Dieu créateur (A nul autre pareil 2/4)

La semaine dernière, nous avons médité sur le fait que Dieu est infini, en nous appuyant notamment sur la grandeur vertigineuse de la création pour nous donner de la perspective. Aujourd’hui, explorons un peu mieux ce que nous affirmons lorsque nous disons que Dieu nous a créés.

Lecture biblique : Genèse 1.1-3 (NBS)

1 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

2 La terre était un chaos, elle était vide ; il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux.

3 Dieu dit : Qu’il y ait de la lumière ! Et il y eut de la lumière.

[puis toute la création est présentée sous la forme d’une semaine avec toujours la même puissance infatigable de Dieu qui parle, et la chose arrive]

Un Dieu créatif

Au commencement Dieu créa le monde (le ciel & la terre, c’est plus que le sol et l’air, ça désigne l’univers tout entier). Au commencement de la Bible, il y a la création. Dieu se présente à nous d’abord comme le créateur, dont tout va découler.

Au commencement, il n’y a rien. Enfin rien : si, il y a Dieu ! Mais rien de ce que nous connaissons : temps, espace, matière, forme… Ce que nous appelons l’univers était sans forme ni contenu. Et Dieu crée ex nihilo (en latin – à partir de rien), c’est-à-dire qu’il n’a pas reçu d’aide extérieure. Parce que Dieu ne crée pas vraiment à partir de rien : il puise en lui-même les richesses qui vont se matérialiser dans la création. Toutes les choses créées sont belles et bonnes, et naissent sûrement d’une qualité belle et bonne de Dieu.

Petite remarque : nous ne savons pas comment le mal est arrivé dans le monde, comment un ange (créé lui aussi) a pu se détourner de Dieu et entraîner à sa suite d’autres anges et l’humanité entière. La Bible ne nous laisse pas pénétrer ces ténèbres-là. Mais parfois on présente Dieu et Satan comme des alter ego, des puissances équivalentes. Il n’en est rien ! Satan n’est qu’une belle créature qui a mal tourné. Tout ce que nous connaissons de mauvais, de mal, est une belle création qui a mal tourné. Satan, par exemple, n’a pas le pouvoir de créer – et le mal, tel que nous l’expérimentons en nous ou autour de nous, est bien souvent un détournement de quelque chose de beau au départ : le don qui devient vol, la parole qui se fait menteuse, la relation qui devient égoïste, orgueilleuse ou opprimante.

La Bible affirme ainsi une distinction nette entre le Créateur et les créatures… Au point qu’on peut faire cette équation : Non créé = Dieu. Créé = tout le reste. C’est facile de s’en rappeler !

Mais Dieu n’a pas créé que dans ces temps originels… Au-delà des événements factuels de la naissance du monde, ce commencement biblique nous indique que Dieu crée. C’est dans sa nature ! Parce que Dieu est créateur, créatif, il peut faire des miracles. Je ne sais pas à quel point ça ressort du miracle pour lui, mais pour nous en tout cas, quand Dieu fait des exceptions à ses propres règles (tel un bon artiste), nous pouvons y croire : s’il a été capable de faire surgir la lumière du néant, la vie du rien, alors une guérison, une multiplication des pains ou la traversée d’un lac à pied ne sont pas si impressionnants. Quelle porte pourrait rester fermée devant celui qui a toutes les clefs ? C’est parce que Dieu est créateur qu’on peut recevoir cette bonne nouvelle de la résurrection du Christ : de la mort, il a fait surgir la vie à nouveau. C’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons imaginer le monde nouveau qu’il promet : l’inventeur de l’univers n’est-il pas capable de faire une version améliorée, 2.0 ? Et c’est parce que Dieu est créateur que nous pouvons croire qu’il nous transforme déjà, par son Esprit, pour faire de nous des personnes qui lui ressemblent toujours plus.

Avec Dieu, tout est possible, car il a tout créé. N’ayons pas peur de lui confier nos impasses et nos doutes, nos craintes et nos rêves. N’ayons pas peur de croire profondément à ce monde nouveau qu’il veut établir, et de laisser cette perspective influencer notre quotidien.

Dieu créateur personnel

Discutez avec un collègue ou un ami : bien souvent il ne sera pas vraiment athée matérialiste, mais il croira « qu’il y a quelque chose » – une énergie originelle, un premier moteur, un élan vital… c’est même le fond de bien des pratiques « énergéticiennes » qu’on trouve aujourd’hui, des pratiques méditatives, jusqu’aux convictions de certains écolo : on vous parlera de se reconnecter à l’énergie de… ou à Mère Nature.

Dans cette conviction, il y a du vrai : le monde est animé par un souffle, il vit grâce à quelque chose qui dépasse nos 5 sens. Cependant, l’apport biblique c’est d’affirmer que cette énergie créatrice a une personnalité. Le prophète Amos le décrit ainsi :

Car voici : Celui qui façonne les montagnes,qui crée le vent,qui révèle à l’homme quel est son dessein,qui, des ténèbres, produit l’aurore,qui marche sur les hauteurs de la terre,il se nomme le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de l’univers. [Amos 4.13]

Selon Amos, le créateur a un prénom ! Yahwé ! un prénom qu’il a révélé à Moïse… La diversité et la beauté de la nature confirment à mon avis l’idée que Dieu est une personne : tant d’harmonie, de générosité, d’exubérance et de joie… De même, pourquoi tant de personnalités différentes sur terre (même entre mes deux chats !) si l’énergie de base est neutre ?

Dieu est même tellement personnel que lorsqu’il a vraiment voulu nous montrer qui il est, il est devenu un homme : Jésus (cf. Jn 1). Il s’était déjà montré dans le vent, le feu, l’orage… Mais ce qui le représente le mieux parmi les créatures, c’est l’être humain !

Restons un instant sur cette conviction au cœur de notre foi chrétienne : Dieu, infini, transcendant, éternel et créateur est devenu créature. C’est comme si le peintre était entré dans sa toile… Il y a un fossé entre Créateur et créatures : nous ne sommes pas faits pareil ! Mais ce fossé s’est élargi lorsque l’être humain s’est détourné de Dieu, très tôt dans l’histoire, revendiquant son autonomie… Et cela était si insupportable à Dieu qu’il a décidé de commettre l’impensable : devenir lui-même un homme. Il n’est pas entré et sorti de Jésus comme on met un manteau qu’on retire en arrivant à la maison. Non, il a assumé notre humanité, il s’est attaché à nous pour toujours : Jésus ressuscité, Jésus trônant auprès de Dieu, est toujours un homme… En quelque sorte, Dieu a scellé en lui-même une alliance entre lui et nous, une alliance que personne ne peut détruire, pour être sûr que rien ne puisse nous séparer de lui à nouveau.

Implication : tout lui appartient

  1. se rappeler que nous sommes créés.

Notre vie lui appartient. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, tout ce que nous accomplissons… regardez les sujets de conflit et d’orgueil : c’est si ridicule du point de vue du Créateur ! L’un est plus fort, l’autre est plus intelligent – qu’importe, ça ne vient pas de lui ! L’un est sociable, l’autre rêveur : pourquoi s’enorgueillir ? Notre souffle nous est donné, nos qualités, nos talents, notre vie toute entière repose sur la générosité de Dieu. Paul disait aux Corinthiens : 7 En effet, qui est-ce qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi fais-tu le fier, comme si tu ne l’avais pas reçu ? (1 Co 4.7).

Notre valeur vient de ce qu’on a été créé, pas de nos capacités, notre carnet d’adresses, notre salaire ou nos origines. Nous avons étés créés, c’est-à-dire: désirés, pensés, conçus, et réalisés par Dieu.  Qu’il nous associe en partie (minime) à ses œuvres en nous rendant acteurs (de la naissance d’un enfant, de réussite, d’œuvres) montre seulement sa générosité : tout lui appartient mais il ne s’agrippe pas à ses possessions. Il nous invite à participer à ses œuvres merveilleuses.

2. Créés pour honorer Dieu en tout

Nous n’avons pas tous reçu les mêmes atouts/ talents… Dieu le sait et ne nous tient pas rigueur de ne pas être comme les autres! Bien au contraire, il se réjouit de notre caractère particulier.

Toutefois, ce que nous avons reçu, c’est pour l’honorer, pour le glorifier, chacun à notre manière.

A quoi ça ressemble ? Quand vous honorez quelqu’un, vous faites quelque chose qui le rend fier : compliments, place accordée, écoute, mais aussi application de sa façon d’agir, voire imitation de sa façon d’être. Honorer Dieu, c’est tout ça : l’écouter, lui accorder une place centrale, lui dire notre admiration, imiter sa façon d’agir et vouloir vivre comme lui : en cherchant justice, vérité, amour, paix. Et ce, dans tous nos contextes de vie : dans nos pensées, notre foyer, nos relations, notre travail/ nos occupations… A quoi ça ressemble d’honorer Dieu en tant qu’infirmière? ingénieur? boulanger? électricien? retraité?

3 . Dieu a créé chaque être vivant

Si Dieu est créateur, il est créateur de tous & de tout. Prenons conscience que Dieu est à l’oeuvre pour chacun, qu’il l’a fait vivre et qu’il l’appelle à le rencontrer. cf. l’histoire de Jonas qui ne veut pas voir la bonté de Dieu s’appliquer aux autres créatures (en particulier aux ennemis de son peuple).

Dans nos rencontres/ nos relations, soyons attentifs à ce que Dieu est en train de faire dans la vie de ceux à qui nous parlons: comment se révèle-t-il? Comment leur parle-t-il? Et nous, comment pouvons-nous les aider à interpréter ces signes que Dieu place dans leur vie?




Infiniment grand ! (A nul autre pareil 1/4)

Comme j’en ai l’habitude, je vous propose une petite série estivale pour nous guider pendant les cultes de juillet. Inspirée par un livre que j’ai commencé récemment, je vous propose de méditer quatre qualités de Dieu.

Selon les récits de création qu’on trouve au début de la Bible, Dieu en créant le monde, a donné à l’être humain une place particulière : il l’a créé à son image. Nous sommes faits pour lui ressembler, pour le représenter dans le monde. Lorsque nous créons, agissons, pensons, aimons, parlons, rêvons… nous imitons Dieu et nous le représentons dans le monde. Lorsque nous sommes justes, dans la vérité, avides de pureté et de bien, pacifiques et patients, nous imitons Dieu et nous le représentons dans le monde… Il est bon de méditer sur la façon dont nous pouvons refléter Dieu dans le monde : cela nous inspire pour être et agir en image de Dieu.

Mais Dieu a aussi des qualités qui n’appartiennent qu’à lui, des caractéristiques que nous ne pourrons jamais imiter ou égaler – et il est bon aussi de méditer sur ce qui fait que Dieu est Dieu, qu’il est Dieu et pas un être humain, et sur la perspective que cela apporte à notre vie de croyants.

Je commence avec une caractéristique de Dieu que nous venons de chanter : il est grand. Infiniment grand. Pour nous lancer dans cette méditation, je vous invite à lire le psaume 145, une prière juive attribuée au roi David. Petite remarque avant de lire : les mots étranges avant chaque verset correspondent aux lettres de l’alphabet hébreu – l’auteur a voulu écrire un acrostiche, comme s’il voulait décrire la grandeur de Dieu de A à Z…

Lecture biblique : Psaume 145           

1 Louange. De David.

Alef

Mon Dieu, mon roi, je t’exalterai
et je bénirai ton nom à tout jamais.

2 Beth

Tous les jours je te bénirai
et je louerai ton nom à tout jamais.

3 Guimel

Le SEIGNEUR est grand, comblé de louanges ;
sa grandeur est insondable.

4 Daleth

D’une génération à l’autre on vantera tes œuvres,
on proclamera tes prouesses.

5

Je répéterai le récit de tes miracles,
la gloire éclatante de ta splendeur.

6 Waw

On dira la puissance de tes prodiges
et je raconterai tes hauts faits.

7 Zaïn

On célébrera le souvenir de tes immenses bienfaits,
on acclamera ta justice.

8 Heth

Le SEIGNEUR est bienveillant et miséricordieux,
lent à la colère et d’une grande fidélité.

9 Teth

Le SEIGNEUR est bon pour tous,
plein de tendresse pour toutes ses œuvres.

10 Yod

Toutes ensemble, tes œuvres te loueront, SEIGNEUR,
et tes fidèles te béniront.

11 Kaf

Ils diront la gloire de ton règne
et parleront de ta prouesse,

12 Lamed

en révélant aux hommes tes prouesses
et la gloire éclatante de ton règne.

13 Mem

Ton règne est un règne de tous les temps,
et ton empire dure à travers tous les âges.

Noun

Dieu est véridique,
fidèle en tous ses actes.

14 Samek

Le SEIGNEUR est l’appui de tous ceux qui tombent,
il redresse tous ceux qui fléchissent.

15 Aïn

Les yeux sur toi, ils espèrent tous,
et tu leur donnes la nourriture en temps voulu ;

16

tu ouvres ta main
et tu rassasies tous les vivants que tu aimes.

17 Çadé

Le SEIGNEUR est juste dans toutes ses voies,
fidèle en tous ses actes.

18 Qof

Le SEIGNEUR est proche de tous ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent vraiment.

19 Resh

Il fait la volonté de ceux qui le craignent,
il écoute leurs cris et les sauve.

20 Shîn

Le SEIGNEUR garde tous ses amis,
mais il supprimera tous les infidèles.

21 Taw

Ma bouche dira la louange du SEIGNEUR,
et toute chair bénira son saint nom,
à tout jamais !

Ce qui ressort du texte : une grandeur insondable

Cette prière mêle les affirmations sur Dieu (il est…) et l’invitation à l’acclamer, à le louer sans fin – personnellement mais aussi en tant que communauté. Et ce qui ressort, c’est vraiment cette impression de grandeur, cette grandeur de Dieu qui est insondable (c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’explorer jusqu’au bout) elle est sans fond, sans fin.

L’infinie grandeur de Dieu se laisse deviner dans la création – et nombreux sont ceux qui aiment contempler la nature au sens large pour méditer sur le Créateur… Didier nous a fait voyager dans l’infiniment grand avec les étoiles et les galaxies ; on pourrait tout autant s’émerveiller de l’infiniment petit avec les cellules, les atomes… imaginez-vous que rien que dans votre système digestif, on trouve une petite galaxie de 40 milliards de bactéries… Sans oublier l’incroyable diversité qui caractérise notre planète : au niveau minéral, végétal, animal… [70 espèces de menthes ; un nouvel animal sous-marin découvert à chaque excursion de quelques minutes de plongée en Méditerranée… et jusqu’aux décimales du nombre Pi, estimées récemment à 10 000 Milliards par une équipe japonaise…] Cela nous donne une (minuscule) idée de ce qu’est l’infini de Dieu : infini dans le temps, infini dans l’espace, sans limites aucune… Ca donne le vertige !

https://www.youtube.com/watch?v=1VOXpmqtze4

Le psaume 145 met particulièrement en avant la grandeur de Dieu dans sa puissance (il est capable de tout, dans le bon sens du terme) et dans sa bonté, son amour. L’auteur parle même de prodiges : Dieu est prodigieux ! incroyable ! Tout ce qu’il fait ou met en place est prodigieusement intelligent, harmonieux, bon et beau…  La création le montre, mais l’ensemble de ceux qui ont une relation avec Dieu par la foi en sont particulièrement témoins.

Et vient l’acclamation, qu’on ne peut dire sans une pointe de surprise : aussi grand soit-il, Dieu, le grand Dieu, le Dieu de l’infini… est proche de ceux qui l’appellent. Il rejoint ceux qui le cherchent. Ce Dieu si grand n’a pas perdu le compte de ceux qu’il aime, il veille avec fidélité sur eux. Encore un vertige : plus de 7 milliards d’humains sur terre et dans cette foule, Dieu vous voit et vous rejoint…

Si Dieu est infini, qu’est-ce que ça implique dans notre façon de penser à lui, et d’être avec lui ?

Si Dieu est infini, alors nous ne pouvons nous lasser de Dieu. Vous avez sûrement dans votre vie des choses qui vous lassent, et d’autres qui vous émerveillent sans fin : une chanson que vous écoutez en boucle, un film que vous regardez à chaque Noël, un tableau chez vous qui vous étonne toujours autant par sa beauté, un paysage même (voire votre jardin) que vous aimez contempler jour après jour en y voyant toujours de nouvelles nuances. Si de telles choses ne nous lassent pas, alors Dieu !… Il est infiniment harmonieux, infiniment agréable, infiniment lumineux, d’une splendeur aux infinies nuances ! Pour l’auteur du psaume, même en plusieurs siècles on ne saurait tout dire ! Tout chanter ! Remarque en passant : la louange, ce n’est pas que le chant, c’est d’abord cette capacité à nous émerveiller de Dieu et à le lui montrer, avec tout ce que nous sommes – par nos paroles, nos pensées, notre silence admiratif, mais aussi nos choix de vie, nos actes et nos projets.

Si Dieu est infini, alors on ne peut pas le classer. On ne peut pas le mettre dans une boîte, bien étiquetée, bien rassurante. Non, par définition, il dépasse notre vue, notre imagination – impossible d’en faire le tour, même en pensée !

Par notre lecture et méditation de la Bible, par l’observation de la nature, par la réflexion, ou par nos expériences personnelles, nous avons appris des choses sur Dieu : pour ma part, du haut de mes 33 ans, je peux dire que Dieu m’a protégée dans le danger, est patient devant mes fautes, a ouvert des possibilités là où tout semblait bouché. Ca rejoint totalement ce que je lis dans la Bible de la puissance de Dieu, de son pardon constamment renouvelé, de sa créativité inimaginable. Et vous, dans votre lecture de la Bible, dans vos réflexions et vos expériences, qu’avez-vous appris sur Dieu ?

Ce que nous savons de lui est un trésor. Mais comme tous les trésors, on peut en abuser et vouloir le posséder, le capitaliser, le rentabiliser. Or le trésor de ce que nous savons de Dieu n’est qu’une pépite dans les merveilles qui le caractérisent… Nous rappeler que Dieu est infini nous pousse à l’humilité : il ne nous appartient pas, nous lui appartenons !

A cet égard, le v.19 pourrait nous faire tiquer [Il fait la volonté de ceux qui le craignent,
il écoute leurs cris et les sauve] : est-ce vraiment vrai ? Si ça l’était, ce serait presque dangereux… Imaginez que Dieu soit esclave de mes prières, de vos prières et exécute vos moindres volontés… A mon avis, ce verset affirme avec force le fait que Dieu écoute chacun de nos prières, la prend en compte et agit pour nous faire avancer sur son chemin, vers le meilleur.

Mais ce meilleur, parfois nous ne le voyons pas. Parfois pris dans l’étau de nos limites personnelles, de notre myopie et de notre ignorance, nous doutons, oubliant que si Dieu est infini, alors toutes ses qualités sont infinies : sa puissance et sa bonté, oui, mais aussi sa sainteté, sa vérité, sa paix, et sa justice.

J’insiste sur sa justice… comme le psaume d’ailleurs ! [Le SEIGNEUR est juste dans toutes ses voies, fidèle en tous ses actes, v.17] Pourtant nous croyons parfois que nous ferions mieux ! Si nous étions Dieu, alors… plus de maladies, plus d’accident, plus de méchanceté, plus de catastrophes naturelles, etc. En disant cela, nous exprimons notre désarroi et notre souffrance devant le mal, et c’est légitime ! Mais parfois, parfois, peut-être quand nous sommes touchés personnellement par une épreuve (nous-mêmes ou un proche) nous nous risquons à imaginer que Dieu est injuste parce que nous ne comprenons pas pourquoi ces choses arrivent. Si nous tirions toutes les conséquences de cette présomption, nous devrions dire que si Dieu est injuste, alors il doit l’être infiniment. Et comment pourrions-nous dire qu’il est infiniment injuste tout en étant infiniment bon ? Ou alors il est infiniment mauvais, ou infiniment neutre ? La création, nos expériences ordinaires de Dieu ne semblent pas aller dans cette voie…

Certains liront le livre de Job pour digérer : un homme juste qui se récupère toutes les misères imaginables – et pourquoi ? Dieu finit par répondre, sans expliquer : il est plus grand que ce que Job peut imaginer. Lui seul, Dieu, a une vue d’ensemble. Son histoire nous rappelle que dans la souffrance et l’épreuve, nous nous cognons aux murs de nos propres limites, de nos doutes, de nos peurs. Pourtant notre point de vue est bien étroit, et nous ne savons que peu de choses de ce qui se passe vraiment.

Dans de tels moments, nous pouvons crier à Dieu notre souffrance, et lui demander de se montrer. Mais ce psaume de louange nous invite aussi à enraciner profondément en nous (déjà quand ça va bien) cette conviction que Dieu est juste, infiniment juste, et que dans nos limites, nous avons peut-être une vision trouble et partielle de ce que Dieu est en vrai. Job, impressionné, répondra avec humilité : « Maintenant que je t’ai vu, je n’ai plus qu’à me taire… » Osons parler (les psaumes invitent à exprimer toute la gamme de nos sentiments, de l’exubérance au désespoir, au doute et à la rage) mais prenons aussi en compte ces vérités sur Dieu : si Dieu est infini, il est infiniment juste et infiniment fidèle. Nous pouvons avoir confiance en lui.

Conclusion

Le v.20 [Le SEIGNEUR garde tous ses amis, mais il supprimera tous les infidèles] affirme que ceux qui se détournent de Dieu, ne pourront pas subsister ni tenir devant lui. C’est dur à lire ! Dur pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, dur pour nous aussi… Bien que limités, nous avons plutôt l’impression d’être infiniment faillibles. Bien qu’aimant Dieu, nous savons que nous le trahissons.

Et c’est là que le mystère infini de la Bonne Nouvelle qu’est Jésus-Christ nous saisit. En lui, Dieu l’infiniment grand, s’est fait petit enfant. Puisque nous sommes incapables de l’atteindre, il vient nous rejoindre dans ce que nous sommes, avec nos limites et nos failles.  Eternel, il a enduré la mort. Infiniment juste, il a assumé nos injustices. Nos injustices à nous tous, sans limites. En Jésus, nous avons la preuve de l’infinie puissance, l’infinie bonté, et l’infinie justice de Dieu.

Romains 3.23-26 :

23 tous ont péché et tous sont privés de la gloire de Dieu. 24 Mais dans sa bonté, Dieu les rend justes gratuitement par Jésus-Christ, qui les libère du péché. 
25-26 Dieu l’a offert en sacrifice. Alors par sa mort, le Christ obtient le pardon des péchés pour ceux qui croient en lui. Ainsi Dieu a voulu montrer qu’il est toujours juste : il l’était autrefois, quand il a été patient et n’a pas puni les péchés des êtres humains. Mais il est juste aujourd’hui, puisqu’il veut à la fois être juste et rendre justes ceux qui croient en Jésus.

 

 

 

Pour aller plus loin, le livre qui a inspiré cette série

None Like Him: 10 Ways God Is Different from Us (And Why That’s a Good Thing), Jen Wilkin, Crossway books, 2016.




Qu’est-ce qui compte vraiment ?

 

https://soundcloud.com/eel-toulouse/quest-ce-qui-compte-vraiment

Qu’est-ce qui compte vraiment ? C’est ce qui est au cœur de ma vie, ce sans quoi ma vie perdrait toute saveur, toute valeur. Est-ce que c’est ma famille, mes amis, mes proches ? Est-ce que c’est ma situation professionnelle, mon statut social ? Est-ce que c’est ce que j’ai construit de mes mains, ce que j’ai acquis à la sueur de mon front ?

Qu’est-ce qui compte vraiment ? C’est ce à quoi je consacre le plus de temps. C’est là où je mets mon argent. C’est ce qui occupe mes réflexions, mes projets, mes prières. C’est ce qui me fait vibrer, m’enthousiasme, me rend fier.

Qu’est-ce qui compte vraiment ? L’apôtre Paul répond à cette question ainsi : « ce qui compte c’est d’être une nouvelle créature. » (Galates 6.15).

Pour bien comprendre ce qu’il veut dire par là, je vous propose de commencer la lecture quelques versets auparavant :

Galates 6.11-18
11 Regardez ces grosses lettres : je vous écris de ma main ! 12 Ceux qui vous obligent à être circoncis, ces gens-là veulent se faire bien voir pour des raisons humaines. Leur seul but est d’éviter de souffrir à cause de la croix du Christ. 13 Ces hommes qui se font circoncire n’obéissent pas à la loi ! Et pourtant, ils veulent que vous soyez circoncis pour se vanter de votre circoncision. 14 Moi, je veux me vanter d’une seule chose : c’est de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par la croix, le monde est mort pour moi, et moi aussi, je suis mort pour le monde. 15 Être circoncis ou ne pas être circoncis, cela n’a pas d’importance ! Ce qui compte, c’est que Dieu nous crée à nouveau.

Quand il écrit aux chrétiens de Galatie, l’apôtre Paul est assez frontal. Ainsi, dès le tout début de sa lettre, juste après les formules de politesse d’usage, il écrit (version TOB) : « J’admire avec quelle rapidité vous vous détournez de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un évangile différent. » (Galates 1.6) Et le reste de l’épître est du même acabit, jusqu’à cette conclusion que nous venons de lire.

Être fier du Christ

Il faut dire que Paul en veut vraiment à ceux qu’il nomme ici « ceux qui vous obligent à être circoncis ». Il s’agissait de croyants d’origine juive qui estimaient nécessaire pour les chrétiens d’origine païenne de se faire circoncire. La circoncision, c’est le rite que Dieu a donné à Abraham comme signe de l’alliance. C’est un marqueur identitaire Juif. Autrement dit, pour ces croyants, pour devenir chrétien, il fallait aussi devenir Juif. Pour Paul, c’est intolérable : c’est même une trahison de l’Evangile… La Bonne Nouvelle, c’est que tout être humain, quel qu’il soit, reçoit le salut de Dieu par la foi seule. Exiger des croyants d’origine païenne de se faire circoncire, c’est nier cette donnée fondamentale et dire que la foi ne suffit pas.

Or Paul lui-même était Juif et il était profondément attaché à l’héritage reçu de ses pères. Pourtant il peut dire, sans ambiguïté : « Être circoncis ou ne pas être circoncis, cela n’a pas d’importance ! » Car désormais il n’est fier que d’une chose : la croix du Christ. La formule a de quoi surprendre : comment peut-on se vanter de quelque chose dont on n’est pour rien ? La croix du Christ ? Je n’y suis pour rien. Vous non plus… Et l’apôtre Paul non plus !

L’expression « la croix du Christ » désigne, par une formule condensée, tout ce qui a conduit Jésus-Christ jusqu’à la mort sur la croix et tout ce qui découle de cette mort sur la croix.

  • La croix est l’aboutissement de l’incarnation : le Fils de Dieu est devenu homme, il nous a rejoint dans notre humanité, jusqu’à la mort.
  • La croix est la fin d’un monde et l’aube d’un nouveau monde. Après la croix vient le tombeau vide, le Christ est mort mais il est aussi ressuscité. D’ailleurs Paul y fait référence en évoquant une création nouvelle : « Ce qui compte, c’est que Dieu nous crée à nouveau. »
  • La croix du Christ dans ma vie est l’expérience de ce changement de monde : « Par la croix, le monde est mort pour moi, et moi aussi, je suis mort pour le monde. » Plus rien n’est comme avant.

Alors oui, il y a de quoi être fier du Christ dans notre vie !

Se centrer sur le Christ

Connaître Jésus-Christ, faire l’expérience du changement de monde qui s’est joué à la croix, voilà ce qui est vraiment important. Et ne laissons pas d’autres marqueurs identitaires l’occulter.

Aujourd’hui, ce n’est plus la question de la circoncision qui pose problème parmi les chrétiens. Mais ne met-on pas en avant d’autres critères, d’autres marqueurs identitaires qui risquent d’occulter ce qui compte vraiment ? Par exemple lorsqu’on sous-entend qu’être « vraiment » chrétien, c’est être ceci ou cela, c’est faire et dire ceci ou cela… Être vraiment chrétien, ça serait appartenir à telle confession chrétienne plutôt qu’une autre, adopter telle culture évangélico-compatible, souscrire à telles valeurs, assumer telle posture éthique (surtout en matière sexuelle et familiale), etc ?

Je ne dis pas que ces choses ne sont pas à prendre en considération. Je dis simplement que ce n’est pas ça qui est vraiment important… Reprenons l’affirmation de l’apôtre Paul : « Être circoncis ou ne pas être circoncis, » – et vous pouvez mettre ici à la place tous les marqueurs identitaires que vous voulez – « cela n’a pas d’importance ! Ce qui compte, c’est que Dieu nous crée à nouveau. »

Être disciple du Christ

Oui, pour nous comme pour l’apôtre Paul, ce qui compte vraiment, c’est la croix du Christ et la vie nouvelle qu’il nous donne. Et on le dit sans doute ! Mais on le dit peut-être avec hésitation : « Ce qui compte vraiment, pour moi, c’est le Christ. Enfin, surtout le dimanche, et même surtout le dimanche matin… Mais du lundi au samedi, c’est moins évident »

On peut facilement cloisonner ces deux dimensions et être deux personnes différentes le dimanche et les autres jours de la semaine. Ou alors, on peut avoir l’impression d’être en apnée spirituelle toute la semaine en attendant de reprendre notre souffle le dimanche, et avant de retourner en apnée. Et c’est épuisant…

La bonne posture à adopter est celle de se voir à la fois comme pleinement disciple du Christ le dimanche, dans l’Eglise rassemblée, avec mes frères et sœurs dans la foi, et comme pleinement disciple du Christ chaque jour de la semaine, à la maison, dans ma famille, avec mes amis, dans mon travail.

Ici, il faut tordre le cou à l’idée selon laquelle il y aurait dans l’Eglise des chrétiens à plein temps pour Dieu et les autres. Comme s’il n’y avait que les pasteurs ou les missionnaires qui étaient à plein temps pour Dieu ! En réalité, tous les croyants sont à plein temps pour le Seigneur ! Du lundi au dimanche.

Evidemment, si on ne voit dans le fait d’être disciple du Christ que le seul fait de témoigner explicitement de l’Evangile, alors personne n’est à plein temps pour lui. Pas même les pasteurs !

Ce qui compte vraiment, c’est le Christ dans notre vie. Et on pourrait le reformuler en disant que ce qui compte vraiment ; c’est d’être disciple du Christ. C’est de voir toute notre vie comme une occasion de vivre en disciple du Christ : dans notre travail professionnel au quotidien, dans notre engagement associatif, dans nos relations à la maison et avec nos amis…

Conclusion

Qu’est-ce qui compte vraiment ? Chacun répondra pour lui-même, en fonction de la réalité de son cœur. Mais prenons en compte l’exhortation de l’apôtre Paul. Envisageons la croix du Christ et la vie nouvelle qui en découle comme ce qui doit compter vraiment dans notre vie.

Et cela se concrétise, notamment, selon ces trois axes :
Être fier du Christ : c’est ce qui nous anime, ce qui nous motive et nous fait vibrer. C’est le Christ dans notre vie, qui nous ouvre sur un monde nouveau.
Se centrer sur le Christ : il s’agit de ne pas se disperser. Donner trop d’importance à des choses secondaires c’est oublier l’essentiel !
Être disciple du Christ : c’est la façon concrète de vivre et de mettre en pratique ce qu’il y a dans notre cœur. Et c’est une job à plein temps ! Du lundi au dimanche !




Devenons ce que nous sommes !

Quelle est la tendance cet été ? Quels sont les vieux vêtements que vous allez donner, parce que vous ne les aimez plus ou parce qu’ils ne vous vont plus… :s ? Comment rafraîchir votre garde-robe, votre style, renouveler votre déco ?

Rassurez-vous, pendant les vacances, je n’ai pas changé de vocation, et je ne vais pas seulement parler chiffons… Quoique !

L’objet de notre espérance (la vie pleine et entière avec Dieu) est assuré, nous sommes sûrs de l’obtenir, les jeunes nous l’ont rappelé. Et cette assurance change déjà notre façon de vivre aujourd’hui – comme en voyage, connaître notre destination et être sûrs d’y arriver change déjà notre trajectoire et notre façon de conduire, de nous conduire, ici-bas. En quoi cela consiste-t-il concrètement ? Les jeunes ont choisi un texte extrait de la lettre de l’apôtre Paul aux églises de la ville grecque de Colosses pour nous conduire dans cette réflexion.

            Lecture biblique: Col 3.1-17

1 C’est avec le Christ que vous avez été réveillés de la mort. Cherchez donc les choses d’en haut, là où le Christ se trouve, assis à la droite de Dieu. 2 Le but de votre vie est en haut et non sur la terre. 3 Oui, vous êtes passés par la mort, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. 4 Le Christ est votre vie. Quand il paraîtra, vous aussi, vous paraîtrez avec lui et vous participerez à sa gloire.

5 C’est pourquoi, faites mourir ce qui en vous appartient à la terre : par exemple, mener une vie immorale ou impure, désirer des choses honteuses et mauvaises, chercher à avoir tout pour soi, ce qui est une façon d’adorer les faux dieux. 6 Voilà ce qui attire la colère de Dieu sur ceux qui refusent de lui obéir. 7 Autrefois, vous aussi, vous agissiez ainsi quand vous viviez de cette manière. 8 Mais maintenant, rejetez tout cela : colère, violence, méchanceté. Ne lancez plus d’insultes ni de paroles grossières ! 9 Ne vous mentez plus les uns aux autres. En effet, ce que vous étiez avant avec vos façons de vivre, vous vous en êtes débarrassés comme d’un vieux vêtement. 

10 Et, comme si vous aviez mis un vêtement neuf, vous êtes devenus une personne nouvelle. Cette personne se renouvelle sans cesse et elle ressemble de plus en plus à son Créateur. C’est ainsi que vous pourrez connaître Dieu pleinement. 11 Maintenant, il n’y a plus des non-Juifs et des Juifs, des circoncis et des non-circoncis. Il n’y a plus des étrangers, des non-civilisés. Il n’y a plus des esclaves et des personnes libres. Mais il y a le Christ : il est tout et il est en tous. 

12 Dieu vous a choisis, il veut que vous soyez à lui et il vous aime. Donc, faites-vous un cœur plein de tendresse et de pitié, un cœur simple, doux, patient. 13 Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous si quelqu’un a un reproche à faire à un autre. Le Seigneur vous a pardonné, agissez comme lui ! 14 Et surtout, aimez-vous : l’amour est le lien qui unit parfaitement. 15 Que la paix du Christ dirige vos cœurs ! Dieu vous a appelés à cette paix pour former un seul corps. Dites-lui toujours merci. 

16 Que la parole du Christ habite parmi vous avec toute sa richesse. Donnez-vous des enseignements et des conseils avec toute la sagesse possible. Remerciez Dieu de tout votre cœur, en chantant des psaumes, des hymnes et des cantiques qui viennent de l’Esprit Saint. 17 Tout ce que vous pouvez dire ou faire, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père.

1/ Le principe… Devenez ce que vous êtes ! (« recherchez les choses d’en haut » v.2)

Paul développe une idée, une seule : vous êtes une personne nouvelle. Votre identité est en Christ : c’est lui maintenant qui définit ce que vous êtes. Par la foi, vous êtes solidaires du Christ, unis à lui par son Esprit, et ce qui vous définit maintenant, c’est lui. Il est mort pour porter nos fautes et notre culpabilité ? Vous êtes morts ! Le mal n’est plus ce qui vous définit. Jésus est vivant, rempli de la vitalité divine, de sa joie, de sa paix, de sa justice, de son amour, pour l’éternité ? Vous êtes vivants ! Même si vous êtes dans un contexte mortel, vous recevez de lui, dès maintenant, un peu de sa vie, dans l’attente de tout recevoir lorsque Dieu renouvellera ce monde. Le Christ est votre vie !

Qu’est-ce qui peut nous définir, dans notre société ? le poids de notre passé, notre réputation, notre statut social, les réussites ou les échecs, notre argent ou notre famille, nos connaissances ou nos lacunes – pas pour Dieu ! A ses yeux, aux yeux du Créateur, pour l’éternité, ce qui nous définit, c’est le Christ ! Notre identité profonde, véritable, éternelle, c’est d’être frères et sœurs du Christ, par la foi, de partager son nom, sa fortune, sa réussite. C’est lui notre identité. D’où le fait que Paul dit qu’il n’y a plus ni Juifs ni non-Juifs, ni étrangers ni citoyens, ni riches ni pauvres, ni hommes ni femmes… Ce qui nous définit en premier, c’est le Christ. Qui que nous soyons, par la foi, nous sommes héritiers du Christ : voilà notre identité.

La conséquence est simple : Dieu nous appelle à devenir ce que nous sommes, en Christ. A laisser cette identité nouvelle s’épanouir et s’exprimer dès maintenant. Nous sommes à l’ère du bien-être, où l’accomplissement de soi, l’épanouissement / le développement personnel, sont prépondérants. Oui, accomplissez-vous, développez-vous,  épanouissez-vous… mais dans votre vraie identité ! Assumez ce que vous êtes – en Christ ! Le reste a perdu sa force lorsque vous avez cru au Crucifié, et passera bien assez tôt. Fixez vos yeux sur l’horizon, sur la vie avec Dieu qui n’a pas de limites – et laissez cette direction changer votre trajectoire.

Pour reparler chiffons : vous allez vivre pour l’éternité au ciel, dans l’entourage proche de Dieu. Suivez la mode… mais la mode du ciel ! Renouvelez votre garde-robe, oui, mais pour correspondre aux tendances célestes ! Bien sûr, je ne parle pas vraiment de vêtements ici… Quelles sont les tendances, la mode de notre société ? La culture qui nous entoure ? Dieu nous appelle à investir sur ce qui sera tendance dans l’éternité, pour toujours dans l’actualité, son actualité. Puisque vous êtes destinés au ciel, vivez déjà comme au ciel.

2/ Les vêtements à jeter (« faites mourir »… v.5)

Cela implique d’abord un tri dans notre dressing – Paul y va fort : faites mourir ce qui n’a rien à faire au ciel, ce qui appartient au monde d’ici-bas et qui n’a pas une chance de tenir dans la présence de Dieu. Il y a des choses qui seront détruites par Dieu, car elles font tache (déjà aujourd’hui, dans la semi-obscurité dans laquelle nous vivons, mais alors, imaginez dans la pleine lumière de la présence de Dieu, de la sainteté de Dieu…) Dieu nous dit : débarrassez-vous-en dès maintenant ! Ces « vêtements » ne vous vont plus, depuis que vous êtes définis par le Christ. Ils font tache ! Paul donne plein d’exemples concrets, mais il insiste sur trois domaines, ô combien d’actualité : le corps, l’argent, les relations/l’usage de notre langue.

Le corps et l’argent sont mis dans le même bateau. Ce sont de bonnes choses, en soi, données par Dieu. Mais le bât blesse lorsque le corps, ou l’argent, prennent la première place dans notre vie : le plaisir à tout prix – par une sexualité débridée, une garde-robe ( !) démesurée, une maison grandiose, des voyages à tout va, un hygiénisme rigide… Lorsque la priorité se porte sur le corps, ou sur ce que j’ai, ce que je peux faire, toute une partie de ce que nous sommes est négligée : notre âme, notre vocation à ressembler à Dieu, notre solidarité profonde avec ceux qui nous entourent… La société nous invite au « fun », à profiter, toujours plus… Ou à accumuler, dans l’espoir de plaisirs futurs… Quitte à prendre des raccourcis en négligeant d’autres réalités, comme notre besoin de relations simples, de partage, d’entraide, d’amour/ notre besoin de nous décentrer pour accueillir la présence de l’autre, la présence de Dieu… Ces raccourcis sont bien souvent des impasses.

La pression sociale est très forte sur ces sujets – dans la culture, les médias, l’imaginaire ambiant, des évidences se forment comme des vérités intemporelles (alors que bien souvent, c’est très récent : ce n’est pas parce que c’est dit que c’est vrai) – et la responsabilité de chaque chrétien, c’est de se poser la question : est-ce c’est compatible avec ma nouvelle identité en Christ ? Avec mon avenir éternel ? Le corps, le bien-être, le plaisir, l’argent, mais aussi les loisirs, la réussite, la réputation… ces choses ont une place, mais quand elles dirigent notre vie à la place de Dieu, elles nous détournent de notre réelle identité. C’est toujours un combat, pour garder l’équilibre et donner une place juste à chaque chose, en gardant la meilleure place pour Dieu et nos relations avec les autres. Cela demande, régulièrement, de demander les lumières de Dieu : où est-ce que j’en suis en ce moment ?

Autre point sur lequel Paul insiste : nos paroles ! Le mensonge (pour se justifier ? pour manipuler ? pour se cacher ?), la brutalité, la colère. Nous vivons dans une époque joyeusement grossière, où la  vulgarité et les insultes sont monnaie courante, où la parole engage peu. Ce n’est pas nouveau, mais c’est très présent. Dieu nous invite à reconsidérer le poids de nos mots, leur impact sur l’autre, et sur nous. Ca ne laisse pas indemnes, d’insulter ou de mentir ! Peut-être que la première fois, nous allons au-delà de notre pensée, mais quand nous entendons nos propres mots, cela laisse une empreinte sur nous aussi, en préparant un chemin pour nos futures pensées.

Paul décrit ici une façon de vivre où l’ego, le moi, ne se met plus de limites, et se prend lui-même comme référence, comme source et but de l’existence. Je vis par moi-même, pour moi-même, je me fais plaisir, je fais ce que je veux quand je veux comme je veux. Comment construire des relations véritables si telle est notre mentalité ?

3/ Les vêtements à porter (« faites-vous un cœur… » v.12)

Alors, le dressing céleste ? A quoi ressemble-t-il ? S’il y a des vêtements à jeter, il y en a d’autres à acquérir ! Je le rappelle : il ne s’agit pas d’abandonner et d’acquérir des choses pour devenir une bonne personne qui obtiendra les faveurs de Dieu. Non ! Il s’agit de se mettre en conformité avec ce que nous sommes déjà, avec cette identité nouvelle que nous avons reçue en Christ, une identité à assumer et à exprimer au quotidien.

Puisque nous vivons par le Christ, puisque notre identité c’est le Christ, nous avons « simplement » à ressembler au Christ. Pas physiquement ! Mais dans son caractère : douceur, simplicité/droiture, un cœur qui se laisse attendrir, et la patience (la patience !). J’insiste sur la patience, car nous sommes tous en transition, empêtrés dans des vêtements qui ne nous vont plus, en train d’essayer de nouveaux vêtements où nous ne sommes pas encore très à l’aise… La patience qui demande de supporter ce qui nous agace, parce que finalement, ce n’est pas si grave ou important. Une patience généreuse, qui conduit même à pardonner à celui qui nous blesse : ses maladresses et ses fautes ne sont-elles pas du même ordre chez moi ? Et heureusement que Dieu me pardonne ! « pardonnez-vous les uns les autres » – cela ne peut arriver que si l’un des deux, offenseur ou offensé, prend l’initiative de parler à l’autre : je voudrais te demander pardon de…, si… On n’est pas obligé d’attendre que l’autre vienne nous demander pardon, on peut aussi prendre l’initiative (surtout si l’autre ne se rend pas compte de la situation) et dire: écoute, sur tel point, j’ai été blessé de… est-ce qu’on pourrait en parler ensemble ? C’est dur ! Il est plus facile d’avoir une paix visible et polie, ou de critiquer par-derrière. Mais demandons-nous : est-ce cela l’amour qui réjouit Dieu ? L’amour qui dirige le cœur du Christ ? L’amour qui règnera dans l’éternité ? Des relations hypocrites, fausses, remplies d’amertume ?

La dimension communautaire est essentielle dans notre identité nouvelle : nous sommes ensemble, nous sommes un corps, nous sommes au pluriel ! Nous sommes reliés – à Dieu, en Christ, par l’Esprit. Aux autres aussi. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment un Dieu d’amour nous lancerait-il dans une vie solitaire ? Quand la Bible parle d’amour, de paix, elle parle de relations ! Pas d’un sentiment vague et flottant, sans objet, zen… Avec ses beautés et ses laideurs, l’église est le lieu où nous apprenons à vivre notre identité céleste, à nous décentrer de nous pour aimer Dieu et notre prochain.

Pour vivre cela, la recette c’est de mettre sans cesse le Christ en avant. S’entraîner à se tourner sans cesse vers Dieu. Un sujet de joie ? Chantons la générosité de Dieu ! Un sujet de tristesse ? Cherchons le réconfort de Dieu ! Une idée ? Confrontons-la à la sagesse de Dieu, dans la Bible ! Un projet ? Demandons à Dieu son avis, et pas seulement sa bénédiction ! Toujours méditer un peu plus la vie, la personne, l’œuvre de Dieu, en particulier en Jésus – qui pourrait s’en lasser ? On parle de l’être le plus merveilleux, incroyable, extraordinaire qui puisse exister…

En toutes occasions, cherchons la perspective de Dieu – par exemple en apprenant à dire merci. Dire merci c’est décoller notre regard de l’évidence, de ce qui est dû, pour discerner la main paternelle qui nous porte et nous accorde tant de grâces. Nous avons de la chance ! Emerveillons-nous toujours à nouveau de pouvoir vivre avec Dieu, dans les bons et les mauvais moments – il est notre vie !

Conclusion

Paul nous invite à vivre ici-bas comme au ciel… Pas dans les nuages ! Pas dans un rêve ! Mais par anticipation, pour s’entraîner à l’éternité. Pour montrer ici, aujourd’hui, à quoi peut ressembler la vie avec Dieu.

C’est un grand défi ! Le plus grand relooking de tous les temps. Mais sur ce chemin, le Christ est notre modèle, notre motivation, et notre secours : Il nous enseigne, nous conduit, nous pardonne nos mauvais pas et nous donne la force de nous relever lorsque nous tombons.

Devenons ce que nous sommes ! Centrons-nous sur le Christ, et laissons-le nous transformer encore un peu plus à son image, pour la gloire de Dieu, pour notre joie, et pour bénir ceux qui nous entourent.




Sur une mauvaise voie…

https://soundcloud.com/eel-toulouse/sur-une-mauvaise-voie

La Bible est un livre extraordinaire, d’une diversité et d’une richesse formidables. Mais ce n’est pas toujours un livre facile à lire. Il nous résiste parfois… et cela même si nous la lisons depuis des années, même si nous avons fait de longues études de théologie et que nous pouvons la lire dans son texte original, en hébreu et en grec !

Bien-sûr, le message central de la Bible est clair. On comprend bien la révélation du Dieu Créateur, son projet de salut pour l’humanité rebelle, sa révélation progressive à travers un homme, Abraham, puis à travers un peuple issu de sa descendance, le peuple d’Israël. On comprend bien le message de la Bonne Nouvelle du salut de Dieu en Jésus-Christ, annoncé par les prophètes, accompli par le Fils de Dieu devenu homme, mort et ressuscité.

Mais reconnaissons que certains textes nous restent encore parfois obscures, difficiles à comprendre. Et la compréhension n’est pas la seule difficulté que nous rencontrons. Il y a aussi la difficulté à vivre et à mettre en pratique ce que nous comprenons…

Cette semaine, nous avons reçu un mail d’un membre de notre Eglise qui nous demandait justement notre avis sur deux textes difficiles de la Bible. Je me suis efforcé de lui donner quelques pistes possibles de réponse… Et puis je me suis pris au jeu et, en réfléchissant à ma prédication, je me suis dit que l’un de ces deux textes pouvait être intéressant pour nous ce matin. Un texte qui n’en a pas l’air au premier abord mais qui est plutôt difficile

Jacques 5.19-20

19 Mes frères et mes sœurs, parmi vous, quelqu’un peut se perdre loin de la vérité, et un frère ou une sœur peut le ramener. 20 Eh bien, vous devez savoir ceci : si une personne ramène un pécheur de la mauvaise route où il se trouve, il le sauve de la mort. Et à cause de cette action, Dieu va pardonner beaucoup de péchés.

Le dernier chapitre de l’épître de Jacques est constitué de différentes exhortations, assez disparates. Elles parlent du rapport aux richesses, de la patience, de la prière, en particulier pour les malades… Et puis il y a notre texte, qui est la conclusion, un peu abrupte, de la lettre. On ne trouve pas, comme à la fin de la plupart des épîtres du Nouveau Testament, une salutation ou une formule de bénédiction. S’est-elle perdue ? Ou est-ce intentionnel de la part de Jacques, pour nous laisser sur une exhortation ultime ? En tout cas, notre texte constitue le point final de l’épître de Jacques telle qu’elle nous est parvenue. Un point final quelque peu énigmatique.

Qu’est-ce qui est difficile dans ce texte ? J’identifie au moins deux difficultés, l’une est théologique, l’autre est pratique.

D’abord, la difficulté théologique. Nous voyons que Jacques parle à des frères et des sœurs. Il s’agit donc bien de chrétiens. Or il parle de personnes qui « se perdent loin de la vérité ». Plus encore, Jacques nous dit que si ces frères ou ces sœurs sont ramenés, ils sont « sauvés de la mort ». Ces expressions ne semblent pas convenir à des chrétiens… Comment un croyant, qui appartient au Seigneur, peut-il s’égarer loin de la vérité ? Et comment peut-il être « sauvé de la mort » ? N’est-il pas déjà sauvé en Jésus-Christ ?

L’autre difficulté, plus pratique cette fois, est dans la façon de vivre ce texte dans l’église. Comment peut-on « ramener un pécheur de la mauvaise route où il se trouve », spécialement si ce pécheur est mon frère ou ma sœur en Christ ? Et surtout comment le faire sans se positionner en juge, sans user d’un discours accusateur ou culpabilisateur ?

Un chrétien peut s’égarer de la vérité

Il faut d’abord comprendre ce que signifie exactement ici l’expression « sauver de la mort », littéralement « sauver son âme de la mort ».

On l’a dit, Jacques s’adresse à des chrétiens. Je ne pense donc pas que l’expression « sauver une âme de la mort » signifie ici simplement « être sauvé ». Quand on prend en compte l’ensemble de la révélation biblique, on comprend que Dieu ne reprend pas ce qu’il donne. J’aime bien dire qu’on ne peut pas « perdre » son salut parce qu’on ne peut pas non plus le « gagner » ! Il ne dépend d’aucun effort de notre part, d’aucun mérite. On le reçoit de Dieu, par grâce. Et Dieu ne reprend pas ce qu’il a donné !

Mais, même sauvé, le chrétien doit encore lutter contre la « mort » qui agit en lui, contre le péché encore présent dans son coeur, contre le « vieil homme » comme dirait l’apôtre Paul. Il ne faut pas croire qu’il suffit de devenir chrétien pour ne plus avoir de combat spirituel à mener dans sa vie. C’est même probablement le contraire ! Des luttes spécifiques commencent avec la conversion. C’est un combat qui accompagne le chrétien, parfois douloureusement, tout au long de sa vie.

Jacques lui-même l’a déjà évoqué, au début de sa lettre :

« Chacun est poussé au mal par son désir mauvais qui l’attire et l’entraîne. Et quand on laisse faire ce désir, il donne naissance au péché. Puis, quand le péché a grandi, il donne naissance à la mort. » (Jacques 1.14-15)

Il est donc tout à fait possible qu’un chrétien s’égare de la vérité, autrement dit qu’il s’éloigne de Dieu. Car il n’y a pas de vérité en dehors de Dieu. D’ailleurs la formulation utilisée par Jacques évoque de manière étonnante la célèbre parole de Jésus affirmant être « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6). Jacques aussi parle de vérité, de chemin (ou de route) et de vie (en étant sauvé de la mort).

Mais attention : s’égarer, ce n’est pas seulement commettre tel ou tel péché. Il ne s’agit pas de faire une liste de péchés à ne pas commettre et si on n’a coché aucune case, on est bon ! Commettre le péché, c’est aussi ne pas faire le bien, c’est aussi l’absence, voire le manque, d’amour. Jacques l’a déjà dit : « Celui qui sait faire le bien et ne le fait pas, se rend coupable d’un péché. » (Jacques 4.17)

Pour toutes ces raisons, nous pouvons dire qu’un chrétien peut s’égarer de la vérité. Ca ne veut pas dire qu’il est perdu, mort spirituellement. Mais par son égarement, quel qu’il soit, il laisse le péché agir en lui. Cela a forcément des conséquences spirituelles, ça l’éloigne de Dieu, la source de vie… c’est aussi cela, la mort.

Ramener de l’égarement…

Pour le chrétien, revenir de son égarement, c’est retrouver le chemin de la vie, de la communion avec Dieu. Mais dans notre texte, Jacques ne parle pas seulement des chrétiens qui se seraient égarés et qui reviennent d’eux-mêmes à Dieu. Il parle de chrétiens qui ramènent un de leurs frères ou de leurs sœurs de la mauvaise route où il se trouve. Ne pas le faire semble même s’apparenter à de la non assistance à un frère ou une soeur en danger !

Mais a-t-on le droit de dire à un frère ou une sœur qu’il s’égare ? Et comment être sûr que ce n’est pas nous qui nous égarons en le disant ? Et comment le faire sans que notre démarche soit perçue comme un jugement sur la personne ?

On ne veut pas tomber sous la condamnation de la mise en garde de Jésus, dans le Sermon sur la Montagne : « Ne jugez pas afin de ne pas être jugés ! » (Matthieu 7.1) Une parole à laquelle Jacques fait d’ailleurs référence dans sa lettre :

« Frères et sœurs chrétiens, ne dites pas de mal les uns des autres ! Celui qui dit du mal d’un frère ou d’une sœur, ou qui les juge, dit du mal de la loi et il juge la loi. Et si tu juges la loi, tu n’obéis plus à la loi, tu es son juge. C’est Dieu seul qui donne la loi et qui est juge, lui seul peut sauver et faire mourir. Mais toi qui juges ton prochain, pour qui te prends-tu ? » (Jacques 4.11-12)

Notons que Jacques ne dit rien de la manière de ramener son frère ou sa sœur de son égarement… Or, juste avant, il parlait de la prière. On peut sans doute se dire que la première façon d’accomplir l’exhortation de Jacques, c’est en priant pour notre frère ou notre soeur ! Prier les uns pour les autres, c’est se soucier les uns des autres !

Pour autant, la démarche suggérée par Jacques n’implique-t-elle pas autre chose que la prière seulement ? N’y a-t-il pas aussi quelque chose à dire explicitement parfois ? Nous pouvons penser aux prédicateurs et plus largement, à tous ceux qui se retrouvrent dans une situation où ils sont appelés à transmettre d’une manière ou d’une autre une parole du Seigneur… Quel est le message que nous prêchons ? Pour pouvoir ramener de l’égarement possible, il faut refuser un discours lénifiant, qui arrondit trop les angles, qui fait silence sur les exigences de Dieu et sa sainteté, qui refuse de parler du péché et du besoin, y compris pour le chrétien, de se repentir.

Mais Jacques nous invite sans doute aussi, parfois, à aller plus loin. A dire à notre frère, notre sœur, ce qui ne va pas, à les mettre en garde contre certaines pratiques qui les éloignent de Dieu. Mais attention : gardons toujours à l’esprit le risque de prendre la position du juge de son frère ou sa sœur. C’est à proscrire absolument ! L’Eglise est une communauté de pécheurs pardonnés. Personne ne peut se placer en juge d’autrui. Et si une démarche est entreprise envers un frère ou une sœur, il faut l’accompagner de prière, et faire de preuve de prudence, d’amour, de respect et d’humilité. Il suffit de relire la développement de la lettre de Jacques sur la langue et les dégâts que peuvent provoquer certaines paroles pour s’en convaincre…

Conclusion

Si cette parole de la lettre de Jacques est difficile, autant théologiquement que pratiquement, c’est peut-être parce qu’elle touche à nos luttes intimes, nos combats personnels contre le péché, nos risques de nous égarer loin de Dieu. Aucun chrétien n’y échappe !

Mais la bonne nouvelle, c’est que Dieu est toujours prêt à pardonner. Il nous accueille sans cesse, il ne rejette jamais celui qui revient à lui. C’est aussi ce qui doit nous motiver dans nos prières les uns pour les autres, et dans nos relations.

Finalement, nous avons toujours besoin d’être sauvés de la mort, par Celui qui a vaincu la mort, le Christ ressuscité !