L’Eglise, une identité et une vocation

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[Culte de consécration dans le Parcours Vitalité]

Pour nous inspirer dans le défi que nous avons à relever en tant qu’église, je vous invite à lire un extrait de la première lettre de l’apôtre Pierre.

Lecture biblique: 1 Pierre 2.9-10

9 Mais vous, vous êtes la race choisie, la communauté des prêtres du Roi, la nation sainte. Vous êtes le peuple que Dieu a choisi pour annoncer les grandes choses qu’il a faites. Il vous a appelés à sortir de la nuit, pour vous conduire vers sa lumière magnifique. 

10 Autrefois, vous n’étiez pas le peuple de Dieu, mais maintenant, vous êtes son peuple. Autrefois, Dieu n’avait pas pitié de vous, mais maintenant, il a pitié de vous.

Sur votre carte d’identité, qu’est-ce qu’on trouve ? Votre nom, prénom, votre date & lieu de naissance, votre taille, la couleur de vos yeux et de vos cheveux… Parfois une vieille photo qui fait ricaner vos proches, mais finalement cette carte ne dit pas grand-chose de la personne que vous êtes. De vos goûts, de vos valeurs, de vos motivations – tout ce qui détermine votre vie, vos choix, vos actions, vos façons de faire.

On n’a pas de papiers spirituels, mais spontanément, si vous deviez vous définir, vous diriez peut-être que vous êtes chrétiens, protestants, que vous êtes enfant de Dieu, sauvé, en chemin…

Quand l’apôtre Pierre décrit notre identité,  il ne parle pas de taille, de couleur ou d’âge, il reprend les mots que Dieu avait utilisés pour le peuple d’Israël à la sortie d’Egypte (Ex 19.6) : vous êtes mon peuple, la nation que j’ai choisie, les prêtres qui m’entourent. Tous les Juifs ne sont pas prêtres ! Mais Dieu parle ainsi de la proximité avec lui : comme des prêtres, vous avez accès à ma présence sainte et pure. Pierre applique les mêmes caractéristiques à l’église : notre identité c’est d’appartenir à Dieu et d’être proches de lui. Qu’est-ce que ça signifie, pour nous, aujourd’hui, au moment où nous voulons entrer dans une nouvelle dynamique d’église ?

  • Une identité à vivre ensemble

En parlant d’identité, Pierre s’attache à ce que nous sommes ensemble : un peuple, une communauté, une nation. Il ne s’arrête pas à ce que nous sommes individuellement (justifiés, pardonnés, déclarés enfants de Dieu et cohéritiers du Christ) mais il va plus loin : il regarde à ce que nous sommes, ensemble.

Peut-être qu’en Occident, nous sommes un peu défavorisés pour comprendre ce que Pierre veut dire, parce que nous sommes très attentifs à la réussite personnelle, à l’épanouissement de l’individu, à nos projets privés, plus que dans d’autres pays. Et c’est vrai que pour Dieu, qui agit en chacun de nous, qui connaît chaque recoin de notre âme et chacune de nos cellules, l’individu est précieux. Dans la Bible, Dieu met d’ailleurs l’accent sur notre relation personnelle avec lui, notre authenticité, notre intimité. Pour Dieu, l’individu est précieux, oui, mais son projet est global, universel, cosmique. Son projet, c’est d’établir la justice et l’amour sur notre terre, de restaurer notre monde et d’y faire vivre, en communion avec lui, une humanité nouvelle, marquée par la paix et la fraternité.

Le projet de Dieu va plus loin que notre sort individuel : Dieu fait de nous un peuple, le germe de cette humanité nouvelle, unie par son Esprit. Le salut en Jésus donne une autre dimension à notre identité, il l’élargit : je suis plus que moi – je suis membre de l’Eglise, muscle du corps du Christ, pierre vivante du temple de Dieu, sœur dans une immense fratrie. Notre identité, notre vocation, notre projet de vie, en Christ, est plus grand que ce que nous accomplissons personnellement – ça englobe aussi ce que nous sommes en église.  Et cette identité, Dieu nous appelle à l’explorer, à la déployer, à la vivre ensemble : c’est ensemble que nous pouvons découvrir différentes facettes de que Dieu est et de ce que Dieu veut, ensemble que nous pouvons nous encourager pour rester près de lui, ensemble encore que nous nous entraînons à la fraternité, à l’amour, à la vérité, au pardon (du coup), au service.

  • Une identité dynamique

Vous avez sûrement déjà vu des photos avant/après pour montrer l’efficacité d’un régime alimentaire, d’une opération ou d’un exercice physique : le changement est si frappant que parfois je me demande si c’est bien la même personne. Ce changement marque notre identité d’église. Au cœur de notre identité, personnelle et commune, il y a l’action de Dieu : son intervention, qui a changé radicalement notre vie. Pierre dit que nous sommes passés des ténèbres à la lumière, un changement radical – qu’on retrouve dans certains témoignages spectaculaires de conversion au Christ. Mais même si nous n’avons pas expérimenté de changement brutal, et que nous avons progressivement cru en Dieu, le processus est le même : grâce au Christ, nous avons échappé à nos ténèbres, à la fatalité du mal en nous, à l’engrenage de notre péché. Le Christ a porté dans sa mort le péché, le mal, les ténèbres qui nous étouffent – et dans sa résurrection il a fait jaillir la vie de Dieu, éclatante et lumineuse, et cette vie il nous l’offre si nous nous attachons à lui.

Au cœur de notre identité, il y a Dieu qui agit – et c’est notre point commun.

Dieu qui agit par amour, par compassion, par pitié – par grâce, c’est-à-dire motivé par son amour pour nous et non par nos mérites : par Jésus, Dieu a pardonné à des coupables, il a lavé des gens sales, il a guéri des gens malades. Dieu a pris l’initiative de nous ramener à lui.

Dieu qui agit en créateur : tout comme à l’aube du monde il a fait jaillir la lumière et l’harmonie au milieu des ténèbres et du chaos, tout comme dans la mort de Jésus il a fait jaillir la résurrection, en nous, au cœur de nos faiblesses et de nos fautes, il fait jaillir une vie nouvelle par son Esprit qui œuvre en nous. Dieu crée en nous un homme neuf, une femme neuve. Dieu fait naître une espérance : aucune fatalité ne peut triompher de lui.

Notre identité, c’est d’être les nouvelles créations de Dieu, nées de son amour et de sa fidélité, porteuses d’espérance.

  • Une vocation de témoins

Avant j’étais…, je croyais…, je faisais…, mais maintenant, inspirée par Dieu, ma vie est différente. Comme une guérison miraculeuse : j’étais aveugle et je vois, sourde, et j’entends, paralysée, et je marche. Mais ce serait faux de croire que le projet de Dieu s’arrête là ! Dieu est continuellement à l’œuvre autour de nous, dans notre monde, dans notre entourage : il fait avancer son règne, il attire et fait revivre sans cesse de nouvelles personnes – et nous ? Nous ne sommes pas spectateurs, nous ne sommes pas des cas classés dans un dossier au fond d’un tiroir : il fait de nous ses ambassadeurs, ses témoins. Nous étions paralysés, mais maintenant que nous marchons, Dieu nous envoie par équipes arpenter le monde avec lui. Il nous envoie proclamer ce qu’il a fait, en paroles et en actes.

Il ne s’agit pas de nous substituer à Dieu : nous ne sauvons personne. Mais, un peu comme des maisons témoin, nous pouvons montrer ce qui est possible avec Dieu. Pas montrer à quel point nous sommes devenus des gens bien (même si je n’en doute pas), mais ouvrir notre vie aux autres pour montrer comment Dieu agit. Par nos paroles, en décrivant nos expériences, ou par nos actes, en montrant le résultat de ce que Dieu fait en nous – lorsque nous nous abstenons d’une pratique futile ou destructrice, d’une parole mauvaise, ou quand nous choisissons ce qui est juste et bienfaisant pour l’autre.

Assommés par le quotidien, nous oublions parfois que Dieu est à l’œuvre aujourd’hui. Autour de nous, il y a des personnes qui cherchent –  sans forcément mettre des mots dessus, mais qui cherchent le pardon, la paix, l’espoir… Dieu ! Et Dieu les cherche, elles aussi, il les appelle et les invite à croire. Et nous ? nous pouvons être des ponts, des passerelles, des indices, pas parce que nous avons tout compris ou tout réussi, mais parce que nous pouvons témoigner que oui, ce pardon, cette paix, cet espoir sont à portée de main en Christ. Dieu nous envoie dans le monde participer à son œuvre de créateur, de sauveur : avec lui, avec d’autres, nous proclamons qu’une autre vie est possible, dans sa lumière.

Conclusion

Vous, vous êtes la race choisie, la communauté des prêtres du Roi, la nation sainte. Vous êtes le peuple que Dieu a choisi pour annoncer les grandes choses qu’il a faites. Il vous a appelés à sortir de la nuit, pour vous conduire vers sa lumière magnifique.

L’identité que nous recevons en Christ est pleine de possibilités. Tout est possible au Dieu qui nous a sauvés, et tout est possible à ceux qui le suivent par la foi. Cette identité, commune, dynamique, ouverte sur l’autre, elle est large, riche, magnifique ! Car elle découle de l’œuvre d’un Dieu large, riche et magnifique, le Dieu que révèle Jésus-Christ.

Et le parcours Vitalité alors ? Il ne change pas notre identité. Nous sommes le peuple de Dieu. Il ne change pas notre vocation : nous sommes appelés à témoigner. Mais il nous le rappelle de manière pressante : être sain(t), c’est être proche de Dieu. Être missionnaire, c’est répondre à son appel et œuvrer avec lui dans le monde qui nous entoure. Vitalité nous met au défi, aujourd’hui, de prendre au sérieux notre identité et notre appel : Dieu nous sauve et nous envoie, son Eglise, nous ! – comment répondrons-nous ?

2 réflexions sur « L’Eglise, une identité et une vocation »

  1. Bonjour Pasteur, merci pour vos prédication. J’en suis Béni . Est-ce possible que pour m’aider lors de ma préparation de prédication je puisse utiliser vos prédication pour bâtir quelque fois les miennes. Merci et que Dieu vous bénisse

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