La Parole de Dieu, un fondement sûr

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement dû au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

A l’approche du déconfinement, très très progressif, nous sommes toujours dans l’incertitude : à quoi vont ressembler les prochaines semaines ? Pour les élèves, les étudiants, et leurs professeurs ? Pour la reprise du travail ou pas ? Pour les relations sociales, la vie de famille, la vie d’église, les déplacements autorisés… Nous sommes dans le flou ! Et même si nous commençons à en avoir l’habitude, ça ne veut pas dire que c’est facile à vivre ! La durée du confinement commence à peser sérieusement.

En attendant, nous pouvons non seulement nous recentrer sur l’essentiel, comme nous y invitait le président, mais aussi nous préparer pour l’avenir, comme nous y encourageait Vincent la semaine dernière. Dans ce contexte, j’aimerais méditer avec vous un extrait de la 1e lettre de Pierre, proposé dans les lectures bibliques de ce jour. Quand il écrit sa lettre, Pierre s’adresse à des chrétiens en situation d’étrangeté, en décalage avec le monde, souvent rejetés pour leur foi, et de ce fait découragés et inquiets. Ce ne sont pas les mêmes causes, pour nous, mais peut-être les mêmes effets…

Lecture biblique: 1 Pierre 1.17-25

17 Dans vos prières, vous donnez le nom de Père à Dieu qui juge de manière équitable, selon ce que chaque personne a fait ; c’est pourquoi, durant le temps qu’il vous reste à séjourner sur la terre, que votre conduite témoigne du respect que vous avez pour lui. 

18 Vous savez, en effet, à quel prix vous avez été délivrés de la manière de vivre que vos ancêtres vous avaient transmise et qui ne menait à rien. Ce ne fut pas au moyen de choses périssables, comme l’argent ou l’or ; 19 non, vous avez été délivrés par le sang précieux du Christ, comme celui d’un agneau sans défaut et sans tache. 20 Dieu l’avait désigné pour cela, avant même la création du monde, et c’est pour vous qu’il l’a manifesté dans ces temps qui sont les derniers. 21 Par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous pouvez placer votre foi et votre espérance en Dieu.

22 Vous vous êtes purifiés en obéissant à la vérité, pour vous aimer sans hypocrisie comme des frères et des sœurs. Aimez-vous donc ardemment les uns les autres, d’un cœur pur. 23 En effet, vous êtes nés de nouveau, non d’une semence périssable, mais grâce à une semence impérissable, grâce à la parole de Dieu qui est vivante et qui demeure à jamais. 

24 Car il est écrit :

« Tout être humain est comme l’herbe,

et toute sa gloire comme la fleur des champs ;

l’herbe sèche et la fleur tombe,

25 mais la parole du Seigneur demeure pour toujours. »

Or, cette parole est celle de la bonne nouvelle qui vous a été annoncée.

La Parole de Dieu, une force éternelle

« Tout être humain est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs ; l’herbe sèche et la fleur tombe… » Cette citation du prophète Esaïe (ch. 40, vv.6-8) souligne bien la fragilité de l’existence humaine, encore plus évidente ces jours-ci. Nous avons dû renoncer à l’illusion de contrôler notre vie. Et nos propres forces ne suffisent pas à nous réconforter.

Alors faut-il désespérer ? Non ! car il reste une certitude, un fondement sûr et solide :  la Parole de Dieu demeure pour toujours. La Parole de Dieu demeure pour toujours. Voilà un fondement sur lequel construire une existence qui a du sens – même si nous n’en maîtrisons pas grand-chose.

Mais qu’entend-on par Parole de Dieu ? Bien plus qu’un slogan ou une idée, c’est le message reçu de Dieu par des hommes, qui ont consigné ces révélations dans les livres bibliques. Ce message culmine dans une bonne nouvelle : en Jésus, Dieu est devenu homme pour se réconcilier avec nous et nous faire entrer dans sa vie, pour toujours.

Mais la Parole, c’est bien plus que ce message : c’est le Christ lui-même qui incarne à 100% ce qu’il dit. Donc recevoir ou accueillir la Parole de Dieu, ce n’est pas simplement adhérer à une idée, c’est aimer et vivre avec une personne, le Christ. Et le Christ, comme sa parole, demeure pour toujours, lui le Ressuscité !

La Parole, fondement d’une vie nouvelle

Croire dans le Christ c’est prendre un nouveau départ, renoncer à ce qui nous éloigne de Dieu pour se lancer à fond dans la vie avec Dieu. Mais ça va plus loin : cette Parole ne modifie pas seulement notre vision des choses, elle vient s’enraciner dans notre cœur pour transformer tout ce que nous sommes. Elle vient changer notre identité : maintenant, c’est Dieu notre Père, nous sommes nés de nouveau, comme d’une nouvelle semence – c’est comme si cette parole nous donnait un nouvel ADN. Une nouvelle origine : en Dieu. Et surtout, un nouvel avenir. Parce que cette Parole vivante depuis toujours et pour toujours, ce Dieu éternel, nous rejoint pour nous faire partager son éternité.

Dans l’incertitude, quel réconfort de savoir que par le Christ, par l’Esprit, Dieu nous unit à son éternité.

Ca ne veut pas dire qu’il faille arrêter de se poser des questions ou de se faire des projets ! Mais Dieu nous donne une autre perspective, assurée par son être-même : il est la Vie, lui. Et de même qu’il a ressuscité le Christ, de même il nous remplit de sa vie pour toujours.

Pierre le dit : pendant le temps que vous avez encore à passer sur terre… sous-entendu : le présent n’est pas tout ! Ce que nous vivons aujourd’hui s’appuie sur le fondement éternel et sûr de ce Dieu qui nous aime, qui nous sauve, et qui nous fait vivre avec lui. Quoi qu’il arrive, nous sommes dans l’assurance du plan éternel de Dieu.

Respect et amour

Et à cause de ce plan éternel de Dieu, notre présent est transformé. Quand vous changez de perspective, vous ne vivez plus les choses de la même façon : vos valeurs, vos priorités, votre motivation évoluent. Avec deux impératifs, Pierre nous donne deux principes valables pour le présent, à cause de la perspective éternelle que Dieu nous offre. Que vous soyez au chômage ou au travail, étudiant ou retraité, malade ou bien-portant, riche, pauvre, seul ou entouré… ces deux principes demeurent.

Le premier, c’est de vivre dans le respect de Dieu. Certaines traductions parlent de crainte de Dieu, on pourrait parler d’un respect humble et impressionné. Ce Dieu qu’on appelle Père est le Dieu saint, le Créateur du monde : on ne fait pas jeu égal avec lui. Alors notre respect envers lui s’exprime dans la confiance, l’admiration, mais aussi l’obéissance. Lui obéir, c’est s’aligner sur ses valeurs et ses priorités.

Et le deuxième principe, c’est l’amour fraternel – sincère, ardent. L’amour fraternel c’est ce qui a sauvé à l’époque les chrétiens qui perdaient leur travail, que leur famille déshéritait à cause de leur foi… Cette solidarité de type familial se voit dans le texte d’Actes 2, cité par Vincent, et reste une dimension essentielle de l’église : dans l’incertitude, Dieu nous appelle à nous confier à lui, mais aussi à prendre soin les uns des autres.

La Parole de Dieu, nourriture de la vie nouvelle

Alors ces deux principes, aime Dieu, aime ton prochain, sont connus. Et pourtant, jamais les apôtres ne les répéteront assez ! Jamais nous ne les répéterons assez ! Car il ne suffit pas de le savoir, il faut le vivre. Et pour le vivre durablement, il faut que ça soit inscrit dans notre ADN, au plus profond de nous.

Le moyen pour transformer notre ADN spirituel, nos valeurs, nos priorités, notre motivation… Vous me voyez venir… C’est la Parole de Dieu ! Méditée, réfléchie, priée… Activée par l’Esprit de Dieu qui nous fait passer de la théorie à la pratique.

Ces jours-ci, certains sont plongés dans la Parole comme dans une source de réconfort et d’espoir. Mais d’autres sont peut-être dans l’apathie, dans l’abattement, le découragement… Et ces moments font aussi partie de la vie chrétienne ! Mais avec le groupe Vitalité, on vous propose de (re) prendre un nouveau départ, avec un plan de lecture biblique, pour s’encourager, pour se rappeler ensemble qui est notre Dieu, et le laisser travailler notre être. Les détails sont dans le descriptif de la vidéo, et ça commence demain ! Et même si vous ne souhaitez pas participer, prenez le temps, dès cette semaine, de vous plonger à nouveau dans la Parole – c’est elle qui nous aligne sur Dieu ! Parce qu’elle nous rappelle qui nous sommes vraiment : les enfants du Dieu vivant, promis à la vie pour toujours.

 




Le défi de la communion

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement due au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

On dit parfois que l’Eglise, ou les Églises, appartiennent au passé. Mais depuis 2000 ans que l’Eglise existe, elle a dû sans cesse se réinventer. Elle a plus ou moins réussi à le faire… et il faut avouer que les circonstances particulières que nous traversons nous y invitent de façon nouvelle.

Or, l’un des textes proposés pour ce dimanche nous ramène justement aux origines de l’Eglise. Plus précisément au lendemain de ce qu’on peut considérer comme l’événement fondateur de l’Eglise : la descente du Saint-Esprit sur les croyants réunis à Jérusalem, lors de la fête de la Pentecôte. Mais ce n’est pas ce récit qui nous est proposé, plutôt celui qui le suit immédiatement. On le trouve dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 2, les versets 42 à 47. Le passage que nous allons lire trace le portrait de la toute première Église.

Actes 2.42-47
42 Tous s’appliquaient fidèlement à écouter l’enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à partager ensemble le pain et à participer aux prières. 43 Chacun reconnaissait l’autorité de Dieu car il accomplissait beaucoup de prodiges et de signes extraordinaires par l’intermédiaire des apôtres. 44 Tous les croyants étaient unis et partageaient entre eux tout ce qu’ils possédaient. 45 Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils répartissaient l’argent ainsi obtenu entre tous, en tenant compte des besoins de chacun. 46 Chaque jour, d’un commun accord, ils se réunissaient dans le temple, ils partageaient ensemble le pain dans chaque maison et prenaient leur nourriture avec joie et sincérité de cœur. 47 Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe les personnes qu’il amenait au salut.

 

Voilà un texte qui peut paraître incongru pour un temps de confinement ! Ce portrait de la première communauté chrétienne a sans doute valeur d’exemple… Mais comment l’entendre, alors que nous sommes contraints de rester chez nous et que nous ne pouvons pas nous réunir ?

Il y a forcément des choses évoquées dans ce texte qu’on ne peut pas faire : se réunir chaque jour, au temple ou ailleurs, partager le pain et manger ensemble, c’est impossible aujourd’hui. Même partager ses biens pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin n’est pas forcément évident aujourd’hui. Il y a, bien-sûr, des choses qu’on peut faire autrement. Une forme de partage et de solidarité peut s’organiser. On peut aussi profiter des moyens technologiques actuels pour se réunir par vidéoconférence et prier ensemble, on peut proposer des ressources sur Internet pour lire la Bible, etc.

Mais ce n’est pas la même chose… les téléphones et les vidéoconférence ne peuvent pas remplacer le contact humain et la proximité.

 

Le défi de la communion

En réalité, ce texte pose le défi de la communion, quelles que soient les circonstances. Evidemment, c’est un défi que ressentent particulièrement ceux qui sont contraints de vivre aujourd’hui dans l’isolement…

Peut-on dire pour autant que la communion n’est pas possible en confinement ? Qu’est-ce qui unissait les chrétiens de Jérusalem au lendemain de la Pentecôte et qui continue d’unir les chrétiens aujourd’hui, au milieu de la pandémie de coronavirus ?

En tout temps, l’unité de l’Eglise dépend de l’Esprit saint. C’est lui qui est descendu sur les croyants réunis le jour de la Pentecôte. C’est lui qui nous unit, qui garantit notre communion, hier comme aujourd’hui, et en toutes circonstances. Ce ne sont pas les moyens technologiques, aussi performants soient-ils. Et aucune restriction, aucune barrière, aucun virus ne pourra jamais empêcher le Saint-Esprit d’agir, et de nous unir à Dieu, et les uns aux autres. Mais il ne le fait pas sans nous, sans notre participation active. Et les circonstances que nous connaissons nous poussent à trouver des nouvelles façons d’être en communion.

Au temps du Nouveau Testament, il n’y avait pas de Zoom, de Skype ou de WhatsApp. Mais lorsque l’apôtre Paul a été emprisonné, il écrivait. Par ses nombreuses lettres, il entretenait la communion avec les Églises qu’il connaissait. Et nous en sommes aussi les bénéficiaires aujourd’hui encore, grâce aux épîtres parvenues jusqu’à nous à travers le Nouveau Testament. Alors qui sait ? Que restera-t-il de ce temps que nous vivons, pour notre communion demain ?

 

Le risque d’un “retour à la normale”

Attention au risque d’un simple “retour à la normale”. Je parle d’un risque, parce ce que ce serait une erreur de simplement recommencer comme avant, sans tirer les leçons de l’épreuve traversée. Et là, ce ne sont pas que les chrétiens qui sont concernés… Comment sera notre monde demain ? Comment seront nos relations sociales au quotidien alors qu’aujourd’hui l’autre est devenu pour nous un danger de contamination avec lequel il faut garder ses distances ? Comment sera notre économie alors qu’on se rend compte aujourd’hui des dangers de ne rechercher que la production au moindre coût ? Comment sera le monde du travail alors que nous voyons que les métiers les plus utiles, et même nécessaires à la société, ne sont pas les plus valorisés et reconnus ?

Apprendrons-nous de cette épreuve ou recommencerons-nous tout comme avant ?

Et pour l’Eglise aussi, la question se pose. Est-ce que, demain, nous continuerons de vivre l’Église à distance, de façon presque virtuelle ? C’est la façon de vivre l’Eglise habituellement pour certains… sans forcément participer aux rassemblements de l’Église, ou seulement occasionnellement. Et comment se prolongeront, concrètement, les nouvelles façons de communiquer, de prendre des nouvelles les uns des autres, de prier ensemble ? Notre communion demain sera-t-elle enrichie des leçons apprises à travers cette épreuve ?

 

Réinventer l’Église

Le temps particulier que nous traversons nous oblige à prendre du recul sur notre vie, et si nous sommes croyants, sur notre foi, notre façons de vivre l’Église.

Si, par la force ces choses, nous devons réinventer l’Eglise aujourd’hui, il faudra la réinventer demain encore. Le portrait de la première Église témoigne de la façon dont les premiers chrétiens ont vécu la mission qui leur était confiée. Il ne s’agit pas de bêtement copier ce qu’ils faisaient. Le contexte a changé. Et il changera encore ! La vraie question est de se demander comment vivre la mission de l’Eglise aujourd’hui, et comment la vivre demain.

Or, il me semble que le récit du livre des Actes des apôtres souligne trois aspects de la mission de l’Eglise auxquels nous devons toujours rester attentifs :

  • Ecouter Dieu et le voir agir.
  • Vivre le partage et la solidarité.
  • Rayonner de l’amour de Dieu.

Ecouter Dieu et le voir agir. C’est la première priorité, en toutes circonstances. L’Église se nourrit de la Parole de Dieu et de son action. Notre texte souligne d’une part l’assiduité de l’Eglise réunie pour écouter l’enseignement des apôtres et d’autre part une action visible de Dieu dans l’Eglise. Et les deux sont liés ! C’est en se mettant à l’écoute de Dieu que nous le verrons agir. Ce moment où, pour la plupart, nous sommes obligés de nous arrêter est un temps propice pour la prière et l’écoute de Dieu. Profitons-en ! Mais nous devrons apprendre demain à ne pas compter sur les circonstances pour consacrer du temps à Dieu.

Vivre le partage et la solidarité. Les premiers chrétiens ont vécu cet impératif de façon très concrète. En réalité, c’est la seule façon de voir si la foi que nous professons n’est pas qu’un discours creux et superficiel. Voilà la question à se poser : comment notre foi se traduit-elle en actes ? La réponse est : par le partage et la solidarité. Et nous en aurons particulièrement besoin demain. On ne mesure pas encore les conséquences, les difficultés, la précarité accentuée dans laquelle se trouveront beaucoup. Serons-nous au rendez-vous ?

Rayonner de l’amour de Dieu. Ce troisième impératif, je le retire des deux verbes associés au verset 47 : “Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde.” La louange du croyant exprime son amour pour Dieu, et sa vie entière est appelé à le manifester, si bien qu’elle suscite un regard favorable de la part des autres.

Alors comment est-ce que nous rayonnons, aujourd’hui, en ce temps de confinement ? Je m’interroge notamment sur ce que nous postons ou relayons sur les réseaux sociaux… je ne suis pas sûr qu’ils expriment toujours la foi, l’espérance et l’amour que nous sommes censés montrer ! Et comment allons-nous rayonner demain, pour que notre vie entière soit une louange à Dieu et suscite un regard favorable de nos contemporains ?

Encore une fois, si nous réinventons l’Eglise aujourd’hui, contraints par les circonstances, il nous faudra encore le faire demain. Car si la mission ne change pas, la façon de l’accomplir évolue, parce que notre monde évolue. Voilà notre triple défi, aujourd’hui comme demain : écouter Dieu et le voir agir en nous et à travers nous, vivre vraiment le partage et la solidarité et rayonner de façon pertinente de l’amour de Dieu.




La joie de Pâques

Cette méditation fait partie d’un mini-culte filmé dans les conditions du confinement suite à la crise sanitaire du CoVid 19. 

Pour enrichir la vidéo, voici des liens pour des vidéos de quelques cantiques proposés en lien avec le mini-culte :
– Les cieux proclament – https://www.youtube.com/watch?v=mfxs5zInz5M
– En Jésus seul – https://www.youtube.com/watch?v=MSornBbZg5M
– A toi la gloire – héritage https://www.youtube.com/watch?v=Me2lCRjVSo8
– Je chanterai – https://www.youtube.com/watch?v=w04jWlz_tsQ
– Mon secours est en toi – https://www.youtube.com/watch?v=0aTLfEWuKUc

 

 

Le matin de la résurrection, le moral est à zéro. Jésus, cet homme charismatique, passionnant, qui semblait tout-puissant, a été arrêté et mis à mort. Les disciples, pour la plupart, ont fui devant le danger. Ils sont dispersés, perdus, profondément découragés… Ca faisait 3 ans qu’ils suivaient Jésus, et maintenant quoi ?

Quelques femmes, proches de Jésus, se décident à aller embaumer le cadavre de leur maître bien-aimé. Elles partent avant l’aube, sûrement pour éviter d’être elles aussi arrêtées par les autorités.

J’aimerais lire avec vous ce moment qui va changer leur vie, et la nôtre.

Texte biblique: Matthieu 28.1 à 10.

1 Après le sabbat, dimanche au lever du jour, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le tombeau. 

2 Soudain, il y eut un fort tremblement de terre ; un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. 3 Il avait l’aspect d’un éclair et ses vêtements étaient blancs comme la neige. 4 Les gardes en eurent une telle peur qu’ils se mirent à trembler et devinrent comme morts. 

5 L’ange prit la parole et dit aux femmes : « N’ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu’on a crucifié ; 6 il n’est pas ici, il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez, voyez l’endroit où il était couché. 7 Allez vite dire à ses disciples : “Il est ressuscité et il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà ce que j’avais à vous dire. » 

8 Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d’une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples. 

9 Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit : « Je vous salue ! » Elles s’approchèrent de lui, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. 

10 Jésus leur dit : « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Comme dans les autres Evangiles, Matthieu nous parle à peine de la résurrection : quand, comment cela s’est-il passé ? Nous n’en savons rien ! Les détails ne nous sont pas révélés… quelle frustration pour nous, à l’époque où nous avons accès à tant d’informations ! Mais pour ce miracle à la fois inédit et central dans la foi chrétienne, le mystère reste entier – ce qui nous est raconté, c’est l’onde de choc de la résurrection.

Au moment où les amies de Jésus arrivent pour embaumer le corps, un être différent, lumineux, un ange, messager de Dieu, vient ouvrir le tombeau – et révéler ainsi qu’il est vide. Jésus est déjà ressuscité, il n’est plus ici. Plus que la résurrection, c’est l’ouverture du tombeau qui s’accompagne d’effets spéciaux : séisme, lumière – les gardes s’évanouissent. Bizarrement, les femmes, elles, tiennent le choc ! L’ange a deux rôles : leur annoncer la résurrection de Jésus et leur donner un message pour les disciples, et puis leur montrer le tombeau vide comme une preuve de ce qu’il avance. Il est peu probable que les femmes, à ce moment-là, aient complètement saisi l’ampleur de ce qui s’était passé – cela dit, avec ces quelques éléments, elles croient suffisamment pour obéir. Et elles partent en courant annoncer aux disciples ce qui est arrivé.

Dans la suite du texte, les gardes, revenus à eux, vont être payés pour prétendre que le corps de Jésus a été volé. Quant aux disciples, après quelques jours, ils vont rejoindre Jésus en Galilée, la région de son enfance. Là, Jésus leur transmettra sa grande mission (partager la bonne nouvelle avec tous) et les assurera de sa présence constante.

Mais revenons aux femmes, qui courent sur le chemin, pour retrouver les disciples et leur annoncer l’incroyable. Elles ont peur, et elles sont en même temps joyeuses – ça ne va pas ensemble, la peur, et la joie !?! Elles ont peur : les ennemis de Jésus rôdent toujours, elles font face à un événement aux limites du pensable, et puis les disciples ne vont peut-être pas les croire ! Et pourtant, avec cette peur, au milieu de cette peur, il y a la joie de croire que Jésus est vivant, et que Jésus a accompli ses promesses (l’ange insiste : il est vivant – comme il vous l’avait dit ! Il attend les disciples en Galilée – ça aussi il l’avait prédit !).

Les femmes courent sur le chemin, pleines de peur & de joie, quand Jésus leur apparaît. Il les salue, et redit en substance l’ordre de mission que leur avait confié l’ange. Il n’ajoute rien de nouveau – et on peut se demander pourquoi il leur apparaît. Elles avaient déjà suffisamment de foi pour être en route, et puis elles ont l’air d’avoir bien compris ce qu’il faut faire…

Cette rencontre est peut-être simplement un cadeau : le cadeau de la présence de Jésus. En le voyant, les femmes se prosternent pour l’adorer – et l’adoration, qu’est-ce que c’est, sinon l’émerveillement d’être en présence de celui qu’on aime ? Jésus n’est pas juste ressuscité pour nous donner un espoir de vie après la mort – il est vivant, il nous rend vivants, pour que nous vivions avec lui dès aujourd’hui ! Dans cette relation d’amour qui se manifeste aussi dans l’adoration !

Dans ces jours où nous sommes préoccupés, où nous prions pour la paix, pour la force de ceux qui se battent contre la maladie, pour nos autorités, pour nos proches… est-ce que nous prenons le temps d’adorer Jésus ? de nous émerveiller de ce qu’il est, de ce que Dieu est ? Ce n’est pas mépriser la gravité des problèmes que de prendre le temps de nous émerveiller devant Dieu, devant le Dieu créateur, le Dieu sauveur, dont le Fils se donne pour nous, devant le Dieu vivant qui nous rejoint sur nos chemins…

Et c’est parce qu’il y a cette relation, dès aujourd’hui, avec le Christ ressuscité, que nous pouvons recevoir pour nous cette douce parole : n’ayez pas peur… L’ange et Jésus ont dit cela aux femmes parce qu’elles étaient impressionnées devant les événements surnaturels de la résurrection, et ils voulaient montrer que l’intervention de Dieu, si puissante soit-elle, est motivée par l’amour, pour le bien des humains.

En ce moment, c’est peut-être autre chose qui nous impressionne : l’ampleur de la crise, la fragilité de l’humanité, les folies de nos fonctionnements, l’inconnu ou peut-être la profondeur de notre inquiétude… Mais le Christ, vivant, nous redit aujourd’hui : n’ayez pas peur. Il a triomphé de la mort – ne triomphera-t-il pas du reste ? Il a abattu tout ce qui pouvait nous séparer de lui et, par la foi, nous sommes liés à lui dans une relation que rien ne peut atteindre. Nous sommes dans sa main – quoi qu’il arrive. Quelles que soient les tempêtes, il peut faire face, et lui, le Vainqueur, il nous porte – aujourd’hui, demain, et pour l’éternité.

 

 




Les apparences sont trompeuses

Cette prédication fait partie d’un mini-culte filmé pendant la période de confinement due au CoVid 19. La vidéo peut être visionnée ci-dessous.

L’épisode biblique des Rameaux, dont nous avons lu le récit, est trompeur. Pris de façon isolée, on pourrait avoir l’impression que tout va pour le mieux pour Jésus : il est accueilli triomphalement par la population de Jérusalem. Mais quand on considère ce qui précède, et en particulier ce que Jésus annonçait le concernant, et quand on sait ce qui va suivre, et qui conduira à la condamnation et la crucifixion de Jésus, on se rend compte qu’il ne faut pas se fier aux apparences…

C’est toujours vrai, d’ailleurs ! Les apparences sont souvent trompeuses. Nous en avons tous fait l’expérience… Faites-vous un opinion sur quelqu’un sur la seule base de son apparence, et vous êtes à peu près sûr de vous tromper ! Les gros durs sont parfois les plus douillets et les silhouettes fragiles cachent parfois une force insoupçonnée.

Avec Jésus aussi, il faut aller au-delà des apparences. Dans la lettre de Paul aux Philippiens, un fameux hymne centré sur le Christ lève le voile sur la personne de Jésus. Il va au-delà des apparences de l’homme Jésus pour dépeindre le Fils de Dieu devenu homme. Lisons cet hymne dans le deuxième chapitre de la lettre Paul aux Philippiens, aux versets 6-11.

Philippiens 2.6-11
6 (Jésus-Christ) possédait depuis toujours la condition divine,
mais il n’a pas voulu demeurer à l’égal de Dieu.
7 Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu’il avait
et il a pris la condition de serviteur.
Il est devenu un être humain parmi les êtres humains,
il a été reconnu comme un homme ;
8 il a accepté d’être humilié et il s’est montré obéissant
jusqu’à la mort, la mort sur une croix.
9 C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place
et lui a donné le nom supérieur à tout autre nom.
10 Il a voulu qu’au nom de Jésus, tous les êtres,
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
se mettent à genoux,
11 et que tous reconnaissent publiquement :
« Le Seigneur, c’est Jésus Christ,
pour la gloire de Dieu le Père. »

Il ne faut pas se fier aux apparences… Cet hymne le souligne à propos de Jésus-Christ.

Souvenons-nous de l’humble arrivée de Jésus sur terre, le soir de Noël. Avec la naissance d’un petit enfant, dans une famille modeste, à l’écart de tous… mais c’est pourtant le Fils de Dieu qui vient sur terre !

Et cet enseignant entouré de quelques disciples, ce Galiléen, regardé avec méfiance voire avec mépris par bien des habitants de Judée… c’est pourtant le Messie annoncé par les prophètes, venu apporter le salut de Dieu à l’humanité.

A l’inverse, cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, avec les foules dans la joie et l’agitation… c’est pourtant le prélude à son arrestation, à un procès et une condamnation injuste, une mort infamante sur une croix.

Les apparences sont trompeuses…

Mais la foi permet d’aller au-delà des apparences. Elle permet de proclamer que cet homme qui a vécu il y a deux mille ans, qui a marché sur cette terre, qui a enseigné et qui est mort crucifié, cet homme était le Fils de Dieu devenu homme. Il a accepté de tout quitter pour devenir l’un des nôtres. Plus encore, son tombeau vide, le témoignage de ses disciples qui l’ont vu après sa mort, annoncent qu’il est ressuscité. Il est vivant aujourd’hui, et chemine avec nous qui croyons.

Voilà la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, source de paix et d’espérance.

Croyant ou non, nous traversons les mêmes jours troublés. Nous sommes soumis aux mêmes restrictions, nous sommes susceptibles d’être atteints par le même virus, avec les mêmes risques et les mêmes conséquences… La foi ne nous immunise pas, contrairement à ce que disent certains leaders spirituels irresponsables ! Elle ne nous extrait pas du monde et de ses épreuves. Le chemin emprunté par le Christ, celui de la solidarité en notre humanité, jusqu’à la mort, en est un signe fort.

Cet exemple de Jésus, qui s’est fait serviteur, nous incite d’ailleurs à la solidarité avec les plus faibles, à la compassion envers ceux qui souffrent, à l’esprit de service pour le bien de tous. Aujourd’hui, même dans le confinement. Et demain, lorsque la crise sera passée. Le Fils de Dieu devenu homme nous invite à nous montrer concrètement frère et soeur de notre prochain.

Comment pourrais-je l’être un peu plus aujourd’hui ?

Mais le Christ a vaincu la mort. Et sa présence, vivant à nos côtés, fait toute la différence. Elle nous donne l’assurance de n’être jamais seul, même isolé en confinement. Elle nous donne un espérance, celle qu’aucune épreuve, aucune maladie, aucune épidémie, pas même la mort, ne pourront jamais nous séparer de son amour.

Comment puis-je l’accueillir, tout à nouveau, aujourd’hui ?