Dieu nous invite à œuvrer avec lui (Quand Dieu se révèle 3/4)

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Je poursuis ma série sur la façon dont Dieu se révèle à nous… avec des épisodes tirés de la Genèse. Aujourd’hui, j’aimerais m’attarder sur un passage de la vie de Joseph, l’un des fils de Jacob, arrière-petit-fils d’Abraham.

Joseph est aimé de Dieu, et Dieu lui prévoit une place particulière dans l’Histoire : il sera le bras droit du pharaon, gestionnaire avisé lors d’une crise économique qui aurait pu dévaster l’Egypte. Sa grande compétence, ce sera la sagesse que Dieu lui donne pour analyser les situations. Dieu annonce ce destin prestigieux à Joseph dès sa jeunesse, par des rêves prémonitoires, mais cela suscite la jalousie des frères de Joseph, qui complotent contre lui. Ca commence mal ! Alors Joseph se retrouve en Egypte, vendu comme esclave à un certain Potiphar. Dieu est avec lui, et Potiphar remarque la sagesse de Joseph, au point de lui donner certaines responsabilités. Or la femme de Potiphar, elle aussi, remarque Joseph, et elle cherche à le séduire. Joseph refuse de trahir son maître – furieuse, la femme de Potiphar accuse Joseph de la harceler. Joseph se retrouve à nouveau emprisonné, pour un crime qu’il n’a pas commis – nouvelle déception !

Lecture biblique : Genèse 39.21-40.23

Joseph se retrouva donc en prison. 

21 Pourtant, là aussi, le Seigneur fut avec lui et lui montra sa bienveillance en lui obtenant la faveur du commandant de la prison. 22 Celui-ci confia à Joseph tous les autres prisonniers qui étaient là. C’était lui qui devait diriger tous les travaux effectués par les détenus. 23 Le commandant de la prison ne s’occupait plus de rien, parce que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait.

1-2 Après quelque temps, deux hauts fonctionnaires du roi d’Égypte commirent une faute contre lui. C’étaient le responsable des boissons du roi et le chef des boulangers [deux fonctionnaires importants car responsables de la nourriture – lieu sensible car empoisonnements fréquents] Le pharaon se mit en colère 3 et les fit enfermer dans la prison du chef de la garde royale, là même où Joseph était détenu. 4 Le chef de la garde les confia aux soins de Joseph, et ils furent maintenus quelque temps en prison.    

5 Une nuit, le responsable des boissons et le chef des boulangers du roi d’Égypte firent tous deux un rêve dans leur prison. Chacun de ces rêves avait sa propre interprétation [càd qu’ils ont un sens différent]

6 Le matin, quand Joseph vint les voir, ils étaient troublés. 7 Il leur demanda : « Pourquoi avez-vous l’air si triste aujourd’hui ? » – 8 « Chacun de nous a fait un rêve, répondirent-ils, et il n’y a personne ici pour l’interpréter. » Joseph leur dit : « Les interprétations n’appartiennent-elles pas à Dieu ? Racontez-moi donc ce que vous avez rêvé. »    

9 Le responsable des boissons du roi raconta son rêve : « Dans mon rêve, dit-il, il y avait un plant de vigne devant moi. 10 Ce plant portait trois rameaux. Dès qu’il eut bourgeonné, il se couvrit de fleurs, puis de grappes mûres. 11 J’avais en main la coupe du pharaon. Je cueillis alors des grappes, j’en pressai le jus dans la coupe et je la lui tendis. » 12 Joseph lui dit : «Voici ce que signifie ton rêve : les trois rameaux représentent trois jours. 13 Dans trois jours, le pharaon t’offrira une haute situation : il te rétablira dans tes fonctions. Tu lui tendras de nouveau la coupe, comme tu le faisais précédemment. 14 Essaie de ne pas m’oublier, quand tout ira bien pour toi ; sois assez bon pour parler de moi auprès du pharaon et me faire sortir de cette prison. 15 J’ai été amené de force du pays des Hébreux, et ici je n’ai rien fait qui mérite la prison. »        

16 Lorsque le chef des boulangers vit que Joseph avait donné une interprétation favorable du rêve, il lui dit : « Moi aussi j’ai fait un rêve. Dans ce rêve, je portais sur la tête trois corbeilles de gâteaux. 17 La corbeille supérieure était pleine des pâtisseries préférées du pharaon, mais des oiseaux venaient les picorer dans la corbeille, sur ma tête. » 18 Joseph lui dit : « Voici ce que signifie ton rêve : les trois corbeilles représentent trois jours. 19 Dans trois jours le pharaon t’offrira une haute situation, plus haute que tu ne voudrais : on te pendra à un arbre, et les oiseaux viendront picorer ta chair. »           

20 Trois jours après, le pharaon fêtait son anniversaire [sûrement l’anniversaire de son arrivée au pouvoir, un moment où le pharaon pouvait faire grâce à certains prisonniers] ; il offrit un banquet à toutes les personnes de son entourage. En leur présence, il offrit une haute situation au responsable des boissons et au chef des boulangers : 21 il rétablit le premier dans ses fonctions, pour qu’il lui tende de nouveau la coupe, 22 mais il fit pendre le second, selon l’interprétation que Joseph leur avait donnée. 23 Pourtant le responsable des boissons ne se souvint plus de Joseph et l’oublia.

Dieu présent avec Joseph, même en prison

Dieu est avec Joseph, même en prison. Il nous est dit que Joseph, en tout, passe 13 ans en esclavage et en prison. Après notre histoire, il faudra encore 2 ans avant que Joseph puisse sortir de prison. C’est long ! Pourtant Dieu est avec lui.

Dans les situations difficiles de notre vie, lorsque rien ne change, on peut être tenté de croire que Dieu nous a abandonnés… Joseph aurait pu avoir cette impression, lui qui espérait tant être libéré, comme il l’exprime au chef des boissons, qui le décevra en l’oubliant. Mais même si Dieu ne le libère pas encore de prison, il agit en sa faveur : Dieu ouvre des opportunités pour que Joseph puisse avoir certaines responsabilités même en prison. Il l’équipe, et le forme à la sagesse – notamment dans l’interprétation des rêves, puisque c’est par ce biais-là que Joseph pourra quitter la prison, en interprétant les rêves du Pharaon. C’est une période d’épreuve pour Joseph, mais aussi une période de formation : il apprend la gestion des personnes, il développe ses dons de discernement et de sagesse – tout cela avec l’aide de Dieu. Il apprend aussi à reconnaître que ses compétences lui viennent de Dieu. Tout cela lui sera infiniment précieux lorsqu’il sera à son tour haut fonctionnaire !

De la même façon, pour nous, dans les situations pesantes, Dieu ne révèle pas toujours sa présence en annulant le problème immédiatement. Parfois, Dieu choisit plutôt de nous former, en caractère et en dons, même si ça nous est douloureux ou frustrant. Lui seul connaît son objectif, et il a en tête de plus grands projets, que nous ne pouvons imaginer…

Une bénédiction pour les nations

Dieu équipe Joseph et il l’appelle, déjà, à être une bénédiction, dès maintenant, dans ce contexte peu favorable. Bénir les autres, bénir les nations, c’était dans la promesse de Dieu à Abraham : « À travers toi, toutes les familles de la terre seront bénies. » (Genèse 12.3) Joseph sera l’exemple modèle de cette bénédiction : grâce à ses conseils et à sa gestion, toute l’Egypte (et les immigrés qui fuiront la famine dans les pays alentour) pourra subvenir à ses besoins. Et Jésus, lui, incarnera ce désir divin de bénir le monde entier en offrant un salut large à tous ceux qui viennent à lui.

Mais revenons à Joseph : déjà en prison, il apprend à être bénédiction pour ceux qui l’entourent. Lorsqu’il interprète ces rêves, Joseph est dans une posture de service, d’aide, et aussi de témoin : il parle de la part de Dieu, pour décrypter ce que ces prisonniers ont expérimenté. C’est pour cela qu’il donne des interprétations au plus juste, même si c’est dur à entendre pour le chef des boulangers… Même en prison, il apprend à aimer Dieu et les autres !

Vu que ses interprétations sont justes, les rêves adressés aux fonctionnaires devaient bien venir de Dieu… C’est intéressant de voir qu’ici, Dieu ne parle pas seulement à ceux qui croient en lui, mais qu’il s’adresse, d’une manière ou d’une autre, à chacun. Ce n’est pas toujours par des rêves ! Mais peut-être par des prises de conscience, une expérience un peu mystique, une opportunité qui s’ouvre, un événement bousculant… Dieu s’adresse à ceux qui sont autour de nous, même si ceux-ci ne discernent pas toujours d’où vient ce qu’ils vivent ni pourquoi. Et ici, les fonctionnaires ont besoin de l’aide de Joseph pour décrypter ce qu’ils ont rêvé.

C’est aussi une façon de témoigner, lorsque nous sommes porte-parole de Dieu pour l’autre. Lorsque nous voyons Dieu à l’œuvre dans la vie de l’autre, et que simplement nous le nommons. Une jeune femme p. ex. me parlait d’un moment où elle avait touché le fond dans sa dépression, envisageant la mort, quand elle a senti une force la tirer, intérieurement, vers la vie. C’est lorsqu’elle a parlé avec un chrétien qu’elle a compris que c’était Dieu…

Bien sûr, il nous faut de la prudence ! On tombe vite dans des interprétations farfelues, plus ou moins nocives, faites au nom de Dieu. Il ne s’agit pas de dire n’importe quoi !! Pourtant, malgré tous les excès qui existent et leur danger réel, nous pouvons avoir une part dans notre entourage pour décrypter ce que Dieu est peut-être en train de faire… en toute humilité, bien sûr.

          Un peu de curiosité

Ce qui m’interpelle surtout dans l’attitude de Joseph, c’est qu’il ne commence pas par interpréter. Son premier mouvement, ce qui va déclencher tout le reste, c’est qu’il porte attention à ces prisonniers : il les remarque, il voit leur visage abattu, il s’intéresse à eux, et il leur pose cette question « Pourquoi avez-vous l’air si triste ? ». Joseph est plein d’attention, de compassion, de sollicitude. Et il continue : « racontez-moi vos rêves ». Il est curieux ! Mais une curiosité dans le bon sens du terme ! pas pour des ragots… mais dans l’attention à l’autre, un esprit de découverte et d’écoute. J’étais surprise cette année de lire que la curiosité fait partie d’une personnalité saine, ouverte sur le monde, ouverte sur l’autre. L’un des symptômes de certaines personnalités dysfonctionnelles, par exemple, c’est justement le manque de curiosité !

Cette curiosité bien comprise, c’est le premier pas pour être une bénédiction pour les autres. C’est une façon de donner une vraie place à l’autre, de ne pas anticiper les solutions avant de connaître les problèmes, de ne pas réduire l’autre à un cas, mais de le laisser déployer son expérience.

Dieu le fait avec nous ! Souvent, il commence par une question : d’où viens-tu ? Pareil, Jésus préfère les questions lorsqu’il rencontre quelqu’un, même si le problème paraît évident. Cette curiosité divine, c’est une qualité que nous pouvons développer avec ceux qui nous entourent. Lorsque nous sommes attentifs à l’autre, nous sommes déjà témoins de l’attention que Dieu lui porte. Et ça, on en est tous capables !! En plus, c’est sans risque !

Notre contribution sera peut-être moins technique ou spectaculaire que celle de Joseph. Ce sera parfois un conseil, un coup de main, un passage de relais, une présence, un soutien, tout simplement la prière… Même si c’est juste un maillon dans une chaîne, nous pouvons être ici, maintenant, dans le contexte qui est le nôtre, qu’on l’ait choisi ou pas, nous pouvons être celui ou celle par Dieu va rejoindre l’autre, à l’instant T. Tout commence par cette simple curiosité, comme une porte qui s’ouvre.

Conclusion

Dieu se révèle à nous par bien des moyens – par les circonstances, par des coïncidences, par des pensées ou même des rêves/ des visions/ des images, par la Parole, par l’autre… La curiosité de Joseph est un chemin intéressant pour découvrir Dieu et ce qu’il veut nous transmettre, une curiosité saine qui s’intéresse à l’autre, une curiosité qui s’applique aussi à notre vie, en posant très largement la question : « qu’est-ce que Dieu est en train de faire ici ? » C’est la première étape par laquelle Dieu agit !




Dieu nous transforme pour nous faire avancer (Quand Dieu se révèle 2/4)

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Dieu se révèle dans le monde qu’il a créé, par la Bible qui le décrit, par des messages personnels, par le Christ… et dans des moments-clefs. Je vous invite à une incursion dans la saga de Jacob, dans le livre de Genèse. Jacob est le petit-fils d’Abraham, le patriarche fondateur du peuple d’Israël, et nous sommes aux alentours de 1900-1800 avant JC. Jacob a un frère jumeau, de quelques minutes son aîné, Esaü. Et Jacob, depuis sa jeunesse, est un opportuniste, voire un filou. Une fois, Esaü avait faim, et Jacob lui a « vendu » à manger contre son héritage. Plus tard, à l’initiative de sa mère, il s’est déguisé en Esaü pour rafler la bénédiction de leur père Isaac. Cette bénédiction qui donne la première place à l’un des frères et qui en fait l’héritier de la promesse, voilà l’héritage pour lequel Jacob a manigancé. Evidemment, Esaü se met en colère, et Jacob doit fuir – il traverse le désert pour aller vivre chez son oncle. En chemin, il reçoit la promesse que Dieu est avec lui, malgré tout. Chez son oncle, il tombe sur un homme encore plus retors que lui, et après bien des péripéties, il décide de revenir chez lui, donc sur les terres qu’habite son frère. Des années et des années se sont passées, mais Jacob ne sait pas à quoi s’attendre de la part d’Esaü. Dans une prière, Jacob exprime à Dieu ses inquiétudes, et puis, il élabore toute une stratégie pour amadouer son frère, avec des cadeaux, des messagers etc. tout un cortège qui permet de tester le terrain et surtout de le préparer. La dernière nuit avant de rencontrer Esaü, Dieu se révèle à Jacob.

Genèse 32.23-33

23-24 Au cours de la nuit, Jacob se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants. Il leur fit traverser le torrent du Yabboq avec tout ce qu’il possédait. 

25 Il resta seul, et quelqu’un lutta avec lui jusqu’à l’aurore. 26 Quand ce dernier vit qu’il ne pouvait pas avoir l’avantage sur Jacob dans cette lutte, il le frappa à l’articulation de la hanche, et celle-ci se déboîta.                       

27 Il dit alors : « Laisse-moi partir, car voici l’aurore. » – « Je ne te laisserai pas partir si tu ne me bénis pas », répliqua Jacob. 

28 L’autre demanda : « Comment t’appelles-tu ? » – « Jacob », répondit-il. 

29 L’autre reprit : « On ne t’appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as eu l’avantage. »

30 Jacob demanda : « Dis-moi donc quel est ton nom. » – « Pourquoi me demandes-tu mon nom ?» répondit-il. Là même, il bénit Jacob.                          

31 Celui-ci déclara : « J’ai vu Dieu face à face et j’ai eu la vie sauve. » C’est pourquoi il nomma cet endroit Penouel – ce qui veut dire “face de Dieu”. 

32 Le soleil se levait quand Jacob traversa le torrent de Penouel. Il boitait à cause de sa hanche. 

33 Aujourd’hui encore les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse qui est à l’articulation de la hanche, parce que Jacob a été blessé à ce muscle.

Quelle scène étrange !  De nuit, Jacob, peut-être agité à l’idée de revoir son frère, entreprend de faire traverser à ses plus proches le gué d’un torrent – sans lumière ! – et alors qu’il revient, peut-être pour récupérer ses dernières affaires, un homme sorti d’on ne sait où l’attaque, là, dans l’obscurité, dans le silence. Ca ressemble presque à un cauchemar ! Comme si les craintes de Jacob prenaient forme humaine : lui qui a si peur de la haine de son frère, le voilà en train de lutter. De lutter plusieurs heures, jusqu’à l’aube ! Et quand l’aube arrive, l’homme met fin au combat en donnant un coup final à Jacob alors que jusqu’ici, ils étaient à égalité. Cette scène pose beaucoup de questions, mais nous n’avons pas d’autre clef de lecture que les maigres informations que Jacob réussit à soutirer.

L’homme veut partir, pour préserver le mystère de son identité ? Mais Jacob réclame sa bénédiction – comme dans sa jeunesse, il est prêt à tout, il s’accroche, pour recevoir la bénédiction, l’approbation de l’autre.

L’autre, cependant, le force à se regarder en face : quel est ton nom ? Jacob, ça veut dire « il talonne » en référence au fait qu’il est le 2e jumeau, né sur les talons de son frère. Mais Esaü avait vu autre chose dans son nom : celui qui usurpe, celui qui trompe, celui qui talonne au point de rafler ce qui ne lui appartient pas (Gn 27.36).

Et avant de bénir Jacob, il va le renommer : Israël, littéralement « Dieu lutte ». Mais il rattache ce nom à Jacob en soulignant sa force : « tu as lutté avec Dieu & avec les hommes et tu l’as emporté. »

Deux choses : l’homme révèle un peu de son identité – c’est un homme, mais il représente Dieu… Le prophète Osée dira que Jacob a lutté avec un ange (Osée 12.4), en tout cas quelqu’un qui représente Dieu.

Et puis, Jacob l’a emporté, vraiment ? Le coup final a été porté par l’autre ! Oui, mais Jacob a tenu bon, tout le combat, jusqu’à la fin, où il réclame la bénédiction de l’autre qui essaie de lui échapper. Il ne lâche rien, j’imagine qu’il s’agrippe à son adversaire, et l’autre finit par céder pour pouvoir partir. Sa victoire, c’est de sortir de ce combat, vivant, béni.

Lorsque l’homme disparaît, peut-être instantanément, Jacob prend conscience de ce qui vient de se passer : « j’ai vu Dieu en face ! ». Oui, c’était vraiment un face-à-face ! Jacob s’en souviendra, et toute sa descendance : le peuple issu de lui prend ce nom « Israël », et le texte mentionne une pratique juive de l’époque qui rappelle la blessure infligée à Jacob.

          Dieu nous transforme pour nous permettre d’avancer

Dans l’histoire de Jacob, c’est un moment pivot. Il a pris la décision de rentrer, mais tout dépend de l’attitude d’Esaü ! La bénédiction de Dieu est une promesse : puisque Jacob a pu tenir bon face à un représentant de Dieu, il n’a rien à craindre de son frère. Il peut y aller !

Mais au-delà de la promesse rassurante, que Dieu aurait pu communiquer de façon plus calme ( !), le texte insiste sur le changement de nom – élément crucial, puisque cela devient le nom du peuple de Dieu par la suite, Israël. Ce changement de nom symbolise un changement d’identité. Jacob n’est plus l’usurpateur, mais le persévérant, le vainqueur, le vivant. Alors que Jacob revient vers son frère, plein de bons sentiments, demandeur de réconciliation et de nouveau départ, il est nécessaire que quelque chose change. Les bons sentiments ne suffisent pas : si rien ne change, rien ne change ! Jacob, s’il veut avoir une chance de vivre autrement, de vivre chez lui dans la bénédiction de Dieu, Jacob doit changer.

C’est vrai pour nous aussi ! nous pouvons espérer tous les nouveaux départs, tous les nouveaux horizons, si rien ne change en nous, rien ne changera autour de nous. Pour nous permettre de vivre autrement, Dieu nous invite à changer, il vient nous transformer.

Dieu nous offre le salut en Christ, qui que nous soyons, où que nous soyons – mais une fois que nous avons reçu par la foi ce salut, pour commencer à le vivre concrètement, pour vivre la paix, le pardon, l’amour, la justice, la vérité… il faut changer ! La transformation est un passage, ou plutôt un processus, obligé ! Sinon, nous retombons toujours dans nos travers, dans nos cercles vicieux, dans nos vieilles habitudes.

Et cette transformation en profondeur ne vient pas de nous : nous devons l’accepter, la vouloir même, mais seul Dieu peut tout changer, peut nous changer. Seul le créateur peut recréer en nous un cœur, un état d’esprit, juste et bon. Dans le texte, c’est lui qui change le nom… Lorsque nous croyons en Jésus, Dieu nous donne un nom nouveau « ma fille, mon fils » et il nous transforme pour que ses gènes deviennent de plus en plus visibles en nous. C’est lui qui le fait… Nous le désirons, mais c’est lui qui le fait, par son Esprit. Notre part, c’est de l’accepter.

Or justement cette transformation, ou ces transformations, ne sont pas toujours faciles à accepter. Jacob repart en boitant, blessé par son combat : il y a des séquelles, peut-être pas jusqu’à sa mort, mais pour le moment il boite. De même, nos transformations, quand elles sont profondes, sont souvent coûteuses et douloureuses. Sinon, il n’y aurait aucun problème à les accepter ! Mais elles sont douloureuses parce qu’elles viennent souvent dans des crises, et puis elles nous confrontent à nous-mêmes, et ça, ça fait mal ! Nous confronter à la réalité de notre cœur, de notre orgueil, de notre manque de foi, de nos peurs, de nos blessures, de notre culpabilité ou de nos ambivalences…

Lorsque nous nous tournons vers le Christ dans la foi, la confiance s’accompagne de repentance : nous abandonnons notre vie sans Dieu, ou ce qui n’est compatible avec Dieu dans notre vie. Mais ce mouvement d’abandon, il revient dans toute notre vie de foi ! Et de manière plus intense lorsque nous traversons des crises.

Nos luttes comme des lieux de transformation

Ce qui frappe, dans ce récit, c’est que Dieu a lutté avec Jacob. A quoi joue Dieu ici ? A quoi joue Dieu dans les crises que nous traversons ? Cette rencontre entre Dieu et Jacob nous renvoie à toutes ces fois où on a l’impression de se battre avec Dieu, non ? je ne crois pas que ce soit des événements particuliers, tout le monde vit des joies et des malheurs, mais la crise c’est ce que chacun, de façon unique, va vivre suite à tel ou tel événement : la façon dont une naissance remet en question nos priorités, ou une maladie, une difficulté dans les relations, une pression difficile à gérer, une perte qui nous fait chavirer, un déménagement… Peu importe la cause !

Or cette rencontre nous montre que Dieu ne lutte pas avec nous pour nous briser, pour nous rejeter, pour nous casser, mais pour nous transformer et nous permettre d’aller plus loin, avec sa bénédiction. Dieu nous transforme pour que nous puissions avancer. Et parfois, dans ces transformations, ces crises, Dieu nous résiste. Attention, ce texte n’est le seul modèle de la façon dont Dieu nous transforme ! Mais c’est un exemple : parfois, pour nous changer, Dieu lutte avec nous. Le mot utilisé pour désigner la combat entre Jacob et l’inconnu dérive du verbe « prendre dans ses bras », comme un combat rapproché, où les adversaires se tiennent. Comme un maître en arts mariaux, en judo par exemple, qui nous pousse dans nos derniers retranchements pour que nous puissions nous dépasser. Ou un maître d’échecs, qui déjoue tous nos coups, pour nous obliger à progresser.

Quand nous avons l’impression de lutter avec Dieu, nous imaginons que Dieu est notre ennemi, ou qu’il nous rejette, ou qu’il nous punit. Mais cette rencontre jette une autre lumière sur ces luttes : Dieu nous prend à bras-le-corps pour nous transformer et nous bénir. Quand Dieu résiste, c’est pour nous pousser dans nos retranchements, dans ces lieux de vérité où il agit en profondeur. N’ayons pas peur de ces luttes, n’ayons pas honte de nos questionnements, de nos doutes, de nos réclamations… n’ayons pas peur quand ça prend du temps (Jacob a lutté toute la nuit). N’ayons pas peur de lutter, même si c’est chaotique et que ça fait un peu mal : Dieu est en train de nous transformer.

 

Quand Dieu se révèle, ce n’est pas toujours très clair, paisible ou agréable. Parfois il nous faut du temps pour comprendre qu’il est à l’œuvre, pour comprendre à quoi il veut en venir… Mais Dieu a toujours en vue de nous faire expérimenter son salut, sa bénédiction, sa paix… de nous transformer pour que nous avancions avec plus de foi et de détermination, plus de justice et d’amour – nos progrès lui font honneur, et nous en ressortons bénis, changés, plus forts avec lui.




Dieu, celui qui nous voit (Quand Dieu se révèle 1/4)

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Qui reçoit la bénédiction de Dieu ? Dans la Bible, Abraham est le modèle, l’exemple-type : Dieu accorde sa bénédiction généreusement, gracieusement, en demandant la confiance et l’obéissance. Celui ou celle qui est prêt à suivre Dieu recevra sa bénédiction. Abram est déjà vieux quand Dieu l’appelle, et il n’a pas d’enfant. Dieu promet de le bénir personnellement, mais surtout de lui donner un territoire et une descendance. Abram se met en route, Dieu lui rappelle ici et là ses promesses, mais nous voilà 10-15 ans après son départ et toujours pas d’enfant. Par la suite, Dieu renouvellera ses promesses, il les précisera en désignant Saraï comme la mère du fils promis, il changera le nom d’Abram en Abraham pour marquer l’abondance, et Saraï en Sarah pour marquer sa dignité de mère. Mais pour l’instant, ils sont toujours Abram & Saraï, sans enfant.

Genèse 16.1-6

1 Saraï, femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant. Elle avait une servante égyptienne du nom de Hagar. 

2 Saraï dit à Abram : Puisque le SEIGNEUR m’a empêchée d’avoir des enfants, va avec ma servante, je te prie ; peut-être aurai-je un fils par elle. Abram écouta Saraï. 

3 Ainsi, après qu’Abram eut habité dix ans en Canaan, Saraï, femme d’Abram, prit Hagar l’Egyptienne, sa servante, et elle la donna comme femme à Abram, son mari. 

4 Il alla avec Hagar, et elle fut enceinte. Quand elle se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. 

5 Alors Saraï dit à Abram : Que la violence qui m’est faite retombe sur toi ! C’est moi-même qui ai placé ma servante sur ton sein ; et maintenant qu’elle se voit enceinte, je ne compte plus à ses yeux. Que le SEIGNEUR soit juge entre moi et toi ! 

6 Abram répondit à Saraï : Ta servante est entre tes mains ; agis à son égard comme il te plaira. Alors Saraï se mit à l’affliger, et Hagar s’enfuit pour lui échapper.

Au bout de 10 ans sur-place, Saraï décide de prendre les choses en main et cherche un plan B pour donner à Abram un héritier. Est-ce un manque de foi, de patience, vis-à-vis du plan de Dieu ? Pas forcément ! A l’époque, lorsqu’une femme n’arrive pas à avoir d’enfant, on a couramment recours à une servante ou une concubine dont on adopte l’enfant (on retrouve des exemples de ces pratiques dans plusieurs codes civils des pays autour d’Israël). La pratique de gestation pour autrui était bien courante à l’époque ! En plus, jusqu’ici, Dieu n’a jamais dit à Abram que son enfant naîtrait de Saraï. Donc sur le papier, ce plan B est tout à fait acceptable.

Pourtant, ce récit nous met un peu mal à l’aise. Par exemple, Abram brille par sa passivité : il obéit en silence, et quand Saraï se plaint du comportement d’Hagar il n’arbitre surtout pas, il ne donne pas son avis et ne prend pas position.

Le texte pointe aussi un certain malaise avec cette pratique : Saraï, femme d’Abram, prit Hagar l’Egyptienne, sa servante, et elle la donna comme femme à Abram, son mari (v.3) Une épouse qui donne une autre femme en épouse à son mari : le rapport sexuel n’est pas juste anecdotique, ce n’est pas un service ou un acte comme un autre, c’est une intimité qui vient modifier profondément la relation entre Abram et Hagar. Le mépris d’Hagar quand elle se découvre enceinte montre qu’elle a du mal à se situer : elle n’est plus seulement la servante de Saraï, elle est aussi sa rivale !

Saraï s’est embarquée dans une solution qui a des ramifications bien plus complexes qu’elle ne l’imaginait : c’est tout un engrenage ! Et c’est souvent le cas, quand on touche aux questions du corps, de l’intimité, de la relation… Ce récit n’a certes pas vocation à trancher dans les débats d’éthique, mais il nous invite à la prudence… Nos plans bien ficelés font facilement des victimes.

Et la victime, ici, c’est Hagar ! Pas question de consentement pour elle ! Elle, la servante-esclave étrangère, est traitée comme un objet, on la prend, on la donne, on l’utilise – jusque dans son intimité la plus profonde. Son mépris envers Saraï est une réponse, dure, à l’injustice, un signe de sa révolte et de sa blessure, même si ça ne fera qu’aggraver encore la situation.

C’est flagrant de voir, ici, comme dans l’Histoire, comme aujourd’hui, à quel point de petits aménagements, apparemment innocents, peuvent déboucher sur des dommages collatéraux imprévus et terribles. En particulier quand des personnes sont utilisées comme des moyens ou des objets, pour remplir des cases, être utilisées, sans qu’on considère leur dignité. C’est évidemment vrai sur les questions complexes autour de la sexualité ou de la bioéthique, mais aussi au niveau économique et social, quand des personnes ou des peuples deviennent des statistiques ou des « ressources » évaluées en fonction de leur utilité.

Mais ce qui est le plus intéressant dans ce texte, c’est la suite. Hagar s’est enfuie et…

          Genèse 16.7-16

7 Le messager du SEIGNEUR la trouva près d’une source dans le désert, celle qui est sur le chemin de Shour. 

8 Il dit : Hagar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? Elle répondit : Je me suis enfuie pour échapper à Saraï, ma maîtresse. 

9 Le messager du SEIGNEUR lui dit : Retourne chez ta maîtresse et laisse-toi affliger par elle. 

10 Le messager du SEIGNEUR lui dit : Je multiplierai ta descendance ; on ne pourra pas la compter, tant elle sera nombreuse. 

11 Le messager du SEIGNEUR lui dit : 

Te voici enceinte ; 

Tu vas mettre au monde un fils, 

et tu l’appelleras du nom d’Ismaël (« Dieu entend ») ; 

car le SEIGNEUR t’a entendue dans ton affliction.

12 Il sera comme un âne sauvage ; 

sa main sera contre tous, 

et la main de tous sera contre lui ; 

il établira sa demeure face à tous ses frères.

13 Elle appela le SEIGNEUR, qui lui avait parlé : « Tu es El-Roï — le Dieu qui me voit », car, dit-elle : « Ai-je vu ici après qu’il m’a vue ? » 14 C’est pourquoi on a appelé ce puits Puits Lahaï-Roï (« Au Vivant qui me voit ») ; il est entre Qadesh et Béred. 

15 Hagar donna un fils à Abram ; Abram appela du nom d’Ismaël le fils que Hagar lui avait donné. 16 Abram avait quatre-vingt-six ans lorsque Hagar donna Ismaël à Abram.

Hagar est en route pour rentrer en Egypte, quand elle rencontre le messager du Seigneur, parfois traduit « ange de l’Eternel ». Ce personnage mystérieux est porte-parole de Dieu, mais il est plus que ça, souvent mis sur le même plan que Dieu mais sans la gloire aveuglante. C’est plus qu’un messager : quand il parle, Dieu parle.

Et la toute première fois qu’il est mentionné dans la Bible, c’est ici, près de cette source, auprès de cette servante étrangère, enceinte, en fuite, à cette femme en grande précarité, en insécurité, victime d’abus et rejetée.

Le messager commence par poser des questions, même s’il est déjà au courant vu qu’il sait qui elle est – il redonne la parole à Hagar. Elle redevient sujet, elle retrouve une forme de dignité. Mais dans ce dialogue, c’est surtout Dieu qui parle, et le texte insiste à chaque fois, en précisant que c’est bien l’ange de l’Eternel lui-même qui parle à Hagar.

Et ce que Dieu lui annonce est à la fois très dur et très bon.

Dieu demande à Hagar de retourner chez Abram et Saraï, dans ce lieu de violence où elle est en danger. Qu’en penser ? Est-ce un principe de vérité générale donné à toute personne qui fuirait la violence domestique ? « Retourne sous les coups » ?! Non… Le contexte est particulier : Hagar porte l’enfant d’Abram, même si ce n’est pas le fils que Dieu avait promis. Faire revenir Hagar c’est reconnaître la place de cet enfant, qui appartient maintenant à la famille d’Abram. Cet enfant est peut-être une « erreur de parcours », mais Dieu ne le rejette pas, il l’accepte et il lui donne une place.

Je trouve ça très encourageant pour notre vie moderne. Chez nous ou chez les autres, nous voyons souvent des erreurs de parcours, des actes qui n’auraient pas dû être – pas seulement sous la forme d’un enfant ! Et on peut avoir l’impression que si on a raté la sortie, on est coincé sur une autoroute qui ne va nulle part. Mais pour Dieu, l’autoroute ne va jamais nulle part. Hagar n’a pas su dire où elle allait, peut-être qu’elle était trop désespérée pour envisager un avenir, mais Dieu lui redonne une direction et une espérance. Difficile, éprouvante : n’allons pas imaginer que les dommages sont effacés et que les conséquences disparaissent ! Ce n’est pas un conte de fées ! Mais, avec Dieu, il y a toujours un espoir !

Et puis, Dieu bénit cet enfant par avance. Dieu choisit lui-même le nom de cet enfant : Ismaël (Dieu entend), dans une scène très proche de l’annonce à Marie qu’elle portera Jésus. Dieu promet de protéger cet enfant et sa descendance, une bénédiction presque parallèle à la promesse pour Abram. Dieu annonce un homme libre et indomptable, un peu marginal, sûrement conflictuel, mais libre et fort. A cette femme terrifiée, Dieu promet la protection et la liberté pour son fils : pour une maman, c’est le plus important !

Et Dieu n’agit pas uniquement par loyauté envers Abram : c’est parce qu’il l’a vue, elle. C’est son affliction à elle qui a attiré son regard. Hagar s’exclamera : Dieu, celui qui me voit ! Elle est la première à donner à Dieu un titre… et son étonnement : « Est-ce que j’ai bien vu ce que j’ai vu ? » qui montre à quel point cette entrevue est une grâce. Elle s’émerveille moins de la bénédiction que de cette découverte : Dieu, il me voit ! Alors que personne jusqu’ici ne l’a respectée, Dieu l’honore de sa présence et de sa bénédiction.

Alors Hagar rentre, quel signe de foi ! et d’obéissance envers Dieu ! malgré tout ce qui est en jeu, elle fait confiance à Dieu. Et Dieu le lui rend : elle porte son enfant, c’est le sien – on ne parle plus de Saraï, et Abram sur les conseils d’Hagar nomme l’enfant Ismaël. Elle a changé de statut, sa voix est entendue.

 

Le Dieu qui se révèle à Hagar est déjà le Dieu de Jésus-Christ : Jésus, lui aussi, a vu – les marginaux, les malades, les pécheurs, les femmes, les enfants, les anonymes, les étrangers. Il leur a montré la même compassion, leur a offert la même espérance, leur a demandé la même confiance. Ce que Jésus révèle va plus loin, bien sûr : sur la croix, il porte tous les dommages collatéraux de nos actes, il s’associe à la fois aux victimes et aux coupables, et à ceux qui sont un peu des deux, jusqu’à la mort, la négation ultime, mais il en revient. Même cette impasse-là, il la perce ! Dans l’histoire d’Hagar comme dans l’Evangile, peu importe où nous sommes, qui nous sommes : Dieu nous voit et il nous offre son amour, son pardon, sa présence, pour nous relever, si nous lui faisons confiance.

 




Réjouissez-vous, même dans l’épreuve!

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Cela vous est sûrement déjà arrivé, comme conducteur ou passager : vous êtes en voiture, en route vers une destination précise mais inconnue, et vous suivez un itinéraire. Parfois, le GPS nous fait passer par un itinéraire « plus court » complètement contre-intuitif (du type, à l’opposé des panneaux indicateurs…) qui vous fait hésiter à chaque carrefour : je suis le GPS ou le panneau/ mon orientation ?… D’autres fois, la carte du GPS n’est pas à jour, ou le lieu indiqué n’est pas très bien référencé (pas de rue, pas de numéro, pas de panneau). Votre hôte vous a peut-être donné des indications précises du genre : après la maison jaune aux volets bleus, au 3e talus, tu prends le chemin sur ta gauche puis tu tournes à 47° jusqu’au grand arbre, et ensuite, à droite, etc. Heureusement, de plus en plus, ça se résout ainsi : « appelle-moi quand tu es devant la mairie et je viens te chercher » !

Dans ces moments d’incertitude, la tension monte très très vite. On se demande si on va finir par arriver, combien de temps ça va durer, comment on va se sortir de ce pétrin… on refait mille fois dans sa tête le chemin parcouru en se demandant ce qu’on a raté, tout en étant hyper-vigilant pour se repérer dans cet environnement inconnu.

En tant que chrétien, quand on avance dans la vie et qu’on rencontre des obstacles, on peut ressentir le même genre de confusion. Se dire : « je ne comprends pas, comment puis-je passer par là alors que Dieu m’a sauvé ? alors qu’il dit qu’’il m’aime et qu’il veut mon bonheur ? » On a l’impression que notre chemin ne correspond pas à la destination prévue, et ce décalage pousse au doute.

Le doute fait partie intégrante de la foi chrétienne, en particulier quand on se sent perdu. Il peut concerner Dieu : « Comment, Seigneur, pourquoi tu permets cela ? » mais parfois on doute de soi : « qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? j’ai dû me tromper quelque part ! ah c’est peut-être à cause de la fois où… de telle posture… ou alors je ne suis pas assez ceci ou cela… »

Dans sa première lettre, l’apôtre Pierre écrit beaucoup sur la souffrance, parce que les chrétiens qu’il connaît souffrent pour leur foi. Il les exhorte à tenir bon, à s’accrocher à Dieu, à résister aux pressions… Mais il sait aussi que la souffrance et l’injustice peuvent nous déstabiliser et nous faire douter. Et c’est sur ce point qu’il attire maintenant notre attention, tout en reprenant des thèmes déjà abordés (mais rien de tel que la souffrance pour nous faire oublier l’évidence !).

Lecture biblique : 1 Pierre 4.12-19

12 Très chers amis, ne trouvez pas étrange d’être en plein feu de l’épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. 

13 Réjouissez-vous plutôt d’avoir part aux souffrances du Christ, afin que, quand il révélera sa gloire, vous débordiez également de joie. 14 Si l’on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous, car l’Esprit de Dieu à qui appartient la gloire repose sur vous. 15 Qu’aucun d’entre vous n’ait à souffrir comme meurtrier, voleur ou malfaiteur, ou pour s’être mêlé des affaires d’autrui. 16 Mais si quelqu’un souffre parce qu’il est chrétien qu’il n’en ait pas honte ; qu’il remercie plutôt Dieu de pouvoir porter ce nom.

17 Le moment est arrivé où le jugement commence, et ceux qui appartiennent à la maison de Dieu sont jugés d’abord. Or, si le jugement débute par nous, comment sera-ce à la fin, lorsqu’il frappera ceux qui résistent à la bonne nouvelle de Dieu ? 

18 Comme l’Écriture le déclare :

« Si le juste n’est sauvé que difficilement, qu’en sera-t-il du méchant et du pécheur ? »

19 Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu se remettent eux-mêmes entre les mains du créateur, lui qui est fidèle, tout en continuant à faire le bien.

 

Un itinéraire paradoxal, mais valide !

Pour ces chrétiens qui souffrent, et qui peut-être se demandent si c’est de leur faute, s’ils ont raté quelque chose ou s’ils ont mal suivi Dieu, Pierre se veut rassurant : Vous êtes sur le bon itinéraire ! Vous ne vous êtes pas trompés ! ne vous inquiétez pas, ne trouvez pas le chemin étrange… Jésus l’avait annoncé : le chemin du salut est un chemin étroit ! (Mt 7.14) il avait aussi dit : heureux ceux qui sont persécutés à cause de leur appartenance au Christ (Mt 5.11) !

La persécution, c’est quand on souffre au nom de sa foi. Toutes nos difficultés dans la vie ne sont pas des attaques ou de la persécution : si vous vous comportez mal, c’est logique que la situation se retourne contre vous. La persécution, c’est quand on n’a rien fait de mal, et que la seule raison du rejet que l’on subit, c’est notre foi.

Et la persécution fait partie du paysage de la foi, parce que nous suivons le Christ, qui a été lui-même rejeté et persécuté. La persécution est normale ! Pas systématique, mais normale, probable, et cohérente avec le chemin pris, même si c’est injuste.

La joie dans l’épreuve

Comme Jésus, Pierre reconnaît que la persécution est possible et il y voit une occasion de joie. Pierre écrit à des personnes en souffrance, dans la confusion, et il invite à la joie. Cette joie dans l’épreuve ne vient pas toute seule : on n’est pas automatiquement joyeux quand on est persécuté ! Cette joie se cherche intentionnellement, et elle se trouve, dans l’épreuve, quand on prend du recul pour voir ce que Dieu fait. Comme la lumière peut percer les nuages, elle vient percer notre épreuve.

  • Pierre parle du passé : le Christ a souffert, injustement, quand il a été persécuté par les religieux de son époque. Lorsque nous sommes rejetés à cause de lui, comme lui, c’est un signe que nous sommes bien de son côté.
  • Pierre parle du futur : si nous souffrons comme Jésus aujourd’hui, nous recevrons aussi la vie triomphante de la résurrection comme lui, avec lui, en lui. L’allégresse que nous vivrons dans la pleine présence de Dieu, pour l’éternité, brille comme un phare lorsque nous sommes dans la tempête.
  • Et la joie s’invite aussi aujourd’hui. L’équation biblique n’est pas : souffrez aujourd’hui, soyez heureux demain (un demain un peu lointain). C’est une caricature. L’espérance biblique, c’est un salut dans l’éternité, qui commence aujourd’hui, sans être encore pleinement déployé. C’est une rose, mais en bouton ; un oranger qui pousse, dont les feuilles et les fleurs odorantes parfument notre vie, mais dont les fruits ne sont pas là.

Demain a déjà commencé, aujourd’hui c’est déjà un peu demain, et nous pouvons sentir un peu de cette allégresse éternelle. Si on va plus loin, demain a déjà commencé, et il a commencé… hier ! Lorsque le Christ est mort, et ressuscité, lorsqu’il a ouvert un nouveau chemin vers Dieu, une nouvelle étape.

A quoi ressemble le parfum de la joie aujourd’hui ? C’est la présence de l’Esprit de Dieu dans notre vie. Pierre parle de l’Esprit de gloire : pour un Juif, la gloire c’est le poids de la présence de Dieu, de sa majesté, c’est sa lumière, sa « rayonnance » comme dit un ami. Aujourd’hui, Dieu nous soutient par son Esprit, il nous inspire, nous transforme, nous fortifie, nous réconforte, il nous accorde sa paix même quand rien n’est paisible autour de nous. On se demande toujours comment on réagirait si… et les témoignages des chrétiens persécutés nous encouragent : au moment voulu, Dieu les a soutenus.

Se réjouir parce que le jugement a commencé

Pierre ajoute une 4e raison pour trouver la joie dans l’épreuve, une raison qui peut nous surprendre : le jugement de Dieu a commencé. Ce passage est difficile à comprendre, d’ailleurs je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi ! Je vous propose quelques éléments pour interpréter cet argument.

3 points principaux ressortent :

  1. Le jugement de Dieu a commencé, c’est-à-dire que nous sommes dans les derniers temps – demain a commencé ! pour la joie, mais aussi pour le jugement. Dans la Bible, le jugement de Dieu va avec l’instauration du règne de justice, et une image courante chez les prophètes, c’est les douleurs de l’accouchement qui prépare à la joie de la naissance. Le jugement c’est les douleurs, et les douleurs commencent bien avant l’arrivée de la vie.
  2. Le jugement suit un ordre, et touche le peuple de Dieu avant de toucher le monde entier. Les prophètes juifs ont déjà exprimé cette notion, mais dans un autre contexte : Ezechiel (9.6) par exemple dit que Dieu va purifier son peuple avant les autres peuples – mais attention, à l’époque, son peuple fait n’importe quoi, et Ezechiel le dénonce ! Les chrétiens persécutés pour leur foi ne sont pas tout à fait sur le même registre : ils ne sont pas punis pour leur souillure morale ou spirituelle, mais ils subissent la violence de ceux qui rejettent le Christ. Le point commun entre les deux situations, c’est que le peuple de Dieu n’est pas exempté du jugement qui s’abat sur ce monde, mais qu’il en souffre aussi, avec le monde, même si les croyants ne souffriront pas toutes les conséquences éternelles de ce jugement, grâce au pardon reçu en Christ. De cela, le croyant qui souffre aujourd’hui peut tirer un réconfort.
  3. Alors en quoi consiste ce jugement ? On peut y voir déjà le jugement-discernement, une lumière qui révèle la vérité – et c’est ça le jugement ultime : c’est la révélation de la profonde réalité, dans sa vérité objective – la persécution révèle qui suit le Christ, et qui le rejette. Elle révèle aussi en nous nos motivations, nos ambiguïtés ou la force de notre foi. Toute difficulté, d’ailleurs, même hors persécution, agit comme révélateur dans notre cœur. Que ce soit un deuil, une maladie, un accident, une injustice sociale ou professionnelle, ces épreuves vécues avec Dieu viennent mettre en lumière des rêves cachés, des idolâtries inconscientes, des questionnements profonds… Et dans l’épreuve, Dieu nous invite à renouveler notre attachement à lui, pour en sortir plus forts dans la foi.

Conclusion : confiance et persévérance

C’est justement avec ça que Pierre termine, et moi aussi. Notre recours, dans l’épreuve, la persécution mais aussi toute épreuve, notre recours c’est Dieu, le créateur qui s’est fait notre Père, qui nous accompagne jour après jour et qui fait avancer son règne. Même lorsque nous avons l’impression d’être impuissants devant la difficulté, nous pouvons toujours mettre en Dieu notre confiance, parce qu’il est Dieu, puissant, juste, aimant. Cette foi, elle se montre concrètement, lorsque nous tenons fermement notre cap, que nous avançons un pas après l’autre en communion avec Dieu.


 




S’armer de détermination

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L’apôtre Pierre écrit à des chrétiens harassés, harcelés, en souffrance. Leur connexion au Christ, leur entrée dans le cercle de Dieu, les a conduits à être rejetés des autres cercles, les cercles habituels, les cercles du quotidien : au travail, en famille, au niveau social, politique… Au fur et à mesure qu’on avance dans sa lettre, on remarque que plusieurs thèmes reviennent comme des refrains ; et notamment, la souffrance des chrétiens en décalage avec le monde qui les entoure. Des chrétiens qui se retrouvent comme « exilés » dans leur quotidien, parce que toute leur vie a basculé lorsqu’ils ont fait de Jésus la pierre angulaire de leur existence. Tenir ferme sur Jésus, parfois contre vents et marées, est difficile et coûteux. Pierre revient sur cette expérience pour aborder un aspect particulier : la pression que les autres exercent sur nous pour que nous rentrions dans leur moule.

Lecture biblique : 1 Pierre 4.1-6 (TOB)

1 Ainsi, puisque le Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même conviction : celui qui a souffert dans la chair a rompu avec le péché, 2 pour vivre le temps qui lui reste à passer dans la chair, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu. 

3 C’est bien assez, en effet, d’avoir accompli dans le passé la volonté des païens, en vivant dans la débauche, les convoitises, l’ivrognerie, les orgies, les beuveries et les idolâtries infâmes. 4 A ce propos, ils trouvent étrange que vous ne couriez plus avec eux vers la même débauche effrénée, et ils vous outragent. 5 Mais ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 

6 C’est pour cela, en effet, que même aux morts la bonne nouvelle a été annoncée, afin que, jugés selon les hommes dans la chair, ils vivent selon Dieu par l’Esprit.

          La pression des pairs

Quand on se tourne vers le Christ, il y a un avant et un après. Pour des chrétiens d’origine païenne, c’est très visible : entre participer à des sacrifices à Isis ou une autre divinité dont les rituels s’accompagnent de beuveries, substances diverses, tout ce qui peut conduire à un délire mystique et tout ce qui peut suivre un délire mystique ! et puis considérer que notre vrai culte c’est d’honorer Dieu dans tout ce que nous sommes et dans tout ce que nous faisons, en visant l’amour et la justice, vous imaginez le fossé !

Pour ceux qui grandissent dans une famille chrétienne, ou dont le parcours est plus long, moins radicalement dramatique, il y a aussi un avant et un après, même si le point de bascule correspond peut-être à une quinzaine d’années. L’après, c’est la foi en Christ qui conduit à un engagement personnel, c’est la détermination à mettre Jésus au centre de notre vie.

Peu importe la radicalité du changement, il y a forcément une part (variable selon les contextes !) de décalage entre le chrétien qui s’attache à suivre la volonté de Dieu, et la vie de ceux qui ne s’alignent pas sur Dieu. Et même dans une société laïque, ce décalage peut conduire à une pression de la part des autres, voire au clash, lorsque à cause de notre foi, nous ne suivons pas le mouvement.

Alors attention, qui dit « non-chrétien » ne dit pas « affreuse personne qu’il faut éviter comme la peste et qui est en train de détruire le monde » – pas du tout ! Lorsque notre entourage, non chrétien, nous invite à l’amour, l’entraide, l’honnêteté, le respect,… c’est très bien! Moi je veux bien que mes amis non chrétiens me mettent la pression pour être plus aimante et plus respectueuse ! Aucun problème ! Bon, on n’a pas toujours les mêmes motivations, ou les mêmes définitions, mais quand on est à peu près en phase, c’est déjà énorme !

Mais ce ne sont pas ces cas-là, de pression vers les bonnes choses que nous reconnaissons comme alignées sur la volonté de Dieu, ce ne sont pas ces cas-là qui nous font vaciller, qui nous poussent au compromis ou qui nous font souffrir… Pierre parle ici des pressions à participer à des activités qui nous détournent du projet que Dieu a pour notre vie. Les pressions pour boire jusqu’à l’ivresse, pour assouvir nos désirs sans restriction, pour faire tout ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut. Pierre évoque des tentations basiques, mais tellement répandues ! Il n’y a pas que les ados et les étudiants en soirée qui font face à ce genre de pressions ! Les scandales médiatiques autour des figures politiques ou religieuses nous montrent que les excès du boire, manger, prendre du plaisir, ne sont jamais très loin.

Cela dit, d’autres pressions peuvent s’exercer, plus subtiles mais tout aussi embarrassantes : pour négocier un contrat en jouant sur les rapports de force, sans respect pour l’interlocuteur, pour gérer notre frustration par la critique en douce, la calomnie, les rumeurs…, pour trafiquer des résultats scientifiques qui permettront d’avoir telle bourse ou tel accord, etc. Vous voyez sûrement ce que vous ressentez comme une pression dans votre vie. [pause] C’est ce que « tout le monde fait » mais qui vous met en décalage avec ce que Dieu désire.

Pierre prend ces pressions très au sérieux : elles sont réelles, douloureuses, même si elles ne vont pas jusqu’à la violence physique. La moquerie, le mépris, le rejet, l’agressivité, tout ce qui déstabilise et qui blesse, même juste « ah voilà le rabat-joie de service » ou une fête entre collègues où vous n’êtes pas invité… Pierre l’a expérimenté, quand il a renié Jésus par peur d’être associé à un condamné.

Renouveler notre détermination

Alors comment résister ? Pierre nous invite à renouveler notre détermination : « Armez-vous de la même conviction que le Christ » (v.1) Recentrez-vous sur le Christ ! et Pierre développe deux perspectives.

1/ Changer de vie pour suivre le Christ, pour s’aligner sur la volonté de Dieu dans un monde qui ignore Dieu, a un coût. Il nous faut accepter l’idée que suivre Jésus coûte. Pierre parle de souffrance dans la chair et prend l’exemple du Christ lui-même : gardant le cap sur la justice et l’amour de Dieu, il a souffert le rejet au point d’être mis à mort. C’est vrai, sa mort a aussi une valeur symbolique puisqu’il se substitue à nous devant Dieu pour endurer les conséquences de nos indignités. Mais Jésus était conscient que ses disciples devraient porter leur croix, que la vie alignée sur Dieu dérange ceux qui refusent Dieu et que leur réaction peut aller très loin. Il disait même aux aspirants disciples : réfléchissez bien ! C’est extraordinaire, de vivre avec Dieu, mais il y a un coût.

Quand vous partez en rando, vous savez que vous risquez de souffrir. Peut-être qu’au bout de 3 heures, vous aurez mal aux cuisses, ou vous aurez soif, ou vous aurez une ampoule, ou vous serez découragés parce qu’il reste encore 3h pour rentrer  et que vous n’avez plus la force ! Le savoir à l’avance n’empêche pas les problèmes, mais cela vous permet d’anticiper : bouteille d’eau, pansements, barre énergétique, des endroits pour une pause, éventuellement des personnes qui sauront vous remotiver… Et puis quand ça arrive, même si vous n’avez pas de solution toute prête, vous n’êtes pas surpris : ça fait partie du chemin !

2/ Pierre ajoute une autre perspective, qui court dans toute la lettre : l’espérance. L’héritage impérissable dont il parlait au début. Cette promesse de Dieu d’une vie avec lui qui s’expérimente dès aujourd’hui, mais qui n’épanouira son potentiel que dans l’éternité. On accepte le coût parce qu’on espère dans une joie plus grande.

Cela nous conduit à regarder notre quotidien autrement : certes, nous pouvons nous sentir « perdants » parce que rejetés, humiliés,… à cause de notre foi, certes, nous pouvons être révoltés ou envieux envers ceux qui nous mettent la pression et qui semblent être en position de force. Mais nous avons établi notre vie sur le bon fondement, le fondement solide, éternel, vivant et porteur de vie pour l’éternité : Jésus. Vous vous rappelez la parabole de la maison bâtie sur le sable et celle sur le roc : la maison sur le sable était peut-être construite plus vite, mais elle n’a pas résisté à la tempête. Le seul moyen de durer, même après la mort, c’est de s’appuyer sur Jésus, le Ressuscité, le roc éternel.

Ceux qui paraissent forts aujourd’hui en nous mettant la pression ne sont pas établis pour durer : ils ne tiendront pas sous le regard de Dieu. Pierre trouve un grand réconfort dans la notion de jugement : oui, le jugement de Dieu révèlera ce qui est juste et bon. Les pratiques « que tout le monde fait » mais qui sont injustes ou destructrices, seront éradiquées. Tandis que, même si vous êtes un « perdant », un « rabat-joie », aux yeux de certains, pour Dieu vous êtes un fidèle serviteur, un disciple convaincu, un enfant loyal. Et ça dure pour toujours ! Le jugement de Dieu, c’est la révélation, comme un renversement, de ce qui dure ou pas lorsque Dieu fait son audit du monde.

Bien sûr, ce qui nous sauve, c’est le Christ ! pas nos œuvres ! Mais notre responsabilité, en tant que disciple, c’est de rester attaché au Christ, quoi qu’il arrive – de ne pas le lâcher, quelle que soit la tempête ou les pressions.

Pierre évoque ceux qui ont accepté l’Evangile autrefois, et qui sont morts aujourd’hui : ceux qui sont morts persécutés, insultés, lynchés, incompris, sont promis à la vie de Dieu, pour toujours. Les « perdants » qui ont misé sur le Christ sont vainqueurs ! Ca ne se voit pas forcément au cours de notre vie terrestre, mais la résurrection nous donne le gage que la victoire est acquise à ceux qui lui font confiance.

Conclusion

Quand nous sommes sous pression, recentrons-nous sur le Christ. Rappelons-nous tout ce qu’il a fait pour nous, dans le passé. Regardons à tout ce qu’il nous promet, et qu’il garantit par sa résurrection et son Esprit qu’il nous donne. Armons-nous pour résister et tenir ferme sur ce roc qui est le seul fondement stable, solide, pour une vie qui dire toujours.