Le défi de Pentecôte

Pentecôte, c’est le jour J pour l’Eglise. Le moment à partir duquel la Bonne Nouvelle va se répandre ! Jusque là, les disciples étaient réunis entre eux, parfois en présence du Christ ressuscité. Ils attendaient que la promesse de Jésus de leur envoyer le Saint-Esprit se réalise. Au début de notre récit, les disciples sont d’ailleurs réunis dans une maison… Et puis le Saint-Esprit descend sur eux, les foules accourent, intriguées, et l’Evangile est annoncé.

Bref, la descente de l’Esprit saint sur les disciples, c’était un peu le déconfinement de l’Eglise… C’est donc un assez joli symbole que nos cultes puissent reprendre en ce dimanche de Pentecôte !

Actes 2.1-13
1 Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit. 2 Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme un violent coup de vent, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et se posèrent une à une sur chacun d’eux. 4 Ils furent tous remplis de l’Esprit saint et ils se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer.
5 À Jérusalem vivaient des Juifs qui honoraient Dieu, venus de tous les pays du monde. 6 Quand ce bruit se fit entendre, ils s’assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. 7 Ils étaient remplis de stupeur et d’admiration, et disaient : « Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ? 8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle ? 9 Parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d’Élam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de la province d’Asie ; 10 certains sont de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de la région de Cyrène, en Libye ; d’autres sont venus de Rome, 11 de Crète et d’Arabie ; certains sont nés Juifs, et d’autres se sont convertis à la religion juive. Et pourtant nous les entendons parler dans nos diverses langues des grandes œuvres de Dieu ! »
12 Ils étaient tous remplis de stupeur et ne savaient plus que penser ; ils se demandaient les uns aux autres : « Qu’est-ce que cela signifie ? » 13 Mais d’autres se moquaient en disant : « Ils sont complètement ivres ! »

Ces dernières semaines, nous avons tous vécu une expérience commune, universelle. La pandémie que nous traversons, et surtout l’expérience du confinement qui lui est liée, sera inscrite dans les livres d’histoire : plus de la moitié de l’humanité a été confinée en même temps ! Cette expérience commune a été vécue dans des circonstances variables, selon que vous avez été atteint par le virus ou non, en fonction des conditions dans lesquelles vous avez vécu le confinement, seul ou avec d’autres, avec ou sans jardin, avec des enfants scolarisés à la maison, en télétravail ou si vous avez continué de travailler pour assurer des services essentiels… Il y a donc eu une expérience commune, partagée par tous, mais elle a été vécue différemment par chacun.

N’est-ce pas, d’ailleurs, le propre d’une expérience universelle ? Elle est partagée par tous mais vécue différemment par chacun. L’événement de la descente de l’Esprit saint à la Pentecôte a indéniablement un caractère universel, et on y retrouve cette tension entre le “tous” et le “chacun”.

Lorsque le Saint-Esprit se manifestent, il est dit : “Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et se posèrent une à une sur chacun d’eux.” (v.3)
C’est le même Saint-Esprit qui descend sur tous les disciples réunis, mais cela se manifeste par des langues de feu qui se séparent pour se poser une à une sur chacun.

Plus loin, ce qui cause l’étonnement de la foule réunie à Jérusalem ce jour-là, c’est d’entendre parler des merveilles de Dieu dans la propre langue de chacun. Et que sont ces grandes oeuvres de Dieu sinon l’Evangile, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Il suffit de lire le discours de Pierre dans la deuxième partie du chapitre pour en avoir la preuve. Or, les foules disent : “Comment se fait-il que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle ?” (v.8)
Autrement dit, c’est la même Bonne Nouvelle qui est proclamée à tous, mais dans la langue maternelle de chacun.

L’Evangile, la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, est véritablement universelle. Elle est la même pour tous, mais elle est aussi entendue, reçue et incarnée différemment par chacun. Et cette tension entre le “pour tous” et le “pour chacun” de l’Evangile, constitue un des grands défis de l’Eglise, qu’on pourrait formuler ainsi :

Il y a une seule Bonne Nouvelle pour tous, à traduire dans la langue de chacun, et à recevoir dans sa propre langue maternelle.

Une seule Bonne Nouvelle pour tous

Il faut qu’elle soit la même pour tous, sinon chacun invente une Bonne Nouvelle à sa mesure… qui ne sera donc plus une Bonne Nouvelle pour tous ! Et il faut en même temps que cette Bonne Nouvelle soit personnelle, pour qu’elle rejoigne chacun.

Comment transmettre une Bonne Nouvelle qui soit à la fois unique pour tous et personnelle à chacun ? Quel est le message dont nous sommes porteurs ?

Nous n’avons pas une religion à proposer, avec ses rites et ses traditions, nous n’avons pas à doctrine à proposer, avec ses certitudes et ses dogmes. Nous avons une personne à faire connaître : Jésus-Christ, le Fils de Dieu devenu homme, mort et ressuscité ! Il veut nous rencontrer et nous sauver. C’est ça la Bonne Nouvelle !

Il me semble donc que c’est seulement si la Bonne Nouvelle que nous annonçons est centrée sur la personne de Jésus-Christ qu’elle peut être à la fois pour tous et pour chacun. Parce qu’elle n’est pas alors un énoncé doctrinal ou un ensemble de précepts religieux. Elle est l’occasion d’une rencontre, par la foi, avec quelqu’un. Une rencontre qui débouche sur une relation personnelle. Ce que nous partageons, c’est la rencontre avec le Christ vivant. Mais notre relation avec lui est personnelle à chacun.

Traduite dans la langue de chacun

Pour qu’elle soit accessible, cette Bonne Nouvelle doit être traduite dans la langue de chacun. Je me suis rendu compte que nous avons dans ce récit la première traduction de l’Evangile ! L’hébreu et le grec, qui sont les langues d’origine de l’AT et du NT, ne sont pas des langues sacrées. Ce qui compte, c’est le message. Et parce que c’est une Bonne Nouvelle, et qu’elle est pour tous, il faut la traduire dans toutes les langues !

Or la traduction est un art difficile ! Vous avez peut-être des souvenirs douloureux d’étudiants devant votre version anglaise ou latine… ou de la difficulté de votre apprentissage du français si ce n’est pas votre langue maternelle !

Or tout chrétien est appelé à être un traducteur de l’Evangile. Pas tellement pour écrire des versions de la Bible en différentes langues, mais pour le rendre compréhensible par nos contemporains, nos amis, nos proches. Et vous savez qu’il n’est pas toujours facile de trouver les mots justes pour témoigner de notre foi… Mais il ne faut pas oublier que la meilleure traduction de l’Evangile est sans doute sa traduction concrète, dans nos vies.

Nous ne sommes pas responsable de l’accueil que les autres vont réserver à la Bonne Nouvelle, mais nous sommes responsables de la façon dont nous la traduisons, dans nos mots et dans notre vie quotidienne. L’élément important que nous révèle le récit de Pentecôte, c’est que cette traduction est une oeuvre du Saint-Esprit. C’est lui qui donne aux disciples la capacité de parler des merveilles de Dieu dans d’autres langues… C’est lui qui pourra rendre notre témoignage accessible et pertinent envers notre prochain.

Reçue dans sa langue maternelle

L’Evangile est une Bonne Nouvelle, non pas seulement quand elle est annoncée mais quand elle est reçue.

Cela s’exprime, dans la récit de Pentecôte, par l’émerveillement des foules qui entendent parler des oeuvres de Dieu “dans leur langue maternelle”. Littéralement, en grec, on parle de “la langue dans laquelle nous sommes nés”. C’est la langue qu’on a apprise enfant, celle de nos parents, de notre éducation. Une Bonne Nouvelle traduite dans ma langue maternelle, c’est une Bonne Nouvelle qui parle mon langage, qui rejoint mon histoire.

Le Fils de Dieu, en devenant homme, nous a rejoint dans notre histoire humaine. Il est devenu l’un des nôtres, comme nous tous. Par son Esprit, il me rejoint, aujourd’hui, dans mon histoire. Il nous appelle chacun à le suivre et il habite notre quotidien. C’est la Bonne Nouvelle pour tous et pour chacun !

D’où l’importance, dans l’Eglise, de partager notre foi commune, de la vivre et de l’exprimer ensemble. C’est pour cela que nous sommes heureux de pouvoir reprendre nos cultes ! Mais d’où l’importance aussi de ne pas enfermer chacun dans des stéréotypes ou des carcans mais de savoir accueillir la diversité de nos spiritualités, une même foi exprimée dans un langage propre à chacun !

Conclusion

Juste avant son Ascension, Jésus avait donné à ses disciples cet ordre de mission : “Vous recevrez une force quand l’Esprit saint descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde.” (Actes 1.8)

Depuis le jour J de la Pentecôte, cet ordre de mission reste valable. Le flambeau nous est parvenu, de génération en génération. Le défi de Pentecôte se poursuit : il y a une seule Bonne Nouvelle pour tous, à traduire dans la langue de chacun, et à recevoir dans sa propre langue maternelle.

Et n’oublions une autre excellente nouvelle liée à Pentecôte : c’est le Saint-Esprit, qui habite en nous, qui nous rendra capable de dire les merveilles de Dieu de façon appropriée, dans le langage de notre prochain !




Rendre compte de notre espérance

 

Parmi les textes bibliques proposés pour ce dimanche, il y a un extrait de la première épître de Pierre. Cette lettre a été écrite dans un contexte de persécution pour les premiers chrétiens. Vous verrez que cela transparaît dans le texte, lorsqu’on y évoque des souffrances à endurer et de l’adversité à affronter.

1 Pierre 3.13-17
13 Qui vous fera du mal si vous êtes pleins de zèle pour le bien ? 14 Même si vous aviez à souffrir parce que vous faites ce qui est juste, vous êtes heureux ! N’ayez aucune crainte des autres et ne vous laissez pas troubler. 15 Mais reconnaissez et honorez dans vos cœurs le Christ comme Seigneur. Tenez-vous toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. 16 Mais faites-le avec douceur et respect ! Ayez une conscience pure, afin que ceux qui insultent votre bonne conduite de chrétiens aient à rougir de leurs calomnies. 17 Car il vaut mieux souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal.

Dans un monde idéal, quand on fait le bien on est honoré, et quand on fait le mal on est condamné. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal… et tout n’est pas aussi simple que cela.

L’épître de Pierre n’est pas écrite à des chrétiens qui vivent dans un monde idéal… mais bel et bien dans notre monde, où l’injustice et les inégalités sont présentes, un monde où, aujourd’hui encore, certains croyants rencontrent de l’opposition, de l’adversité, simplement à cause de leur foi.

Et pourtant, même face à la persécution, pour le chrétien demeure l’impératif d’avoir une conduite sans reproche, et aussi celui d’être témoin de son espérance. Même dans la tempête, l’arbre que nous sommes est appelé à rester debout, et même à porter du fruit ! Mais comment faire ?

Le problème, c’est la peur…

“N’ayez aucune crainte des autres et ne vous laissez pas troubler.” Cette exhortation se comprend bien dans un contexte de persécution… mais la peur se manifeste aussi dans d’autres contextes. Même si les peurs, alors, ne sont pas toujours justifiées… elles existent bel et bien.

Dans un état laïque nous n’avons pourtant nullement à craindre de témoigner de notre foi. La laïcité garantit la liberté de croire et de vivre sa foi, y compris de façon publique, dans la mesure où ça ne trouble pas l’ordre public et que cela se vive dans le respect.

Et pourtant, nos peurs sont là parfois… Elles peuvent traduire notre timidité, notre manque de confiance, notre crainte d’être incompris ou moqué.

D’un certaine façon, l’épître de Pierre nous dit : Soyez qui vous êtes ! Assumez votre foi, vos convictions, votre espérance ! N’ayez pas peur !

L’important, c’est le coeur

Et pour vaincre cette peur, Pierre nous invite à revenir à notre coeur : “Mais reconnaissez et honorez dans vos cœurs le Christ comme Seigneur.” Ou, plus littéralement : “sanctifiez dans votre coeur Christ le Seigneur.”

Tout commence là. Dans l’intime et le personnel… mais pas pour y rester confiné !

On pourrait prolonger la métaphore de l’arbre, et dire que le coeur, ce sont les racines. Elles sont en général invisibles, mais elles sont essentielles. C’est par elles que l’arbre peut rester debout et qu’il puise les nutriments dont il a besoin pour grandir et porter du fruit.

Il s’agit pour nous de cultiver notre intériorité. J’ai entendu plusieurs personnes qui ont dit avoir redécouvert une certaine intériorité dans le temps de confinement que nous avons traversé. Bon, ce n’était pas forcément ceux qui ont dû faire du télétravail avec des enfants en bas âge à la maison !!!

En tout cas, il y a un vrai défi, important à relever, celui de cultiver notre intériorité. Et ça demande de savoir s’arrêter, confinement ou pas.

Pour le croyant, il s’agit, dans cette intériorité, de réserver une place, un sanctuaire, pour le Seigneur. Et prendre le temps d’y aller, de fermer les fenêtres et les portes autour de nous pour y rencontrer Dieu, seul à seul. Pour plonger nos racines en lui. Nous y puiserons la sève qui nous vivifiera, le courage et la force dont nous avons besoin pour affronter nos peurs.

Un droit de réponse !

Si les racines sont solidement ancrées dans le sol, si nous nous nourrissons dans notre intériorité de notre intimité avec Dieu, alors l’arbre de notre vie sera solide… il sortira de terre, et aux yeux de tous, il portera son feuillage, ses fleurs ou ses fruits.

Et comme ça sera aux yeux de tous, ça va probablement susciter des réactions. Alors Pierre dit : “Tenez-vous toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous.”

La façon dont l’épître l’exprime ici traduit le contexte d’hostilité… Il s’agit de se défendre ! Mais dans tout contexte, il s’agit surtout de répondre aux interrogations, parfois curieuses, parfois hostiles, que suscite une vie remplie par le Seigneur.

Et je trouve intéressant que ce soit le mot espérance qui soit utilisé ici. Pierre aurait pu parler simplement de la foi : tenez-vous prêt rendre compte de ce que vous croyez. Mais il parle plutôt de l’espérance. Parce que ce qui fait, fondamentalement, la particularité de la foi chrétienne, c’est son espérance, basée sur l’événement de la résurrection du Christ.

Dans le contexte qui est le nôtre, où prédomine le pessimisme, la crainte, presque un sentiment de fin du monde… c’est bien d’une espérance que nous devons être porteurs ! Il faut que notre espérance soit notre réponse à la morosité ambiante, aux inquiétudes, aux colères, aux suspicions parfois jusqu’au complotisme, et au cynisme qui nous entoure. Et cette espérance doit s’incarner dans notre vie.

En douceur…

Une dernière précision s’impose, au verset 16 : “Mais faites-le avec douceur et respect !”

Ce double impératif est pertinent dans tous les contextes. Dans l’adversité, pour ne pas répondre à l’agression par l’agressivité. Mais dans un contexte plus paisible aussi, pour que le témoignage ne soit pas offensif ou intrusif. Un foi qui s’impose n’est plus vraiment la foi, c’est une idéologie.

La foi et l’espérance chrétienne demandent une libre adhésion, qu’on ne peut jamais contraindre. L’Evangile est un appel, et la foi est une réponse à cet appel. Nous ne pouvons en parler qu’avec douceur et respect…

Le Royaume de Dieu ne s’établit pas par la force mais par l’amour. Le Fils de Dieu n’est pas venu sur terre en Général de guerre avec une armée d’anges, il est venu humblement, en serviteur, jusqu’à mourir seul, sur une croix.

La douceur et le respect dans notre témoignage chrétien doivent être un écho de la personne de Jésus-Christ, qui disait de lui-même qu’il est doux et humble de coeur. C’est bien lui notre espérance, dont nous témoignons !




Le berger et la porte

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement dû au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

Jésus aimait raconter des histoires. On en trouve plusieurs dans les évangiles, ce sont les paraboles. Inspirées de la vie quotidienne, elles font références à des situations que tout le monde connaissaient. Mais Jésus les racontait pour enseigner des vérités spirituelles. Derrière leur apparente simplicité, elle ont une portée et une profondeur étonnantes.

Parfois elles sont évidentes à comprendre, parfois un peu plus obscures. Mais elles nous réservent souvent des surprises. Le texte de l’Evangile de ce dimanche en est un parfait exemple.

Je vous propose de lire, dans l’Evangile selon Jean, au chapitre 10, les versets 1 à 10.

Jean 10.1-10
1 Jésus dit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui entre dans l’enclos des moutons sans passer par la porte, mais en grimpant par un autre côté, celui-là est un voleur, un brigand.
2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons. 3 Le gardien lui ouvre la porte et les moutons écoutent sa voix. Il appelle ses moutons chacun par son nom et les mène dehors.
4 Quand il les a tous fait sortir, il marche devant eux et les moutons le suivent, parce qu’ils connaissent sa voix. 5 Mais ils ne suivront certainement pas un inconnu ; ils fuiront plutôt loin de lui, parce qu’ils ne connaissent pas la voix des inconnus. »
6 Jésus se servit de cette image pour leur parler, mais ses auditeurs ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
7 Jésus poursuivit : « Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : moi je suis la porte de l’enclos des moutons. 8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs, des brigands ; mais les moutons ne les ont pas écoutés. 9 Moi je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera de la nourriture. 10 Le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire. Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.

On cite souvent ce texte pour évoquer la figure du bon berger appliquée à Jésus. Et c’est vrai. C’est bien une des leçons de cette parabole. Jésus est comme un bon berger, qui prend soin de son troupeau. Il protège et rassure ses moutons, qui connaissent et aiment sa voix. C’est une très belle image de la proximité du croyant avec son Dieu, inspirée d’une image biblique, présente par exemple dans le fameux Psaume 23 : “Le Seigneur est mon berger…”

Mais dans les versets que nous avons lus, lorsque Jésus explique l’histoire que nous venons de lire, il ne parle parle pas d’abord du berger. Avant de dire qu’il est le berger, il se compare à un autre élément de l’histoire, et ce n’est pas celui auquel on aurait forcément pensé. Il affirme ainsi, au verset 9 :

“Moi je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera de la nourriture.”

Certes, Jésus est le bon berger de cette parabole. Mais il en est aussi la porte… Or que dit-on de cette porte, dans l’histoire ?

C’est par elle que passe le berger, à l’inverse des voleurs et brigands qui, eux, escaladent l’enclos.
C’est par elle que passent les moutons, guidés par le berger. Elles peuvent ainsi entrer et sortir de l’enclos.

 

La porte c’est l’entrée légitime dans l’enclos

La porte de l’enclos laisse passer le véritable berger alors que les voleurs et les brigands escaladent l’enclos. Jésus est donc l’entrée légitime dans l’enclos. Qu’est-ce que ça signifie ? En fait, nous avons ici une affirmation messianique forte. Jésus est le Messie, celui que Dieu a choisi pour accomplir son plan de salut, son projet pour nous réconcilier avec lui.

En réalité, Jésus est à la fois le berger et la porte qui permet au berger d’entrer. Un peu comme la lettre aux Hébreux dira que Jésus est à la fois le sacrifice et le prêtre qui offre le sacrifice. D’ailleurs, on retrouvera cette notion de sacrifice, dans la deuxième partie de l’explication que Jésus donnera de cette histoire. Il affirmera alors qu’il est aussi le bon berger “qui donne sa vie pour ses moutons”.

L’Evangile, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle, c’est que Dieu pourvoit à tout pour notre salut. Il est la porte et le berger qui nous fait entrer et sortir de l’enclos. Il est le sacrifice et le prêtre qui offre le sacrifice. Or Jésus, le Fils de Dieu devenu homme, est le seul à pouvoir être cela. Justement parce qu’il est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. C’est un des plus grands mystères de la foi chrétienne. Mais c’est aussi l’un des plus importants, sans lequel l’édifice de l’Evangile s’écroule… mais grâce auquel nous pouvons recevoir l’assurance du salut, parce qu’il repose entièrement sur Dieu.

 

La porte permet aux moutons d’entrer et de sortir

L’autre leçon de cette histoire, c’est ce que cette métaphore de la porte nous dit du salut lui-même. “Moi je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé ; il pourra entrer et sortir, et il trouvera de la nourriture.” Et Jésus conclut en disant : “Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance.”

Si on prête attention à l’histoire que raconte Jésus, le berger entre dans l’enclos pour en faire sortir les moutons, les amener à leur lieu de pâturage, et qu’ils trouvent leur nourriture. Cette porte, explique Jésus, permet aux moutons d’entrer et de sortir. Autrement dit, le salut, ce n’est pas d’être à l’abri dans l’enclos, c’est d’être conduit par le berger en dehors de l’enclos. Le berger, grâce à la porte, ne confine pas ses moutons dans l’enclos mais leur permet d’entrer et de sortir. Une image qui résonne de façon particulière pour nous, après presque deux mois de confinement…

Le salut, c’est la porte, pas l’enclos ! Ça me semble important de le dire parce que la tentation existe de comprendre le salut plutôt comme un enclos… au risque qu’il devienne un bunker. Le salut que Dieu nous offre ne nous enferme pas, il nous rend libre et nous garantit la présence du Seigneur à nos côtés.

Or il y a des chrétiens qui se confinent dans leur Église, dans leur pratique religieuse ou dans leurs certitudes. Ils se coupent du monde et ne suivent pas le berger qui veut les y mener. Pire, ils referment la porte que le gardien vient d’ouvrir, préférant se replier sur eux-mêmes.

Mais ça, c’est le contraire de l’Evangile, qui est amour du prochain, partage, espérance. Jésus est la porte de l’enclos. Une porte grande ouverte !

 

Conclusion

Lorsque nos églises et nos temples se rouvriront, il ne s’agira pas de nous y confiner ! Nous nous y rassemblerons, certes. Et nous en aurons besoin ! Mais nous devrons garder la porte grande ouverte sur le monde. Plus encore, il s’agira, s’il le faut, de déconfiner nos Églises !

Notre appel n’est pas de nous rassembler dans l’enclos de l’Eglise et de rester entre nous, en sécurité et bien au chaud… Notre appel est de passer la porte et de suivre le Christ là où il nous conduira, dans les pâturages du monde, pour y apporter et y vivre l’Evangile.

C’est là que le Christ nous attend !




Le défi de la communion

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement due au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

On dit parfois que l’Eglise, ou les Églises, appartiennent au passé. Mais depuis 2000 ans que l’Eglise existe, elle a dû sans cesse se réinventer. Elle a plus ou moins réussi à le faire… et il faut avouer que les circonstances particulières que nous traversons nous y invitent de façon nouvelle.

Or, l’un des textes proposés pour ce dimanche nous ramène justement aux origines de l’Eglise. Plus précisément au lendemain de ce qu’on peut considérer comme l’événement fondateur de l’Eglise : la descente du Saint-Esprit sur les croyants réunis à Jérusalem, lors de la fête de la Pentecôte. Mais ce n’est pas ce récit qui nous est proposé, plutôt celui qui le suit immédiatement. On le trouve dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 2, les versets 42 à 47. Le passage que nous allons lire trace le portrait de la toute première Église.

Actes 2.42-47
42 Tous s’appliquaient fidèlement à écouter l’enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à partager ensemble le pain et à participer aux prières. 43 Chacun reconnaissait l’autorité de Dieu car il accomplissait beaucoup de prodiges et de signes extraordinaires par l’intermédiaire des apôtres. 44 Tous les croyants étaient unis et partageaient entre eux tout ce qu’ils possédaient. 45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils répartissaient l’argent ainsi obtenu entre tous, en tenant compte des besoins de chacun. 46 Chaque jour, d’un commun accord, ils se réunissaient dans le temple, ils partageaient ensemble le pain dans chaque maison et prenaient leur nourriture avec joie et sincérité de cœur. 47 Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe les personnes qu’il amenait au salut.

 

Voilà un texte qui peut paraître incongru pour un temps de confinement ! Ce portrait de la première communauté chrétienne a sans doute valeur d’exemple… Mais comment l’entendre, alors que nous sommes contraints de rester chez nous et que nous ne pouvons pas nous réunir ?

Il y a forcément des choses évoquées dans ce texte qu’on ne peut pas faire : se réunir chaque jour, au temple ou ailleurs, partager le pain et manger ensemble, c’est impossible aujourd’hui. Même partager ses biens pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin n’est pas forcément évident aujourd’hui. Il y a, bien-sûr, des choses qu’on peut faire autrement. Une forme de partage et de solidarité peut s’organiser. On peut aussi profiter des moyens technologiques actuels pour se réunir par vidéoconférence et prier ensemble, on peut proposer des ressources sur Internet pour lire la Bible, etc.

Mais ce n’est pas la même chose… les téléphones et les vidéoconférence ne peuvent pas remplacer le contact humain et la proximité.

 

Le défi de la communion

En réalité, ce texte pose le défi de la communion, quelles que soient les circonstances. Evidemment, c’est un défi que ressentent particulièrement ceux qui sont contraints de vivre aujourd’hui dans l’isolement…

Peut-on dire pour autant que la communion n’est pas possible en confinement ? Qu’est-ce qui unissait les chrétiens de Jérusalem au lendemain de la Pentecôte et qui continue d’unir les chrétiens aujourd’hui, au milieu de la pandémie de coronavirus ?

En tout temps, l’unité de l’Eglise dépend de l’Esprit saint. C’est lui qui est descendu sur les croyants réunis le jour de la Pentecôte. C’est lui qui nous unit, qui garantit notre communion, hier comme aujourd’hui, et en toutes circonstances. Ce ne sont pas les moyens technologiques, aussi performants soient-ils. Et aucune restriction, aucune barrière, aucun virus ne pourra jamais empêcher le Saint-Esprit d’agir, et de nous unir à Dieu, et les uns aux autres. Mais il ne le fait pas sans nous, sans notre participation active. Et les circonstances que nous connaissons nous poussent à trouver des nouvelles façons d’être en communion.

Au temps du Nouveau Testament, il n’y avait pas de Zoom, de Skype ou de WhatsApp. Mais lorsque l’apôtre Paul a été emprisonné, il écrivait. Par ses nombreuses lettres, il entretenait la communion avec les Églises qu’il connaissait. Et nous en sommes aussi les bénéficiaires aujourd’hui encore, grâce aux épîtres parvenues jusqu’à nous à travers le Nouveau Testament. Alors qui sait ? Que restera-t-il de ce temps que nous vivons, pour notre communion demain ?

 

Le risque d’un “retour à la normale”

Attention au risque d’un simple “retour à la normale”. Je parle d’un risque, parce ce que ce serait une erreur de simplement recommencer comme avant, sans tirer les leçons de l’épreuve traversée. Et là, ce ne sont pas que les chrétiens qui sont concernés… Comment sera notre monde demain ? Comment seront nos relations sociales au quotidien alors qu’aujourd’hui l’autre est devenu pour nous un danger de contamination avec lequel il faut garder ses distances ? Comment sera notre économie alors qu’on se rend compte aujourd’hui des dangers de ne rechercher que la production au moindre coût ? Comment sera le monde du travail alors que nous voyons que les métiers les plus utiles, et même nécessaires à la société, ne sont pas les plus valorisés et reconnus ?

Apprendrons-nous de cette épreuve ou recommencerons-nous tout comme avant ?

Et pour l’Eglise aussi, la question se pose. Est-ce que, demain, nous continuerons de vivre l’Église à distance, de façon presque virtuelle ? C’est la façon de vivre l’Eglise habituellement pour certains… sans forcément participer aux rassemblements de l’Église, ou seulement occasionnellement. Et comment se prolongeront, concrètement, les nouvelles façons de communiquer, de prendre des nouvelles les uns des autres, de prier ensemble ? Notre communion demain sera-t-elle enrichie des leçons apprises à travers cette épreuve ?

 

Réinventer l’Église

Le temps particulier que nous traversons nous oblige à prendre du recul sur notre vie, et si nous sommes croyants, sur notre foi, notre façons de vivre l’Église.

Si, par la force ces choses, nous devons réinventer l’Eglise aujourd’hui, il faudra la réinventer demain encore. Le portrait de la première Église témoigne de la façon dont les premiers chrétiens ont vécu la mission qui leur était confiée. Il ne s’agit pas de bêtement copier ce qu’ils faisaient. Le contexte a changé. Et il changera encore ! La vraie question est de se demander comment vivre la mission de l’Eglise aujourd’hui, et comment la vivre demain.

Or, il me semble que le récit du livre des Actes des apôtres souligne trois aspects de la mission de l’Eglise auxquels nous devons toujours rester attentifs :

  • Ecouter Dieu et le voir agir.
  • Vivre le partage et la solidarité.
  • Rayonner de l’amour de Dieu.

Ecouter Dieu et le voir agir. C’est la première priorité, en toutes circonstances. L’Église se nourrit de la Parole de Dieu et de son action. Notre texte souligne d’une part l’assiduité de l’Eglise réunie pour écouter l’enseignement des apôtres et d’autre part une action visible de Dieu dans l’Eglise. Et les deux sont liés ! C’est en se mettant à l’écoute de Dieu que nous le verrons agir. Ce moment où, pour la plupart, nous sommes obligés de nous arrêter est un temps propice pour la prière et l’écoute de Dieu. Profitons-en ! Mais nous devrons apprendre demain à ne pas compter sur les circonstances pour consacrer du temps à Dieu.

Vivre le partage et la solidarité. Les premiers chrétiens ont vécu cet impératif de façon très concrète. En réalité, c’est la seule façon de voir si la foi que nous professons n’est pas qu’un discours creux et superficiel. Voilà la question à se poser : comment notre foi se traduit-elle en actes ? La réponse est : par le partage et la solidarité. Et nous en aurons particulièrement besoin demain. On ne mesure pas encore les conséquences, les difficultés, la précarité accentuée dans laquelle se trouveront beaucoup. Serons-nous au rendez-vous ?

Rayonner de l’amour de Dieu. Ce troisième impératif, je le retire des deux verbes associés au verset 47 : “Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde.” La louange du croyant exprime son amour pour Dieu, et sa vie entière est appelé à le manifester, si bien qu’elle suscite un regard favorable de la part des autres.

Alors comment est-ce que nous rayonnons, aujourd’hui, en ce temps de confinement ? Je m’interroge notamment sur ce que nous postons ou relayons sur les réseaux sociaux… je ne suis pas sûr qu’ils expriment toujours la foi, l’espérance et l’amour que nous sommes censés montrer ! Et comment allons-nous rayonner demain, pour que notre vie entière soit une louange à Dieu et suscite un regard favorable de nos contemporains ?

Encore une fois, si nous réinventons l’Eglise aujourd’hui, contraints par les circonstances, il nous faudra encore le faire demain. Car si la mission ne change pas, la façon de l’accomplir évolue, parce que notre monde évolue. Voilà notre triple défi, aujourd’hui comme demain : écouter Dieu et le voir agir en nous et à travers nous, vivre vraiment le partage et la solidarité et rayonner de façon pertinente de l’amour de Dieu.




Les apparences sont trompeuses

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement due au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

L’épisode biblique des Rameaux, dont nous avons lu le récit, est trompeur. Pris de façon isolée, on pourrait avoir l’impression que tout va pour le mieux pour Jésus : il est accueilli triomphalement par la population de Jérusalem. Mais quand on considère ce qui précède, et en particulier ce que Jésus annonçait le concernant, et quand on sait ce qui va suivre, et qui conduira à la condamnation et la crucifixion de Jésus, on se rend compte qu’il ne faut pas se fier aux apparences…

C’est toujours vrai, d’ailleurs ! Les apparences sont souvent trompeuses. Nous en avons tous fait l’expérience… Faites-vous un opinion sur quelqu’un sur la seule base de son apparence, et vous êtes à peu près sûr de vous tromper ! Les gros durs sont parfois les plus douillets et les silhouettes fragiles cachent parfois une force insoupçonnée.

Avec Jésus aussi, il faut aller au-delà des apparences. Dans la lettre de Paul aux Philippiens, un fameux hymne centré sur le Christ lève le voile sur la personne de Jésus. Il va au-delà des apparences de l’homme Jésus pour dépeindre le Fils de Dieu devenu homme. Lisons cet hymne dans le deuxième chapitre de la lettre Paul aux Philippiens, aux versets 6-11.

Philippiens 2.6-11
6 (Jésus-Christ) possédait depuis toujours la condition divine,
mais il n’a pas voulu demeurer à l’égal de Dieu.
7 Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu’il avait
et il a pris la condition de serviteur.
Il est devenu un être humain parmi les êtres humains,
il a été reconnu comme un homme ;
8 il a accepté d’être humilié et il s’est montré obéissant
jusqu’à la mort, la mort sur une croix.
9 C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place
et lui a donné le nom supérieur à tout autre nom.
10 Il a voulu qu’au nom de Jésus, tous les êtres,
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
se mettent à genoux,
11 et que tous reconnaissent publiquement :
« Le Seigneur, c’est Jésus Christ,
pour la gloire de Dieu le Père. »

Il ne faut pas se fier aux apparences… Cet hymne le souligne à propos de Jésus-Christ.

Souvenons-nous de l’humble arrivée de Jésus sur terre, le soir de Noël. Avec la naissance d’un petit enfant, dans une famille modeste, à l’écart de tous… mais c’est pourtant le Fils de Dieu qui vient sur terre !

Et cet enseignant entouré de quelques disciples, ce Galiléen, regardé avec méfiance voire avec mépris par bien des habitants de Judée… c’est pourtant le Messie annoncé par les prophètes, venu apporter le salut de Dieu à l’humanité.

A l’inverse, cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, avec les foules dans la joie et l’agitation… c’est pourtant le prélude à son arrestation, à un procès et une condamnation injuste, une mort infamante sur une croix.

Les apparences sont trompeuses…

Mais la foi permet d’aller au-delà des apparences. Elle permet de proclamer que cet homme qui a vécu il y a deux mille ans, qui a marché sur cette terre, qui a enseigné et qui est mort crucifié, cet homme était le Fils de Dieu devenu homme. Il a accepté de tout quitter pour devenir l’un des nôtres. Plus encore, son tombeau vide, le témoignage de ses disciples qui l’ont vu après sa mort, annoncent qu’il est ressuscité. Il est vivant aujourd’hui, et chemine avec nous qui croyons.

Voilà la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, source de paix et d’espérance.

Croyant ou non, nous traversons les mêmes jours troublés. Nous sommes soumis aux mêmes restrictions, nous sommes susceptibles d’être atteints par le même virus, avec les mêmes risques et les mêmes conséquences… La foi ne nous immunise pas, contrairement à ce que disent certains leaders spirituels irresponsables ! Elle ne nous extrait pas du monde et de ses épreuves. Le chemin emprunté par le Christ, celui de la solidarité en notre humanité, jusqu’à la mort, en est un signe fort.

Cet exemple de Jésus, qui s’est fait serviteur, nous incite d’ailleurs à la solidarité avec les plus faibles, à la compassion envers ceux qui souffrent, à l’esprit de service pour le bien de tous. Aujourd’hui, même dans le confinement. Et demain, lorsque la crise sera passée. Le Fils de Dieu devenu homme nous invite à nous montrer concrètement frère et soeur de notre prochain.

Comment pourrais-je l’être un peu plus aujourd’hui ?

Mais le Christ a vaincu la mort. Et sa présence, vivant à nos côtés, fait toute la différence. Elle nous donne l’assurance de n’être jamais seul, même isolé en confinement. Elle nous donne un espérance, celle qu’aucune épreuve, aucune maladie, aucune épidémie, pas même la mort, ne pourront jamais nous séparer de son amour.

Comment puis-je l’accueillir, tout à nouveau, aujourd’hui ?