Dieu : une lumière qui nous éblouit

 

Malgré le confinement, les centre-villes vont s’illuminer le soir grâce aux décorations de Noël. Il y a des traditions que même la Covid ne peut empêcher ! On associe toujours la lumière à Noël, qu’on soit croyant ou non. Et pour nous qui sommes croyants, cette lumière est celle de Jésus-Christ, lumière de Dieu venue dans le monde.

C’est justement autour de la lumière que nous voulons vivre les quatre dimanches de l’Avent qui nous conduiront jusqu’à Noël. L’apôtre Jean affirme dans sa première épître : “Dieu est lumière”. C’est une affirmation fondamentale sur la nature même de Dieu. La métaphore est riche, et elle peut désigner plusieurs aspects de Dieu. Nous allons en évoquer quatre à partir de ce dimanche.

Une lumière peut être extrêmement forte. Et on imagine bien que ça puisse être le cas pour la lumière de Dieu… Or, que se passe-t-il lorsque nous regardons directement une forte lumière ? Nous sommes éblouis. Et en fonction de la lumière dont il s’agit, ça peut même être dangereux. On a ainsi besoin de lunettes avec des verres opaques pour observer une éclipse de soleil, sinon on risque des dommages irréversibles aux yeux.

Dieu est une lumière qui éblouit. Pour l’illustrer, je vous propose de lire une vision étonnante et spectaculaire décrite par le prophète Esaïe :

Esaïe 6.1-8
1 C’était l’année où mourut le roi Ozias. Dans une vision, j’aperçus le Seigneur assis sur un trône très élevé. Le bas de son manteau remplissait le temple. 2 Des êtres flamboyants se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux leur servaient à se cacher le visage, deux à se voiler le corps et deux à voler. 3 Ils criaient l’un à l’autre :
« Saint, saint, saint
est le Seigneur de l’univers !
La terre entière
est remplie de sa gloire ! »
4 Leur voix faisait trembler les portes sur leurs pivots, et le temple se remplit de fumée. 5 Je dis alors : « Quel malheur pour moi, je vais être réduit au silence car mes lèvres sont indignes de Dieu, et j’appartiens à un peuple aux lèvres tout aussi indignes de lui. Or j’ai vu, de mes yeux, le roi, le Seigneur de l’univers ! »
6 Mais l’un des anges flamboyants vola vers moi. Avec des pincettes il tenait une braise qu’il avait prise sur l’autel. 7 Il en toucha ma bouche et me dit : « Ceci a touché tes lèvres, ton indignité est supprimée, ton péché est effacé. »
8 J’entendis alors le Seigneur demander : « Qui vais-je envoyer ? Qui sera notre porte-parole ? » – « Me voici, répondis-je, envoie-moi. »

Il y a bien dans cette vision une lumière éblouissante qui émane de Dieu. D’après les paroles des êtres flamboyants, cette lumière exprime la sainteté de Dieu : “Saint, saint, saint est le Seigneur de l’univers !”

Mais qu’est-ce que la sainteté de Dieu ? Qu’affirme-t-on quand on dit que Dieu est saint ? On entend souvent la sainteté comme une qualité morale. Être saint, c’est être pur, sans tache, irréprochable. Que ce soit pour Dieu ou pour nous… Mais est-ce vraiment cela, la sainteté ?

Commençons par décrypter la vision d’Esaïe, nous verrons ensuite ce que cela nous enseigne sur la sainteté. Celle de Dieu, et la nôtre.

 

La vision de Dieu

Dieu est au cœur de la vision, immense : il est sur un trône très élevé et le bas de son manteau remplit le temple. Mais on ne le voit pas directement. Ce sont les êtres qui l’entourent, et qui eux sont décrits, qui nous parlent de Dieu.

Les “êtres flamboyants” de la vision sont en général appelés des séraphins. C’est la transcription en français de l’hébreu seraphim, construit sur une racine qui signifie “brûlant”. C’est le mot utilisé pour les serpents venimeux du livre des Nombres, lorsque Moïse a dû brandir un serpent d’airain pour soigner leur morsure. N’imaginons donc pas ici des petits angelots bien potelés voltigeant gaiement autour de Dieu. D’après leur nom, les êtres de cette vision pouvaient bien ressembler à des serpents ailés flamboyants.

Comment sont-ils décrits ? Ils ont six ailes, dont deux seulement leur servent à voler ! Les autres leur servent à se cacher. Ils cachent leurs yeux, pour ne pas voir Dieu. Ils se voilent le corps, cachant leur nudité, comme l’ont fait Adam et Eve dans le jardin d’Eden. En fait, les séraphins nous parlent de nous. Eux qui vivent à proximité de Dieu, irradiant la sainteté de Dieu, doivent se cacher devant lui. Alors à plus forte raison, nous !!!

Ils crient, de manière antiphonée, proclamant ceci :
« Saint, saint, saint
est le Seigneur de l’univers !
La terre entière
est remplie de sa gloire ! »

Pourquoi dire trois fois saint ? C’est la forme la plus forte du superlatif en hébreu. Dire du Seigneur qu’il est saint, saint, saint, c’est dire qu’il n’y en a pas de plus saint que lui. Il est unique, incomparable. Et parce qu’il est unique et incomparable, nul ne peut tenir en sa présence, pas même les séraphins de la vision, qui doivent se cacher devant lui.

Cette sainteté n’est pas liée seulement au temple où se déroule la vision d’Esaïe, elle s’étend à toute la terre : “la terre est remplie de sa gloire !” Sainteté et gloire sont intimement liées. Elles décrivent l’éclat unique de Dieu, sa présence incontournable, sa singularité. Il n’y en a pas d’autre comme lui dans l’univers !

Face à une telle vision, la réaction d’Esaïe est immédiate. Il est terrassé. Ce n’est, certes, qu’une vision mais elle est tellement impressionnante qu’il pense qu’il va mourir. Pourquoi ? Parce que, selon la formule qui traverse tout l’Ancien Testament : nul ne peut voir Dieu et rester en vie.

Il est sans doute déjà prophète lorsqu’il reçoit sa vision. C’est pour cela qu’il évoque ses lèvres impures. Un prophète est un porte-parole de Dieu. Mais il prend conscience ici, comme jamais auparavant, de la sainteté de Dieu. Et il se sent alors indigne de son ministère… Comment, lui, avec toutes ses limites et ses imperfections, peut-il être le porte parole du Dieu trois fois saint ?

Dieu intervient alors auprès du prophète, il ne le laisse pas dans sa terreur. Un des séraphins touche ses lèvres avec une braise prise sur l’autel, et pourtant cette braise ne le brûle pas… La sainteté de Dieu est douce, elle se manifeste avec grâce, elle ne terrasse pas le prophète mais le relève et le purifie. Et puis la voix de Dieu se fait entendre, son appel est renouvelé : “qui enverrais-je ?” Non, Esaïe n’est pas indigne d’être le porte-parole de Dieu, parce que Dieu lui-même l’a choisi !

La vision de la sainteté de Dieu, associée à l’expression de sa grâce, va fortifier le prophète et lui donner le courage d’accomplir sa tâche, ingrate, puisque dans les versets suivants le Seigneur l’avertit que le peuple ne l’écoutera pas…

 

La sainteté de Dieu et la nôtre

Parler de la sainteté de Dieu, c’est aussi parler de la nôtre. Je pense ici à une formule qu’on trouve dans l’Ancien Testament : “Soyez saints car je suis saint” (Lévitique 19.2). Elle est reprise dans le Nouveau Testament et il est d’ailleurs intéressant de noter que dans Matthieu 5 elle est exprimée sous une forme un peu différente : “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Matthieu 5.48)

Le lien entre la sainteté de Dieu et sa perfection est à noter. On associe habituellement la sainteté à la pureté, en lui donnant un sens moral fort. Ce n’est pas le sens d’origine. Appliqué à Dieu, sa sainteté désigne plutôt sa singularité. Il est unique et incomparable. Absolument parfait. Appliqué à nous, la sainteté désigne notre consécration à Dieu. Que cela ait des conséquences éthiques, dans notre vie, notre comportement, c’est indéniable. Toutefois la sainteté n’est pas d’abord une caractéristique morale mais spirituelle, elle exprime notre attachement à Dieu.

Notre vision du Dieu saint

C’est important pour notre vision, notre compréhension de Dieu. Le Dieu saint, lumière éblouissante, n’est pas un Dieu moralisateur et accusateur mais un Dieu unique et incomparable. On pourrait dire que la sainteté de Dieu, c’est tout ce qui nous éblouit en lui et qui émane de sa perfection. On peut donc bien-sûr associer la sainteté de Dieu à la pureté, la perfection, le bien absolu. Mais il n’y a aucun problème à associer aussi l’amour de Dieu à sa sainteté ! Son amour est parfait, sa grâce et sa bonté sont sans limite… et cela aussi nous éblouit.

Bien-sûr, lorsqu’on prend conscience de la sainteté de Dieu, de sa singularité et de sa perfection… on se sent tout petit. Dieu est saint, unique et incomparable. Il n’est pas à notre échelle, il est hors de notre portée, radicalement autre. Et, comme Esaïe, nous pouvons nous sentir indigne de parler de lui… Et c’est tant mieux ! C’est l’antidote à l’orgueil spirituel et à l’arrogance de penser que nous savons, que nous connaissons et que tous les autres ignorent. La conscience de la sainteté de Dieu nous garde dans l’humilité.

Notre sainteté

Quant à notre sainteté, elle ne peut venir que de Dieu. Comme dans la vision d’Esaïe où le séraphin touche les lèvres du prophète avec la braise tirée de l’autel. Être saint, ce n’est pas vivre dans l’ascétisme extrême, s’astreindre à une discipline de fer et renoncer à tout. On ne devient pas saint par nos efforts. Être saint, c’est rester attaché au Dieu saint, unique et incomparable. Ce n’est pas d’abord une qualité morale, c’est une qualité spirituelle. D’ailleurs, dans le Nouveau Testament, “les saints”, ce sont les croyants, ceux qui appartiennent à Dieu. L’apôtre Paul adresse ses lettres “aux saints” qui sont à Ephèse, Corinthe ou Philippe.

Nous devons vraiment renoncer à une compréhension moraliste de la sainteté. Elle met une pression parfois insurmontable sur les croyants. Parce qu’on n’est jamais à la hauteur. Nous avons tous nos luttes, nos limites et nos fragilités. Nous avons tous de multiples raisons de nous considérer indignes devant Dieu. Tous.

Mais la sainteté de Dieu se manifeste aussi dans sa grâce, son amour inconditionnel, son appel pour tous. Notre sainteté, c’est notre attachement à Dieu, elle se construit dans notre relation à lui. Et c’est lui qui fait le reste.

Nous devons aussi renoncer à une compréhension moraliste de la sainteté parce qu’elle nous coupe de nos contemporains. En réduisant la vie chrétienne à une affaire de morale, elle ne leur donne pas envie d’y goûter. Ils n’ont aucune envie de devenir des “petits saints”. Et je les comprends !

Conclusion

Dieu est saint. Il n’y en a pas d’autre que lui, il est unique et incomparable. Il est une lumière éblouissante, impossible à contempler. Inaccessible.

Et pourtant, dans ce temps de l’Avent, nous voulons nous souvenir que c’est ce Dieu saint qui a choisi de venir jusqu’à nous. Le Dieu invisible est devenu visible, il s’est manifesté en Jésus-Christ. En lui, la lumière éblouissante de Dieu se fait lumière fragile, dans l’étable de Bethléem, et plus encore sur la croix, quelques années plus tard.

Cette lumière de Dieu veut élire domicile dans notre coeur, illuminer notre vie de sa présence, en toutes circonstances. Et ainsi, nous faire participer à la sainteté de Dieu. Non pas commes des croyants parfaits et purs, ou s’estimant parfaits et purs, mais en tant qu’enfants de Dieu, des femmes et des hommes qui, humblement, lui appartiennent et s’exposent à sa lumière.




La foi inclut l’incertitude

Que ce soit par les difficultés, les doutes, la peur, la lassitude… notre foi est bien souvent bousculée. Et la confusion et l’incertitude générale que nous vivons ces jours-ci n’aident pas vraiment ! Sans parler de la solitude et de la fatigue…

Nous nous sentons souvent coupables de voir notre foi chanceler, quelle qu’en soit la raison, mais la Bible nous rassure : dans ses pages, on trouve des croyants impétueux, mais aussi des peureux, des découragés, des sceptiques… et j’aimerais avec vous me tourner vers un sceptique bien connu : Thomas, l’un des douze disciples de Jésus, l’un de ses plus proches. Thomas est explicitement cité dans quelques passages de l’évangile de Jean.

Jean a sûrement écrit son évangile, sa biographie de Jésus, bien après les trois autres, ce qui explique le ton un peu différent de son texte, un ton plus méditatif, plus réfléchi. Il ne cherche pas simplement à raconter la vie de Jésus, aussi extraordinaire soit-elle, mais il se préoccupe de la réaction de ceux qui entendront parler de Jésus. Pas étonnant alors qu’il cite Thomas, le sceptique, à plusieurs reprises. D’après ce qu’on lit, Thomas est d’abord un homme extrêmement dévoué à Jésus – par exemple, une fois, il était convaincu que Jésus allait droit dans la gueule du lion, mais il l’a suivi sans regret. Cela dit, il ne comprend pas toujours ce qui se passe avec Jésus – et il le dit ! Même s’il suit Jésus de tout cœur, il est souvent dépassé.

Sa confusion atteint un nouveau palier quand, après la mort de Jésus, ses amis disciples commencent à raconter qu’ils ont vu Jésus, vivant, revenu de la mort. Alors là, c’est vraiment trop dur, trop loin du bon sens. Voici comment ça s’est passé :

Lecture biblique : Jean 20.24-31

24 Or, Thomas, l’un des douze disciples, surnommé « le jumeau », n’était pas avec eux quand Jésus vint. 25 Les autres disciples lui racontèrent : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais Thomas répliqua : « Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, et si je ne mets pas mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, non, je ne croirai pas. »

26 Une semaine plus tard, les disciples de Jésus étaient de nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Alors que les portes étaient fermées à clé, Jésus vient, et debout au milieu d’eux, il dit : « La paix soit avec vous ! » 

27 Puis il s’adresse à Thomas : « Mets ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne refuse plus de croire, deviens un homme de foi ! » 28 Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » 29 Jésus reprit : « C’est parce que tu m’as vu que tu as cru ? Heureuses sont les personnes qui n’ont pas vu et qui croient ! »

30 Jésus a accompli encore, devant ses disciples, beaucoup d’autres signes extraordinaires qui ne sont pas racontés dans ce livre. 31 Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Et en croyant, vous aurez la vie par lui.

La foi inclut l’incertitude

« Je ne crois que ce que je vois ! » : face à l’annonce de la résurrection, le doute de Thomas est légitime, et nous aurions bien tort de le mépriser – d’ailleurs Jésus ne le méprise pas. Il répond à son doute. Bon, il le fait un peu attendre, une semaine,  puis il appuie sur le doute de Thomas en reprenant les mêmes expressions : « Tu voulais mettre ton doigt dans la cicatrice, vas-y mets ton doigt dans la cicatrice ! cesse de douter, et crois ! »

Evidemment, Thomas n’a plus besoin de ces preuves tangibles : il croit ce qu’il voit, et ce qu’il voit, c’est un homme qui rayonne de la puissance et de la majesté de Dieu. Alors Thomas s’incline.

Mais Jésus n’en a pas fini avec lui : « heureux ceux qui ne voient pas et qui croient ! » Ca c’est pour nous ! Nous qui n’avons pas vu Jésus ressuscité, dont la foi s’appuie sur les témoignages relayés dans les évangiles.

Tout voir n’est pas nécessaire pour croire. Et Jean en profite pour faire un commentaire sur son projet de livre : il n’a pas tout dit, dans son évangile. Nous ne saurons pas tout (et c’est frustrant, à une époque où l’hyper-information nous donne l’impression qu’on peut tout savoir). Comme les autres évangélistes, Jean a sélectionné quelques événements, quelques discours, quelques rencontres, suffisamment représentatifs de celui qu’était Jésus pour que nous nous fassions une idée et que nous choisissions de croire (ou pas).

Tout voir, et tout savoir, ne sont pas nécessaires pour croire. Nous avons juste besoin de comprendre qui est Jésus : Fils de Dieu devenu homme, venu parmi nous pour nous offrir le salut et la vie, dans la présence de Dieu. Les évangiles vont pousser plus loin bien sûr, et nous apprendrons, mais l’essentiel est là, en Christ.

Le salut vient par la foi, par la confiance en l’œuvre de Dieu par Jésus et l’Esprit saint, et pas par les œuvres. Ni par le savoir… Ni par le fait de tout comprendre… Quand nous ne savons pas répondre à certaines questions, quand des situations nous perturbent, quand des silences bibliques nous interrogent – je mets tout ce qui nous échappe dans le même sac, même si on peut le vivre très différemment – c’est normal ! Ca ne veut pas dire que nous n’avons plus la foi ! Simplement, nous sommes là sur des terrains où Dieu ne nous a pas donné de réponse, parce que son projet n’est pas que nous sachions tout de tout partout en tout temps. Son projet n’est pas de nous rendre omniscients, mais que nous vivions dans l’amour et la justice, à sa lumière.

          #1 Faire confiance à Dieu d’abord

L’incertitude n’est pas incompatible avec la foi. Au contraire ! C’est peut-être ce qui nous pousse à faire confiance à Dieu, à Dieu d’abord, à Dieu seul.

Admettons qu’un ami proche vous invite à monter dans sa voiture pour vous emmener « quelque part ». Selon les tempéraments, vous poserez plus ou moins de questions : peut-être la destination, le temps prévu pour le trajet, l’itinéraire choisi ( ?), l’estimation de consommation d’essence pour faire l’aller-retour, la présence d’une station essence ou éventuellement un garage sur la route pour dépanner, et puis, son état personnel l’état du trafic, l’état des autres conducteurs… Vérifierez-vous la pression des pneus et le niveau d’huile ? la réactivité des freins, l’état des airbags ? Ce sont des questions légitimes, mais même le plus méfiant d’entre nous ne posera pas toutes ces questions. Pourquoi ? Parce que c’est votre ami, et vous lui faites confiance.

Dieu nous demande de placer notre certitude en lui, et pas dans notre compréhension de ce qui se passe. C’est lui, l’objet de notre confiance. Et l’évangile de Jean, la Bible même toute entière, nous donne suffisamment d’éléments pour établir que Dieu est digne de confiance. Lui, il sait tout, il comprend tout, il peut tout, il maîtrise tout. A un niveau qui nous dépasse – mais ce n’est pas grave que nous soyons dépassés, parce que lui ne l’est pas.

Ca ne veut pas dire qu’il faille arrêter de se poser des questions ! Bien au contraire ! Dieu nous a créés avec de l’intelligence et de la curiosité : profitons-en ! Nous l’honorons, lorsque nous réfléchissons, que nous débattons, que nous creusons tel sujet. Même lorsque nous lui posons, à lui, nos questions, nous l’honorons, parce que nous utilisons les ressources qu’il nous a données et que nous lui faisons assez confiance pour lui en parler. D’ailleurs, il peut faire la grâce de nous répondre, comme Jésus avec Thomas. Mais, mais, sachons différencier l’essentiel du secondaire, l’essentiel sur lequel nous appuyons notre vie, et le reste, qui est important mais pas forcément nécessaire pour vivre avec Dieu, et qui peut rester sans réponse. Dans les psaumes, par exemple, on trouve beaucoup de questions, et des questions existentielles, mais le psalmiste tient toujours cette certitude que Dieu est qui il est : un Dieu puissant, juste, fidèle.

          #2 Dans nos relations, l’humilité et l’écoute

Accepter de ne pas tout savoir nous pousse donc à centrer notre foi sur Dieu plus que sur notre maîtrise de la situation, même si c’est inconfortable et parfois douloureux. Cette attitude de confiance et d’humilité a un impact sur notre façon d’être en relation avec les autres, et j’aimerais mettre l’accent sur deux types de relations.

1. Dans l’église.

C’est naturel, nous avons tendance à entendre et à retenir ce que nous pensons déjà, à moins que ce soit vraiment très choquant. Mais sinon, on retient ce qui va dans notre sens. Or, puisque nous ne comprenons pas tout, et que nos idées ne sont pas le cadre de référence de la vérité pure et universelle, ça peut valoir le coup d’essayer d’écouter vraiment l’autre, ce qu’il nous dit, ce qu’il comprend – même si c’est différent. C’est vrai au niveau de la communication basique, mais aussi en théologie par exemple. Lire la Bible en communauté, prier, s’encourager, c’est aussi nous mettre à l’écoute les uns des autres et apprendre de ce que l’autre vit avec Dieu.

Et là, une des limites du ministère pastoral, c’est de faire croire que le pasteur sait, parce qu’il a « fait des études » de théologie. Il sait un certain nombre de choses, mais comme tout un chacun, le pasteur en ignore aussi – même à deux, nous ne savons pas tout ! Sans parler des erreurs – nous sommes faillibles ! Et je me le prêche à moi-même, parce que c’est difficile de se retrouver coincé, dans l’erreur, quand c’est notre responsabilité ou notre passion. Mais personne ne sait tout – et personne ne sait rien… On peut toujours débattre et discuter, mais chacun dans l’église peut peser dans le débat, à partir de ce qu’il vit avec Dieu, de ce qu’il comprend dans la Parole : l’église n’est pas faite d’experts, mais de croyants qui apprennent ensemble de Dieu.

2. Dans le témoignage.

Cette humilité concerne aussi notre témoignage : nous ne sommes pas des experts, mais des croyants. Lorsque nos proches nous questionnent, il n’y a pas de honte à admettre que sur certains points nous ne savons pas ou que nous nous posons nous aussi la question ! C’est l’occasion de souligner notre confiance en Dieu, et pas une supériorité spirituelle de notre part. Et puis nos proches n’ont pas forcément envie d’un « je-sais-tout » qui a la recette miracle pour chaque heure et chaque instant. En général, ça sonne faux… car c’est faux !

Lorsque nous témoignons de notre foi, nous pouvons affirmer nos certitudes, avec humilité. Disons ce que nous savons, ce que nous expérimentons, ce que nous espérons – et laissons Dieu agir. Il sait faire naître la foi sur le terrain de l’incertitude…

Conclusion

Nous sommes dans une période qui révèle nos incertitudes. On peut chercher réponse à tout – mais nous n’y arriverons pas. On peut douter alors d’avoir la foi, mais la foi n’est pas l’absolue certitude sur tout. La foi, c’est la confiance en un Dieu fiable, un Dieu qui s’est révélé historiquement au peuple juif puis en Christ, un Dieu qui nous a touchés, personnellement, par son Esprit. Alors n’ayons pas peur de ne pas tout comprendre, de nous poser des questions, d’être déstabilisés : confions-les à Dieu, et surtout, appuyons-nous sur ce que nous savons fermement de lui : Dieu est puissant, il est juste, et il nous aime.




Réussir sa vie…

 

Il y a des expressions de la langue française qui viennent directement des Évangiles, sans que la plupart des gens qui les utilisent le sachent forcément. Nul n’est prophète en son pays. A chaque jour suffit sa peine. Rendre à César ce qui est à César. Jeter la première pierre. On reconnaît un arbre à ses fruits. Toutes ces expressions viennent des Evangiles !

Il y a même des mots dont le sens en français vient directement de l’Évangile, à tel point que lorsqu’on le lit dans la Bible, notre compréhension peut en être faussée. C’est le cas du mot talent, qui désigne en français une aptitude, un don particulier. Or le mot vient directement de la parabole dite des talents racontée par Jésus. Et on oublierait presque que le mot désignait d’abord, dans l’Antiquité, une unité de poids et une unité monétaire.

La question piège est donc : la parabole des talents (au sens de l’Antiquité) parle-t-elle vraiment de nos talents (au sens moderne) ? Pour répondre à cette question, je vous propose de lire cette parabole, dans la version de la Nouvelle Bible en Français courant qui, plutôt que de parler de talents, parle de pièces d’or…

Matthieu 25.14-30
14 Il en sera comme de quelqu’un qui allait partir en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. 15 Il remit à l’un 500 pièces d’or, à un autre 200, à un troisième 100 : à chacun selon ses capacités. Puis il partit en voyage. 16 Celui qui avait reçu les 500 pièces d’or s’en alla aussitôt faire du commerce avec cet argent et gagna 500 autres pièces d’or. 17 De même celui qui avait reçu 200 pièces agit de même et gagna 200 autres pièces. 18 Mais celui qui avait reçu 100 pièces s’en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l’argent de son maître.
19 Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et régla ses comptes avec eux. 20 Celui qui avait reçu 500 pièces d’or s’approcha et présenta les 500 autres pièces en disant : “Maître, tu m’avais remis 500 pièces d’or. J’en ai gagné 500 autres : les voici.” 21 Son maître lui dit : “C’est bien, bon et fidèle serviteur ! Tu as été digne de confiance dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi.” 22 Le serviteur qui avait reçu les 200 pièces s’approcha ensuite et dit : “Maître, tu m’avais remis 200 pièces d’or. J’en ai gagné 200 autres : les voici.” 23 Son maître lui dit : “C’est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été digne de confiance dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi.” 24 Enfin, le serviteur qui avait reçu les 100 pièces s’approcha et dit : “Maître, je te connaissais comme quelqu’un de dur : tu moissonnes où tu n’as pas semé, tu récoltes où tu n’as rien planté. 25 J’ai eu peur et je suis allé cacher ton argent dans la terre. Eh bien, voici ce qui t’appartient.” 26 Son maître lui répondit : “Mauvais serviteur, paresseux ! Tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, que je récolte où je n’ai rien planté ? 27 Tu aurais dû placer mon argent à la banque et, à mon retour, j’aurais retiré mon bien avec les intérêts. 28 Enlevez-lui donc les 100 pièces d’or et remettez-les à celui qui en a 1 000. 29 Car à celui qui a, on donnera davantage et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. 30 Et ce serviteur bon à rien, jetez-le dans l’obscurité du dehors, là où l’on pleure et grince des dents.”
De quoi nous parle cette histoire ? D’une mission confiée à trois serviteurs en l’absence du maître. D’un bilan fait au moment du retour du maître. Et si deux serviteurs reçoivent à la fin un bilan positif, ce n’est pas le cas du troisième. Il a échoué dans sa mission. On comprend bien que la parabole parle de nous, de notre vie, de ce que nous en faisons. Et elle parle du bilan qui pourra en être fait à la fin.

Si cette parabole parle de notre vie, on peut donc dire que les deux premiers serviteurs ont réussi leur vie. Mais le troisième a raté sa vie… Et finalement, c’est peut-être bien de cela dont il est question dans cette parabole. Qu’est-ce que réussir sa vie ?

Une parabole dérangeante

Disons-le tout de suite : la parabole est tout de même assez dérangeante ! Le portrait qu’elle dresse du maître n’est pas très flatteur… et pourtant on comprend bien que, d’une manière ou d’une autre, il désigne Dieu. Le maître est-il injuste ? Non, pas vraiment… Mais il est sévère et sans pitié. Son jugement sur le troisième serviteur est implacable.

En fait, on aurait bien aimé que la parabole soit un peu différente. On aurait bien voulu que ce soit celui qui a reçu le plus de pièces d’or qui les cache dans la terre pour les ressortir au retour du maître. Et que celui qui a reçu le moins de pièces d’or se soit montré fidèle et qu’il soit loué par le maître. Voire même qu’il reçoive les pièces d’or de celui qui les aurait caché dans la terre. Ça aurait semblé conforme à l’Evangile, non ? Les premiers sont les derniers…

Sauf que ce n’est pas l’histoire que Jésus a raconté. Dans sa parabole, c’est celui qui a reçu le moins qui se montre craintif. C’est lui qui est blâmé à la fin. Et c’est à son propos que le maître demande qu’on lui retire même ce qu’il n’a pas. Et là, ça nous paraît quand même sévère.

Avant, je me disais que le troisième serviteur avait une fausse vision de son maître. Parce que je faisais trop vite le raccourci : le maître c’est Dieu. Et je me disais que non, Dieu n’est pas comme ça. Il n’est pas quelqu’un de dur qui moissonne où il n’a pas semé, et qui récolte où il n’a rien planté. Sauf que dans la parabole, le maître dit bien de lui-même : “Tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, que je récolte où je n’ai rien planté” Le maître de la parabole est bel et bien dur et sévère. Ca, c’est la parabole. Ça ne veut pas dire que Dieu est comme ça… mais ça veut bien dire que, dans cette histoire, le maître est ainsi. Et le troisième serviteur aurait dû agir en conséquence, non pas motivé par la peur comme il l’a fait mais avec un tout petit peu de jugeote, il aurait pu mettre les pièces d’or à la banque et en retirer quelques intérêts. Il me semble que la parabole met l’accent sur la peur du serviteur plutôt que sur la sévérité du maître.

Alors comment comprendre cette parabole ? Je pense qu’on fait fausse route si on essaye de la rendre moins choquante, moins dérangeante. Cette parabole, comme pratiquement toutes les paraboles de Jésus, n’a pas pour fonction de nous rassurer, au risque de nous endormir, mais de nous interpeller et, peut-être, de nous réveiller. Ce que nous faisons de ce que nous avons reçu compte aux yeux de Dieu. Notre vie, ce que nous sommes, ce que nous avons, ce que nous recevons, nous est en réalité confié par Dieu. Nous ne sommes pas vraiment les propriétaires de notre vie, nous en sommes plutôt les gestionnaires.

Nous n’avons pas tous le même “capital” de départ mais nous devons tous, à minima, être de bons gestionnaires de notre vie. Nous aurons des comptes à rendre à Dieu. Nous sommes même invités à prendre des initiatives, oser prendre des risques pour faire fructifier ce que nous avons reçu.

Et si, pour une fois, c’est le plus pauvre qui est blâmé, ça montre aussi qu’il ne suffit pas d’être petit et pauvre pour plaire au Seigneur ! Ici, c’est celui qui a le plus qui donne le bon exemple, pour une fois… L’important, ce n’est pas d’avoir beaucoup ou peu, ce n’est pas d’avoir ou d’être ceci ou cela, l’important c’est la manière dont nous gérons ce qui nous est confié.

Qu’est-ce que réussir sa vie ?

A la lumière de cette parabole, la réponse sera sans doute différente pour chacun, en fonction de ce qu’on a reçu. Il est évident que tout le monde ne naît pas dans les mêmes conditions (cadre familial, éducation, niveau social) et n’a pas les mêmes opportunités qui se présentent à lui ou à elle tout au long de sa vie. C’est un peu les différents montants de pièces d’or des trois serviteurs de la parabole.

On ne peut donc pas attendre la même chose, le même parcours, les mêmes fruits pour tout le monde. Il n’y a pas une seule façon de réussir sa vie.

Rejeter les stéréotypes

C’est impossible, et absurde, de dire comme certains : “si tu n’as pas ceci ou si tu n’a pas fais cela à 50 ans, tu as raté ta vie !” Il y a pourtant bien des stéréotypes de la réussite véhiculés par notre société : un compte en banque bien garni, une maison, une belle voiture, ou une montre en or, une carrière professionnelle qui nous mène tout en haut de l’échelle sociale, un nombre de followers sur Instagram ou sur YouTube qui se compte en millions…

Et ne nous y trompons pas, il y a aussi des versions évangéliques des stéréotypes de la réussite. Pour réussir sa vie, il faut être marié, avoir des enfants (au moins trois) et une responsabilité en vue dans l’Eglise. “Si tu n’as jamais été membre du conseil de ton Eglise à 50 ans, tu as raté ta vie !” Non, il faut absolument se défaire de ces stéréotypes qui n’ont aucun appui biblique.

Refuser le statu quo

Le principe qui découle de notre parabole me semble être qu’on réussit sa vie quand on la termine plus riche qu’au début… Et on ne parle pas ici de richesse matérielle, évidemment ! Jésus se soucie peu des richesses matérielles dans les Evangiles, sinon pour mettre en garde contre le piège qu’elles peuvent constituer. Lorsqu’il parle de la vraie richesse, il parle d’autre chose :

Matthieu 6.19-21
19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et les cambrioleurs forcent les serrures pour voler. 20 Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n’y a ni mite ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. 21 Car ton cœur sera toujours là où est ton trésor.

Enterrer les pièces d’or, c’est se contenter de ce qu’on est et de ce qu’on a. C’est s’enfermer dans le statu quo. Faire fructifier les pièces d’or, c’est prendre le risque de l’ouverture à l’autre, de l’amour, de la rencontre, du partage. Tout ce qui nous enrichit vraiment. Et tout ce qui enrichit les autres par la même occasion.

Accueillir l’amour de Dieu

Nous avons fait remarquer que dans la parabole, c’est la peur qui paralyse le troisième serviteur, lui ôtant tout discernement : il n’a même pas pensé mettre les pièces d’or qui lui étaient confiées à la banque, pour en retirer quelques intérêts.

Je n’ai que récemment compris une formule biblique qu’on cite assez souvent : “l’amour parfait bannit la crainte” (1 Jean 4.18). Or, le contexte de cette phrase, c’est le jugement de Dieu que le croyant peut envisager paisiblement, parce qu’il est aimé de Dieu. L’amour parfait, c’est quand la peur d’être jugé a disparu. C’est vrai dans notre relation à Dieu, mais aussi dans notre relation à notre prochain.

Justement, dans notre parabole, le troisième ouvrier avait peur d’être jugé sévèrement par son maître. Alors il a enterré les pièces d’or. Si c’est la peur qui motive notre vie, nous risquons bien de passer à côté.

Réussir sa vie, c’est surmonter ses peurs et oser prendre des initiatives, en fonction de ses dons. Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi et de prendre des risques inconsidérés. Il s’agit surtout d’avoir suffisamment confiance pour surmonter nos peurs. Et la meilleure façon de surmonter nos peurs, toutes nos peurs, c’est de découvrir l’amour inconditionnel de Dieu pour nous.

Évidemment, ici, je vais un peu au-delà de notre parabole, qui ne parle pas directement de l’amour de Dieu. Mais je ne vais pas au-delà de l’Évangile en disant cela ! Bien au contraire. La Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, c’est justement celle de l’amour de Dieu pour tous ceux qui croient.

Conclusion

On pourrait donc dire qu’on a réussi sa vie si on a compris l’amour inconditionnel de Dieu pour nous. Parce que si on a compris cela, alors on ne se laisse pas enfermer dans les stéréotypes et on ne se réfugie pas dans le statu quo. Dieu nous aime tel que nous sommes et quoi que nous fassions. Et on ose alors prendre des risques, des initiatives, en sachant que nous n’avons pas à craindre le jugement de Dieu. Il continuera de nous aimer. Et il fera même fructifier ce qu’il nous a confié.




La honte!

Enfant, vous vous êtes sûrement déjà retrouvé dans la situation de ce petit garçon : par défi ou par maladresse, vous avez approché cet objet fragile qui s’est retrouvé par terre, brisé en mille morceaux. L’horreur, quand on voit le vase se casser !… On sait qu’on va se faire gronder, peut-être même punir, et quand on est enfant, c’est presque insurmontable ! Certains pleurent, d’autres accusent le chien, d’autres encore prennent le balai pour cacher les morceaux sous le lit – pas vu, pas pris !

Quand on se sent en faute, on a souvent envie de se cacher, de disparaître dans le sol – après une mauvaise note, quand on n’a pas encore fini le dossier urgent, quand on a dit un bourde ou pas fait ce qu’on aurait dû… C’est la honte ! Et la honte déchaîne toute une série de réactions, comme une spirale : même si on n’accuse plus le chien, au bas mot on baisse les yeux, ou on a recours à des demi-mensonges, on noie le poisson, ou on évite tout simplement ses parents/son chef/ son voisin…

Lorsque nous sommes en tort, par action ou par omission, nous sommes coupables. Il y a comme une dette, objective, qui s’inscrit sur notre ardoise. Et la culpabilité conduit, plus ou moins selon notre culture, à la honte. La honte, c’est cette conscience que la relation a été bousculée par notre culpabilité. La culpabilité est objective, alors que la honte est liée à la relation, au regard que l’autre a sur nous. La honte est liée à la peur de décevoir, la peur de blesser, la peur d’être accusé ou rejeté en bloc…

Culpabilité et honte sont liées, et ce depuis la première transgression, qui nous est relatée dans le livre de la Genèse. Lorsque Dieu crée le monde et l’humanité, il met une limite à la liberté humaine : ne pas manger de tel arbre, sous peine de mourir. Sous l’influence du tentateur, représenté par un serpent, Eve et Adam goûtent au fruit défendu. Ils découvrent alors qu’ils sont nus – et ce qui était innocent devient honteux : ils s’habillent pour cacher leur nudité. Puis Dieu entre en scène…

Lecture biblique : Genèse 3.8-13

8 Le soir, quand souffle la brise, l’homme et la femme entendirent le Seigneur se promener dans le jardin. Ils se cachèrent de lui au milieu des arbres. 

9 Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui demanda : « Où es-tu ? » 

10 L’homme répondit : « Je t’ai entendu dans le jardin. J’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. »                   

11 « Qui t’a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu ; aurais-tu mangé du fruit de l’arbre que je t’avais défendu de manger ? » 

12 L’homme répliqua : « C’est la femme que tu m’as donnée pour compagne ; c’est elle qui m’a donné ce fruit, et j’en ai mangé. »

13 Le Seigneur Dieu dit alors à la femme : « Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle répondit : « Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé du fruit. »

 

La spirale de la honte

Très vite, Adam & Eve glissent dans la spirale de la honte. Déjà, ils se couvrent, se cachant l’un à l’autre. Même s’ils sont complices dans la faute, la honte les atteint, avec l’impossibilité de rester nus, simplement tels qu’ils sont. Leur regard a changé et quelque chose s’est perdu.

Mais le pire, c’est quand Dieu arrive. Dieu ne vient pas de manière spécialement menaçante, mais il vient avec ce qu’il est : sa puissance, sa sainteté, son autorité. C’est le moment d’assumer les conséquences de ce qui a été commis. Bien souvent, lorsque nous commettons une faute, nous relativisons, nous minimisons la règle transgressée ou l’impact de notre acte… mais quand le chef arrive, toute l’ampleur de ce qu’on a fait nous saute aux yeux à nouveau.

Pour Adam & Eve, se présenter à Dieu est insurmontable, et ils partent se cacher. Evidemment, c’est peine perdue, devant Dieu ! Adam avoue sa peur, mais remarquez le demi-mensonge : « j’ai eu peur, parce que je suis nu. » Il est nu depuis le début ! Pourquoi devrait-il avoir soudain honte devant Dieu ? Quand Dieu l’interroge davantage, Adam accuse la femme, qui à son tour accuse le serpent. Ils contournent la vérité : la relation avec Dieu est brisée.

En réalité, la honte est normale, même bonne et saine : c’est comme l’ombre de la faute qui vient assombrir la relation. Imaginez que quelqu’un grille une priorité en voiture : il vous rentre dedans, et emboutit la moitié de la voiture. Choc de l’accident, retard probable sur votre journée, peut-être blessures, coût de la réparation, temps consacré à gérer l’incident etc. Imaginez que votre chauffard ne montre aucun scrupule : « oui, je vous ai embouti, et alors ? où est le problème ? » Et c’est un inconnu ! Plus la relation est forte, plus l’ombre de la faute est épaisse. Elle entame, et parfois brise, la relation, presque comme une double peine.

 

          L’attitude de Dieu

Mais comment Dieu réagit-il ? On saute souvent au jugement qu’il va prononcer, moins sévère que prévu d’ailleurs. C’est un jugement qui va matérialiser la distance et la rupture entre Dieu et l’homme.

Mais avant le jugement, regardez l’attitude de Dieu. Il sait déjà ce qui s’est passé. Pourtant il vient à la rencontre de ses créatures en faute, il vient leur parler, il leur pose des questions. Il leur tend des perches, comme autant de chances d’avouer, de demander pardon, peut-être d’envisager ensemble des solutions.

Lorsqu’on est en tort, on a l’impression que Dieu se détourne de nous, qu’il se cache, qu’il ne veut plus nous voir, comme s’il nous renvoyait dans notre chambre. Il y a d’autres moments où on peut croire qu’il se cache, dans les épreuves et les crises par exemple – le livre de Job par exemple explore ce qui ressemble à un silence de Dieu. En tout cas, quand on est en faute, on croit que Dieu ne veut plus de nous.

Pourtant, loin de se détourner, Dieu vient à la rencontre d’Adam et Eve, il part à leur recherche. Il ne déborde pas de colère ou de rage, mais il les écoute. Alors qu’il sait !

Il peut arriver que Dieu se cache ou se détourne de nous. Mais cette attitude de Dieu au jardin, après cette faute qui a tout déréglé en déchirant la confiance qu’il y avait entre Dieu et l’homme, cette attitude est révélatrice. Par défaut, Dieu vient à notre recherche.

Et j’en veux pour preuve que cette attitude se manifeste à nouveau à travers Jésus : en Christ, Dieu vient à notre rencontre, qui que nous soyons, quelle que soit notre indignité. Loin de nous renvoyer pour toujours, il est venu se promener dans notre monde. Il nous appelle par notre nom et nous invite à la vérité. Pas pour nous accabler de culpabilité ou pour nous rejeter, mais pour nous relever. Il vient avec grâce et bonté, comme lors de cette soirée fatidique.

Je prenais tout à l’heure l’exemple d’un vase brisé. Quand on casse quelque chose de précieux, quelqu’un doit rembourser. Lorsque nous péchons, nous offensons Dieu. Pourtant, il a décidé de payer lui-même la facture, en devenant un homme qui assume nos fautes dans sa mort, comme un grand frère. En Christ, Dieu couvre nos fautes et nos hontes pour réconcilier le monde avec lui-même…

J’aimerais explorer ce que ça implique par rapport à la honte et à nos relations, mais je vous invite à une pause, pour méditer sur cette grâce de Dieu, en Christ, avec un chant : « Devant le trône du Très Haut » JEM 739.

          Application n°1 : ne pas laisser la honte nous séparer de Dieu

Quand nous sommes en tort – et malheureusement ça arrive régulièrement, à moins d’avoir l’illusion que nous sommes irréprochables ! – quand nous sommes en tort, nous avons beau savoir que Dieu est plein de grâce, c’est encore ce vieux réflexe humain de nous cacher de Dieu qui ressurgit. Cette petite voix qui nous dit : « Tu ne peux pas prier parce que tu as fait ça… Tu n’es pas cohérent, donc tu n’es pas digne de prendre la cène… Tu vas aller au culte, tu vas chanter à Dieu des louanges ? mais regarde, tu es complètement décalé… Dieu ne veut pas de toi… » Et nous imaginons un Dieu déçu, en colère, un Dieu terrifiant. Et nous nous coupons encore plus de lui…

Lorsque nous sommes en tort, c’est normal et sain d’avoir honte. Ce qui me désole, dans ma propre vie et dans celle des autres, c’est que cette honte prenne le pas sur la grâce de Dieu. Qu’elle nous écrase, et nous sépare encore plus de Dieu. Oui, notre réflexe c’est de nous cacher, parce que nous sentons que nous avons offensé Dieu. Mais qui tire bénéfice de cette honte quand elle nous paralyse ? Pas nous… pas Dieu… l’Ennemi, oui, lui qui tente par tous les moyens de nous séparer de Dieu : il utilise nos fautes mais aussi notre honte, avec des accusations qui recouvrent la voix de Dieu.

Mais ce n’est que la moitié de la vérité… car en face de notre offense, il y a la croix. En face de notre honte, il y a la main tendue de Dieu, la main du Christ sur laquelle notre nom est inscrit avec amour.

Dans la Bible, Dieu nous invite régulièrement non pas à nous cacher, mais à revenir à lui, à répondre à ses appels, pour reconstruire. C’est la repentance : le fait de reconnaître nos torts devant Dieu, de reconnaître leur impact sur notre vie et notre relation avec lui, mais pour aller plus loin… pour reconstruire ensemble. Parce que Dieu est un Dieu qui reconstruit.

kintsugi 2

Au Japon existe l’art du kintsugi : c’est l’art de réparer les vases avec du fil d’or. On vend même des vases déjà brisés comme matière première ! Dieu est un maître en kintsugi : que le vase soit une chose, un événement, ou nous-mêmes, Dieu répare avec du fil d’or ce que nous avons cassé. Ce ne sera pas comme avant, mais la vie est possible.

Que notre faute soit derrière nous ou que nous soyons encore dans l’engrenage du péché, Dieu nous invite à nous tourner vers lui. A venir à lui en vérité, pour demander son pardon et son aide. Pour retrouver la joie de sa présence et nous remettre debout…

          Application n°2 : ne pas laisser la honte briser nos relations

Nous péchons aussi les uns contre les autres. Comment la grâce que nous expérimentons auprès de Dieu peut-elle transformer nos relations humaines ?

1/ Quand nous péchons, à quel point la honte nous paralyse-t-elle ? Je trouve la grâce de Dieu tellement libératrice ! Là où la honte remet tout en question, donne l’impression que tout est fichu, et pousse à la fuite, au mensonge, à l’accusation, la grâce de Dieu me rappelle que ma faute n’est pas plus grande que son pardon. Que mon péché n’est pas plus grand que son amour. Et, peu à peu, ça joue sur ma façon de gérer la faute : si Dieu me pardonne, qui m’accusera ? Si Dieu m’accueille, qui me rejettera ?

Prendre position face à la honte, ce n’est pas minimiser la faute, c’est refuser qu’elle ait le dernier mot. C’est demander pardon en sachant que notre vie ni votre valeur ne sont en jeu, et participer à la reconstruction. La grâce de Dieu nous apprend qu’il y a toujours un avenir, même quand tout semble bouché, et que c’est dommage, que c’est gâché, de nous laisser enfermer dans la honte.

2/ De l’autre côté, quand c’est l’autre qui est en tort, quel exemple de grâce offrons-nous ? Si nous sommes offensés ou blessés, est-ce que nous renvoyons l’autre dans un coin ? nous le rayons de la carte ?  Donnant l’impression que tout est fichu ?

C’est la question du pardon… Et Jésus nous invite à l’imiter lui, pas un Dieu imaginaire rempli d’indignation ! Lui, le Dieu qui vient à notre rencontre pour reconstruire avec nous…

Je pense en particulier à l’exemple que nous donnons aux plus jeunes dans nos familles, parce que c’est dans l’enfance que s’enracinent des fonctionnements de fond. Devant l’erreur ou la faute de nos enfants, petits-enfants, neveux, etc. est-ce que nous donnons l’impression que la culpabilité enfonce et écrase, qu’elle remet tout en question, que la relation est brisée ? Ou est-ce que nous donnons l’exemple d’un amour accueillant, généreux, d’une relation qui n’est pas mise en péril par la faute ? est-ce que nous prenons le temps de nommer et reconnaître les problèmes ET d’envisager des solutions ?

 

Le problème de la honte, c’est qu’elle nous fait croire que la voie est sans issue. Que c’est fini. Or, avec Dieu, il n’y a pas de fatalité. Dieu paie la facture, mais en plus il répare avec du fil d’or ce qui était brisé. Sa grâce, dès la première faute, surpasse notre péché. Quel que soit le vase brisé, rien n’oblige à ce qu’il reste cassé. Dieu reconstruit, Dieu relève ; même du pire péché mortel, il nous fait revenir à la vie… il l’a montré en Christ !




Notre assurance et notre espérance

 

Le contexte actuel a tendance à faire voler en éclat nos certitudes et nos espoirs. Et comme si les inquiétudes sanitaires ne suffisaient pas, la menace terroriste refait surface, les tensions et craintes politiques internationales se confirment…

Y a-t-il, aujourd’hui, quoi que ce soit dont nous puissions être sûr ? Et y a-t-il quoi que ce soit que nous puissions espérer, pour demain ?

Avec la deuxième vague de l’épidémie, les restrictions nouvelles qui s’imposent, les incertitudes grandissent, à tous les niveaux, pour demain, que ce soit pour notre monde, pour l’économie, pour notre santé ou celle de nos proches…

Nous avons pourtant, en tant que croyant, une assurance et une espérance à proclamer et à vivre. Une assurance et une espérance qui ne dépendent pas des circonstances mais de Dieu seul. Un des textes bibliques du jour pour ce dimanche nous le rappelle avec force :

1 Jean 3.1-3
1Voyez à quel point le Père nous a aimés : nous sommes appelés enfants de Dieu, et nous le sommes réellement ! Si le monde ne nous connaît pas, c’est parce qu’il n’a pas connu Dieu. 2Très chers amis, nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n’est pas encore clairement révélé. Cependant, nous savons que quand le Christ paraîtra, nous deviendrons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. 3Toute personne qui place son espérance en lui se rend pure, comme Jésus Christ lui-même est pur.

Il est intéressant de noter, dans ces quelques versets, la façon dont l’apôtre Jean évoque notre situation de croyant, aujourd’hui. Il la décrit dans une tension, entre ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas encore, entre ce que nous savons et ce qui n’est pas encore clairement révélé. Cette tension est le lot de tous les croyants. Et la question est celle de l’articulation entre l’assurance et l’espérance.

  • Notre assurance : nous sommes enfants de Dieu.
  • Notre espérance : nous deviendrons, demain, semblable au Christ.

Mais ce que nous serons alors reste, en bonne partie, mystérieux : “Nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n’est pas encore clairement révélé.”

Nous retrouvons cette tension, évoquée tout à l’heure. Ici, grâce à la métaphore de l’enfant. Nous sommes enfants de Dieu. C’est merveilleux ! Mais nous ne sommes que des enfants de Dieu, des filles et des fils de Dieu en devenir.

Est-ce qu’un enfant sait quel adulte il sera ? Il a des souhaits, des rêves… mais il est bien rare que ces rêves se réalisent. Repensez à ce que vous vouliez être quand vous étiez petits. Moi, je voulais être conducteur de locomotives, pour faire des manoeuvres dans les gares ! C’est raté…

Mais en même temps, ces rêves sont des moteurs qui nous poussent à grandir. Ils évoluent : on n’en reste pas à nos rêves de petits enfants. Mais ce sont nos rêves et nos ambitions qui nous font élaborer des projets, qui nous motivent à nous former, qui nous poussent à grandir et qui font de nous les adultes que nous devenons.

Peut-être, finalement, devrions-nous plus concevoir notre assurance comme un émerveillement et notre espérance comme un rêve d’enfant !

J’ai l’impression qu’on a trop souvent tendance à penser l’assurance et l’espérance comme si elles étaient presque extérieures à nous-mêmes, comme s’il s’agissait de pures éléments objectifs : l’assurance c’est que celui qui croit en Jésus-Christ sera sauvé ; l’espérance c’est que le Christ revient pour établir son règne. Même en citant Jean 3.16, ça reste un peu froid, clinique.

Evidemment, tout cela est vrai. Mais qu’est-ce que ça veut dire pour moi ? On réduit trop souvent l’assurance à l’assurance du salut (ouf, je suis sauvé !) et l’espérance à l’espérance de la vie après la mort ou du retour de Jésus. Ce texte resitue l’assurance et l’espérance comme des impératifs existentiels, dans la tension féconde inhérente à tout enfant de Dieu. On doit penser l’assurance et l’espérance de façon plus personnelle. Et pourquoi pas, en effet, penser l’assurance comme un émerveillement et l’espérance comme un rêve d’enfant !

L’assurance comme un émerveillement

L’assurance, c’est celle d’être enfants de Dieu. Et l’apôtre Jean, alors qu’il était sans doute déjà âgé et expérimenté lorsqu’il a écrit cette épître, l’exprime bel et bien avec émerveillement : “nous sommes appelés enfants de Dieu, et nous le sommes réellement !” Pour moi, cette précision, “et nous le sommes réellement !”, sonne comme un émerveillement. Non seulement nous sommes appelés enfants de Dieu mais ce n’est pas seulement une façon abstraite de parler : nous le sommes vraiment. Dieu est notre Père et nous sommes ses enfants. C’est formidable !

L’assurance d’être vraiment enfants de Dieu, ce n’est pas seulement l’affirmation que nous sommes créés par lui. C’est l’assurance d’être reconnus, adoptés par Dieu. C’est être assurés de son amour, quoi que nous fassions. Un enfant qui fait des bêtises cesse-t-il d’être l’enfant de ses parents ? Non, évidemment ! Il y a bien, dans ce monde, des parents qui renient leurs enfants, à cause de ce qu’ils font ou même de ce qu’ils sont devenus. Et c’est un drame terrible et intolérable. Quelle qu’en soit la raison !

Mais Dieu n’est pas ainsi. Nous pouvons avoir l’assurance de son amour, quoi que nous fassions. Ca ne signifie pas qu’il approuve tout ce que nous faisons mais que son amour nous est acquis. Pour toujours. Parce qu’il est notre Père et que nous sommes ses enfants.

N’y a-t-il pas de quoi s’émerveiller ? L’assurance est intimement liée à la grâce, cet amour inconditionnel de Dieu manifesté en Jésus-Christ.

L’espérance comme un rêve d’enfant

L’espérance, c’est celle d’être, un jour, semblable au Christ. Pour prolonger la métaphore de l’enfant et de l’adulte, le Christ est comme le grand frère déjà adulte, celui auquel on veut ressembler, notre modèle.

Pourtant, notre perception du Christ est encore imparfaite : c’est plus tard, quand il paraîtra, que nous le verrons tel qu’il est. Aujourd’hui, nous pouvons bien-sûr apprendre à le connaître, à travers les Evangiles. Cette connaissance n’est que partielle, imparfaite… mais elle est largement suffisante pour entretenir nos rêves et notre espérance.

Parler de notre espérance, ce n’est pas parler d’un calendrier eschatologique, des événements plus ou moins catastrophiques liés au retour de Jésus, c’est d’abord parler de ce que nous serons demain. C’est parler de ce que nous serons, libérés de nos pesanteurs, de nos failles et de nos fardeaux d’aujourd’hui.

Cette espérance nous pousse à réfléchir à ce que nous allons mettre en oeuvre aujourd’hui pour devenir celui ou celle que nous serons demain.

Conclusion

A quoi ça sert, des chrétiens qui s’émerveillent et qui gardent vivaces leurs rêves d’enfant ? En réalité, j’ai l’impression que ça peut être très utile… En tout cas plus utile que des chrétiens qui se désolidarisent du monde et se réfugient dans un discours apocalyptique.

Notre assurance et notre espérance nous donne une identité apaisée d’enfants de Dieu, sûrs de l’amour de leur Père, en toutes circonstances. Ca devrait nous rendre capable d’aimer, de faire preuve de grâce et de bienveillance, d’être artisans de paix dans un monde inquiet, d’envisager un avenir dans la main de Dieu malgré les incertitudes qui se multiplient.

Voilà autant de façons concrètes de témoigner de notre assurance et de notre espérance. Aucune circonstance, quelle qu’elle soit, ne peut nous ravir notre espérance en Jésus-Christ, mort et ressuscité. C’est une Bonne Nouvelle, pour tous !