Personne n’est trop petit pour connaître Dieu

image_pdfimage_print

Regarder la vidéo

(Dialogue avec les enfants) : Est-ce que vous savez qu’on parle de vous dans la Bible ? Est-ce que vous savez que Jésus parle de vous ? Plusieurs fois, Jésus parle des enfants. Et non seulement, il dit que les enfants sont importants, mais il dit même aux adultes qu’ils doivent les prendre en exemple !

Depuis deux semaines, le début du temps de l’Avent qui conduit jusqu’à Noël, nous méditons des textes des évangiles qui nous parlent des enfants.
Il y a deux semaines, Eglantine avait parlé de l’épisode où Jésus a, contre l’avis de ses disciples, accueilli des enfants qu’on lui amenait pour qu’il les bénisse. Il les a même pris en exemple en disant à ceux qui l’entouraient : « Laissez les enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent. » Il s’agit, pour connaître Dieu et son Royaume, c’est-à-dire son oeuvre, de se reconnaître vulnérable et dépendant devant Dieu, comme des enfants.
La semaine dernière, Florence a évoqué un autre épisode qui souligne l’importance d’accueillir les petits. Jésus a pris un enfant dans ses bras et il a dit à ses disciples, qui se disputaient pour savoir qui était le plus grand : « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-là, m’accueille moi-même ; et qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. » Être grand, c’est accueillir le petit… et c’est dans ce processus d’accueil que Jésus vient nous rencontrer.

Le texte de ce matin est dans la même veine. Sa particularité est qu’il s’agit d’une des très rares prières de Jésus dont on connaisse le contenu. Les évangiles nous disent à plusieurs reprises que Jésus aimait s’isoler pour prier. Il a donné à ses disciples un modèle de prière, c’est le Notre Père. Mais ici, c’est Jésus lui-même qui prie à haute voix, s’adressant autant à Dieu qu’à ses disciples qui l’entendent prier.

On ne connaît pas précisément le contexte de cette prière mais dans les versets qui précèdent, Jésus a fait référence aux personnes qui l’ont vu accomplir des miracles et qui pourtant ont refusé de croire. Et avant encore, il parlait de tous ceux qui avaient entendu l’appel de Jean-Baptiste, qui annonçait la venue de Jésus, mais qui n’ont pas voulu l’écouter ou qui n’ont pas cru.

Face aux blocages et aux résistances de ceux qui ne voulaient ou n’arrivaient pas à croire, Jésus s’émerveille dans une prière à haute voix :

Matthieu 11.25-26
25 En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te loue d’avoir révélé aux tout-petits ce que tu as caché aux sages et aux personnes instruites. 26 Oui, Père, dans ta bienveillance, tu as voulu qu’il en soit ainsi. »

En gros, ce que dit Jésus dans cette prière, c’est que Dieu a renversé les valeurs. Ce n’est pas aux grands et aux sages qu’il se révèle mais aux petits. Qu’est-ce que ça signifie ?

(Dialogue avec les enfants) : Est-ce que vous aimez aller à l’école ? Pourquoi ? Finalement, pourquoi est-ce que vous allez à l’école ?

Si on a besoin d’aller à l’école, c’est pour apprendre… Et ça peut être la première leçon de la prière de Jésus.

 

Pour connaître, il faut avoir besoin d’apprendre

Les petits enfants ont tout à apprendre. Et pas seulement apprendre à lire ou à compter. Ils ont tout à apprendre d’eux-mêmes, des autres, de la vie… Je suis grand-père depuis quelques mois seulement. Et je me régale de voir l’évolution de mon petit-fils, qui découvre petit à petit son corps et son environnement, l’interaction avec les autres, par des sourires, des babillements… Quoi de plus beau que les yeux pétillants d’un enfant, émerveillé devant une nouvelle découverte, un nouvel apprentissage ?

J’imagine bien Jésus avec les mêmes yeux pétillants (s’il les a gardés ouverts…) en disant cette prière. Car c’est bien une prière d’émerveillement qui appelle notre émerveillement. Car la foi demande d’avoir gardé son âme d’enfant, avec une soif de découverte et d’émerveillement.

Les petits enfants ont un autre grand avantage sur les adultes : leur regard n’est pas encore pollué par les a priori et les présupposés. Mais ça vient très vite… Les présupposés, c’est quand on dit : “ah oui, ça je sais, ça je connais, je n’ai plus besoin d’en apprendre…” Et c’est dramatique quand ça concerne les gens, qu’on enferme dans des cases ou des catégories. Mais les présupposés sont aussi très nombreux en ce qui concerne la foi. “La religion, je connais”, “je connais les chrétiens, la Bible, Dieu…”

Mais dans la prière de Jésus, la révélation de Dieu est pour ceux qui ne savent pas, pas pour ceux qui savent déjà… Pour connaître, il faut avoir besoin d’apprendre ! Du coup, l’avertissement reste valable qu’on soit croyant ou non. Pour le croyant aussi, le risque de penser savoir, de n’avoir plus besoin d’apprendre, existe. Et c’est un réel danger pour notre vie spirituelle…

 

Personne n’est trop petit pour connaître Dieu

Le deuxième élément que j’aimerais souligner dans la prière de Jésus, c’est la formidable promesse qu’on y trouve. Et c’est cette promesse qui est sans doute la principale source d’émerveillement de Jésus. La voici : personne n’est trop petit pour connaître Dieu !

Connaître Dieu, le grand Dieu, le “Seigneur du ciel et de la terre”, c’est possible ! Et c’est même possible pour tout le monde !

Se penser trop petit, ça peut être une question d’âge. On peut se dire : “moi, je suis trop jeune…” Mais pas besoin d’attendre d’être un adulte pour avoir la foi ! Bien-sûr qu’un enfant peut connaître Dieu. Évidemment, il ne vivra pas sa foi de la même manière qu’un adulte. Mais c’est la même chose pour un adolescent, un jeune adulte, ou quelqu’un au soir de sa vie. La foi évolue, elle nous accompagne tout au long de notre vie. Alors ce serait dommage de repousser à plus tard… Quel que soit votre âge, aujourd’hui, vous pouvez connaître Dieu, lui faire confiance et recevoir son amour.

Se penser trop petit, ça peut être une question de capacité intellectuelle, d’éducation, de niveau d’étude… Mais il n’y a pas besoin de diplômes particulier, pas besoin d’un certain niveau de QI, pas besoin d’avoir multiplié les expériences spirituelles pour connaître Dieu… c’est révélé aux tout-petits. C’est donné à ceux qui ont soif de comprendre. Essayez, vous verrez !

En fait, c’est même une chance de se savoir petit, d’une manière ou d’une autre, pour connaître Dieu. Parce que ceux qui se croient grands et sages risquent bien de croire qu’ils n’ont pas besoin de Dieu. Et dans ce cas, ils sont sûrs de ne pas le trouver…

 

Conclusion

Cette étonnante prière de Jésus convient bien à ce temps de l’Avent qui nous conduit jusqu’à Noël. C’est le temps de l’émerveillement, c’est le temps de la rencontre, pour petits et grands.

Le message de Noël, celui de la naissance de Jésus, c’est Dieu qui se met à notre portée. Le Dieu très grand se fait tout petit, le Fils de Dieu devient petit enfant, né dans une étable. Il vient à notre rencontre. Et aujourd’hui, si nous avons soif d’apprendre et de le connaître, nous pouvons le rencontrer par la foi. Personne n’est trop petit pour connaître Dieu !

Laisser un commentaire