Déconstruire pour reconstruire (Zacharie 5)

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Déconstruire est un phénomène très répandu parmi les jeunes français actuellement. Des mouvements sociaux se sont appropriés ce terme, au départ philosophique, dans le but de pointer du doigt des injustices, des discriminations, des stéréotypes sociétaux (genre, religion, minorités, …) jugés néfastes.

Il y a la déconstruction d’aspects d’une société, comme l’idée de remplacer une statue de Napoléon par la grande avocate Gisèle Halimi à Rouen, et, il y a la déconstruction de soi.

Se déconstruire est devenu un processus long durant lequel on s’analyse soi-même, on décortique nos habitudes naturelles de penser et d’agir. Se déconstruire pour trier consciemment les bonnes et les mauvaises influences qui nous ont construites.

Un prophète, Zacharie, a justement été inspiré par Dieu pour inciter à une déconstruction communautaire. En 538 av. J.-C., les exilés de Babylone revenaient en Judée. Dans leur pays en friche, un temple en ruines, Dieu les incitait par Zacharie et Aggée à déconstruire de leurs habitudes pour reconstruire du neuf… En 520 av. J.-C., Zacharie disait alors ceci aux Israélites de Judée :

1J’eus encore une vision et je vis un livre en forme de rouleau voler à travers les airs. 2« Que vois-tu ? » me demanda l’ange. Je répondis : « Je vois un rouleau qui vole à travers les airs : il a dix mètres de long et cinq mètres de large. » 3Alors il me dit : « C’est le texte de la malédiction qui atteindra le pays tout entier : sur un côté du rouleau, il est écrit que tous les voleurs seront expulsés du pays et, sur l’autre, que toutes les personnes qui prononcent de faux serments le seront également. 4Le Seigneur de l’univers affirme qu’il envoie lui-même cette malédiction : elle pénétrera dans la maison de chaque voleur et de chaque personne qui prononce de faux serments en se servant de mon nom ; elle y restera et détruira tout, même les poutres et les pierres. »

5 L’ange chargé de me parler vint me dire : « Lève les yeux et regarde ce qui apparaît là-bas. » – 6« Qu’est-ce que c’est ? » lui demandai-je. Il répondit : « C’est une corbeille qui contient les fautes de tout le pays. » 7À ce moment-là, le couvercle de plomb qui était sur la corbeille se souleva et je vis une femme assise à l’intérieur. 8L’ange me dit : « Elle représente la Méchanceté. » Puis il la repoussa à l’intérieur de la corbeille et remit le couvercle. 9Levant les yeux, je vis apparaître deux femmes qui volaient, poussées par le vent : elles avaient en effet des ailes semblables à celles d’une cigogne. Elles prirent la corbeille et l’emportèrent dans les airs. 10Je demandai à l’ange où elles l’emmenaient. 11Il me répondit : « À Babylone, où elles lui construiront un temple ; elles dresseront un socle sur lequel elles l’installeront. »

  1. Déconstruire le mal

Ces deux visions relèvent un peu d’un film de science fiction… Dieu a souvent communiqué des messages par des rêves plus ou moins symboliques dont il ne reste qu’à percer le sens.

La première vision (v1-4) est celle d’un rouleau/manuscrit qui vole dans les airs. Un manuscrit aux dimensions complètement surréalistes. Ce manuscrit est une malédiction contre les voleurs et les menteurs… DIX MÈTRES de long sur CINQ MÈTRES de large d’accusations objectives, RECTO-VERSO !

Une masse d’accusations contre les voleurs et ceux qui prononcent des faux serments, autrement dits qui jurent un mensonge sur le nom de Dieu.

Pourquoi ceux-là en particulier ? Le vol représente un abus contre autrui, tandis que le faux serment est un abus envers Dieu. Ces deux abus représentent en réalité l’étendu du péché. Le péché cause du mal à mon frère et ma sœur en Humanité, et contre Dieu lui-même  !

Ce manuscrit écrit recto-verso fait référence aux deux tablettes des 10 commandements, écrites par la main même de Dieu (cf. Ex 32.15-16). L’une contenait 5 commandements qui se récapitulent en un : Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force (cf. Ex 20.3-12 ; Dt 6. 5 ; Mc 12.30). L’autre contenait 5 commandements qui se récapitulent en un second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même (cf. Ex 20.13-17 ; Lv 19.18 ; Mc 12.31).

L’amour de Dieu comme l’amour du prochain sont complètement ignorés dans le pays, alors qu’ils reviennent d’exil !… Les relations verticales comme la relation horizontale sont ravagées par le péché.

Raison pour laquelle Dieu, le Seigneur de l’univers, envoie lui-même la destruction complète de ces habitudes ravageuses. Dieu veut déconstruire la culture d’abus. Dieu veut aussi déconstruire les aspects de notre culture personnelle et sociétale qui ne correspondent pas à sa culture ! Déconstruire, pour reconstruire avec Lui.

La deuxième vision (v5-11) est celle d’une corbeille à mesure commerciale gigantesque, fermée d’un couvercle de plomb, contenant une femme « Méchanceté ». Ce n’est pas Maléfique de Disney mais presque. Maléfique est un peu le mal incarné, tandis que la femme de la corbeille « Méchanceté » symbolise TOUT le mal COMMIS dans le pays PAR ses habitants. Son prénom « Méchanceté », est un nom générique pour le mal dans ces différentes manifestations : injustice, violence, malhonnêteté dans le commerce. En gros, « Méchanceté » illustre le péché quotidien d’une société.

Une fois que Zacharie l’a vu, l’ange repousse violemment la Méchanceté. Puis il referme la corbeille d’une grosse masse de plomb, comme on enferme un bandit en prison.
C’est là qu’apparaissent deux mi-femmes mi-cigognes !

Pourquoi deux mi-femmes mi-cigognes ?

Les cigognes sont des oiseaux migrateurs, habitués aux très longs voyages, dont le nom hébreu signifie « la fidèle » pour cet animal considéré à l’époque « impur ». Ces deux femmes cigognes, consœurs de la Méchanceté, éloignent la coupable à l’abri du jugement… Simultanément expulsées et poussées par l’Esprit de Dieu à Babylone, le pays en révolte contre Dieu par excellence. Babylone, c’est l’antitype du pays où Dieu veut reconstruire une culture sans mal, sans mensonges, sans corruptions, sans discriminations, etc.

Mais comment veut-il s’y prendre ?

  1. Comment ? Reconstruire sur Christ.

Les visions de Zacharie de la part de Dieu encouragent les Judéens à reconstruire le pays en ruines. Mais la reconstruction d’une société, d’une culture familiale, d’habitudes personnelles passent forcément par la déconstruction de nos propres maux. Le cœur humain est l’origine de tous les maux. Notre mal profond, notre culpabilité héréditaire a besoin elle aussi d’être expulsée de nous. On mérite tous de finir comme le voleur et le calomniateur : expulsés loin de Dieu.

Mais Dieu a toujours voulu nous sauver de nous-mêmes. Il a toujours voulu détruire complètement le mal dans le monde. Par sa Parole, non plus un manuscrit volant mais Dieu fait homme, il nous propose un plan de reconstruction. Nos péchés n’ont pas été transportés ailleurs que sur Jésus-Christ sur la croix afin de les détruire complètement. Du « ciel », Jésus-Christ est venu prendre nos innombrables maux, les emmener sur la croix, et la croix est ainsi devenue le piédestal de nos péchés. Notre péché, nos maux et ceux du monde, il les a cloué avec Lui sur la croix.

Pourquoi le mal existe-t-il encore dans ce cas ?

La victoire de Jésus-Christ sur le mal est déjà entamée. Le mal du monde a déjà sa date de destruction. Lorsque Jésus-Christ reviendra établir son pays où règne sa culture, alors, le mal sera détruit à jamais.

En attendant ce jour certain, le Christ nous a envoyé son Esprit. Ce même Esprit qui expulse loin le péché du peuple… Cet Esprit demeure en nous, comme la malédiction demeure chez celui qui ne veut pas de Dieu. Et cet Esprit détruit tout le péché en nous, petit à petit, jusqu’au retour de Jésus-Christ. L’Esprit du Christ demeure jusqu’aux parties les plus intimes de nous-mêmes, les poutres et la charpente de notre être, et détruit nos maux les plus robustes.

Alors déconstruisons ce mal en nous. Déconstruisons ces habitudes néfastes, ces petits et grands abus envers Dieu et envers autrui. Mais non pas par nous-mêmes. C’est par Christ seul et son Esprit. Déconstruisons pour reconstruire la culture du Royaume de Dieu. Et même si l’on s’arrête en cours de chantier, comme les Judéens, Dieu est le Dieu des recommencements.

La jeunesse française n’a qu’une attente, c’est celle d’un pays sans mal, sans discriminations, sans mensonges, sans inégalités, sans malhonnêtetés. Nous connaissons ce pays-là ! Nous connaissons comment y entrer et même comment le vivre partiellement ici et maintenant ! Alors annonçons Christ. Annonçons la Parole de bénédiction. Et reprenons le chantier de la transformation pour nous-mêmes, par l’Esprit du Christ, avec le Dieu des recommencements.

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