Une communauté chrétienne attirante

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https://soundcloud.com/eel-toulouse/une-communaut-chr-tienne

Actes 2.42-47
42Régulièrement et fidèlement, les croyants écoutent l’enseignement des apôtres. Ils vivent comme des frères et des sœurs, ils partagent le pain et ils prient ensemble. 43Les apôtres font beaucoup de choses extraordinaires et étonnantes, et les gens sont frappés de cela. 44Tous les croyants sont unis et ils mettent en commun tout ce qu’ils ont. 45Ils vendent leurs propriétés et leurs objets de valeur, ils partagent l’argent entre tous, et chacun reçoit ce qui lui est nécessaire. 46Chaque jour, d’un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. 47Ils chantent la louange de Dieu, et tout le peuple les aime. Et chaque jour, le Seigneur ajoute à leur communauté ceux qui sont sauvés.

Nous sommes au lendemain de la Pentecôte. La première communauté chrétienne est tout feu tout flamme ! Il faut dire que le feu vient juste d’être allumé… C’est donc une Église au top de la vitalité ! Elle peut sans aucun doute nous inspirer aujourd’hui encore.

Or, qu’apprend-on de cette première communauté chrétienne ? Que faisait-elle ? Quatre éléments sont évoqués : l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain, les prières.

Dit comme ça, c’est un peu formel. On pourrait le comprendre ainsi : on écoute la prédication, on se rassemble pour le culte, on célèbre la Sainte-Cène et on va à la réunion de prière. Et ça vous donne envie, ça ?

La traduction Parole de Vie, en Français fondamental, est intéressante ici pour rafraîchir la perception de ce qui est dit : « Régulièrement et fidèlement, les croyants écoutent l’enseignement des apôtres. Ils vivent comme des frères et des sœurs, ils partagent le pain et ils prient ensemble. » (v.42)

C’est beaucoup plus vivant. On évoque une communauté qui vit ensemble, un peu comme une famille : ils vivent comme des frères et des sœurs. Et dans la famille, qu’est-ce qu’on fait ? On se rassemble autour des anciens, pour entendre leurs histoires. On passe du temps ensemble, on mange ensemble… et comme c’est une famille spirituelle, on prie ensemble. C’est vivant !

Ce qui me frappe dans ce descriptif, c’est le naturel et la simplicité. L’Église n’était pas encore structurée. Même le fait de vendre ses biens pour en partager le fruit entre tous semble spontané. Tout se passe naturellement, dans le quotidien : « Chaque jour, d’un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. » (v.46).

L’essence de l’Église n’est pas dans ses structures mais dans ses relations. Une relation authentique avec le Christ. Des relations vraies les uns avec les autres. Et qu’est-ce que ça produit ? Une Église rayonnante. Le peuple les aime. Et chaque jour de nouvelles personnes s’ajoutent à la communauté.

Voici la leçon de ce texte : pour être une communauté chrétienne attirante, l’Église doit être une famille où règne l’amour fraternel

Aimez-vous les uns les autres !

Parmi les dernières instructions de Jésus à ses disciples, avant d’être arrêté, il leur a donné ce commandement : « Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » (Jean 13.35).

Ce qui nous est décrit dans notre texte est en écho direct à ces paroles de Jésus. Il règne un véritable amour les uns pour les autres, et ça se voit de l’extérieur. Les gens voient qu’il se passe quelque chose dans cette communauté.

Dans le commandement de Jésus, il y a à la fois l’appel à l’amour les uns pour les autres et la promesse que cet amour sera, en lui-même, un témoignage pour le monde : « Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. »

Mais pour cela, il faut que l’Église ne soit pas un bunker ou un camp retranché mais un lieu ouvert, une communauté visible. Pour que les gens voient quel amour nous anime. Il ne faut pas que cet amour s’exerce en vase clos mais qu’il s’exprime aussi envers l’extérieur. Et il faut surtout qu’il y ait un véritable amour entre nous !

Ce ne sont ni les bâtiments, ni les structures, ni l’histoire, la tradition ou la liturgie d’une Église qui sont déterminants. Mais l’authenticité de la foi, qui se traduit dans un amour vrai. L’expression concrète, dans nos relations, de l’amour de Dieu à l’oeuvre en nous. Ce sont les gens qui la composent qui rendront la communauté attirante… ou repoussante.

On ne choisit pas sa famille

Un autre aspect souligné dans notre texte c’est le caractère familial de l’amour évoqué. Ils vivaient ensemble comme des frères et des sœurs.

Qu’est-ce qui est à la base de l’amour fraternel ? C’est l’appartenance à une même famille. C’est d’ailleurs vrai pour toutes les familles, y compris les familles recomposées. On ne choisit pas ses frères et ses sœurs. On choisit ses amis, mais pas sa famille.

Mais on aimerait parfois que l’Église soit faite plutôt d’amis que de frères et sœurs… On choisit son Église, on choisit ceux qu’on va aimer dans l’Église, ceux qu’on va considérer comme nos frères et nos sœurs, et on oublie les autres.

Comment considère-t-on notre Église ? Comme un cercle d’amis chrétiens ? Comme un club d’adorateurs de Jésus-Christ ? Il y a des clubs de rugby, de jeux de société ou de tricot. Pourquoi pas l’Église comme club d’adorateurs de Jésus-Christ, juste rassemblés par un centre d’intérêt commun ?

Le Nouveau Testament nous invite à considérer l’Église, notre Église, comme une expression locale de la famille de Dieu. Unis par un même Père, notre Dieu. Frères et sœurs, tous adoptés, unis avec le seul Fils « naturel », Jésus-Christ. Ca n’exclut pas les affinités particulières, les amitiés avec certains et pas d’autres. Mais ça nous rappelle que notre unité ne naît pas de nos affinités mais de notre appartenance à Jésus-Christ !

C’est cette famille-là que formaient les premiers croyants à Jérusalem.

Plus qu’une Église du dimanche

Un dernier point à souligner se trouve dans le verset 46 « Chaque jour, d’un seul cœur, ils se réunissent fidèlement dans le temple. Ils partagent le pain dans leurs maisons, ils mangent leur nourriture avec joie et avec un cœur simple. »

Chaque jour… Vous me direz qu’il y avait sans doute l’enthousiasme du début et qu’il est difficile, et même impossible, aujourd’hui de faire la même chose, avec nos rythmes de vie, notre travail, notre vie de famille. Et vous avez raison !

Il n’empêche. Ce « chaque jour » nous interpelle. Sans aller jusque-là, avouons qu’on peut difficilement justifier bibliquement la pratique de « l’Église du dimanche » ! Comment être véritablement une famille spirituelle en ne se voyant, au mieux, qu’une fois par semaine pendant 1 heure 30 ou 2 heures ? C’est impossible.

Il faut, bien-sûr, trouver notre propre rythme, adapté à nos diverses obligations et notre réalité moderne. Mais on ne peut pas se contenter du minimum syndical : le culte du dimanche matin…

Trouvons des solutions pour que notre communion fraternelle s’étende au-delà du dimanche. Soyons créatifs, prenons des initiatives, profitons de ce qui existe, inventons d’autres choses.

Conclusion

J’aimerais revenir à l’impression globale produite par ce texte : sa spontanéité et son naturel. On n’est pas du tout dans la contrainte : il faut qu’on s’aime les uns les autres, et on se culpabilise parce qu’on ne le fait pas assez !

On n’y arrivera pas comme ça ! En réalité, c’est par le Saint-Esprit que les premiers chrétiens ont été amenés, naturellement, à vivre une réelle communion fraternelle. Et ainsi être un communauté attirante.

Si nous cultivons, chacun et ensemble, notre communion avec Dieu par le Saint-Esprit, alors notre communion fraternelle sera naturellement vivante. Et nous vivrons vraiment l’Église comme une une famille, une communauté bienfaisante. Ça doit être notre prière !

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