables. Alors je les ai fait disparaître de la terre, comme tu le sais. 51 Quant à Samarie, elle n’a pas commis la moitié de tes fautes ! Tu as agi de façon bien plus abominable qu’elle. Sodome et Samarie, tes sœurs, semblent innocentes en comparaison de toi ! 

52 Eh bien maintenant, tu dois supporter ton humiliation ! Tu as innocenté tes sœurs : puisque tu as commis des fautes bien plus abominables qu’elles, elles apparaissent plus justes que toi. À ton tour de subir la honte et l’humiliation, toi qui leur as donné une apparence d’innocence !

Une comparaison qui interpelle

Ce discours de jugement est terrible et a pour but de confronter le peuple de Jérusalem à la gravité de ses actes et à leurs conséquences. Par la suite, Dieu donnera des promesses extraordinaires de rétablissement, mais avant de guérir et rétablir, il faut bien expliciter le problème et ses conséquences. Jérusalem devra passer par l’exil, elle devra tout perdre pour pouvoir revenir à Dieu et l’apprécier, l’aimer, comme il le mérite. Parfois notre cœur est tellement dur, que c’est seulement quand on perd quelque chose ou quelqu’un, qu’on se rend vraiment compte de sa valeur.

Le prophète compare ici Jérusalem à Samarie, mais aussi à Sodome, cette ville corrompue, violente et sans limites, qui a été détruite plus d’un millénaire auparavant, à l’époque d’Abraham (Genèse 18-19). Dans l’imaginaire biblique, Sodome, c’est la référence d’une société humaine pourrie, dont on ne peut plus rien attendre. En théorie, le contraire de Jérusalem, capitale du peuple de Dieu.

Or Jérusalem est devenu pire que Sodome – autrement dit, pire que tout. Jérusalem a délaissé son « mari », c’est-à-dire Dieu – à qui elle a préféré des divinités étrangères. Mais elle a aussi délaissé ses « enfants », c’est-à-dire ses habitants, son peuple, qu’elle n’a pas hésité à sacrifier – sur le plan social, économique, voire parfois au sens littéral avec des sacrifices d’enfants. Loin d’être influencée par Dieu, elle a imité les peuples païens qui l’entouraient, dont elle se retrouve la digne héritière – telle mère, telle fille.

Aux sources de la sainteté

Mais comment Dieu définit-il cette pourriture commune ? Etonnamment, il ne détaille pas les symptômes du mal, mais il va directement à la source. Il la décrit au verset 49 : elle a vécu dans l’orgueil, le rassasiement et une tranquille insouciance ; elle et ses filles n’ont pas secouru les pauvres et les défavorisés. 

Sodome, comme Samarie et Jérusalem après elle, est une société bouffie, hautaine, satisfaite d’elle-même, qui s’autorise tout et n’importe quoi – de là, de cette auto-suffisance qui conduit au mépris de l’autre, découlent divers crimes qui mèneront ces sociétés à leur fin.

Lorsque nous définissons péché et sainteté, nous regardons souvent à ce qui est visible. Ainsi, nous faisons une séparation entre les bons et les mauvais… Mais Dieu regarde aux racines, au cœur – pas aux unes des journaux à scandale. Ce qui choque Dieu, au fond, à Sodome, c’est l’orgueil et le repli sur soi, la satisfaction d’avoir ce qu’il faut et le confort de continuer dans une routine stable et solide. Ces replis sur soi préparent l’injustice, la corruption, parce que l’autre est peu à peu mis au coin : seuls nos intérêts comptent. Or ce péché, il n’est pas si extra-ordinaire, si loin de nous. Même avec une vie bien rangée, l’attitude suffisante de Sodome peut nous guetter, nous aussi, comme elle a atteint Jérusalem.

Alors à quoi ressemblerait la sainteté ? par contraste avec Sodome : humilité (et non orgueil), empathie ou compassion (et non désintérêt), partage et soutien (et non auto-suffisance). Et c’est logique, puisqu’être saint, c’est ressembler à Dieu. Or Dieu n’est pas simplement un Créateur puissant et sage, il est aussi rempli d’amour et du désir de faire du bien. Plein de compassion, il vient en aide à ceux qui l’appellent. Au point même, de renoncer à ses propres privilèges : en Jésus, il est devenu un homme, humilié et sacrifié, pour nous venir en aide, pour nous servir et nous sauver. En Jésus, nous voyons le visage de Dieu : humble, compatissant, généreux. Comment être saint sans lui ressembler ?

Cultiver l’ouverture

Le repli sur soi est toujours une tentation – pour nous individus comme pour nos communautés, qui finissent par fonctionner en vase clos. Mais avec la crise actuelle, ce risque est peut-être encore plus présent. Il y a l’instinct de survie, mais aussi l’épuisement de ceux qui ont continué de travailler dans des conditions dégradées. Et puis la peur, la peur de ceux qui voient dans le déconfinement la menace du virus. Quand on est fatigué ou apeuré, on a moins le réflexe de la générosité.

Mais ressembler à Dieu signifie qu’on ne peut pas se contenter d’être quelqu’un de bien, avec de bonnes valeurs et une bonne éthique. Dieu ne veut pas des enfants « qui ne font de mal à personne », mais des témoins qui s’ouvrent à l’autre là où ils sont. Dans cette crise, comme au-delà.

Nos églises ne vont pas rouvrir de suite. Et individuellement, notre vie ne va pas reprendre comme avant. Mais comment pouvons-nous cultiver dès aujourd’hui, intentionnellement, le souci de l’autre, avec humilité et générosité ? Comment préparer la suite du déconfinement avec cette priorité du partage ?

Je crois que seul Dieu peut faire de nous des saints, c’est-à-dire des personnes qui lui ressemblent – demandons-lui sans cesse de nous apprendre à lui ressembler, dans toute notre vie. Comment Dieu pourrait-il rester sourd à cette demande ? Alors que Dieu nous remplisse de son Esprit pour que dans ces prochaines semaines, prochains mois, nous retrouvions le rythme de la vie quotidienne avec un cœur renouvelé, humble et généreux – et que nous soyons ainsi des témoins lumineux de son amour.

La Parole de Dieu, un fondement sûr

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement dû au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

A l’approche du déconfinement, très très progressif, nous sommes toujours dans l’incertitude : à quoi vont ressembler les prochaines semaines ? Pour les élèves, les étudiants, et leurs professeurs ? Pour la reprise du travail ou pas ? Pour les relations sociales, la vie de famille, la vie d’église, les déplacements autorisés… Nous sommes dans le flou ! Et même si nous commençons à en avoir l’habitude, ça ne veut pas dire que c’est facile à vivre ! La durée du confinement commence à peser sérieusement.

En attendant, nous pouvons non seulement nous recentrer sur l’essentiel, comme nous y invitait le président, mais aussi nous préparer pour l’avenir, comme nous y encourageait Vincent la semaine dernière. Dans ce contexte, j’aimerais méditer avec vous un extrait de la 1e lettre de Pierre, proposé dans les lectures bibliques de ce jour. Quand il écrit sa lettre, Pierre s’adresse à des chrétiens en situation d’étrangeté, en décalage avec le monde, souvent rejetés pour leur foi, et de ce fait découragés et inquiets. Ce ne sont pas les mêmes causes, pour nous, mais peut-être les mêmes effets…

Lecture biblique: 1 Pierre 1.17-25

17 Dans vos prières, vous donnez le nom de Père à Dieu qui juge de manière équitable, selon ce que chaque personne a fait ; c’est pourquoi, durant le temps qu’il vous reste à séjourner sur la terre, que votre conduite témoigne du respect que vous avez pour lui. 

18 Vous savez, en effet, à quel prix vous avez été délivrés de la manière de vivre que vos ancêtres vous avaient transmise et qui ne menait à rien. Ce ne fut pas au moyen de choses périssables, comme l’argent ou l’or ; 19 non, vous avez été délivrés par le sang précieux du Christ, comme celui d’un agneau sans défaut et sans tache. 20 Dieu l’avait désigné pour cela, avant même la création du monde, et c’est pour vous qu’il l’a manifesté dans ces temps qui sont les derniers. 21 Par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous pouvez placer votre foi et votre espérance en Dieu.

22 Vous vous êtes purifiés en obéissant à la vérité, pour vous aimer sans hypocrisie comme des frères et des sœurs. Aimez-vous donc ardemment les uns les autres, d’un cœur pur. 23 En effet, vous êtes nés de nouveau, non d’une semence périssable, mais grâce à une semence impérissable, grâce à la parole de Dieu qui est vivante et qui demeure à jamais. 

24 Car il est écrit :

« Tout être humain est comme l’herbe,

et toute sa gloire comme la fleur des champs ;

l’herbe sèche et la fleur tombe,

25 mais la parole du Seigneur demeure pour toujours. »

Or, cette parole est celle de la bonne nouvelle qui vous a été annoncée.

La Parole de Dieu, une force éternelle

« Tout être humain est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs ; l’herbe sèche et la fleur tombe… » Cette citation du prophète Esaïe (ch. 40, vv.6-8) souligne bien la fragilité de l’existence humaine, encore plus évidente ces jours-ci. Nous avons dû renoncer à l’illusion de contrôler notre vie. Et nos propres forces ne suffisent pas à nous réconforter.

Alors faut-il désespérer ? Non ! car il reste une certitude, un fondement sûr et solide :  la Parole de Dieu demeure pour toujours. La Parole de Dieu demeure pour toujours. Voilà un fondement sur lequel construire une existence qui a du sens – même si nous n’en maîtrisons pas grand-chose.

Mais qu’entend-on par Parole de Dieu ? Bien plus qu’un slogan ou une idée, c’est le message reçu de Dieu par des hommes, qui ont consigné ces révélations dans les livres bibliques. Ce message culmine dans une bonne nouvelle : en Jésus, Dieu est devenu homme pour se réconcilier avec nous et nous faire entrer dans sa vie, pour toujours.

Mais la Parole, c’est bien plus que ce message : c’est le Christ lui-même qui incarne à 100% ce qu’il dit. Donc recevoir ou accueillir la Parole de Dieu, ce n’est pas simplement adhérer à une idée, c’est aimer et vivre avec une personne, le Christ. Et le Christ, comme sa parole, demeure pour toujours, lui le Ressuscité !

La Parole, fondement d’une vie nouvelle

Croire dans le Christ c’est prendre un nouveau départ, renoncer à ce qui nous éloigne de Dieu pour se lancer à fond dans la vie avec Dieu. Mais ça va plus loin : cette Parole ne modifie pas seulement notre vision des choses, elle vient s’enraciner dans notre cœur pour transformer tout ce que nous sommes. Elle vient changer notre identité : maintenant, c’est Dieu notre Père, nous sommes nés de nouveau, comme d’une nouvelle semence – c’est comme si cette parole nous donnait un nouvel ADN. Une nouvelle origine : en Dieu. Et surtout, un nouvel avenir. Parce que cette Parole vivante depuis toujours et pour toujours, ce Dieu éternel, nous rejoint pour nous faire partager son éternité.

Dans l’incertitude, quel réconfort de savoir que par le Christ, par l’Esprit, Dieu nous unit à son éternité.

Ca ne veut pas dire qu’il faille arrêter de se poser des questions ou de se faire des projets ! Mais Dieu nous donne une autre perspective, assurée par son être-même : il est la Vie, lui. Et de même qu’il a ressuscité le Christ, de même il nous remplit de sa vie pour toujours.

Pierre le dit : pendant le temps que vous avez encore à passer sur terre… sous-entendu : le présent n’est pas tout ! Ce que nous vivons aujourd’hui s’appuie sur le fondement éternel et sûr de ce Dieu qui nous aime, qui nous sauve, et qui nous fait vivre avec lui. Quoi qu’il arrive, nous sommes dans l’assurance du plan éternel de Dieu.

Respect et amour

Et à cause de ce plan éternel de Dieu, notre présent est transformé. Quand vous changez de perspective, vous ne vivez plus les choses de la même façon : vos valeurs, vos priorités, votre motivation évoluent. Avec deux impératifs, Pierre nous donne deux principes valables pour le présent, à cause de la perspective éternelle que Dieu nous offre. Que vous soyez au chômage ou au travail, étudiant ou retraité, malade ou bien-portant, riche, pauvre, seul ou entouré… ces deux principes demeurent.

Le premier, c’est de vivre dans le respect de Dieu. Certaines traductions parlent de crainte de Dieu, on pourrait parler d’un respect humble et impressionné. Ce Dieu qu’on appelle Père est le Dieu saint, le Créateur du monde : on ne fait pas jeu égal avec lui. Alors notre respect envers lui s’exprime dans la confiance, l’admiration, mais aussi l’obéissance. Lui obéir, c’est s’aligner sur ses valeurs et ses priorités.

Et le deuxième principe, c’est l’amour fraternel – sincère, ardent. L’amour fraternel c’est ce qui a sauvé à l’époque les chrétiens qui perdaient leur travail, que leur famille déshéritait à cause de leur foi… Cette solidarité de type familial se voit dans le texte d’Actes 2, cité par Vincent, et reste une dimension essentielle de l’église : dans l’incertitude, Dieu nous appelle à nous confier à lui, mais aussi à prendre soin les uns des autres.

La Parole de Dieu, nourriture de la vie nouvelle

Alors ces deux principes, aime Dieu, aime ton prochain, sont connus. Et pourtant, jamais les apôtres ne les répéteront assez ! Jamais nous ne les répéterons assez ! Car il ne suffit pas de le savoir, il faut le vivre. Et pour le vivre durablement, il faut que ça soit inscrit dans notre ADN, au plus profond de nous.

Le moyen pour transformer notre ADN spirituel, nos valeurs, nos priorités, notre motivation… Vous me voyez venir… C’est la Parole de Dieu ! Méditée, réfléchie, priée… Activée par l’Esprit de Dieu qui nous fait passer de la théorie à la pratique.

Ces jours-ci, certains sont plongés dans la Parole comme dans une source de réconfort et d’espoir. Mais d’autres sont peut-être dans l’apathie, dans l’abattement, le découragement… Et ces moments font aussi partie de la vie chrétienne ! Mais avec le groupe Vitalité, on vous propose de (re) prendre un nouveau départ, avec un plan de lecture biblique, pour s’encourager, pour se rappeler ensemble qui est notre Dieu, et le laisser travailler notre être. Les détails sont dans le descriptif de la vidéo, et ça commence demain ! Et même si vous ne souhaitez pas participer, prenez le temps, dès cette semaine, de vous plonger à nouveau dans la Parole – c’est elle qui nous aligne sur Dieu ! Parce qu’elle nous rappelle qui nous sommes vraiment : les enfants du Dieu vivant, promis à la vie pour toujours.

 

La joie de Pâques

Cette méditation fait partie d’un mini-culte filmé dans les conditions du confinement suite à la crise sanitaire du CoVid 19. 

Pour enrichir la vidéo, voici des liens pour des vidéos de quelques cantiques proposés en lien avec le mini-culte :
– Les cieux proclament – https://www.youtube.com/watch?v=mfxs5zInz5M
– En Jésus seul – https://www.youtube.com/watch?v=MSornBbZg5M
– A toi la gloire – héritage https://www.youtube.com/watch?v=Me2lCRjVSo8
– Je chanterai – https://www.youtube.com/watch?v=w04jWlz_tsQ
– Mon secours est en toi – https://www.youtube.com/watch?v=0aTLfEWuKUc

 

 

Le matin de la résurrection, le moral est à zéro. Jésus, cet homme charismatique, passionnant, qui semblait tout-puissant, a été arrêté et mis à mort. Les disciples, pour la plupart, ont fui devant le danger. Ils sont dispersés, perdus, profondément découragés… Ca faisait 3 ans qu’ils suivaient Jésus, et maintenant quoi ?

Quelques femmes, proches de Jésus, se décident à aller embaumer le cadavre de leur maître bien-aimé. Elles partent avant l’aube, sûrement pour éviter d’être elles aussi arrêtées par les autorités.

J’aimerais lire avec vous ce moment qui va changer leur vie, et la nôtre.

Texte biblique: Matthieu 28.1 à 10.

1 Après le sabbat, dimanche au lever du jour, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le tombeau. 

2 Soudain, il y eut un fort tremblement de terre ; un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. 3 Il avait l’aspect d’un éclair et ses vêtements étaient blancs comme la neige. 4 Les gardes en eurent une telle peur qu’ils se mirent à trembler et devinrent comme morts. 

5 L’ange prit la parole et dit aux femmes : « N’ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu’on a crucifié ; 6 il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez, voyez l’endroit où il était couché. 7 Allez vite dire à ses disciples : “Il est ressuscité et il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » 

8 Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d’une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples. 

9 Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue ! » Elles s’approchèrent de lui, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. 

10 Jésus leur dit : « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Comme dans les autres Evangiles, Matthieu nous parle à peine de la résurrection : quand, comment cela s’est-il passé ? Nous n’en savons rien ! Les détails ne nous sont pas révélés… quelle frustration pour nous, à l’époque où nous avons accès à tant d’informations ! Mais pour ce miracle à la fois inédit et central dans la foi chrétienne, le mystère reste entier – ce qui nous est raconté, c’est l’onde de choc de la résurrection.

Au moment où les amies de Jésus arrivent pour embaumer le corps, un être différent, lumineux, un ange, messager de Dieu, vient ouvrir le tombeau – et révéler ainsi qu’il est vide. Jésus est déjà ressuscité, il n’est plus ici. Plus que la résurrection, c’est l’ouverture du tombeau qui s’accompagne d’effets spéciaux : séisme, lumière – les gardes s’évanouissent. Bizarrement, les femmes, elles, tiennent le choc ! L’ange a deux rôles : leur annoncer la résurrection de Jésus et leur donner un message pour les disciples, et puis leur montrer le tombeau vide comme une preuve de ce qu’il avance. Il est peu probable que les femmes, à ce moment-là, aient complètement saisi l’ampleur de ce qui s’était passé – cela dit, avec ces quelques éléments, elles croient suffisamment pour obéir. Et elles partent en courant annoncer aux disciples ce qui est arrivé.

Dans la suite du texte, les gardes, revenus à eux, vont être payés pour prétendre que le corps de Jésus a été volé. Quant aux disciples, après quelques jours, ils vont rejoindre Jésus en Galilée, la région de son enfance. Là, Jésus leur transmettra sa grande mission (partager la bonne nouvelle avec tous) et les assurera de sa présence constante.

Mais revenons aux femmes, qui courent sur le chemin, pour retrouver les disciples et leur annoncer l’incroyable. Elles ont peur, et elles sont en même temps joyeuses – ça ne va pas ensemble, la peur, et la joie !?! Elles ont peur : les ennemis de Jésus rôdent toujours, elles font face à un événement aux limites du pensable, et puis les disciples ne vont peut-être pas les croire ! Et pourtant, avec cette peur, au milieu de cette peur, il y a la joie de croire que Jésus est vivant, et que Jésus a accompli ses promesses (l’ange insiste : il est vivant – comme il vous l’avait dit ! Il attend les disciples en Galilée – ça aussi il l’avait prédit !).

Les femmes courent sur le chemin, pleines de peur & de joie, quand Jésus leur apparaît. Il les salue, et redit en substance l’ordre de mission que leur avait confié l’ange. Il n’ajoute rien de nouveau – et on peut se demander pourquoi il leur apparaît. Elles avaient déjà suffisamment de foi pour être en route, et puis elles ont l’air d’avoir bien compris ce qu’il faut faire…

Cette rencontre est peut-être simplement un cadeau : le cadeau de la présence de Jésus. En le voyant, les femmes se prosternent pour l’adorer – et l’adoration, qu’est-ce que c’est, sinon l’émerveillement d’être en présence de celui qu’on aime ? Jésus n’est pas juste ressuscité pour nous donner un espoir de vie après la mort – il est vivant, il nous rend vivants, pour que nous vivions avec lui dès aujourd’hui ! Dans cette relation d’amour qui se manifeste aussi dans l’adoration !

Dans ces jours où nous sommes préoccupés, où nous prions pour la paix, pour la force de ceux qui se battent contre la maladie, pour nos autorités, pour nos proches… est-ce que nous prenons le temps d’adorer Jésus ? de nous émerveiller de ce qu’il est, de ce que Dieu est ? Ce n’est pas mépriser la gravité des problèmes que de prendre le temps de nous émerveiller devant Dieu, devant le Dieu créateur, le Dieu sauveur, dont le Fils se donne pour nous, devant le Dieu vivant qui nous rejoint sur nos chemins…

Et c’est parce qu’il y a cette relation, dès aujourd’hui, avec le Christ ressuscité, que nous pouvons recevoir pour nous cette douce parole : n’ayez pas peur… L’ange et Jésus ont dit cela aux femmes parce qu’elles étaient impressionnées devant les événements surnaturels de la résurrection, et ils voulaient montrer que l’intervention de Dieu, si puissante soit-elle, est motivée par l’amour, pour le bien des humains.

En ce moment, c’est peut-être autre chose qui nous impressionne : l’ampleur de la crise, la fragilité de l’humanité, les folies de nos fonctionnements, l’inconnu ou peut-être la profondeur de notre inquiétude… Mais le Christ, vivant, nous redit aujourd’hui : n’ayez pas peur. Il a triomphé de la mort – ne triomphera-t-il pas du reste ? Il a abattu tout ce qui pouvait nous séparer de lui et, par la foi, nous sommes liés à lui dans une relation que rien ne peut atteindre. Nous sommes dans sa main – quoi qu’il arrive. Quelles que soient les tempêtes, il peut faire face, et lui, le Vainqueur, il nous porte – aujourd’hui, demain, et pour l’éternité.

 

 

Faire confiance au Dieu de la vie

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement due au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous. Sentez-vous libres d’ajouter des temps de chant ou de prière pour avoir un culte plus complet.

A la fin de cette deuxième semaine de confinement, un grand nombre d’entre nous est enfermé à la maison, peut-être dans un confinement vide et ennuyeux, ou au contraire submergé par le télétravail, l’aide aux enfants… Et puis il y a cette minorité qui se démène sur le front, épuisée, inquiète face aux pressions du présent, et de l’avenir. En fait, j’ai l’impression que l’inquiétude est notre lot commun, à différents degrés. Même si certains essaient de saisir le bon côté (relatif) de la situation, en rattrapant le bricolage, des lectures, en prenant du temps en famille… malgré le soleil printanier, au fond nous sommes en tension. Il y a les drames du quotidien bien sûr, relayés par les médias, mais aussi l’isolement, les incertitudes, l’inquiétude pour le travail, pour la santé de nos proches…

Dans les textes bibliques proposés aujourd’hui par le plan de lecture La Bible en 6 ans, j’ai choisi la vision du prophète Ezechiel, qui nous rejoint dans notre actualité. Au moment de cette vision, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, le peuple d’Israël est dispersé, déporté à des milliers de kilomètres, la capitale a été détruite, et le Temple de Jérusalem, ravagé. La situation est tellement grave que les Israélites se disent : “Nous sommes des ossements desséchés, notre espoir est mort, nous sommes perdus !” (v.11) Alors bien sûr, nous ne sommes sûrement pas dans un tel désespoir, mais ce que le prophète va dire aux Israélites, de la part de Dieu, peut a fortiori nous encourager, nous aussi.

Alors, je vous préviens, comme bien des visions d’Ezechiel, c’est un texte étrange ! Je vous invite donc à ouvrir votre Bible, dans le livre d’Ezechiel au chapitre 37, versets 1 à 5. Pour mieux comprendre, vous pouvez lire jusqu’au verset 14.

Lecture biblique: Ezechiel 37.1-5

1 La puissance du Seigneur s’empara de moi ; son Esprit m’emmena et me déposa dans une large vallée couverte d’ossements. 

2 Le Seigneur me fit circuler partout parmi eux, dans cette vallée : ils étaient très nombreux et complètement desséchés. 

3 Alors le Seigneur me demanda : « Fils d’Adam, dis-moi, ces ossements peuvent-ils reprendre vie ? » 

 Je répondis : « Seigneur Dieu, c’est toi seul qui le sais. » 

4 Il reprit : « Parle en prophète à ces ossements, dis-leur : Ossements desséchés, écoutez ! 

5 Voici ce que le Seigneur Dieu vous déclare : Je ferai venir en vous un souffle, et vous reprendrez vie. 

A la suite de cet ordre divin, Ezechiel va effectivement, dans le cadre de la vision, prophétiser sur ces os desséchés et les voir se rassembler, se couvrir de chair. Dieu les remplit ensuite de son souffle vital, en suivant un peu la façon dont la création de l’être humain est racontée au début du livre de la Genèse. La situation est tellement désespérante que, si Dieu intervient, ce n’est rien de moins qu’une re-création.

Pour Israël, cette parole est une promesse d’abord politique : eux qui sont exilés retourneront dans leur pays, les divisions entre les clans seront abolies, parce que Dieu a encore un projet pour eux. Alors que rien dans leur situation ne permet de spéculer sur un avenir national, Dieu affirme qu’il va intervenir. Non, l’espoir n’est pas mort! Même si on peut pas trouver notre espoir dans les circonstances, on peut le trouver dans la fidélité et la puissance de Dieu.

Je pense qu’à l’époque, ceux qui ont entendu Ezechiel ont dû se dire qu’il était fou. D’ailleurs, quand Dieu lui demande si de la mort peut surgir la vie, tout ce que le prophète peut répondre à Dieu, c’est « Seigneur, toi tu sais »… un « oui » serait trop fou ! Mais seulement quelques dizaines d’années plus tard, par le décret inattendu d’un roi perse, ils sont rentrés. La promesse de Dieu, aussi folle qu’elle ait pu paraître, s’est réalisée.

Ce texte est proposé aujourd’hui pour nous préparer à Pâques – une autre folle promesse qui s’est réalisée, une autre promesse de vie au milieu de la mort : la résurrection du Christ crucifié. Par sa résurrection, le Christ triomphe de nos fatalités – la pire, bien sûr, qui est la mort : il nous ouvre le chemin de la vie éternelle auprès de Dieu. En lui, d’une manière que nous ne pouvons pas imaginer, nous avons la certitude de pouvoir vivre pour toujours, avec Dieu.

Mais le Christ ressuscité triomphe d’autres fatalités : les fardeaux qui nous pèsent, les addictions qui nous enchaînent, les blessures qui nous paralysent, notre propre péché (cette gangrène intérieure qui nous tire vers le bas) – puisque le Christ a triomphé de la mort, il peut triompher de tout.

Et cette situation présente, qui ressemble à une autre fatalité, pour laquelle nous sommes, individuellement, impuissants ? Croyons-nous que le Dieu révélé en Christ puisse y faire surgir la vie ?

Être chrétien ne nous empêche de nous inquiéter. Mais cette vision d’Ezechiel, cette assurance de la résurrection du Christ, pointent vers la présence et la puissance de Dieu, ce Dieu qui ne cesse de créer, de re-créer (le printemps n’en est-il pas un petit signe ?).

Devant des situations anxiogènes ou décourageantes, la tendance naturelle est de sombrer dans le désespoir ou de se changer les idées en se divertissant. Dieu ajoute une autre piste : tourner nos regards vers lui. A chaque fois que l’inquiétude pointe, nous pouvons, avec réalisme mais confiance, nous tourner vers le Dieu qui a su prendre soin de son peuple dispersé, vers le Dieu qui a su ramener le Christ d’entre les morts : il est à l’œuvre encore aujourd’hui, dans nos vies, dans notre monde.

Est-ce que nous croyons que ces os pourront revivre ? Est-ce que nous croyons que la vie pourra surgir de ce que nous vivons ? Je n’ai pas de prophétie révélée à vous transmettre, seulement la certitude biblique que Dieu est à l’œuvre.

Et cela peut produire trois effets en nous : d’abord une forme de paix, qui ne dépend pas des circonstances actuelles, mais de la confiance en notre Dieu, fidèle et puissant. Ensuite, la prière – persévérante : à chaque fois que nous sommes confrontés à une situation désespérante pour nous et pour d’autres, nous pouvons la confier à Dieu. Enfin, la certitude que le Dieu vivant est à l’œuvre nous invite à ne pas baisser les bras mais à poser nous-mêmes des actes, aussi simples ou virtuels soient-ils, qui encouragent et bénissent les autres.

Devant l’inquiétude, nous avons le choix : nous pouvons sombrer, nous divertir, ou nous tourner vers Dieu. Malgré les circonstances, sa fidélité et sa puissance sont une réalité sur laquelle nous pouvons nous appuyer.