La foi vivante produit du fruit

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Lecture biblique: Jacques 2.14-26

Nous continuons aujourd’hui notre série de prédications sur la lettre de l’apôtre Jacques.

Jacques n’y va pas de main morte ! Sans œuvres, la foi est morte ! inutile ! elle ne sauve pas ! C’est une position radicale, sans nuances, en noir et blanc : ou bien la foi produit des œuvres et conduit au salut, ou bien elle n’en produit pas et dans ce cas, elle ne compte pas.

Dieu sauve l’homme par grâce, au moyen de la foi (p. ex. dans la lettre aux Ephésiens 2.9). Celui qui croit en moi vivra, dit Jésus. L’homme est sauvé par la grâce de Dieu seule, au moyen de la foi seule, en Jésus seul, pour la seule gloire de Dieu, ce que nous savons par la Bible seule – voilà le résumé de la Réforme protestante, qui redécouvre la puissance de l’Évangile, offre de vie pour quiconque croit en Jésus-Christ.

Comment sommes-nous sauvés ? Comment êtes-vous sauvés, individuellement ? Est-ce par la foi ? par les œuvres ? par la foi & les œuvres ? Jacques est décalé par rapport aux textes que nous avons l’habitude de lire sur la foi & le salut, mais avec ses phrases-choc, radicales, Jacques veut nous faire redécouvrir la puissance de l’Évangile, la puissance de la vie que nous offre Jésus-Christ.

1)   Sauvés par la foi, mais quelle foi ?

Jacques nous oblige à réfléchir à ce qu’est la foi. Comment définir la foi, cette clef qui nous donne accès à la grâce de Dieu ? Et il élimine d’abord deux erreurs.

D’un côté, la confession de foi ne suffit pas. Prenez quelqu’un qui croit en Dieu, en un seul Dieu – c’est l’affirmation première du judaïsme et du christianisme. Cette affirmation était courageuse dans le monde antique, où il y avait surenchère de dieux, de religions, avec des foules de dieux spécialisés, organisés, auxquels s’ajoutaient des croyances plus ou moins occultes… Dire « je crois en un seul Dieu, valable pour tous », sous-entendant que tous les autres dieux sont du vent, c’était courageux, et un beau pas de foi.

Aujourd’hui, cette affirmation est tout aussi courageuse : dans une société qui ne croit plus en rien, et certainement pas en Dieu, qui fonde ses espoirs sur la connaissance de l’homme, sa puissance, sa technologie ou à l’inverse sur les énergies, les ondes, le karma… dire « Je crois en Dieu, le seul & l’unique – et pas en l’homme, la nature, la terre Mère… », c’est un beau pas de foi.

Sauf que ça ne suffit pas ! Les démons, Satan lui-même, savent que Dieu existe – ils luttent contre lui, c’est bien qu’ils le savent ! les démons savent qu’il n’y a qu’un seul Dieu – aucun autre dieu ne s’oppose à eux, car aucun autre dieu n’existe. Les démons peuvent dire : « je crois que Dieu existe et qu’il est unique » – cela ne les sauve pas pour autant ! La foi n’est pas seulement une opinion, c’est une relation avec Dieu. Les démons savent que Dieu existe, mais ils lui tournent le dos ; le croyant sait que Dieu existe, et avec confiance, il se tourne vers lui.

Sauf que là encore, on peut se tromper. Parce que croire, c’est se tourner vers Dieu, qui nous tourne vers les autres. Et si on s’arrête à mi-chemin, on fait fausse route. « Dieu m’a béni ! alléluïa !… Tu as faim, ma sœur ? Sois bénie, que Dieu te donne comme il m’a donné ! Tu es malade ? Romains 8.28, mon frère ! » Jacques critique la foi, sincère, nourrie de confiance dans la puissance & la bonté de Dieu, mais qui s’arrête à mi-chemin, qui ne va pas au bout du processus. Jacques dénonce ici la foi qui ne s’implique pas, qui ne produit rien à part de belles paroles, qui a reçu la grâce de Dieu mais la garde bien au chaud dans ses mains fermées. Car la foi, ce n’est pas seulement une conviction, ni une intimité avec Dieu, mais c’est une relation qui transforme.

Prenons l’image de la graine. Si vous plantez une graine & que rien ne pousse, êtes-vous satisfaits ? Les démons savent où est la graine, les croyants reçoivent la graine, les enfants de Dieu portent du fruit. La graine s’enracine en eux, elle pousse, et porte du fruit – peu importe combien, peu importe comment, elle porte du fruit. C’est ce qui prouve que la graine est vivante. Nos œuvres, ce sont les fruits de notre foi, qui prouvent que la grâce reçue ne s’est pas enterrée dans notre cœur, mais qu’elle s’est enracinée pour produire une plante vivace et fructueuse. Car le salut, que nous obtenons par la foi, le salut n’est pas une garantie ou une assurance contre la mort, un réconfort pendant les enterrements. C’est bien plus que ça. Le salut que Dieu nous offre, c’est la vie, la vie avec lui pour toujours, dès aujourd’hui, une vie remplie de sa justice et de sa paix. En se sacrifiant pour nous, Jésus nous rachète aux puissances du mal & de la mort, il nous libère des engrenages du péché, pour nous remplir de son Esprit de vérité & d’amour, pour faire de nous des femmes & des hommes libres, debout, transformés par l’amour de Dieu, ambassadeurs de l’amour de Dieu.

2)   Sauvés pour aimer  

Alors quels fruits ? Quels fruits doit porter en nous la graine de l’Évangile, si elle est vraiment vivante ?

On pourrait croire que certains portent du fruit dans la prière, d’autres dans le sourire, d’autres dans l’action sociale, l’enseignement, la louange… Certains seraient doués pour aider, d’autres pour écouter, etc. chacun selon les dons que Dieu lui a donnés. Sauf que les fruits qui découlent de la transformation qu’opère la puissance de Dieu en nous, sont à un niveau plus basique : l’amour de Dieu et du prochain. Peu importe comment on va les manifester, peu importent nos points forts et nos dons, une fois rachetés par le Christ, nous sommes tous faits pour aimer, tous voués à partager l’amour que nous avons reçu. Tous ! Jacques cite deux croyants que Dieu a sauvés à cause de leur foi vivante et fructueuse : Abraham, le Père des croyants, Abraham le patriarche qui a suivi Dieu sans savoir où il allait, qui a attendu 20 ans l’accomplissement d’une promesse, qui s’est montré prêt à tout sacrifier pour Dieu, Abraham ! et Rahab, femme étrangère, prostituée, païenne, qui se range du côté de Dieu et mise tout sur lui en protégeant des espions juifs. Ils sont aux antipodes l’un de l’autre, mais les deux ont montré que leur foi était vivante, parce qu’elle les a  transformés en serviteurs de Dieu et des autres, en porteurs de bénédiction.

Quels fruits ? très simplement : aimer Dieu de toute sa force, et son prochain comme soi-même. Si nous croyons en Dieu et que nous avons reçu son amour, alors Dieu change notre vie et nous conduit sur le chemin de l’obéissance à Dieu et de l’amour de l’autre. On parcourra ce chemin avec telle ou telle préférence, tel point fort, mais ce chemin doit être parcouru. Dans toute la Bible, dans la loi donnée à Moïse, dans les psaumes, chez les prophètes, dans les discours de Jésus, dans les révélations aux premiers chrétiens, dans toute la Bible, la vraie foi produit le fruit de l’amour. Et l’amour n’est jamais abstrait – c’est une formule du pape actuel, je le cite en bonne protestante, car c’est vrai : l’amour n’est jamais abstrait. Jésus nous a aimés en venant dans le monde, en accueillant, écoutant, guérissant, prêchant, en mourant et en ressuscitant, en donnant son Esprit : il nous a aimés concrètement.

Dieu nous sauve pour que nous soyons ses enfants, les ambassadeurs de son amour, concrètement, envers notre prochain, envers celui qui s’approche de nous, peut-être par hasard, celui qu’on ne choisit pas mais devant qui on ne peut pas faire la sourde oreille. Celui qui s’approche de nous avec la faim du ventre, la faim de relations, la faim d’écoute, Dieu nous appelle à le recevoir comme lui nous a reçus. A prendre du temps, à écouter, à prier, à secourir, à dépanner, à tendre la main à celui qui se noie. Il ne s’agit pas de tout résoudre ou d’avoir toutes les réponses, mais d’ouvrir son cœur et ses mains, de donner un morceau de pain ou de temps, de s’impliquer pour l’autre. Le Christ nous tourne vers Dieu, qui nous tourne vers les autres. Et souvent, cela nous demandera de prendre des risques, d’oser, de partager, comme Abraham & Rahab.

Là on a sûrement besoin de se remettre en question, et pas qu’une fois : est-ce que j’ai une vraie relation avec Dieu ? Est-ce que la graine de l’Évangile s’est enracinée et porte du fruit ? Est-ce que je me laisse toucher par l’autre comme Dieu s’est laissé toucher par ma détresse ? Est-ce que j’aime concrètement comme Dieu m’a aimé ? Cette question on peut aussi se la poser en tant que communauté : on a plutôt de bons cultes (et je ne dis pas ça parce que je prêche !), mais qu’en est-il des fruits ? A quoi servent nos cultes ? Quel impact laisse notre foi, individuelle et communautaire, dans notre entourage ? Au travail, en famille, dans le quartier ? Sur quels chemins d’amour et de justice avançons-nous avec Dieu ?

Conclusion

Le but de Jacques n’est pas de nous plonger dans la terreur ou dans un questionnement infini (suis-je sauvé ? pas sauvé ? et là, suis-je sauvé ? pas sauvé ?), mais il rappelle ce qu’est la foi authentique : si je crois en Dieu, si je crois qu’il m’a sauvé lorsqu’il a envoyé son Fils prendre ma place et mon péché, qu’il m’a offert une vie nouvelle remplie de son Esprit & de sa présence, alors quelles en sont les conséquences dans ma vie ? quels fruits ? quel impact ?

Posons-nous la question ! Ne cherchons pas d’excuses en nous rabattant sur une foi aseptisée, ne nous justifions pas, n’utilisons pas Dieu lui-même comme excuse ! mais revenons à Dieu.

Oui, nous sommes sauvés par la foi seule, comprise comme une relation profonde avec Dieu qui nous transmet sa vie, son salut, sa grâce, une relation qui nous transforme et nous tourne vers les autres, au nom de l’amour de Dieu. Rapprochons-nous donc sans cesse de Dieu, demandons-lui de nous faire redécouvrir la puissance de son salut, de sa vie & de sa grâce, pour en être vraiment transformés. Approchons-nous de lui et il s’approchera de nous. Allons aux sources de grâce afin qu’elle déborde en nous jusqu’à atteindre les autres, pour que l’amour de Dieu se répande dans notre monde, pour sa seule gloire !




Heureux dans les difficultés

Lecture biblique: Jacques 1, 1-8, 12-18

Aujourd’hui nous commençons une série de prédications sur la lettre de l’apôtre Jacques, dans le Nouveau Testament. Jacques, un frère de Jésus, est responsable de la première église, à Jérusalem, qui rassemble des juifs convaincus que Jésus est le Messie qu’ils attendaient. Comme Jésus l’a demandé, ces croyants partagent et répandent la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ, d’abord à Jérusalem, puis en Judée (dans la région) puis de plus en plus loin : en Samarie, sur la côte, au nord jusqu’à Damas, Antioche, et même sur l’île de Chypre. Jacques écrit cette lettre à l’ensemble de ces chrétiens dispersés, dans une des premières lettres écrites aux églises, avant même l’apôtre Paul.

Pour le premier volet de notre série, je lirai une partie du ch. 1, qui commence très fort, avec la question des difficultés dans la vie du chrétien. Lecture.

Que faire face au mal ? Face aux injustices, face à la maladie, à la pauvreté, face à la persécution – que rencontraient les premiers chrétiens, malheureusement répandue dans encore de nombreux pays. Que faire face au mal ? au mal que je subis au quotidien, au mal tapi dans les replis de mon cœur…

1)   Interpréter les difficultés: des épreuves pour progresser

Jacques nous invite à porter un regard original sur les difficultés que nous rencontrons, quel qu’en soit le domaine (harcèlement au travail, conflit familial, maladie, accident, doutes, dépression…) : ce sont des occasions de joie. Voilà un raccourci difficile à encaisser, surtout pour ceux qui traversent des difficultés aujourd’hui, mais aussi pour ceux qui s’attendraient à une vie chrétienne glorieuse et facile.

Les difficultés sont des occasions de joie, d’abord parce que Dieu, qui nous aime et qui est bon, les permet. En effet, il autorise voire provoque parfois notre mise en difficulté. Attention, Dieu ne crée jamais le mal, il ne produit jamais le mal : le mal le répugne, et il ne peut pas se compromettre avec lui. Cela dit, Dieu teste régulièrement ses enfants, ou plutôt la foi de ses enfants.

Vous savez peut-être que les avions, avant de pouvoir voler, sont soumis à des mises en situation pour vérifier, par exemple, la solidité des pare-brises en cas de collision avec un objet ou un animal dans le ciel. Vous vous doutez que si un oiseau percutait le pare-brise d’un avion et perforait ce pare-brise en plein vol, non seulement le pilote, mais aussi tous les passagers seraient en danger de mort ! Du coup, les avions fraîchement construits se prennent des projectiles dans le pare-brise pour tester la solidité et la sécurité des passagers.

Les difficultés sont là pour nous tester. Pour être plus précis, elles doivent aussi nous faire progresser, elles doivent augmenter et renforcer notre foi – par foi j’entends notre relation avec Dieu, par laquelle nous recevons la vie de Dieu. Dieu nous place parfois dans des situations à la limite de nos forces, pour que nous puissions progresser. Pour reprendre l’image du pare-brise d’avion, il envoie des projectiles presque trop gros pour voir où sont les failles et comment les combler, comment rendre notre pare-brise plus résistant encore.

Pour quoi Dieu nous soumet-il à un entraînement acharné et parfois aux limites de nos forces ? Parce que Dieu veut faire de nous des images rayonnantes de sa gloire, des porteurs de sa lumière forts et vigoureux, des donneurs de joie indestructibles, des pardonneurs qui ne reculent devant rien mais qui propagent, par leur être et leurs actions, l’amour de Dieu, la justice de Dieu, la vérité et la paix de Dieu au monde.

En Jésus-Christ, Dieu nous a pardonné, il a fait de nous, hommes blessés et corrompus, ses enfants, qu’il restaure peu à peu et transfigure par son Esprit. Il nous a fait naître, non pas pour que nous restions des bambins à jamais, mais pour que nous devenions des adultes, pleins de vitalité, de conviction, de force et de générosité. C’est un Père qui se réjouit de voir ses enfants grandir et progresser.

Quand on écoute des chrétiens témoigner sur ce qui les a fait grandir dans leur proximité avec Dieu, dans leur connaissance de Dieu, dans leur expérience de l’amour de Dieu, dans leur ressemblance à Dieu, 2 fois sur 3 c’est au travers du feu, au travers des difficultés – que ce soit la maladie d’un enfant, un conflit, un échec – 2 fois sur 3 c’est dans la souffrance que les enfants de Dieu grandissent. Il ne s’agit pas de chercher à tout prix l’échec ou le conflit, de s’empoisonner ou de foncer dans le mur pour chercher à progresser, mais il ne faut pas non plus fuir la difficulté, car c’est un moyen que Dieu utilise pour nous faire grandir. Dieu l’a fait avec Abraham – lorsqu’il a testé sa loyauté en lui demandant son fils – il l’a fait avec Jésus en l’envoyant au désert se faire tenter par le Diable juste après son baptême, et il le fait avec nous en permettant que nous vivions des difficultés.

2)   Réagir aux difficultés : parier sur Dieu

Comment alors réagir aux difficultés de façon à grandir ?

D’abord j’aimerais rappeler que nos difficultés ne contiennent pas forcément une leçon cachée à découvrir, ou quelque chose de bon que nous devons ressortir de la situation. Les difficultés peuvent être mauvaises à 100% – devant un cancer, la mort accidentelle d’un enfant, la guerre, on ne peut pas « voir le verre à moitié plein » ou se dire « à toute chose malheur est bon ». Le mal est mauvais, entièrement mauvais, et Dieu ne le justifie pas.

Cela dit, même au cœur des difficultés purement mauvaises, Dieu qui nous a fait revivre par Jésus-Christ et par son Esprit, trace pour nous un chemin de vie. Pour suivre ce chemin, Jacques nous donne deux pistes : parier sur Dieu et écouter sa voix.  ***

  1. Parier sur Dieu.

Nous ne sommes pas démunis dans la difficulté : si Dieu permet que nous la vivions, il ne veut pas nous y abandonner, loin de là ! Il est prêt à nous donner toutes les aides et les soutiens nécessaires pour que nous puissions remporter l’épreuve. Dieu n’est pas injuste ! il nous donne les moyens d’aller de l’étape qui est la nôtre. Il donne sa paix, son pardon, il ouvre des portes, il donne la force, le courage – à une condition : que nous lui demandions. Dieu parie sur nous et s’engage à nos côtés, il court avec nous, il est prêt à nous pousser dans les montées, si nous sommes prêts à notre tour à compter sur lui, à parier sur lui.

Dans la difficulté, Jacques évoque un obstacle : le manque de sagesse. Il ne s’agit pas du manque d’intelligence ou d’expérience : la sagesse biblique, c’est la connaissance de Dieu qui permet de vivre une vie juste en compagnie de Dieu. Les épreuves nous testent justement sur notre confiance en Dieu et nous placent devant un carrefour : vais-je suivre le chemin de Dieu ou douter de sa capacité à aider, de son amour, du bien-fondé de ses choix – comme Eve qui écoute le serpent au jardin d’Eden : « mais enfin ma chère Eve, Dieu a dit ne pas manger ce fruit parce qu’il conduit à la mort, mais pas du tout en fait ! c’est du flan ! en réalité, les chemins de traverse sont aussi bien que l’itinéraire de Dieu. » Sauf qu’à emprunter raccourcis et déviations, on se retrouve vite loin de Dieu, embourbés dans une situation qui nous conduit à la mort.

Prenez une femme qui traverse une rupture, et panique devant la solitude qui l’attend. Là elle rencontre un homme dont elle devine qu’il ne peut pas lui être bénéfique, qu’il est prêt à l’utiliser ou à l’emmener sur des chemins destructeurs. Douter de Dieu, c’est douter de sa capacité à la rejoindre dans sa solitude, à créer de nouveaux chemins d’amour pour elle, c’est bricoler une solution à sa solitude qui non seulement ne tiendra pas, mais en plus détruira. Parier sur Dieu demande du courage et beaucoup de foi, mais jacques rappelle combien Dieu est bon, combien il est généreux, combien il nous aime, lui qui a donné son fils pour nous sauver et faire de nous ses enfants. Alors parier sur Dieu, c’est parier sur sa fidélité, sur sa puissance, sur sa créativité, sur sa présence – et celui qui parie sur Dieu est sûr de recevoir le soutien de Dieu

Quelles que soient nos difficultés, elles s’accompagnent toujours d’un risque intérieur, d’une tentation intime, liée au mal tapi en nous, dans notre manque de loyauté, notre cupidité, notre convoitise, notre haine, notre lâcheté, notre orgueil… Vaincre l’épreuve, c’est autant résister au mal extérieur qu’au mal intérieur.

Le meilleur exemple que je connaisse, c’est Jésus : éprouvé dans son corps, affaibli et fatigué, dans le désert après son baptême, tenté par les demi-vérités du diable et confronté aux tours de passe-passe démoniaques, Jésus a su ne pas céder, ne pas suivre de mauvais instincts. Il a su lutter contre l’ambition du pouvoir facile, et l’orgueil de la puissance. Dans un autre désert, juste avant d’être emmené vers la croix, contemplant sa mort à venir, injuste et insoutenable, il a su lutter contre sa peur, refuser les échappatoires et les solutions faciles, pour aller au bout de sa mission et montrer au monde, sur la croix, l’immensité de l’amour de Dieu.

Persévérer dans l’épreuve, fortifier sa foi, résister au mal, demande que nous luttions d’abord contre les désirs mauvais, les impulsions destructrices qui sont en nous. Dieu nous replace devant notre responsabilité : nous ne choisissons pas ce que nous rencontrons, ni l’impact que cela a sur nous, mais nous pouvons choisir comment réagir à cet impact. Si je vous marche sur le pied, sans demander pardon, vous subissez la situation. Mais vous pouvez décider de ne pas vous laisser aller à la colère, de ne pas me pousser ou me marcher sur le pied en retour.

Dans toutes les situations qui nous mettent en difficulté, la Bible est notre boussole. Elle nous montre, en particulier au travers du Christ, quel est le chemin qui mène à Dieu. Elle disqualifie le vol, le mensonge, la trahison… autant que le mépris, la suffisance ou l’amertume. La Bible éclaire nos brouillards en faisant surgir des pistes d’honnêteté face au mensonge, de pardon face à l’offense, de courage face à l’oppression, d’amour face au mal.

Dieu nous rend libres, acteurs de nos choix et de nos réactions : face au mal, face à la tentation, je ne suis pas vouée à chuter ou succomber. Dieu parie sur moi, Dieu me tend la main, Dieu me parle, et il m’appelle à me tourner vers lui, dans un mouvement de conversion permanent, renonçant à mes instincts mauvais et pariant sur la grâce de Dieu qui m’a sauvée et va me sauver.

Conclusion

A quoi ressemble une épreuve réussie ? A une guérison, une délivrance ? Jacques n’exclut pas l’intervention miraculeuse de Dieu, mais il se concentre surtout sur le résultat dans notre âme : est-ce que l’épreuve m’a fait grandir ? Est-ce que je me suis rapprochée de Dieu ? Est-ce que je rayonne davantage de sa grâce et de sa vérité ?

Dieu nous promet la vie éternelle – une vie surabondante en qualité, en quantité, une vie de plénitude avec lui, dans un monde où sa justice et sa paix régneront. En attendant, dans un monde corrompu et blessant, il nous appelle à diriger vers lui, à parier sur sa fidélité et sur ses promesses, et à adopter dès aujourd’hui les valeurs de demain, à vivre dès aujourd’hui, dans ce monde, dans nos circonstances compliquées et épouvantes, à vivre déjà un peu du Royaume. Et ça, c’est une occasion de se réjouir !




L’Eglise, une passion à vivre!

Lecture biblique : Ephésiens 4.1-6

Le passage que nous méditons ce matin est à un point tournant de la lettre de Paul ; les trois premiers chapitres décrivent l’œuvre de salut de Dieu en Jésus-Christ en partant d’avant la création pour arriver au but du salut : que l’humanité rachetée puisse célébrer la gloire de Dieu. Maintenant, Paul passe aux conséquences pratiques, aux applications concrètes des grandes vérités de la foi ; c’est pour cela qu’il dit : « je vous exhorte donc, je vous demande donc instamment de vous comporter d’une manière digne de ce que je viens de vous dire. Je vous ai parlé pendant plusieurs pages du salut, de Dieu, de la foi, de la grâce, du pardon : et voilà à quoi toutes ces vérités nous mènent, voilà comment elles doivent se traduire dans notre vie si nous voulons être cohérents avec notre foi ».

1)   Un lien incontournable

Paul commence donc une série d’exhortations qui va couvrir toute la deuxième partie de la lettre. Sa première exhortation, fondamentale, celle qui répond directement au salut qui vient de Dieu, celle qui montre ce qu’il faut donner quand on a tant reçu, c’est de vivre l’unité dans l’église. Voilà comment répondre dignement à l’appel de Dieu qui nous a sauvés. **

Les liens dans l’Église, c’est une des grandes passions de Paul : dans quasiment toutes ses lettres, on retrouve ce thème de l’amour mutuel, l’importance de s’accueillir les uns les autres, l’image de l’église comme un corps interdépendant où les uns et les autres se soutiennent, se complètent, se fortifient, et où le grand danger consiste à se diviser ou à se mépriser. L’amour dans la communauté, cela rappelle ce texte qu’on cite souvent lors des mariages : « l’amour est patient, l’amour pardonne, il fait confiance » (1 Co 13). En fait ici Paul ne parle pas du couple, mais de l’Église, et il montre que la foi, le courage, le zèle, la vertu, tout ça sans amour ne vaut rien ! J’ai cité la 1e lettre aux Corinthiens, mais aux Philippiens aussi Paul adresse cette exhortation à soigner les relations fraternelles avec humilité dans l’église, et il fait pareil pour les chrétiens de Rome, de Colosses, de Galatie etc. Dès qu’il écrit, il parle de l’Église, parce que l’amour envers les autres, les frères et sœurs dans la foi, est la 1e réponse appropriée au salut que nous avons reçu, à l’appel qui nous a été adressé : cet appel, c’est l’appel de Dieu à nous tourner vers lui, à recevoir son pardon grâce au sacrifice de Jésus-Christ, à recevoir le Saint-Esprit qui fait de nous des personnes nouvelles et qui nous guide dans cette nouvelle vie remplie de la présence de Dieu.

2)   L’unité à vivre avec réalisme

Il faut préciser que l’unité des chrétiens existe déjà : nous ne sommes pas appelés à construire de toutes pièces un lien inexistant. Quand nous acceptons le Christ comme notre sauveur, le Saint-Esprit nous attache automatiquement à Dieu et aux autres croyants. Comme lorsqu’un enfant naît, il a une connexion particulière, sociale, psychologique, génétique, avec ses parents mais aussi avec ses frères et sœurs. Ce lien familial qui nous donne des frères et sœurs en même temps qu’il nous donne un Père qui est Dieu, ce lien est créé automatiquement lorsque nous nous attachons au Christ.

Cependant, ce lien est fragile, et l’apôtre Paul nous appelle à faire tous nos efforts pour le conserver, le protéger. Vous imaginez bien, ceux qui ont des frères et sœurs ou plusieurs enfants, que partager un même nom de famille et des ADN proches ne voudraient plus dire grand-chose si les enfants ne se parlaient jamais entre eux ou refusaient de s’entraider. Le lien familial est là, mais nous sommes appelés à le développer toujours davantage. C’est pareil dans l’église : nous avons le même nom (enfants de Dieu), le même ADN (l’Esprit) mais nous sommes appelés à développer ce lien qui nous unit, parce que notre Père, Dieu, se réjouit de voir ses enfants s’aimer.

Alors comment vivre nos relations ? Paul donne 3 pistes : la simplicité, la douceur et la patience.

La simplicité, ou plutôt l’humilité : c’est reconnaître que l’autre a autant d’importance que moi, voire plus. C’est choisir de lui laisser une place à côté de moi, de le servir avant de me servir, de penser à ses intérêts avant les miens. Cela implique, parfois, de faire passer l’autre devant, de refuser d’avoir le dernier mot, d’accepter que notre idée n’est pas retenue… Mais l’amour humble choisit de s’impliquer au service de tous, même si mon idée ou ma façon de faire ne sont pas retenues.

La  douceur, on peut la traduire par la maîtrise de soi. Quoi qu’il arrive, quoi que l’autre dise ou fasse, nous sommes appelés à choisir la douceur, à choisir la bienveillance, à répondre à l’offense par le pardon et à la colère par la paix.

La patience enfin… être lent à la colère, laisser passer les détails, les malentendus, supporter les différences, les ralentis, les défauts, les caractères abrupts… Paul insiste sur la patience (v.2c)… on voit qu’il avait une grande expérience des églises où sont rassemblés des personnes qui n’ont rien d’autre en commun que le nom de Jésus-Christ, des églises où les relations s’enveniment vite parce que la foi transforme notre vie et nos caractères plus lentement qu’on ne le voudrait.

Toutes ces qualités que Paul nous invite à développer visent à soigner la paix qui nous unit. Pour nous la paix c’est souvent la paix intérieure, la « zen attitude » – le Dieu de paix c’est le Dieu qui apaise l’angoisse. C’est vrai, mais la paix dans le NT caractérise très souvent les relations – entre Dieu et les hommes Dieu qui réconcilie) et puis entre les hommes. La paix c’est non seulement l’absence de guerre, mais c’est aussi positivement le lien qui nous rassemble, la réconciliation, manifestation d’amour. Comme dit Paul plus haut dans la lettre, au ch. 2, le Christ a abattu le mur de séparation qui se dressait entre Dieu et nous, le péché, et de là, il a abattu le mur de séparation qui se dressait entre les hommes. Réconciliés avec Dieu, nous sommes appelés à vivre une vie de pardon, à donner l’amour que nous avons reçu, à tendre à notre tour une main secourable. Ce n’est pas facultatif !

Nous sommes appelés à préserver et à développer ce lien d’amour qui nous unit… L’église n’est pas seulement un groupe commun qui assiste au culte ensemble, mais notre voisin de chaise est un frère, une sœur, que Dieu me donne à aimer et à servir, pour sa plus grande joie. Cela demande du temps passé ensemble, des relations tissées patiemment, des projets menés ensemble, avec pour but des progrès vécus ensemble ! des progrès personnels – c’est dans les relations que Dieu polit et façonne notre caractère, et communautaires – c’est par nos relations que nous témoignons de l’amour de Dieu pour le monde.

Paul nous exhorte à rechercher la paix avec nos frères et sœurs en Jésus-Christ, et pour nous aider à voir combien c’est prioritaire dans notre vie chrétienne, il nous fait prendre de la hauteur. Il élève notre regard au-delà de notre petite situation particulière, de telle querelle, de tel manque de temps, et il nous montre l’Église vue du ciel, vue de Dieu.

3)   Une invitation à prendre de la hauteur

L’unité qui rassemble les croyants, Paul la décline en 7 points, sept fondements de la communion, sept raisons pour soigner les relations dans l’Église.

Un seul corps : un seul peuple, une seule famille de Dieu, une seule Église. Cette Église unique, universelle, est remplie d’un même Esprit, l’Esprit de Dieu qui souffla à la Pentecôte et unit chaque croyant à Dieu.

Une seule espérance : que le salut commencé à la croix, cette victoire sur la mort et sur le mal que Jésus a remportée lorsqu’il est mort et ressuscité, que ce salut-là remplira un jour toute la terre, lorsque le Christ reviendra pour établir parfaitement son royaume et que tout sera entièrement libéré du mal et de la mort.

Un seul Seigneur, Jésus-Christ, notre sauveur, le fils de Dieu.

Une seule confession de foi : oui, Jésus est Seigneur. Paul ne fait pas là allusion aux différences d’interprétation, d’écoles théologiques, mais il rappelle ce qui fait l’essence de notre identité chrétienne, la conviction partagée que le Christ nous a sauvés, puisque nul ne peut être chrétien s’il ne reconnaît le Christ. Tous ceux qui disent « Jésus est Seigneur » sont nos frères et nos sœurs. Un seul baptême, témoignage public de cette conviction intérieure qu’est la foi.

Enfin, un seul Dieu et père de tous, créateur de tous, souverain sur tout l’univers.

Voilà les sept piliers de notre unité, les traits essentiels de notre foi qui sont partagés par tous les chrétiens. Dans cette belle envolée, Paul nous invite à prendre de la hauteur et à considérer l’église de ce point de vue-là. Changer de regard sur l’autre, sur notre communauté, cela change notre état d’esprit, notre attitude intérieure. Paul nous invite à considérer les communautés imparfaites que nous formons comme la famille de Dieu, unie par bien plus que ce qui peut diviser, unie par le sang du christ et l’eau de l’Esprit. Il nous invite à voir ce lien et à le soigner.

C’est un investissement unique, qui demande beaucoup : il demande du temps, des dimanches matins, des soirées, des discussions, des prières, des services… Mais quand Dieu vient dans notre vie, l’Eglise vient dans notre vie. Et quand l’Eglise au bout de quelque temps, plus ou long, nous déçoit, que tel aspect nous incommode, que telle personne nous blesse, Dieu nous invite à œuvrer, de tout notre possible, au progrès de notre famille spirituelle. A vivre dès aujourd’hui selon les règles de demain, les règles du Royaume : l’amour envers les autres, la patience, l’humilité et la douceur.

Conclusion

La communion de l’Église, l’unité, c’est une exhortation centrale chez Paul, mais aussi chez Jésus & tous les apôtres. L’accueil et l’amour envers nos frères et sœurs dans la foi découlent de plusieurs raisons bibliques : partager l’amour reçu, ce qui implique le pardon et la réconciliation parfois, imiter celui qui nous a sauvés et que nous voulons suivre, Jésus, qui a donné sa vie pour moi et pour mon voisin de chaise, enfin rendre public et visible l’amour de Dieu pour l’homme. Ici, Paul insiste sur les liens invisibles mais éternels qui nous unissent déjà et nous invite à changer de regard sur la communauté, afin qu’elle devienne aussi importante pour nous qu’elle l’est pour Dieu.

Ce qui nous unit, c’est ce que nous avons de plus cher : notre Dieu, notre sauveur, notre espérance, notre vie ! Que Dieu nous remplisse toujours plus de son amour et de son Esprit, afin que nous adoptions son regard et que nous vivions selon ses priorités.




L’amour fou de Dieu (IV): Répondre à l’amour de Dieu

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Pour la prédication, je vous propose de terminer notre parcours de juillet dans le livre d’Osée. Dans les épisodes précédents, nous avons vu Dieu secouer son peuple, Israël. Il lui a dit ses quatre vérités, la gravité du mal commis, le scandale de la trahison, la vanité des relations que le peuple entretient avec d’autres pays, avec d’autres « dieux », et ce qui attend le peuple qui tourne le dos à Dieu : il perdra tout. Dieu a crié sa colère, sa déception, son indignation. Mais au-delà de ces quatre vérités, Dieu a rappelé sa fidélité, son amour, sa compassion pour son peuple, qui est pour lui comme une épouse chérie, un fils choisi. Au-delà du jugement, légitime, Dieu renouvelle ses promesses, il tend à nouveau la main malgré des siècles de rebuffades. Le livre se termine avec une interpellation : Quelle est la réponse que Dieu attend de son peuple ? comment se tourner vers Dieu ? Nous trouvons des indices pour le peuple infidèle que Dieu appelle à revenir à lui, mais aussi pour tous ceux qui veulent se tourner vers Dieu.

Je lirai deux textes. Le premier se trouve au début du chapitre 6. Israël se tourne enfin vers Dieu. Lecture Osée 6.1-3

Quelle belle prière ! On y sent l’enthousiasme et la confiance. Le peuple est prêt à revenir vers Dieu, à chercher Dieu, à vraiment le connaître, c’est-à-dire chercher à lui plaire, à faire ce qu’il faut, à vivre pour honorer Dieu. On y entend la confiance dans le Dieu sauveur, qui peut tout résoudre, pour qui rien n’est un obstacle, qui peut tout ramener à la vie. On lit l’assurance que Dieu est bien le Dieu de grâce, le Dieu qui fait compassion sur mille générations, et limite sa colère à 3 ou 4 générations. Dieu qui a puni ne restera pas dans sa colère mais fera grâce à nouveau. « Dieu fera grâce, Il est fidèle, bon et puissant ; revenons à lui, il nous sauvera ! »

Comment Dieu répond-il? Osée 6.4-6

Voilà une réponse qui fait mal ! Vanité, toute cette prière n’est que paroles creuses et vides ! Dieu continuera dans sa voie, car ces mots sont superficiels & faux. Dieu jugera son peuple, car ce qu’il désire, c’est un changement de cœur, et non des rituels, des paroles, des apparences illusoires.

Ce n’est pas que Dieu refuse de faire grâce ! Il l’annonce depuis le début : Il veut faire grâce ! Mais il manque quelque chose à la prière du peuple. Dans leur ignorance et leur culpabilité, même leurs bonnes intentions sont abîmées, et ils ont besoin que Dieu leur enseigne comment revenir. Les disciples de Jésus lui dirent une fois : Seigneur apprends-nous à prier – et il enseigna le Notre Père. De même, le ch.14 d’Osée, que je vais lire maintenant, c’est le Seigneur qui enseigne comment revenir à lui, comment se tourner vers lui d’une manière honorable et juste. Lecture Osée 14.2-10

On ne va pas jouer au jeu des 7 différences ! Cette prière-ci est la bonne, celle qui plaît à Dieu, à laquelle Dieu peut répondre par le pardon et la compassion, par des bénédictions extraordinaires : ceux que j’ai mis à la porte, je les réinstallerai, je ferai couler le lait, le miel, le vin dans leurs jarres, je les rendrai féconds et prospères, comme un cèdre du Liban, car mon souffle sera sur eux, mon amour les régénérera comme la rosée rafraîchit la terre assoiffée. La colère de Dieu se détourne de son peuple, car son peuple s’est tourné vers lui. Quelle est alors la grande différence entre la première prière, que Dieu avait rejetée, et celle-ci, que Dieu enseigne ? C’est la repentance. Israël est appelé à se repentir profondément pour recevoir la grâce de Dieu.

1)   Avec repentance : lucidité et engagement

Le premier point que j’aimerais souligner, c’est que sans repentance, la foi n’est pas complète. Aujourd’hui on est mal à l’aise avec l’idée de la repentance, qui semble venir d’une religion oppressant, ancienne, sombre, et – ô péché mortel aujourd’hui – culpabilisante ! Si la société d’aujourd’hui veut nous libérer à tout prix de l’inconfort du sentiment de culpabilité, en le niant, Dieu propose de nous en libérer en l’avouant, en l’assumant, en recevant un pardon salvateur. Dans la Bible, la foi véritable en Dieu s’accompagne toujours de repentance.

Je vais prendre un exemple. Imaginez que votre voisin, un ami à qui vous avez confié votre double de clefs pendant les vacances, en profite pour vous cambrioler, revendre vos biens précieux, voler vos papiers, saccager et abattre les murs… Il ne reste plus rien quand vous rentrez, et il vous faudra des mois pour retrouver un chez-vous correct. Quelques jours après, ce voisin vient vous voir : « Allez, je sais que tu as bon cœur ! Tu ne peux pas rester en colère, tu finiras bien par m’apprécier à nouveau ! Et puis, tu es un battant ! je sais que tu es courageux, tu travailles beaucoup, donc ce sera vite fait pour toi de reconstruire ta maison. Et puis tu sais ce qu’on dit, ce qui ne tue pas nous rend plus forts ! »

Pour que ce voisin réintègre un jour – si votre cœur est généreux – votre cercle d’amis, il manque un élément de taille. La repentance. Reconnaître ses fautes. C’est que Dieu invite les croyants à faire : reconnaître la faute qui a fait tomber, demander pardon à Dieu. Comment se réconcilier avec quelqu’un qui traiterait à la légère ce qui a détruit votre relation ? Quelqu’un qui vous blesse et dit : « C’est pas grave ! »

La repentance : lucidité sur nos fautes, et engagement à faire mieux. Cet engagement, on le trouve aussi dans la prière. Israël cherchait secours auprès des hommes et non de Dieu ? Il s’engage : « L’Assyrie ne peut pas nous sauver. » Israël comptait sur ses forces humaines ? « Nous ne monterons plus sur les chevaux, les chars, nous ne compterons plus sur nos épées et nos prouesses. » Israël suppliait d’autres dieux de l’aider ? « Nous n’appellerons plus ‘Seigneur’ les statues que nos mains ont fabriquées. »

L’engagement à vivre autrement prouve qu’on a vraiment compris que notre comportement, nos idées, nos paroles etc. sont destructeurs, et qu’on n’en veut plus. Qu’on regrette d’avoir suivi ce chemin, et qu’on fera tout notre possible pour en sortir. Et cela se nourrit a) de lucidité sur notre responsabilité, et b) de lucidité sur la puissance et la bonté de Dieu, qui veut et peut nous aider à changer pour vivre avec lui.

2)   Heureux ceux qui se reconnaissent pauvres en eux-mêmes…

Ces deux prières d’Israël nous interpellent dans notre spiritualité, sur notre façon de nous adresser à Dieu, seul ou en église. Un culte qui ne serait que louange, intercession, méditation, serait incomplet. Louer Dieu, célébrer sa bonté et sa grandeur, se rappeler ses promesses, nous encourage beaucoup, mais, tout comme la première prière d’Israël, c’est parfois une demi-vérité. Oui, Dieu est bon, saint, juste, Dieu nous aime, Dieu nous accueille dans sa présence… mais pas avec légèreté ! Si on regarde Dieu tel qu’il est, alors on doit aussi porter un regard lucide sur nous-mêmes, nos faiblesses, nos fragilités, nos doutes, nos questions, et nos fautes. Aller à Dieu en disant : « quel grand Dieu ! » sans le laisser nous remettre en question, ce n’est que la moitié de la démarche.

La repentance, elle est au cœur de la conversion, cette grande étape, plus ou moins étalée dans le temps, où on renonce à la vie sans Dieu, et où on embrasse la vie avec Dieu, c’est le grand tournant de notre vie : on rejette le mal, et on accepte le salut. Mais tant que nous ne sommes pas irréprochables – et qui de nous l’est ? – la repentance reste un passage nécessaire pour nous lorsque nous nous approchons de Dieu, parce que nous sommes encore ambigus, en lutte, en progrès. Parce que tant de choses déplaisent encore à Dieu – nos mensonges, notre orgueil, notre désir d’autosuffisance, nos tentatives de vivre par nos forces et non les siennes, notre égoïsme…

Par la foi, on reconnaît en Dieu le Père tout-puissant, le Père compatissant. Mais ce père-là est le Dieu de ceux qui se reconnaissent orphelins sans lui, nus en eux-mêmes, pauvres et démunis. Dans les mains tendues et vides de celui qui prie avec confiance et repentance, Dieu dépose le cadeau de son pardon et de sa grâce.

Comment est-ce possible ? Comment l’indignité, les fautes, les trahisons, tout ce qui nous fait honte, peuvent-ils être effacés en demandant simplement pardon ? En disant, « je ne le ferai plus » ? Et cela, même après une, deux, ou cent rechutes ?

Le Dieu de grâce et de vérité nous accueille grâce au Christ. Jésus est la clef qui nous ouvre la porte de la maison du Père, car par sa mort il a remboursé nos dettes. Lorsque lui est ressuscité, trois jours après la Croix, il a prouvé que notre ardoise était effacée. C’est lui qui nous donne accès aux promesses de Dieu ! mais la foi que nous avons en lui, la reconnaissance et la louange, la confiance, ne peuvent être complètes que si nous venons à Dieu avec repentance et humilité, conscients que si le regard de vérité de Dieu ne nous condamne pas, c’est parce que le Christ s’est interposé pour dévier sur lui la juste colère de Dieu, et nous laisser son regard d’amour.

Alors la guérison de Dieu commence : en nous donnant l’Esprit saint, Dieu vient lui-même par son Esprit œuvrer en nous, pour nous orienter dans notre nouvelle vie, pour assécher les marécages et faire fleurir nos déserts intérieurs, pour nous conduire à vivre une vie qui honore Dieu, une vie sainte, bonne, et agréable à Dieu.

Conclusion

Dieu ne nous demande pas grand-chose, ni à son peuple au temps d’Osée, ni à nous : juste un « pardon » sincère qui nous engage. Juste nos mains tendues et vides, pour recevoir sa grâce. Mais il nous demande tout, car il nous demande de nous placer entièrement sous son regard, de nous confier entièrement à lui, de l’inviter au plus profond de nous pour qu’il rénove et transforme notre vie. Il nous demande notre vie, pas comme un sacrifice de corps, mais comme une offrande de cœur.

Et c’est juste ! parce que Dieu s’attache à nous de tout son être, aussi incroyable que cela puisse paraître ! Dieu aime tellement le peuple d’Israël, figure de l’église, du peuple des croyants, qu’il ne peut supporter de laisser le fossé de notre culpabilité nous séparer de lui. Alors dans sa grâce, dans la folie de son amour, il envoie son fils unique, Dieu comme lui, devenir un homme comme nous, s’attacher à l’humanité pour toujours, Jésus, pour nous sauver. L’amour fou de Dieu pour l’humanité appelle en réponse un amour tout aussi entier, dans la foi.

Ainsi, le dernier verset résonne à nos oreilles : celui qui est sage comprendra ces choses. Il comprendra que Dieu n’attend qu’une main tendue pour nous saisir et nous relever, guérir et bénir, pardonner et sauver. Ceux qui se tournent vers Dieu se relèveront, ceux qui se détournent de lui ratent cette nouvelle chance, et ne peuvent avancer. Voilà un choix que Dieu nous appelle à faire, chaque jour : comment répondrons-nous à son amour ?




L’amour fou de Dieu (III): Justice et compassion de Dieu

Lecture biblique : Osée 11

Continuons notre série sur le livre du prophète Osée, en sautant quelques chapitres, pour lire le ch.11. Nous sommes au 8e s. av. J-C, et Dieu décide de confronter son peuple, et en particulier le royaume du Nord d’Israël, qu’il désigne par le nom d’une tribu, Éphraïm. Dans les ch. précédents, il y a un véritable procès contre l’infidélité du peuple vis-à-vis de Dieu. Dieu va même jusqu’à utiliser l’image de l’époux bafoué, trompé, par une femme adultère et volage, ce que nous avons vu les dernières fois. Il crie son amour pour son peuple, mais aussi sa colère devant la trahison subie. Le ch. 11 nous introduit dans les pensées de Dieu alors qu’il va rendre son jugement.

Est-ce que Dieu peut nous abandonner ? Est-ce que Dieu peut venir à bout de son amour pour nous ? Est-ce qu’on peut atteindre les limites de ce que Dieu peut supporter ? Quand on l’a oublié, et qu’on a glissé loin de lui, depuis des années… Quand on s’est mis dans une situation si éloignée de ce que Dieu veut, que notre culpabilité semble être un obstacle infranchissable. Le livre d’Osée nous parle de l’amour fou de Dieu pour son peuple, le peuple d’Israël à l’époque, le peuple des croyants aujourd’hui, le peuple de ceux que Dieu a un jour appelés ses enfants. Un amour fou, décrit au début du livre sous l’image d’un époux qui fait tout pour reconquérir sa femme infidèle, décrit ici sous les traits d’un Père rempli d’amour et de justice.

1)   L’amour trahi

L’amour de Dieu, ce n’est pas vraiment ordinaire dans la pensée ancienne. Les dieux antiques sont plutôt des puissances, souvent dotées d’un sale caractère, avec qui on fait affaire pour avoir le moins de problèmes possibles. Pour apaiser ces puissances, on les nourrit à l’aide de viandes sacrifiées, on les amadoue avec de l’encens, on évite de les vexer en reconnaissant publiquement leur pouvoir. La conception païenne des dieux ne contient pas de dimension d’amour : c’est du donnant-donnant.

En contrepoint, le portrait que dresse Osée du Dieu d’Israël se caractérise par la grâce, un amour que rien ne mérite. Exemple : alors qu’Israël est encore esclave en Égypte, Dieu nourrit de l’amour pour lui. Et de cet amour découle une main tendue : Dieu prend l’initiative d’appeler Israël, d’en faire son fils, de le mettre à part. C’est l’exode, la sortie d’Égypte, avec Moïse. Toutefois, malgré une libération miraculeuse et impressionnante, malgré cette vocation extraordinaire à être fils du Dieu vivant, Israël, dès les premiers jours, s’éloigne de Dieu. Vous connaissez cet épisode du veau d’or : alors que Moïse est encore sur la montagne du Sinaï en train de copier les tables de la Loi, Israël fraîchement délivré par Dieu se rue dans l’idolâtrie et se fabrique une statue à adorer. C’est le premier faux pas d’Israël, et malheureusement il sera suivi par des centaines d’autres : Israël ne cessera pas de se détourner de Dieu, de lorgner vers le champ voisin où l’herbe leur paraît plus verte…

Face à cette infidélité et à cette ingratitude, que fait Dieu ? Il persévère. Il envoie ses prophètes, il multiplie ses interventions miraculeuses, mais Israël reste sourd et persiste dans son idolâtrie. Les responsables du peuple, et le peuple avec, au lieu de chercher en Dieu leur assurance et une direction pour leur vie, cherchent d’autres solutions. Lorsque vient le printemps, Israël se tourne vers Baal, cette idole phénicienne qui était censée garantir la fertilité des champs, au lieu de faire confiance à Dieu. Lorsque la politique internationale place le pays dans une situation délicate, au lieu de consulter Dieu pour savoir comment agir, Israël se tourne vers… l’Égypte ! Non seulement ils se tournent vers une puissance humaine, faible, illusoire, mais en plus ils retournent vers leur ancien bourreau, comme s’ils n’avaient pas été délivrés de l’esclavage ! non seulement ils agissent comme si Dieu ne pouvait pas les aider aujourd’hui, mais en plus ils bafouent le miracle de l’exode en faisant marche arrière.

L’intérêt de passer du temps à lire l’AT, c’est qu’Israël est une miniature de l’humanité, et les défauts du peuple d’Israël sont aussi nos défauts. L’obstination à chercher des solutions tout seul, le refus de suivre Dieu selon ses termes à lui, la volonté de choisir soi-même le chemin quitte à s’égarer dans des marécages boueux… C’est la rébellion du non-croyant, mais aussi l’hypocrisie du croyant, son ambiguïté, son incrédulité.

Évidemment, une telle situation conduit à la condamnation du peuple. Devant une telle obstination, malgré la patience de Dieu, le verdict finit par tomber : Israël n’est pas mieux que les nations païennes, et il mérite le même jugement. Le texte cite Adma et Tseboïm, deux petites villes détruites en même temps que Sodome et Gomorrhe, pour montrer qu’Israël mérite le même sort, à force de rejeter Dieu sans cesse. Ce jugement, c’est la colère de Dieu qui s’abat sur un peuple ingrat et rebelle, qui n’a cessé de faire la sourde oreille et de se moquer de Dieu.

2)  Rebondissement : la compassion de Dieu 

Le livre, voire même la Bible, aurait pu s’arrêter ch.11 v.7 : le peuple d’Israël, comme l’humanité dans son ensemble, après avoir ignoré Dieu maintes fois, est voué à la destruction, point. Mais l’extraordinaire originalité du message biblique, c’est que les preuves de notre péché ne sont pas les seules à peser dans la délibération. Au verset 8, un autre argument fait irruption : Dieu ne peut pas se résoudre à abandonner son peuple. Un dilemme se pose à lui : comment juger ce peuple ingrat comme il le mérite, alors que Dieu l’aime si intensément ? Le prophète nous fait ressentir la profondeur de la compassion de Dieu qui lutte en quelque sorte avec sa colère : « comment pourrais-je t’abandonner, Éphraïm, comment pourrais-je te livrer à l’ennemi, Israël ? te détruire comme Sodome, ou t’anéantir comme Gomorrhe ? » (v.8)

Depuis le début de l’histoire d’Israël, Dieu a fait preuve d’amour et de compassion, comme un jeune père qui dès le début déborde d’amour pour son enfant, qui l’aide à faire ses premiers pas, en le tenant par les mains (geste). C’est fou d’imaginer Dieu avec ces gestes-là, cette intimité, cette douceur ! Comme quand il prend le bébé pour le tenir contre ses joues…

Parfois on a l’impression que l’AT présente le Dieu juge et que le NT montre l’amour de Dieu : mais le père qu’Osée décrit n’a rien à envier au père du fils prodigue ! C’est le père qui s’implique tout entier pour conduire et protéger son enfant, avec douceur, sans le blesser. Et cet amour viscéral n’est pas épuisé par les rebuffades d’Israël. Bouleversé à la perspective d’abandonner son enfant – Dieu en a littéralement le cœur retourné – le Seigneur refuse de laisser Israël au jugement qu’il mérite et il livre sa décision v.9 : je n’agirai pas selon ma colère.

Dans ce texte, Dieu assume à la fois son amour et sa colère. Il n’est pas froid, impassible, ou détaché de sa création. Aussi fou que cela puisse paraître, l’Eternel sur son trône céleste ressent un amour paternel, tendre, proche, intime, qui dépasse infiniment tout amour humain, un amour qui fait place aussi à la colère quand il y a injustice et péché.

Cela dit, Dieu est Dieu, et pas un homme. Dieu n’est pas esclave de ce qu’il ressent, comme s’il suivait malgré lui ses pulsions. On voit que Dieu maîtrise parfaitement sa colère, qu’il ne se laisse pas aveugler. Il passe en revue les jugements que mérite le peuple, mais il ne laisse pas emporter ou déborder : il n’est pas comme le taureau qui voit rouge, mais, tout en assumant son indignation légitime, il sait la maîtriser.

3)   La grâce au nom de la sainteté 

Que change l’amour de Dieu dans le procès ? Le peuple d’Israël subira quand même une peine, et pas la moindre : l’exil. Le peuple sera déporté en Assyrie, vers le nord, et perdra ses terres. Le mal ne peut pas rester sans réponse de la part de Dieu : ce serait scandaleux de seulement regarder ailleurs, même par amour. Le mal, le péché, et tous les dégâts qu’il entraîne, doit être éradiqué, ôté, retranché, parce qu’il est intolérable.

La grâce de Dieu intervient dans le fait qu’il limite la portée du jugement et qu’il ne permet pas que le jugement soit le dernier mot de l’histoire. Ce qui est étonnant, c’est que la raison pour laquelle Dieu restreint son jugement, c’est sa sainteté. En général, on associe la sainteté à la pureté, à la justice, à la défense sans compromis de la vérité. La sainteté de Dieu est généralement perçue comme la raison de sa colère, de son refus du péché. C’est vrai, et pourtant Dieu utilise l’argument de la sainteté non pas pour juger, mais pour restaurer. C’est parce qu’il est saint qu’il refuse de laisser sa colère le dominer, parce qu’il est saint qu’il agit avec amour. La sainteté de Dieu, c’est un combiné de justice et d’amour, de droiture et de grâce.

Dieu révèle dans ce texte sa façon d’agir : le mal doit être condamné, à cause de la justice de Dieu, mais cette condamnation ne peut pas être le dernier mot, à cause de la profondeur de l’amour de Dieu. La démonstration ultime du caractère de Dieu, c’est la Croix où meurt Jésus-Christ. La croix où triomphe la justice de Dieu sur le mal, sur toutes les corruptions, sur tous les mensonges, sur toutes les trahisons. Mais la croix où triomphe aussi l’amour de Dieu pour l’humanité, puisque le jugement est reporté sur le Christ et que nous recevons cette possibilité d’une deuxième chance, la possibilité d’un nouveau départ.

Dieu réaffirme sa fidélité à son peuple, et il promet de les faire revenir à lui. Légers comme des oiseaux, rapides comme des colombes, le peuple reviendra à Dieu. Ceux qui s’étaient égarés, ceux dont le cœur était endurci, ceux qui s’entêtaient dans les impasses de l’idolâtrie seront transformés en profondeur, et reviendront avec un esprit de crainte et d’adoration, ils marcheront avec Dieu sans se laisser détourner par les illusions des faux dieux. Voilà la promesse de Dieu : une restauration pour son peuple, de nouvelles bases pour une nouvelle relation d’amour.

A la Croix retentit la même promesse : ceux qui reconnaissent que Jésus-Christ a été condamné à leur place pourront être appelés fils de Dieu, ils pourront venir à lui avec légèreté, avec assurance, dans l’adoration tremblante de celui qui se sait amnistié, acquitté par grâce.

Conclusion

Cette prophétie d’Osée nous plonge donc dans les profondeurs de l’amour de Dieu : elle nous montre l’intensité de la compassion de Dieu, l’immensité de sa patience, et la vraie dimension de sa sainteté qui ne laisse pas la colère avoir le dernier mot. Dieu se révèle à nous comme un Père tendre et proche de nous, jusque dans les jugements qu’il rend.

Cette parole biblique nous conduit dans l’adoration devant un Dieu qui prend tant d’initiatives d’amour envers nous. Elle nous conduit dans la repentance parce que nous prenons conscience de l’orgueil de notre cœur et de notre obstination à pécher. Elle nous conduit aussi dans la reconnaissance et la louange, parce que nous y voyons le portrait d’un Dieu plein de grâce, qui refuse de nous abandonner et qui nous offre une deuxième chance en Jésus-Christ. Elle nous conduit enfin à nous engager à suivre Dieu sur le chemin de la compassion et de la justice, de la vérité et de la grâce.