Aimer, se mettre en marche et recommencer

 

https://soundcloud.com/eel-toulouse/aimer-se-mettre-en-marche

Voici deux de mes posts récents sur Facebook… Quel est le point commun entre les deux ? Les risques de spoiler !

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Pour les fans d’Avengers et ceux de Game of Thrones, c’était la semaine de tous les dangers ! Il fallait à tout prix éviter les spoilers, pour profiter pleinement de la découverte et des surprises. Il n’y a rien de pire que d’apprendre, avant de voir un film ou une série, quel en sera le dénouement. En l’occurrence, qui meurt dans l’affrontement avec Thanos ou à la bataille de Winterfell !

D’ailleurs, pour éviter les fuites, les acteurs du dernier film Avengers ont tourné plusieurs fins différentes sans savoir laquelle était la bonne !

Mais parfois, on connaît la fin de l’histoire et le film reste passionnant. Par exemple, dans un épisode de Colombo, on sait presque toujours dès le début qui est le coupable mais tout l’intérêt réside dans la façon dont l’inspecteur va réussir à le coincer. Ou alors dans l’adaptation au cinéma d’un événement historique, on apprend des choses qu’on ne savait pas en pénétrant dans les coulisses de l’Histoire. Ou alors on se focalise sur un personnage, dont on ne connaît pas le destin personnel au cœur de cette grande Histoire.

Pourquoi je vous parle de tout cela ? Parce qu’on pourrait avoir l’impression que la Bible nous spoile la fin de l’histoire ! On sait déjà qui va gagner ! Jésus revient, Satan est vaincu, la mort elle-même est vaincue et tous ressuscitent pour être jugés, la création entière est renouvelée.

Mais même si on connaît les grandes lignes du dénouement, beaucoup de choses nous restent encore inconnues. Et puis on ne connaît pas le timing… et surtout on ne sait pas à l’avance quel rôle, même petit, nous sommes appelés à jouer personnellement. Nous ne savons pas comment notre histoire s’insérera dans l’Histoire.

L’espérance chrétienne n’est pas un spoiler qui gâche notre histoire. Mais notre histoire avec le Christ, aujourd’hui, est appelée à s’insérer dans la grande histoire du salut de Dieu. Et ça, c’est passionnant !

Dans les évangiles, nous trouvons quelques récits d’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples. L’un d’eux nous est proposé pour ce matin. Et vous verrez que Jésus va spoiler la fin de l’histoire personnelle de l’apôtre Pierre… Mais c’est pour qu’il se concentre sur ce qu’il aura désormais à faire.

Jean 21.15-19
15 Après le repas, Jésus demande à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu as plus d’amour pour moi que ceux-ci ? » Pierre lui répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes agneaux. » 16 Une deuxième fois, Jésus lui demande : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? » Pierre lui répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes moutons. » 17 Une troisième fois, Jésus lui demande : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? » Pierre est triste parce que Jésus lui demande une troisième fois : « Est-ce que tu m’aimes ? » Et il dit à Jésus : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Prends soin de mes moutons. 18 Oui, je te le dis, c’est la vérité : quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Quand tu seras vieux, tu étendras les mains. Un autre te mettra ta ceinture et il te conduira là où tu ne veux pas. » 19 Par ces paroles, Jésus annonce de quelle façon Pierre va mourir et donner de la gloire à Dieu. Ensuite Jésus dit à Pierre : « Suis-moi ! »
Je vous avais averti : Jésus spoile la fin de son histoire à Pierre ! Et il ne lui annonce pas un happy end…. puisqu’il va mourir en martyr.

Pourquoi Jésus agit-il ainsi ? Et que signifie ce dialogue singulier entre Jésus et Pierre ?

D’abord, on remarque que par trois fois, Jésus pose la même question à Pierre, et ce dernier finit par s’en attrister… Avec quelques variantes, Jésus lui demande : « Pierre, m’aimes-tu ? » En fait, ces trois questions, et ce que Jésus dit à Pierre ensuite, font écho à l’expérience de Pierre en tant que disciple.

Si Jésus demande à Pierre, trois fois, s’il l’aime, c’est probablement en référence aux trois fois où, pendant la Passion de Jésus, Pierre l’a renié. Il lui donne ici l’occasion d’effacer ces trois blessures profondes… L’annonce que Jésus fait ensuite de sa mort en martyr répond à ses paroles, avant que Jésus lui annonce son triple reniement : « Même si je dois mourir avec toi, je ne dirai jamais que je ne te connais pas ! » (Marc 14.31). « Même si je dois mourir avec toi… » C’est bien, finalement, ce qui va lui arriver ! Quant à la dernière parole de Jésus : « Suis-moi », elle fait écho au premier appel qu’il lui avait adressé, au début de son ministère, alors que Pierre était encore un simple pêcheur en Galilée.

Avec ce dialogue, c’est comme si Jésus lui disait : « Allez, on efface tout et on recommence ! »

D’ailleurs, Jésus en profite pour lui confier une mission : prendre soin de son troupeau. Jésus rétablit pleinement Pierre et lui renouvelle sa confiance. Quand le Seigneur pardonne, ce n’est pas sous condition. Il ne dit jamais, contrairement à nous parfois : « je te pardonne mais… »

Alors, certes, Jésus révèle à Pierre la façon dont il va mourir… Mais ça correspond à ce qu’il était prêt à vivre. Il l’avait dit à Jésus. En effaçant son ardoise, et en lui révélant la fin de son histoire, Jésus lui permet de se concentrer sur l’essentiel pour lui désormais : accomplir la mission qui lui est confiée.

Bien sûr, prendre soin du troupeau du Seigneur, c’est l’appel de Pierre. Mourir en martyr, c’est son destin. On ne peut pas sans autre se l’appliquer à soi-même : nous n’avons ni le ministère ni le destin de Pierre…

Mais ne pouvons-nous pas entendre derrière ces paroles de Jésus des principes qui nous concernent tous ? Il me semble qu’il y a bien trois éléments qui concernaient Pierre et qui nous concernent tout autant. Trois éléments clés pour nous aussi, disciples du Christ aujourd’hui, dans l’attente de l’accomplissement de notre espérance, quel que soit notre appel et quel que soit notre destin.

D’abord, aimer le Seigneur

C’est la clé fondamentale de toute vie de disciple de Jésus-Christ. Si je ne l’aime pas, je serai peut-être un adepte de la religion chrétienne, un sympathisant de la cause chrétienne, un partisan des valeurs chrétiennes… mais pas un disciple de Jésus-Christ.

Quel que soit notre cheminement, quoi que nous ayons fait, Jésus nous le demande sans cesse : « m’aimes-tu ? »

Et le véritable disciple du Christ répondra comme Pierre : « Tu sais que je t’aime ». Sans doute pas d’un amour parfait… comme Pierre, nous avons forcément des choses à nous reprocher. « Même si mon amour n’est pas parfait, même si ma vie de disciple n’est pas toujours exemplaire, même si j’ai fait des erreurs et que je ne me suis pas toujours montré fidèle… oui, tu sais que je t’aime. »

Si on se demande à quoi nous sommes appelés, quelle est notre tâche, notre responsabilité, rappelons-nous que tout commence et tout se termine pour nous dans l’amour pour le Seigneur.

Ensuite, se mettre en marche

Il est remarquable de noter que la dernière parole que Jésus adresse personnellement à Pierre est aussi celle qu’il lui a adressé en premier : « Suis-moi ».

Cet appel résume à lui seul le statut du disciple : le disciples de Jésus-Christ est celui qui avance à la suite de son maître. En réalité, c’est une concrétisation de l’amour qu’on lui porte !

Il s’agit donc de se mettre en marche. Si l’amour est le moteur et la repentance ou la conversion le volant qui permet de changer de direction, il faut la foi de lâcher le frein à main pour se mettre à avancer !

Parfois, c’est facile de suivre le Christ. Un peu comme si nous étions sur une pente descendante : il suffit de desserrer le frein et ça avance tout seul. Mais parfois, c’est plus difficile et ça s’apparente plutôt à un démarrage en côte… et ça nous arrive de caler !

Dans notre marche avec le Christ aussi, quand on fait une erreur, on recommence. C’est comme ça qu’on apprend !

Enfin, être prêt à recommencer

La voilà la dernière clé : être prêt à recommencer. On l’a dit, un des buts principaux des paroles de Jésus à Pierre est d’effacer son ardoise, de lui permettre de repartir à zéro.

C’est la démarche de la repentance ou de la conversion. On utilise parfois de façon réductrice ces deux termes. On a tendance à limiter la conversion à l’expérience initiale du chrétien, au moment où consciemment on choisit de devenir croyant. Et on a aussi tendance à comprendre la repentance seulement comme une démarche de contrition et de demande de pardon à Dieu pour tel ou tel péché commis.

En réalité, toute la vie chrétienne est repentance et conversion, du premier au dernier jour. Non pas pour vivre dans une contrition morbide mais pour vivre entièrement de la grâce de Dieu. Nous savons que nous avons toujours à nous laisser transformer par Dieu, que nous avons toujours des ajustements, petits ou grands, à faire dans notre vie pour nous conformer à ce que Dieu attend de nous.

Mais il n’y a rien de morbide là dedans. Bien au contraire. C’est la vie de Dieu qui innonde notre vie, sa grâce qui nous change en profondeur, son projet qui prend forme petit à petit en nous.

Être prêt à recommencer quand il le faut, quitte à repartir à zéro, à laisser notre ardoise être effacée, à corriger la trajectoire de notre vie, voilà une autre clé essentielle de la vie du disciple de Jésus-Christ !

Conclusion

Aimer, se mettre en marche et recommencer. Voilà la vie de disciple de Jésus-Christ. Voilà à quoi nous sommes appelés, quelle que soit notre vocation particulière ou le destin qui nous est promis.

D’abord, aimer le Seigneur. Tout commence et tout se termine pour nous dans l’amour pour le Seigneur.
Ensuite, se mettre en marche. Faire le pari de la foi, de la confiance, prendre le risque de l’espérance.
Enfin, être prêt à recommencer. Sans cesse, vivre de la grâce de Dieu et être prêt à changer de direction s’il le faut.

Comme Pierre avant nous, comme tous les croyants qui nous ont précédé, voilà ce que nous sommes appelés à faire, dans l’attente de l’accomplissement de notre espérance.




Vivants, en Christ!

Qu’est-ce que ça change de croire que Jésus est ressuscité ?  Que change la foi dans notre vie ? Des gens qui ne croient pas m’ont déjà dit : « Ah c’est bien tu crois, mais ce n’est pas pour moi. Mais je peux comprendre – ça doit t’encourager dans les moments difficiles, ça doit être bien de ne pas se sentir seul… » Quand on écoute des croyants, on entend : Je me sens en paix. J’ai trouvé un but, un sens à ma vie. Je me sens soulagée. J’ai reçu la force de pardonner. Je me sens guidé…

Et c’est vrai ! Même s’il n’y a pas que les chrétiens qui pourraient dire cela… Des philosophes, des croyants d’autres religions, des passionnés engagés sur le plan social pourraient sûrement avoir un discours qui y ressemble. La spécificité de la foi chrétienne, c’est de croire que Jésus, après avoir été mis à mort, est ressuscité : il est revenu d’entre les morts pour entrer dans une vie qui n’est pas la réincarnation mais qui est d’une autre qualité, la vie de Dieu, la vie infinie de Dieu. La résurrection : événement unique dans l’histoire des religions, événement central de la Bible, événement qui a poussé les disciples à relire leur expérience de trois ans avec Jésus et comprendre qu’il n’était pas juste un homme extraordinaire, mais qu’il venait de Dieu, qu’il était Dieu lui-même. Événement qui a fait relire la mort de Jésus pour comprendre que ce n’était pas une simple injustice, un simple martyre comme on en connaît tant. (je vais y revenir)

Quel est l’impact de cette conviction sur ceux qui croient ? Qu’est-ce que ça change, que Jésus soit ressuscité ? Un certain Paul, qui ne croyait pas, qui s’est fait percuter par Jésus ressuscité, qui en a changé sa vie radicalement au point de devenir un porte-parole du Christ, un apôtre, qui a parlé de son expérience et de sa foi de la Palestine à l’Italie, aborde ce sujet dans sa lettre aux chrétiens de Rome. Il est en train de parler du pardon, en disant, si je résume : Dieu vous a pardonné, c’est extraordinaire ! Mais le pardon est un nouveau départ, pas une excuse pour recommencer sans fin les mêmes erreurs ou les mêmes fautes. Mais Paul, dans son argumentation, va aller plus loin : il prend appui sur la foi dans le Christ ressuscité, et c’est là-dessus que je voudrais m’arrêter.

Lecture biblique: Romains 6.3-14

3 Vous le savez bien : notre baptême, en nous unissant au Christ Jésus, nous a tous unis à sa mort. 

4 Donc, par le baptême, nous avons été plongés [littéralement : ensevelis, mis dans la tombe] avec lui dans la mort. Mais la puissance glorieuse du Père (Dieu) a réveillé le Christ de la mort, pour que, nous aussi, nous vivions d’une vie nouvelle.

5 En effet, nous avons été totalement unis à lui au moment où nous sommes morts avec lui. De même, nous serons unis à lui en nous levant comme lui de la mort. 6 Comprenons bien ceci : ce que nous étions avant a été cloué sur la croix avec le Christ. Alors le péché qui fait partie de nous-mêmes est détruit, et nous ne sommes plus esclaves du péché. 

7 Oui, celui qui est mort est libéré du péché. 

8 Mais si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. 9 Nous le savons bien : depuis que le Christ s’est réveillé de la mort, il ne doit plus mourir, la mort n’a plus de pouvoir sur lui. 10 Le Christ est mort, et sa mort l’a séparé totalement du péché, une fois pour toutes. Maintenant il est vivant, et sa vie est tout entière pour Dieu. 11 De même, vous aussi, vous devez penser ceci : vous êtes morts en étant totalement séparés du péché, mais, en étant unis à Jésus-Christ, vous êtes vivants pour Dieu.

12 Donc le péché ne doit plus avoir de pouvoir sur votre corps qui mourra un jour, et vous ne devez plus obéir aux désirs mauvais de votre corps. 13 Ne mettez plus votre corps au service du péché, comme un moyen pour faire le mal. Au contraire, mettez-vous au service de Dieu, comme des vivants revenus de la mort. Servez-vous de votre corps comme d’un moyen pour faire ce qui est juste.14 Ce n’est plus la loi qui vous commande, mais c’est l’amour de Dieu pour vous. Le péché ne peut donc plus avoir de pouvoir sur vous.  

         Vivants en Christ

Quelle est la caractéristique d’un chrétien ? Il croit ? D’autres aussi ! Il s’efforce de faire le bien ? D’autres aussi, et parfois mieux !  Pour Paul, ce qui est unique chez le chrétien, ce n’est pas qu’il est mieux que les autres, comme s’il était parfait, plus moral ou plus fort. Non, c’est qu’il est vivant. Vivant !

Pas de la vie naturelle, ça on l’est tous ! Mais vivants de la vie qui est en Dieu, vivants d’une vie qui a la qualité de la vie de Dieu. Cette vie, il nous est difficile de nous la représenter avec précision, mais j’imagine la différence entre écouter un enfant qui apprend le violon dans l’appartement d’à côté [imiter ?]– et entendre jouer un maestro de l’orchestre du Capitole. La différence entre un film Noir & Blanc et un film en couleurs, entre un appel téléphonique un jour d’orage quand le réseau vacille et une rencontre en chair et en os.

La foi en Jésus n’est pas une simple conviction, c’est une relation avec le Christ ressuscité. Le leitmotiv de Paul : vous êtes unis au Christ par la foi. Vous êtes connectés. Synchronisés, comme par bluetooth.

Nous croyons que Jésus est revenu à la vie et que, par un processus qui nous dépasse, sa vie entre en nous lorsque nous croyons. Nous croyons que Jésus est vivant, sur la base du témoignage de nombreuses personnes qui ont risqué leur vie pour partager cette nouvelle (si vous avez des questions là-dessus, je suis à votre disposition à la fin du culte). Et cela nous étonne, mais nous l’acceptons parce que nous croyons que le Dieu qui a créé le monde est capable de faire des choses extraordinaires. Et dans ces choses extraordinaires, il y a cette possibilité de recevoir la vie du Christ ressuscité en soi, simplement par la foi. J’aurais du mal à expliquer comment ça marche, mais c’est comme pour le bluetoooth : je n’ai pas besoin de comprendre le procédé scientifique mis en œuvre pour que ça marche. J’appuie sur une touche du téléphone et il se connecte à une enceinte, la musique retentit. Pour être synchronisé à Jésus, on n’appuie pas sur un bouton, mais on dit : je crois. Le procédé scientifique nous dépasse, mais ça marche : par la foi, la musique de la vie divine nous remplit…

Le baptême symbolise cette synchronisation. Il symbolise le fait que nous nous approprions la vie de Jésus. Etre unis à Jésus ce n’est pas seulement être en relation avec lui, c’est s’approprier son expérience. C’est vivre son expérience par procuration. C’est bientôt les élections européennes, peut-être que vous allez faire une procuration pour voter. Sans parler de politique (je ne suis pas là pour ça) : cette procuration atteste que vous avez voté même si vous n’étiez pas là. Par la foi, par notre synchronisation avec Jésus, nous pouvons attester que ce que Jésus a vécu compte comme si nous l’avions vécu nous-mêmes. Ca vaut pour sa mort, et ça vaut pour sa vie. Il est mort – nous sommes morts. Il est revenu à la vie, rempli d’une vie sans limites (en qualité et en quantité) – nous sommes vivants. Nous sommes ressuscités.

Ou plutôt : nous sommes en cours de résurrection – le processus est commencé, mais pas achevé. Nous attendons que Dieu finisse les derniers détails pour que la création, et nous dedans, soit entièrement remplie de cette vie qui vient de Dieu.

Morts au péché

Puisque nous sommes unis au Christ dans sa vie, par la foi, nous sommes aussi unis à lui dans sa mort. Paul dira : nous sommes morts et enterrés, en Christ ! Et ressuscités.

Morts à quoi ? à la vie sans Dieu. à une vie grinçante, marquée par la mort et la destruction. Selon les écrits bibliques, la mort commence non pas dans notre corps, mais dans notre cœur. La destruction prend racine dans notre cœur. C’est que la Bible appelle « péché » : ce mal en nous, qui nous dévore de l’intérieur et qui corrompt tout ce que nous touchons. Nous en sommes victimes, mais nous en sommes aussi responsables. A des degrés divers, avec des conséquences diverses, mais tous dans le même bateau. C’est comme être mouillé : que vous soyez trempés de la tête aux pieds ou que vous ayez simplement marché dans une flaque d’eau, en arrivant dans la maison, vous allez salir partout où vous passez avec vos chaussures.

Jésus est mort pour nos péchés : bien qu’innocent, il a décidé de se laisser détruire pour tous les processus de destruction dans lesquels nous entrons, de payer pour le mal que nous commettons, par procuration. Il l’a fait une fois, et ça suffit : sa résurrection prouve qu’il avait suffisamment de justice pour combler l’injustice humaine. Par la foi, on s’approprie sa mort, on s’approprie son acquittement. Par la foi, sa pureté devient nôtre.

Par la foi, nous aussi, nous sommes morts. C’est fini, tout ça ! c’est fini ! Nous sommes morts à une vie mortifère ! C’est mort entre le péché & nous, les liens sont déchirés, la rupture est consommée !

Le mal n’a plus de pouvoir sur nous, comme il n’en a plus sur Jésus.  Jésus a payé notre amende (et devant la loi divine, nous sommes déclarés justes en nous appuyant sur la procuration de Jésus). Il a payé la rançon car notre cœur, laissé à lui-même, avec ses engrenages de destruction, notre cœur est en prison. Et Jésus nous en fait sortir. Nous ne sommes plus en prison, le péché n’a plus d’emprise sur nous. Maintenant, nous vivons avec Dieu, par Dieu, pour Dieu.

Mais le péché est mort aussi pour nous : il n’a plus d’intérêt ! Je ne parle pas des “péchés mignons” (moi aussi j’aime le chocolat ^^). Non, de ces réalités sordides et mesquines que nous justifions par mauvaise foi, que nous habillons d’illusions, mais qui sont vides de sens, vides de vie. Le péché est mort pour nous : nous ne pouvons plus le vivre. Enfin, nous ne pouvons plus… Nous pouvons, mais ça n’a pas de sens. Est-ce qu’un homme ou une femme marié(e) peut se comporter en célibataire, comme avant ? Oui, il peut. Ca n’a aucun sens, mais il peut. Est-ce qu’un chrétien, vivant en Christ, peut pécher ? Oui, il peut, mais ça n’a aucun sens ! Paul ne joue pas sur le registre de la culpabilité : c’est pas bien… On le sait. Si on est honnête, on le sait. Non, Paul parle de notre identité : qui êtes-vous ? de quoi êtes-vous remplis ? Dans quelle dynamique êtes-vous ? La logique de Dieu, une logique de vie, de justice, de recherche du bien, de vérité, de paix ? Ou la logique de vos intérêts, des calculs à court terme qui finissent par détruire et corrompre l’ensemble de notre vie ?

Paul reste réaliste : le péché malheureusement demeure en partie dans notre vie, mais comme des fautes, des erreurs, que nous cherchons à éviter – et non pas comme un style de vie. La résurrection est en cours : toute notre vie, nous apprenons à la vivre dans tel ou tel domaine.

Je vais oser le dire : parfois dans notre vie chrétienne, nous ressemblons plus à des morts vivants qu’à des ressuscités. Parfois il est dur de discerner dans notre existence que nous sommes vraiment habités, remplis de la vie du Dieu vivant. La recette de Paul, c’est de nous rappeler qui nous sommes. Quelle est notre identité, en Christ. Nous sommes morts et ressuscités. Et tout comme l’alliance à notre main rappelle que nous sommes mariés, le baptême nous rappelle que nous sommes morts, et ressuscités, avec et en Christ. De cette conviction, découle le reste : si je suis ressuscitée, habitée par la vie qui coule d’un Dieu juste, bon, sage, aimant, patient et bienfaisant, beau et pur, qu’ai-je à faire avec des images, des paroles ou des comportements grisâtres voire ténébreux ?

Conclusion

Je voudrais vous laisser avec une question : est-ce que vous êtes vraiment vivants ? En couleur, en haute définition, en chair et en âme ? Est-ce que cette vie, cette vitalité divine, rejaillit sur votre quotidien, sur votre caractère, sur vos relations, sur vos habitudes, sur vos paroles et vos gestes ?

Si vous ne vous définissez pas comme croyants mais que vous avez envie d’expérimenter cette vie divine, le bluetooth est simple : dans votre cœur, ça peut être juste maintenant, dites à Jésus « viens, viens remplir ma vie. Je ne veux plus être dans mes prisons intérieures, je veux vivre. Unis-moi à toi » – croyez-moi, Dieu répond à ce genre de prière !

Et si vous êtes déjà connectés au Christ, il vous invite à renouveler sans cesse cette connexion. A vous rapprocher de lui pour vous débarrasser des interférences. A lui confier ce qui est encore moribond en vous : Dieu donne la vie, en Christ. Si nous venons à lui, qui que nous soyons, où que nous en soyons, il nous remplira de cette vie autre, transformée, étonnante, cette vie de ressuscité !




Pâques : une Bonne Nouvelle pour aujourd’hui !

 

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En général, les mauvaises nouvelles se propagent plus rapidement que les bonnes… surtout aujourd’hui avec les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu. On en a encore eu un exemple étonnant cette semaine avec l’incendie de Notre Dame de Paris. C’était impressionnant de voir la vitesse avec laquelle l’information a circulé, et puis les réactions ont rapidement afflué du monde entier… et presque aussitôt sont arrivées les fake news et autres théories complotistes !

Si vous voulez propager une nouvelle, il vaut mieux qu’elle soit mauvaise, si possible anxiogène, et si elle peut avoir un petit parfum de complot, c’est encore mieux. Ça marchera à coup sûr !

Les bonnes nouvelles, par contre, ce n’est pas très vendeur ! Elles ne font presque jamais la une des journaux. Sauf quand la France est championne du monde de foot… mais ça arrive une fois tous les vingt ans ! Les bonnes nouvelles ne tournent pas en boucle sur les chaînes d’info continue, elles sont très peu partagées sur les réseaux sociaux…

Pourtant, aujourd’hui, c’est Pâques. Et nous avons une bonne nouvelle à annoncer : Jésus-Christ est ressuscité ! Et ce n’est pas une fake news !!!

Cette bonne nouvelle, elle est répétée par les chrétiens depuis près de 2000 ans. Jésus-Christ était mort et il est ressuscité. Quelle bonne nouvelle !

Ne l’oublions jamais, lorsque nous parlons de l’Evangile, nous parlons d’une bonne nouvelle. Le mot « évangile » n’est que la transcription en français d’un terme grec qui signifie « bonne nouvelle ». Plusieurs versions récentes de la Bible n’utilisent plus le mot « évangile » et préfèrent parler simplement de « bonne nouvelle ». Et je trouve qu’elles ont raison !

Je vous invite donc ce matin à nous demander : Pourquoi le message de Pâques est-il une bonne nouvelle ? Et pourquoi est-ce que ça l’est aujourd’hui encore ?

Un des textes du jour, dans la liste de lectures bibliques pour ce dimanche, se trouve dans le livre des Actes des apôtres. On y trouve l’annonce de cette bonne nouvelle. Et en plus, c’est un extrait de « notre » texte, celui que nous avons choisi pour notre Eglise dans le cadre du parcours Vitalité. Je ne pouvais donc pas passer à côté…

Actes 10.34-43
34 Pierre prend la parole et dit : « Maintenant, je comprends vraiment que Dieu accueille tout le monde. 35 Si quelqu’un le respecte avec confiance et fait ce qui est juste, cette personne plaît à Dieu. C’est vrai dans tous les pays.
36 Dieu a envoyé sa parole au peuple d’Israël : il lui a annoncé la Bonne Nouvelle de la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous. 37 Tout a commencé après que Jean a lancé cet appel : “Faites-vous baptiser ! ” Vous savez ce qui est arrivé, d’abord en Galilée, puis dans toute la Judée. 38 Vous savez comment Dieu a répandu la puissance de l’Esprit Saint sur Jésus de Nazareth. Jésus est passé partout en faisant le bien. Il guérissait tous ceux qui étaient prisonniers de l’esprit du mal, parce que Dieu était avec lui. 39 Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. On l’a supprimé en le clouant sur une croix. 40 Mais, le troisième jour, Dieu l’a réveillé de la mort et il lui a donné de se montrer 41 non pas à tout le peuple, mais à nous. En effet, Dieu nous a choisis d’avance comme témoins. Quand Jésus s’est relevé de la mort, nous avons mangé et bu avec lui.
42 Il nous a commandé d’annoncer la Bonne Nouvelle au peuple et de rendre ce témoignage : Jésus est celui que Dieu a choisi pour juger les vivants et les morts. 43 Tous les prophètes ont parlé de lui en disant : “Toute personne qui croit en Jésus reçoit par son nom le pardon des péchés.” »

On oublierait presque que le terme « évangile » signifie simplement « bonne nouvelle », et il en est de même du verbe « évangéliser » qui signifie simplement « annoncer ou apporter une bonne nouvelle ». C’est ce verbe qui est utilisé ici par Pierre, au verset 36 : « il a annoncé la Bonne Nouvelle de la paix par Jésus-Christ ».

La Bonne Nouvelle, c’est qu’elle est pour tout le monde

Le message de la mort et de la résurrection de Jésus est d’abord une bonne nouvelle parce qu’elle est pour tout le monde. Pierre le comprend enfin dans notre texte. Et il s’en émerveille !

« Maintenant, je comprends vraiment que Dieu accueille tout le monde. Si quelqu’un le respecte avec confiance et fait ce qui est juste, cette personne plaît à Dieu. C’est vrai dans tous les pays. »

Cette Bonne Nouvelle n’est pas liée à une culture ou à un peuple, elle n’est pas réservée à une catégorie de la population. Elle est pour tout le monde. Pour tous ceux qui veulent bien la recevoir.

C’est pour cela qu’elle doit être proclamée, partagée. Un bonne nouvelle qui serait réservée à quelques-uns serait-elle encore une bonne nouvelle ? Ce serait un bonne nouvelle pour les uns et une mauvaise pour les autres !

Or, cela n’a pas été évident aux premiers temps de l’Eglise. Les chrétiens, qui étaient tous Juifs, pensaient que les païens n’étaient pas concernés par cette Bonne Nouvelle. Ça ne leur était même pas venu à l’esprit d’aller leur annoncer le salut en Jésus-Christ. Ce n’est que dans notre épisode du livre des Actes des apôtres que Pierre le découvre : « Maintenant, je comprends vraiment que Dieu accueille tout le monde. »

Et nous, y a-t-il des gens que nous excluons de la Bonne Nouvelle ? La question peut nous déranger voire nous choquer… mais il est légitime de nous la poser. Est-ce que vraiment nous considérons que la Bonne Nouvelle est pour tout le monde ? En théorie, j’imagine que tout le monde dira oui… mais est-ce vrai aussi en pratique, dans notre attitude, dans nos relations ?

Est-ce que tout le monde est vraiment le bienvenu parmi nous ?

Une église doit être le lieu de la Bonne Nouvelle. Pas du jugement sur les apparences, la façon de parler ou de prier, sur les choix de vie… Même par souci de pureté ou de fidélité à Dieu. C’est avec ce souci-là que les premiers chrétiens ont reproché à Pierre d’être allé manger chez Corneille… et que les Pharisiens reprochaient à Jésus de fréquenter des « gens de mauvaise vie ».

La Bonne Nouvelle, c’est l’histoire de Jésus

Mais quelle est donc cette Bonne Nouvelle ? Dans notre texte, lorsque Pierre l’évoque, il raconte l’histoire de Jésus, de son baptême à sa résurrection. D’ailleurs, les quatre Evangiles ne font pas autre chose : ils racontent l’histoire de Jésus !

Prêcher l’Evangile, c’est d’abord raconter l’histoire de Jésus. Surtout pas défendre une religion. Même pas présenter un énoncé doctrinal. Pour annoncer la Bonne Nouvelle, il ne s’agit pas tellement de présenter « les 4 points de l’Evangile » ou « les 4 lois spirituelles »… Je ne dis pas que ce n’est pas bien, je dis juste que ce n’est pas cela la Bonne Nouvelle. Annoncer la Bonne Nouvelle, prêcher l’Evangile, c’est d’abord raconter l’histoire de Jésus.

Et raconter cette histoire, c’est aussi affirmer que la mort et la résurrection de Jésus s’inscrivent dans l’histoire de l’humanité. Elles ont bel et bien eu lieu. Ce ne sont pas des métaphores.

S’il y a un point sur lequel le Nouveau Testament insiste, c’est bien celui-là. Les quatre évangiles l’affirment : il y a non seulement le tombeau vide mais aussi les apparitions répétées du Christ ressuscité, avec force détails. Jésus parle avec ses disciples, il mange devant eux, il invite même Thomas à le toucher. Dans notre texte, Pierre le dit : « Quand Jésus s’est relevé de la mort, nous avons mangé et bu avec lui. »

Il est essentiel, quand on raconte la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, de dire que ce n’est pas juste une histoire mais que c’est l’histoire ! La venue de Jésus, sa vie, sa mort et sa résurrection, tout cela s’est réellement passé. Sans la résurrection du Christ, tout s’écroule.

En fait, si Jésus-Christ n’est pas vraiment ressuscité, il n’y a plus de Bonne Nouvelle !

 

La Bonne Nouvelle, c’est notre histoire avec Jésus

Mais si on en reste là, et qu’on se limite à souligner l’historicité de la résurrection de Jésus, on passe à côté de toute une partie de la Bonne Nouvelle. L’histoire de Jésus appartient à l’histoire de l’humanité, mais elle rejoint aussi notre histoire personelle. Si la Bonne Nouvelle est bien l’histoire de Jésus, elle est aussi notre histoire avec Jésus. C’est aussi l’histoire de Jésus dans notre vie.

Jésus est ressuscité. Mais comme le dit l’apôtre Paul, nous sommes ressuscités avec le Christ. Ou encore : « Si quelqu’un est uni au Christ, il est créé à nouveau. Ce qui est ancien est fini, ce qui est nouveau est là. » (2 Corinthiens 5.17)

C’est la même idée que souligne Pierre en disant : “Toute personne qui croit en Jésus reçoit par son nom le pardon des péchés.” Ici, le pardon des péchés, c’est le signe d’une vie nouvelle, d’un nouveau départ. Être ressuscité avec le Christ, c’est recommencer sa vie, effacer notre ardoise, repartir à zéro… recevoir le pardon des péchés.

C’est la puissance de la résurrection du Christ qui agit en nous lorsqu’elle nous fait naître à une vie nouvelle. Mais pas seulement. Elle agit tout au long de notre vie chrétienne.

Quand avez-vous vu pour la dernière fois la puissance de résurrection du Christ agir dans votre vie ? Ne cherchez pas seulement des événements spectaculaires ou miraculeux. Elle n’agit pas seulement dans l’immédiat, elle agit aussi dans la durée, en profondeur.

  • La puissance de résurrection du Christ agit en nous toutes les fois où elle nous relève ou elle nous réveille.
  • Elle agit toutes les fois où nous remportons une victoire sur les puissances de mort ou de destruction qu’on peut trouver en nous.
  • Elle agit lorsqu’elle nous libère d’une addiction ou d’une habitude néfaste.
  • Elle agit lorsqu’elle nous relève après une chute ou lorsqu’elle nous tient debout au milieu de l’épreuve.
  • Elle agit lorsqu’elle nous réveille d’une torpeur, qu’elle nous révèle une vérité oubliée ou cachée.
  • Elle agit lorsqu’elle nous restaure, nous transforme, nous fait grandir spirituellement.

Cherchez bien… et vous trouverez où la puissance de résurrection du Christ a agit dans votre vie. Et vous trouverez peut-être aussi où vous devez encore la laisser agir en vous. Ça aussi, c’est une Bonne Nouvelle !

 

Conclusion

Jésus-Christ est ressuscité ! C’est la Bonne Nouvelle que nous apporte Pâques !

C’est une bonne nouvelle parce qu’elle proclame la victoire du Christ sur la mort, et elle nous ouvre sur une espérance éternelle. C’est une bonne nouvelle parce qu’elle est pour tous, et qu’elle nous concerne chacun personnellement. Car annoncer la résurrection du Christ, c’est dire aussi qu’il est vivant aujourd’hui encore. La même puissance qui l’a ressuscité d’entre les morts est à l’oeuvre en nous. Elle nous fait naître à une vie nouvelle, elle nous façonne, elle nous transforme… même si ça prend du temps. C’est une bonne nouvelle parce qu’elle est le gage qu’un jour, à notre tour, nous serons ressuscités, comme Jésus-Christ l’a été.

C’est quand même un sacrée bonne nouvelle, non ?




Accueillir Jésus

Jésus arrive à Jérusalem, la capitale. Il est déjà venu, mais là, c’est la dernière fois. Il le sait : ça fait des mois que la tension monte avec les autorités religieuses. Plusieurs fois il a échappé de justesse à ceux qui voulaient l’éliminer. Il va mourir – dans quelques semaines ? quelques jours ? Jusque là, sa sagesse, sa puissance, sa bonté ont bouleversé les foules. Mais en avançant vers sa mort, il devient plus clair sur son identité et sa mission.

Alors il reprend ce code du roi pacifique, monté sur un ânon, plein d’une autorité bienveillante. Certains l’acclament, d’autres sont indifférents, d’autres encore s’offusquent : pour qui se prend-il ? pour le roi ? Plus Jésus est clair sur ce qu’il est, plus il est difficile d’être vaguement indifférent. Il faut prendre parti. Plus son identité est claire, plus la façon de l’accueillir doit être adaptée : on n’accueille pas chez soi de la même façon un vendeur qui fait du porte-à-porte ou son propriétaire, ou bien un artisan venu faire des réparations ou son frère. En tant que chrétien, notre foi est centrée sur Jésus, mais qu’est-ce que ça implique ?

Je vous propose de méditer la suite de l’entrée de Jésus à Jérusalem : il continue son parcours, jusqu’au cœur de la capitale, le temple.

Lecture biblique: Luc 19.41-48 (Traduction Œcuménique de la Bible) 

41 Quand il [Jésus] approcha de la ville et qu’il l’aperçut, il pleura sur elle. 

42 Il disait : « Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix… ! Mais hélas ! cela a été caché à tes yeux ! 

43 Oui, pour toi des jours vont venir où tes ennemis établiront contre toi des ouvrages de siège ; ils t’encercleront et te serreront de toutes parts ; 44 ils t’écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée. »

45 Puis Jésus entra dans le temple et se mit à chasser ceux qui vendaient. 46 Il leur disait : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière ; mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » 

47 Il était chaque jour à enseigner dans le temple. Les grands prêtres et les scribes cherchaient à le faire périr, et aussi les chefs du peuple ; 48 mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire, car tout le peuple, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

Jésus le prophète

Jésus finit sa procession royale, comme tout bon roi, au temple. Normalement, le roi y offre un sacrifice à Dieu, un sacrifice de reconnaissance, mais on voit que Jésus est dans une autre démarche. Mais avant d’entrer vraiment à Jérusalem, il fait une pause, pour regarder cette ville, qui représente tout un peuple, tout un projet de la part de Dieu. L’historien Luc est le seul à mentionner cette pause, et elle nous en dit long sur la façon d’accueillir Jésus.

Il faut savoir que depuis des siècles, le peuple juif attend une visite de Dieu – pas une visite de courtoisie ! Une intervention, une rencontre qui leur apportera la paix véritable, la libération politique mais aussi intérieure, spirituelle, la libération du mal. Et quand Dieu, en Jésus, donc en tant qu’homme, vient les visiter, ils ne le voient pas ! Ils le rejettent ! Alors Jésus en tire les conséquences, à la manière d’un prophète – d’ailleurs il va citer des prophètes juifs pour parler de l’aveuglement du peuple et de ses terribles conséquences : la ruine de Jérusalem, la destruction du pays.

Jésus décrit en fait la prise de Jérusalem, assiégée et dévastée, qui aura lieu en 70 après JC, quand l’empereur romain Titus détruira la ville et le temple. Ca a déjà eu lieu par le passé (avec une première destruction de Jérusalem par les Babyloniens presque 600 ans plus tôt, en 586 avant JC), parce que le peuple avait abandonné Dieu : ça va se reproduire. Ce n’est pas juste un événement historique, ici, c’est vraiment la conséquence d’un éloignement de Dieu.

On peut se sentir décontenancé devant des paroles si dures. Le Dieu juge, on l’imagine cantonné aux jours guerriers de l’Ancien Testament, pas en Jésus ! Normalement, lui, il est doux et humble de cœur !… Jésus nous révèle Dieu : à ce titre, il est juge lui aussi. Mais il nous révèle aussi comment Dieu est juge (ça marche dans les deux sens) – peut-être en remettant en question notre façon de nous représenter le juge.

D’abord, la sanction découle directement de l’attitude du peuple : c’est la terrible conséquence de notre liberté humaine. On veut le choix ? Il faut assumer… D’ailleurs, ces paroles veulent aussi faire prendre conscience des conséquences qu’il y a à rejeter Dieu, comme un électrochoc pour inviter à revenir à lui. Cette prophétie est logique : si Dieu est source de vie, si c’est sérieux cette histoire, qu’est-ce qu’on peut attendre hors de lui ? Si c’est lui qui donne l’amour, le pardon, la paix, que peut-on attendre en s’écartant de lui ? Si vous conduisez de nuit et que vous éteignez vos phares, que va-t-il se passer ? Vous ne verrez plus rien, vous risquez de vous prendre un mur, de tomber dans un ravin, de rentrer dans une voiture, peut-être de mourir. Hors du Dieu vivant, de sa lumière, que peut-on attendre ?

Mais Jésus le dit en pleurant… Dans les Evangiles, on ne voit Jésus pleurer que deux fois. Quelques jours plus tôt, lorsque son ami Lazare est enterré, et que Jésus contemple l’abîme de la mort dans lequel il va lui-même entrer bientôt. Et devant Jérusalem : Dieu, en Jésus, a tout mis en place pour accorder la paix. Il prend tout à sa charge – il n’y a qu’à accueillir ! Vincent évoquait la semaine dernière cette promesse de Jésus : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et lui avec moi » (Apocalypse 3.20). Dieu fait tout le chemin jusqu’à notre porte. Il se fait homme, du début à la fin, il offre sa justice et porte notre violence, nos fautes, le mal, dans sa mort. Avec un seul but : nous faire entrer dans sa vie, dans sa paix, dans sa joie ! Comme s’il venait avec des valises entières de billets pour payer toutes nos dettes, pour rénover notre maison, pour organiser un festin – quelle tristesse quand la porte reste fermée ! Ce n’est pas étonnant que Jésus pleure.

Jésus le prêtre

Puis il arrive au temple, et c’est le même constat : l’aveuglement et la surdité à Dieu. Le Temple, ce lieu de la rencontre avec Dieu, ce lieu sacré qui symbolise la présence de Dieu sur terre, ce Temple qui est le titre de gloire du peuple d’Israël… Quand on y entre, on est assailli par les stands, les étalages, les comptoirs pour changer la monnaie, le bruit des bêtes qu’on peut acheter pour les sacrifices… C’est la cohue – et Jésus ne le supporte pas : il renverse les tables et vire les marchands. Son geste est violent, mais il est plus symbolique qu’autre chose : le temple ne remplit plus son rôle. On ne peut plus se recentrer sur Dieu – au-delà du temple, c’est toute l’institution de l’époque qui a dévié. Vu l’enchaînement des textes, on peut se demander si ce n’est pas la raison pour laquelle le peuple, la ville, les autorités, sont incapables de saisir la paix que Jésus vient offrir, incapables d’entendre ce Dieu qui se tient à leur porte et qui frappe. C’est la cohue, et ils n’entendent plus rien.

Que penser de ce temple parasité ? Les stands et les étalages s’étaient installés là pour le côté pratique : pour des gens qui viennent de loin, trouver les « fournitures » du culte sur place, c’est l’idéal ! Mais de là à s’installer dans le temple… Ils auraient pu rester devant l’entrée ! Ce qui nous parasite, ce n’est pas forcément des mauvaises choses – c’est parfois de bonnes choses mais qui ne sont pas au bon endroit. C’est pratique d’avoir une voiture, mais vous ne la garez dans votre cuisine ou votre chambre ! C’est bon de faire du sport, mais pas au point de négliger votre couple ou de vous ruiner ! C’est pratique un téléphone, mais si ça devient la balise incontournable de chaque instant, on peut se poser des questions… C’est vrai aussi pour l’église : on aime tel chant, tel style de culte (ok) mais au point de ne pas pouvoir chanter Dieu si ce n’est pas notre répertoire (récent ou ancien d’ailleurs)… qu’est-ce qui prime ? Dans notre façon de vivre sous le regard de Dieu, seul ou en église,  posons-nous la question : est-ce qu’il y a des priorités qui se sont embrouillées ? des choses qui ont pris trop d’importance, au détriment de l’essentiel ? des points sur lesquels on devrait laisser couler mais qui nous divisent ? Des chevaux de bataille, des grands chevaux sur lesquels nous montons : quel contraste avec l’âne de la paix où s’assoit Jésus…

En faisant le ménage dans le temple, Jésus agit, non pas comme un croyant ordinaire, mais comme un prêtre, comme celui qui est responsable du temple ! D’où la rage des autorités religieuses : pour qui se prend-il ? Il n’est même pas de la bonne tribu ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est décidé, il faut s’en débarrasser.

Jésus est entré à Jérusalem comme un roi, un prophète, un prêtre. Dans la société juive, les trois fonctions étaient bien distinctes, et ceux qui ont essayé le mélange des genres en ont subi les conséquences. Seul Jésus peut prétendre à toutes ces fonctions en même temps, comme Envoyé de Dieu qui vient établir un royaume nouveau (sur d’autres bases), qui vient révéler pleinement le projet de Dieu, qui vient offrir une nouvelle façon de s’approcher de Dieu, non plus par les sacrifices d’animaux mais en s’appuyant sur son sacrifice à lui. Jésus est un homme, comme nous, et tellement plus qu’un homme : il est Dieu.

            Faire de la place pour accueillir Jésus

Si c’est vrai, on ne peut pas l’accueillir n’importe comment ! Si c’est vrai, on ne peut pas l’accueillir n’importe comment… Dans une semaine, c’est Pâques. Nous célébrerons le Roi qui triomphe du pire ennemi qui soit (la mort), le Prophète dont les paroles se sont réalisées, le Prêtre qui s’est donné lui-même. Mais il ne suffit pas de le célébrer, il faut l’accueillir.

Peut-être pour la première fois, si vous n’avez jamais fait ce pas : ouvrir la porte à Jésus [geste qui frappe] ce n’est pas forcément très compliqué. On peut juste lui dire (comme il est Dieu, comme il est vivant, il nous entend) : « viens dans ma vie. Viens dans ma vie. Je veux recevoir ce cadeau de ton pardon, de ta paix, de ta joie. » Par contre, je vous préviens : quand Jésus arrive, ça déménage ! Il y a des choses dont il va se débarrasser parce que c’est toxique, d’autres qu’il va ranger parce que ce n’est pas à la bonne place – mais qu’est-ce que c’est bon d’entrer dans une vie propre, aérée, qui sent bon !

Mais ce n’est pas parce qu’on a reçu Jésus dans sa vie, par la foi, qu’il n’y a plus jamais de ménage à faire… Il y a le grand ménage de l’installation, mais ensuite le ménage courant, le ménage de printemps… Ce n’est pas parce qu’on est chrétien qu’on ne peut pas devenir sourd à Dieu, qu’on ne peut pas s’éloigner ou se laisser parasiter… Qu’est-ce qui s’est incrusté dans notre église, notre vie, notre cœur ?  des petits mensonges ? des graines d’amertume ? de la colère ? une certaine tiédeur ? Cette semaine de Pâques c’est l’occasion de faire le point, et demander à Dieu d’enlever de notre vie ce qui nous encombre, ce qui nous parasite, ce qui nous rend sourds à lui.

            Conclusion

Ce que Jésus veut nous donner, c’est exceptionnel. Unique. Inouï. Parce qu’il est lui-même inouï : il est dieu, venu parmi les hommes. Devenu un homme. Pour nous offrir la possibilité d’être enfants de Dieu, connectés au Créateur, remplis de sa vie et de sa paix. Mais pour l’accueillir vraiment, il faut faire du ménage. Et la bonne nouvelle, c’est que nous ne faisons pas le ménage tout seuls : Jésus le fait en nous, par son Esprit. Tout ce que nous avons à faire, c’est l’inviter à aller plus loin. Le laisser prendre les devants et le suivre. Faisons place à Jésus dans notre vie, lui le Roi, le prophète de la Vérité, Celui qui nous garantit l’amour de Dieu… Alors, alors, la paix de Dieu débordera dans nos mains…




Enthousiastes !

 

https://soundcloud.com/eel-toulouse/enthousiastes

Récemment, nous avons vécu l’atelier « Rêvons ensemble » dans le cadre du parcours Vitalité et lors de cette journée, notamment dans les travaux en petits groupes, un mot est revenu à plusieurs reprises : enthousiasme. Il apparaissait comme un des éléments clés du rêve pour notre Eglise, un enthousiasme à renouveler, à entretenir.

Aujourd’hui le terme a parfois une connotation négative : l’enthousiasme serait une forme de radicalisme, une dévotion excessive. On se méfie des enthousiastes, surtout en matière religieuse… Mais le mot est particulièrement intéressant. Il vient du grec enthousiasmos et désignait à l’origine le fait d’être possédé par une divinité. Ca vient de en theos : en Dieu. Revisité par l’Evangile, ce mot pourrait être formidable pour le chrétien, qui trouve « en Dieu » son énergie, son espérance, sa force, sa ferveur.

Le hic, c’est que le mot n’apparaît jamais dans le Nouveau Testament ! C’est dommage : on aurait bien voulu…

Il y a par contre un autre terme qui apparaît plusieurs fois dans le Nouveau Testament, et qui est sans doute assez proche quant au sens, c’est le mot zelos, qui a donné le mot zèle en français. Mais ce mot non plus n’est pas toujours perçu positivement. Faire du zèle… c’est en faire trop !

Et c’est le cas aussi dans le Nouveau Testament puisque le mot zelos peut être traduit par zèle, dans un sens plutôt positif, mais aussi par jaloux… et là ça l’est beaucoup moins ! C’est le contexte qui permet de faire la différence. Or, dans le Nouveau Testament, le terme est utilisé plus souvent de façon négative que de façon positive. D’ailleurs le mot a aussi donné “zélote”, le nom d’un parti politico-religieux Juif extrémiste au Ier siècle…

Je trouve intéressant de constater que l’enthousiasme et le zèle, que l’on peut légitimement souhaiter pour une Eglise ou pour le croyant, sont des mots qui peuvent avoir à la fois un sens positif et un sens négatif…

Où est donc la frontière ? Quand notre enthousiasme ou notre zèle sont-ils positifs, et quand sont-ils dangereux ? Et comment faire pour entretenir, ou retrouver, notre enthousiasme et notre zèle ?

Pour répondre à ces questions, je vous propose de lire un texte qui, sans utiliser les mots “enthousiasme” et “zèle”, aborde bel et bien ce sujet. Il se trouve au début de l’Apocalypse. Parmi les lettres aux 7 Eglises d’Asie Mineure, c’est la dernière, celle qui est adressée à Laodicée.

Vous le verrez, ce texte contient l’une des paroles les plus dures du Nouveau Testament mais aussi l’une des promesses les plus douces de la Bible !
Apocalypse 3.14-20
14 « Écris à l’ange de l’Église qui est à Laodicée : « Voici le message de celui qui est vraiment le Oui de Dieu. Il est le témoin fidèle qui dit la vérité, il est à l’origine de tout ce que Dieu a créé.  15Je connais tout ce que tu fais : tu n’es ni froid ni brûlant. Si seulement tu pouvais être froid ou brûlant ! 16 Mais comme tu es tiède, ni froid ni brûlant, je vais te vomir de ma bouche. 17 Tu dis : je suis riche, j’ai gagné beaucoup d’argent, je n’ai besoin de rien. Mais en fait, tu es malheureux, tu mérites la pitié, tu es pauvre, aveugle et nu, et tu ne sais même pas cela. 18 C’est pourquoi, voici ce que je te conseille : achète chez moi de l’or que le feu a rendu pur, et tu deviendras riche. Achète des vêtements blancs pour te couvrir, ainsi tu ne seras pas nu et tu n’auras plus honte. Achète un médicament pour le mettre dans tes yeux, et tu verras clair. 19 Tous ceux que j’aime, je les corrige et je les punis. Montre donc plus d’ardeur et change ta vie ! 20 Voilà : je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et il mangera avec moi. 21 Moi, je suis vainqueur et je suis allé m’asseoir avec mon Père sur son trône. Alors, les vainqueurs, je les ferai asseoir aussi sur mon trône.

Les versets 15-16 sont terribles : “Je connais tout ce que tu fais : tu n’es ni froid ni brûlant. Si seulement tu pouvais être froid ou brûlant ! Mais comme tu es tiède, ni froid ni brûlant, je vais te vomir de ma bouche.”

Pourquoi une parole si terrible à propos des tièdes ? Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi je trouve qu’il n’y a rien de pire qu’un café tiède ou une bière tiède ! Un café doit être chaud, et une bière bien fraîche ! Eh bien, la tiédeur n’est pas souhaitable non plus pour le croyant. Et l’enjeu est bien plus grand que pour un café ou une bière !

On pourrait dire qu’un chrétien tiède est un chrétien imbuvable… parce qu’en plus, en général, il n’a pas conscience qu’il est tiède ! On le voit avec l’Eglise de Laodicée : elle se satisfait de sa tiédeur, elle se croit riche mais, aux yeux du Seigneur, elle est pauvre, aveugle et nue. C’est la raison sans doute de la violence des propos, destinés à faire sortir cette Eglise de sa torpeur, lui ouvrir les yeux. Elle a besoin d’acheter de l’or pur, des vêtements blancs et un collyre pour ses yeux. Et c’est auprès du Seigneur qu’elle les trouvera, pas ailleurs.

Il se passait sans doute des choses dans l’Eglise de Laodicée. Le Seigneur dit bien dans sa lettre qu’il voit ce qu’elle fait, littéralement : “je connais tes oeuvres”. Mais le coeur n’y est pas. On pourrait dire qu’il y a un culte, une étude biblique et une réunion de prière, qu’il y a un pasteur, des locaux aux normes et un organigramme des responsables. Mais où est l’enthousiasme et le zèle ?

Le verset 20, par contraste, est une formidable promesse : “Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et il mangera avec moi.”

L’image est douce. C’est comme lorsqu’on attend chez soi un ami de longue date qu’on a invité, on se réjouit de le revoir. On frappe à la porte (ou on sonne à l’interphone). Quelle joie : le voilà ! On ouvre la porte, on s’embrasse et on le fait entrer chez nous. On a préparé un bon repas et on passe la soirée avec lui. “j’entrerai chez lui, je mangerai avec lui et il mangera avec moi.” Ici, plus question de vomir… mais de manger ensemble, dans la joie.
L’image parle de l’intimité avec Jésus-Christ. Il est l’ami intime qui vient habiter chez nous et dont la présence procure la joie. La source de notre vie spirituelle, là où naît et s’entretien notre enthousiasme, elle est dans l’intimité avec Jésus-Christ. Et cette intimité est prémisse de la gloire, celle qu’il promet de façon extraordinaire à la fin de cette lettre à l’Eglise de Laodicée : être assis, avec lui, sur son trône ! N’y a-t-il pas là de quoi nourrir notre enthousiasme ?

Etre enthousiaste

Revenons donc à nos questions du début. Quand notre enthousiasme ou notre zèle sont-ils positifs, et quand sont-ils dangereux ? Et comment faire pour entretenir, ou retrouver, notre enthousiasme et notre zèle ?

La clé pour répondre à ces questions, nous la tirons de notre texte : c’est l’intimité avec Jésus-Christ.

  • En effet, l’enthousiasme et le zèle peuvent devenir dangereux quand ils ne s’enracinent pas dans la personne du Christ, quand ils ne se nourrissent pas d’une relation personnelle avec Dieu.
  • Le zèle devient jalousie quand il est motivé par la compétition et la comparaison, avec les autres croyants, avec les autres Eglises, quand on cherche à être meilleurs, plus nombreux, plus spirituels que les autres…
    L’enthousiasme devient fanatisme quand il cherche à défendre une doctrine, une religion, une vérité absolue…

Ce zèle et cet enthousiaste n’ont pas grand chose à voir avec l’intimité avec Jésus-Christ !

Mais si le zèle et l’enthousiasme peuvent devenir dangereux, quand ils sont mal placés, ce n’est pas une raison pour renoncer à toute ferveur. Certes, aujourd’hui, on se méfie des excès, on préfère la modération… surtout en matière religieuse. On préfère que tout reste dans la sphère privée, que ça ne dérange personne ! Que tout, dans le domaine de la foi, reste modéré, au risque d’être insipide, tiède…

Non ! Il est légitime d’être enthousiaste pour Dieu quand on considère son amour et le salut qu’il nous offre ! Il est légitime d’être zélé pour lui, de vivre et d’annoncer cette Bonne Nouvelle pour tous les hommes. Si on évite bien-sûr les pièges du fanatisme et de la jalousie…

Pour renouveler et entretenir cet enthousiasme, la clé est la même : l’intimité avec Jésus-Christ !

Il nous faut cultiver cette intimité. C’est le défi de toute vie chrétienne. Alors veillons à réserver des moments de qualité avec Dieu. C’est un peu comme dans un couple, ou en amitié : on a besoin de prendre du temps ensemble, en tête à tête. C’est différent pour chaque couple ou chaque relation d’amitié. Pour les uns ce sera un week-end à la montagne, pour d’autres une sortie culturelle, ou une ballade en forêt, ou une activité sportive…

Ne nous enfermons pas non plus dans des stéréotypes avec Dieu, comme s’il n’y avait qu’une seule façon valable de cultiver notre intimité avec lui. A vous d’inventer, de trouver le lieu, le moment, la façon, la fréquence… Tenez compte de ce que vous êtes, de ce que vous vivez, de ce qui vous fait vibrer.

Prenez le temps d’y réfléchir : quand avez-vous eu pour la dernière fois la sensation de vivre un temps de qualité avec Dieu ? Demandez-vous alors comment vous pouvez faire en sorte que ça se reproduise… Créez, dans votre vie, les conditions pour vivre des moments de qualité avec Dieu, d’approfondir votre intimité avec lui.

Conclusion

L’intimité avec Jésus-Christ, voilà ce que nous devons sans cesse développer. Et vous verrez, de cette intimité naîtra l’enthousiasme et un zèle renouvelé. Comment pourrait-il en être autrement, quand le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois entre chez nous, qu’il mange avec nous, et nous avec lui ?