David n’avait que sa fronde…

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Lecture biblique : 1 Samuel 17

L’histoire de David et Goliath est une des histoires bibliques les plus connues. Elle est utilisée comme une métaphore dans le langage courant quand on évoque un combat ou un affrontement qui semble perdu d’avance.

On pense souvent qu’on assiste dans cet épisode à un véritable miracle, avec la victoire du jeune berger qui n’avait que sa seule fronde face au géant Goliath armé jusqu’aux dents. En réalité, cet épisode n’a rien d’un miracle. Certes, David a terrassé Goliath mais, à y regarder de plus près, ça n’a rien d’étonnant.

Je suis ici redevable à une vidéo vue sur Internet, de Malcolm Gladwell, un « Ted Talk » (des discours courts et percutants) intitulé « L’autre histoire de David et Goliath) (ici)

Je ne vais pas reprendre tous les éléments de cette vidéo mais m’en inspirer et prolonger les leçons que nous pouvons tirer de ce récit biblique pour nous.

1. David était bien mieux armé qu’on ne le pense pour battre Goliath !

D’abord, David est intelligent, vif et courageux. Il n’était certainement pas naïf (on sait quel roi il a été par la suite). S’il a voulu relever le défi, c’est qu’il pensait bien avoir une chance de l’emporter. De plus, il a de l’expérience au combat. Il le dit lui-même : il a souvent défendu son troupeau face au lion et au loup. Et ce n’était pas une mince affaire !

Saül veut l’aider en lui proposant de revêtir son armure. Mais il n’arrivait même pas à marcher avec… Il renonce donc et préfère ne prendre que son bâton, quelques pierres et sa fronde.

Mais la fronde était une arme redoutable ! Rien à voir avec les jouets pour enfant… C’était l’arme des bergers dans l’Antiquité, pour défendre les troupeaux face aux prédateurs. Comme David. C’était aussi une arme de guerre. Les armées antiques avaient des bataillons de frondeurs.

Une fronde, c’est une poche, généralement en cuir, dans laquelle on plaçait le projectile, prolongé par deux lanières, de longueur inégale. Une fois le projectile placé dans la poche, le lanceur tenait la lanière longue dans la paume et la courte entre le pouce et l’index. Il faisait alors tournoyer sa fronde, puis lâche la lanière la plus courte en direction de la cible. Le projectile atteignait alors une vitesse très importante. Une balle de fronde avait une puissance d’impact similaire à certains revolvers, capable de percer une voûte crânienne. Et les frondeurs entraînés pouvaient tirer avec une grande précision. Les frondeurs des Baléares était réputés les meilleurs. Ils étaient recrutés par l’armée romaine et étaient capables de viser juste à près de 200 mètres avec leur fronde !

Bref, avec sa fronde, David pouvait bien espérer tuer le géant Goliath… Il est allé au combat avec l’arme qu’il maîtrisait. Le texte biblique dit bien qu’il choisit minutieusement cinq pierres dans le torrent. Des pierres polies, bien aérodynamiques, avec lesquelles il pourra tirer avec une grande précision.

David ne va pas au combat les mains dans les poches, mais avec une arme qu’il maîtrise parfaitement, une arme par ailleurs redoutable. Et il y va, c’est là aussi sa force, avec une pleine confiance en Dieu !

2. Goliath était bien plus vulnérable qu’on ne le pense !

Goliath était, certes, impressionnant. Géant de près de 3 mètres, armé jusqu’aux dents, il terrifiait tout Israël. En réalité, la force de Goliath était toute entière dans la peur qu’il inspirait. D’où la description détaillée que la Bible nous fait de son harnachement militaire, casque, armure et armes en bronze ! Et ça semble fonctionner ! Personne n’ose relever son défi.

Pourtant, le texte biblique lui-même laisse entendre que Goliath avait ses faiblesses.

Il est certes grand et fort, mais il est lent. Il s’approche petit à petit de David, il lui demande de venir et lorsqu’il finit par s’avancer vers David, ce dernier, par contraste, court avant de lui lancer son projectile.

Peut-être avait-il même des problèmes de vue. Pourquoi dit-il à David qu’il s’avance vers lui avec « des bâtons » (c’est bien le pluriel qui est utilisé en hébreu), alors que David n’en avait qu’un évidemment ? Et il ne semble pas même remarquer la fronde que portait David. Alors même que c’est une arme redoutable contre un soldat d’infanterie comme lui. Et puis cette homme qui le devance, certes pour porter son bouclier, peut-être était-ce aussi pour le guider ?

En réalité, la taille immense de Goliath devait être due à une maladie, qui pouvait entraîner des déficiences visuelles, des difficultés de locomotions, etc.

Le géant Goliath était peut-être impressionnant dans son armure éclatante mais il était aussi vulnérable, surtout face à un jeune homme vif et armé d’une arme de jet.

Et la seule force de Goliath, la peur, semble ne pas avoir d’impact sur David. Il essaye bien encore de l’impressionner quand il est face à lui, tentant de l’humilier et lui lançant des malédictions. Mais ça n’a pas d’effet sur David qui, au contraire, répond avec aplomb : « je vais te tuer et te couper la tête ! »

Dès lors, il n’y a rien d’étonnant à ce que David prenne le dessus sur Goliath… Il n’y a même pas de combat. En quelques secondes tout est réglé. Une pierre bien lancée avec la fronde de David, en plein front, là où l’armure ne protégeait pas le géant, est c’est fini !

3. Les leçons de l’histoire

Leçon 1 : Le premier ennemi à vaincre, c’est la peur.

La peur est une arme redoutable. On la voit utilisée dans les relations humaines, pour intimider, impressionner, désarmer l’autre. C’est une arme de manipulation, utilisée à des fins de pouvoir, ou a des fins électoralistes.

La peur est présente, d’une manière ou d’une autre, en chacun de nous. Elle peut avoir de nombreuses sources, elle peut susciter frustrations et souffrances, elle peut nous paralyser et nous empêcher d’avancer.

Or, une des dernières paroles de Jésus à ses disciples, juste avant de les quitter, c’était justement : « n’ayez pas peur » ! Comme David, assuré d’être dans la main du Seigneur quand il répond au défi du géant Goliath, nous pouvons être assurés d’être dans la main du Christ face à tous nos adversaires, nos défis et nos épreuves. Face à tous les géants qui nous font face. Nous n’avons pas à avoir peur.

Leçon 2 : Les géants ne sont pas aussi forts et puissants qu’ils en ont l’air

Les apparence sont trompeuses, surtout quand on a peur. Car les géants auxquels nous pouvons faire face dans notre vie ne sont pas aussi puissants et indestructibles qu’ils en ont l’air. En tout cas, c’est la peur qui les rend plus dangereux et plus forts à nos yeux.

David n’a pas vu en Goliath un géant invulnérable mais un soldat ennemi qu’il pouvait tuer avec sa fronde. Sa façon de voir Goliath n’a pas été conditionnée par la peur mais par sa foi.

Si la foi est bien la confiance placée en Dieu, alors assurément elle est l’arme la plus efficace face à la peur, et face à tous les géants dans notre vie.

Leçon 3 : C’est en étant nous-mêmes que nous remportons la victoire

Si David avait accepté d’aller au combat avec l’armure de Saül, il aurait été défait. C’est avec son arme de simple berger qu’il est allé affronter Goliath. L’arme qu’il maîtrisait et qu’il savait être efficace. Malgré les apparences, c’est lui devait gagner.

C’est en étant lui-même que David est allé au combat et a vaincu. C’est sa foi, sa confiance en Dieu qui a fait le reste. C’est elle qui a triomphé de la peur. Et Dieu a utilisé les capacités et les forces de David pour le faire vaincre.

Cette belle promesse que l’apôtre Paul écrit aux Corinthiens est vraie :

« Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Quand vous serez tentés, Dieu vous donnera la force de le supporter et le moyen d’en sortir. » (1 Co 10.13)

Conclusion

Le récit de David contre Goliath est une vivante exhortation à placer notre confiance en Dieu pour vaincre la peur… et les géants qui nous font face !