Un dieu inconnu

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Prédication de Jean-Marc Ferrand.

Si on vous demandait, quelles sont nos racines culturelles ? que répondriez-vous ? à quoi pensez-vous ? Les traces les plus visibles sont probablement celles des Romains.  Quel est le musée le plus connu de France ? Le Louvre ! La construction au premier plan est inspirée d’un original plus lointain et surtout plus ancien.  Et puis nous sommes dans une église, on ne peut tout de même pas passer sous silence notre héritage hébraïque.  Et entre les pyramides et le pont du Gard je pense qu’on peut évoquer les philosophes grecs et d’une façon plus générale la culture grecque.  Je ne voudrais pas susciter des attentes inconsidérées, je n’ai pas la prétention en une prédication de couvrir tous les sujets que pourrait évoquer pour vous ces illustrations, mais j’aimerais ce matin aborder avec vous quelques aspects des interactions de l’évangile avec nos racines grecques.

Et tout d’abord, quelques mots de contexte : Le livre des Actes des Apôtres relate plusieurs voyages missionnaires de l’apôtre Paul. L’épisode sur lequel je vous propose de méditer ce matin se situe au cours du deuxième voyage, qui a pour spécificité, entre autres choses, de nous rapporter les premiers pas de l’apôtre en terre européenne et il me semble intéressant de relever quelques éléments de cette première confrontation entre le message de l’évangile et la culture grecque. Pour fixer quelques points de repères, je vous invite à visualiser cela sur une carte. L’équipe missionnaire quitte l’Asie à Troas.  Pour se rendre en Macédoine, plus précisément à Philippes. De là, ils vont à Thessalonique.  Puis à Bérée. Et enfin à Athènes, lieu où se déroule l’épisode que nous allons regarder de plus près. (Je me permets d’attirer votre attention sur la grande île située en bas de la carte : la Crête dont nous aurons l’occasion de parler.) Par mesure de sécurité, Paul a été exfiltré de Bérée et donc séparé des autres membres de l’équipe, pour être mis en lieu sûr à Athènes. C’est là que commence le texte que je vous invite à suivre.

Lecture biblique: Actes des Apôtres chapitre 17 versets 16 à 34.

Mais avant de lire ce texte, je vous invite à vous recueillir. Seigneur notre Dieu et notre Père conduis nous dans la méditation de ta Parole. Accorde nous d’être attentif à l’enseignement que tu nous adresses. Ouvre nos cœurs et nos esprits pour que nous recevions ce que tu veux nous donner ce matin. Amen.

“Pendant qu’il attendait ses compagnons à Athènes, Paul bouillait d’indignation en voyant combien cette ville était remplie d’idoles. Il discutait donc, à la synagogue, avec les Juifs et les hommes craignant Dieu et, chaque jour, sur la place publique, avec tous ceux qu’il rencontrait. Quelques philosophes, des épicuriens et des stoïciens, engageaient aussi des débats avec lui. Les uns disaient : – Qu’est-ce que cette pie bavarde peut bien vouloir dire ? D’autres disaient : – On dirait qu’il prêche des divinités étrangères. En effet, Paul annonçait la Bonne Nouvelle de « Jésus » et de la « résurrection ». Pour finir, ils l’emmenèrent et le conduisirent devant l’Aréopage. – Pouvons-nous savoir, lui dirent-ils alors, en quoi consiste ce nouvel enseignement dont tu parles ? Les propos que tu tiens sonnent de façon bien étrange à nos oreilles. Nous désirons savoir ce qu’ils veulent dire. (Il se trouve, en effet, que tous les Athéniens, et les étrangers qui résidaient dans leur ville, passaient le plus clair de leur temps à dire ou à écouter les dernières nouvelles.) Alors Paul se leva au milieu de l’Aréopage et dit : – Athéniens, je vois que vous êtes, à tous égards, extrêmement soucieux d’honorer les divinités. En effet, en parcourant les rues de votre ville et en examinant attentivement vos monuments sacrés, j’ai même découvert un autel qui porte cette inscription : À un dieu inconnu. Ce que vous révérez ainsi sans le connaître, je viens vous l’annoncer. Dieu, qui a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve, et qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite pas dans des temples bâtis de mains d’hommes. Il n’a pas besoin non plus d’être servi par des mains humaines, comme s’il lui manquait quelque chose. Au contraire, c’est lui qui donne à tous les êtres la vie, le souffle et toutes choses. À partir d’un seul homme, il a créé tous les peuples pour qu’ils habitent toute la surface de la terre ; il a fixé des périodes déterminées et établi les limites de leurs domaines. Par tout cela, Dieu invitait les hommes à le chercher, et à le trouver, peut-être, comme à tâtons, lui qui n’est pas loin de chacun de nous. En effet, « c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être », comme l’ont aussi affirmé certains de vos poètes, car « nous sommes ses enfants ». Ainsi, puisque nous sommes ses enfants, nous ne devons pas imaginer la moindre ressemblance entre la divinité et ces idoles en or, en argent ou en marbre que peuvent produire l’art ou l’imagination des hommes. Or Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes ne le connaissaient pas. Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout, qu’ils doivent se repentir et changer. Car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts. Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de Paul, et les autres lui dirent : – Nous t’écouterons là-dessus une autre fois. C’est ainsi que Paul se retira de leur assemblée. Cependant, quelques auditeurs se joignirent à lui et devinrent croyants, en particulier Denys, un membre de l’Aréopage, une femme nommée Damaris, et d’autres avec eux.”

Notre texte commence par pointer la difficulté de la situation : Athènes est le lieu de convergence de toutes les religions de l’antiquité, alors pour un Juif, et qui plus est pharisien, ce polythéisme est l’expression par excellence de l’idolâtrie. On comprend que Paul soit indigné, on le serait probablement tout autant ! Jusqu’à présent, à chaque nouvelle étape de ses voyages, l’apôtre Paul a toujours appliqué la même stratégie : il commence toujours par se rendre dans une synagogue et adresse son message en priorité aux Juifs de la localité. Il procède donc de la même façon à Athènes, puis il élargit le cercle en discutant sur la place publique, l’Agora, avec tous ceux qu’il rencontre et c’est là que se produit ce qui ressemble fortement à un quiproquo. Paul a très probablement parlé de la résurrection de Jésus et quelques auditeurs ont compris qu’il prêchait des divinités étrangères : Jésus et Anastasia (= la résurrection). Je trouve intéressant que Dieu puisse se servir d’une erreur de compréhension pour capter l’attention des destinataires du message de l’évangile ! Luc, l’auteur du livre des Actes relève que les athéniens sont curieux par nature, peut-être même, animés d’une curiosité malsaine, frivole, (l’ecclésiaste aurait dit : vaine). Même si c’est un défaut, Dieu peut l’utiliser ! Et voilà Paul, embarqué, littéralement réquisitionné, pour expliquer son propos. On lui fait quitter l’Agora et on le place dans un lieu dédié aux discussions. Combien sont-ils autour de lui ? Peut-être une centaine de personnes, difficile de savoir ! Mais une chose est sûre, toutes les personnes qui sont là, et quelles que soient leurs motivations, ont un seul but : écouter les explications de Paul. Et dès les premiers mots de son discours, une chose me surprends, l’opposition entre le verset 16 et les versets 22 et 23. Au verset 16 nous avons constaté l’indignation de Paul face à, selon l’expression de Luc, “cette ville remplie d’idoles” et au verset 22 malgré cette exubérance polythéiste, Paul trouve le moyen d’évoquer un point positif : “je vous trouve très religieux” et au verset 23 : “j’ai même découvert un autel qui porte cette inscription : À un dieu inconnu”. Les versets précédents ont tellement insisté sur le côté négatif du contexte qu’on a envie de continuer dans cette logique. Mais, cet autel c’est le contraire de l’idolâtrie. Ce n’est pas un Temple, il ne s’agit pas d’une représentation d’une divinité sous forme humaine ou animale ou d’une créature fantastique comme celles dont les mythologies grecque et égyptienne foisonnent. C’est l’opposé, aucune représentation, mais une inscription, un message. Un message que Paul s’approprie et dans lequel il entre. Démarche particulièrement risquée, si ce “dieu inconnu” est un dieu parmi d’autres dans le panthéon du polythéisme grec ! À moins… à moins que Paul en connaisse un peu plus sur cet autel ! Que s’avons-nous de cet “autel à un Dieu inconnu” ? Luc ne nous en dit rien d’autre. Mais nous avons quelques données historiques sur ce sujet. Environ 500 ou 600 ans plus tôt, les responsables d’Athènes font appel à un crétois, un certain Épiménide de Cnossos qui a la réputation d’être « savant dans les choses divines ». Le conseil d’Épiménide est sollicité pour lutter contre un fléau : une épidémie de peste. Il vient donc à Athènes et fait lâcher un troupeau de moutons sur une des collines de la ville à une heure où les moutons ont plutôt envie de brouter et à chaque fois qu’un mouton se couche, au lieu de brouter, cela est interprété comme le signe que le dieu responsable du fléau accepte d’apporter son aide. Un certain nombre de moutons se couchent et sont offerts en sacrifice sur des autels sans dédicace, construits tout spécialement pour la circonstance. Ainsi, le fléau quitte la ville. Quelques siècles plus tard, il reste au moins un de ces autels. Mais Paul comprenait-il bien le contexte historique relatif à cet autel et au concept du dieu inconnu ? Nous avons plusieurs raisons de le penser. D’abord parce que Paul cite Épiménide à 2 reprises : d’une part, dans sa lettre à Tite et d’autre part, dans notre passage au verset 28 : “c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être”. Ensuite parce que dans sa lettre à Tite il le désigne sous le titre de “prophète” le mot qu’il utilise couramment pour les prophètes de l’Ancien comme du Nouveau Testament. Prophète, c’est-à-dire porte-parole de Dieu. Paul n’aurait sûrement pas gratifié Épiménide du titre de prophète s’il n’avait pas été bien informé sur le personnage et ses œuvres. Les athéniens avaient donc conscience de l’existence d’un dieu inconnu. Et cela me semble un bon point de départ, pour les athéniens, comme pour nous. Il est bon d’avoir conscience de ses propres carences, de ses propres limites, de ses propres ignorances. Et à contrario, ce que nous croyons connaître n’est peut-être qu’illusion ou prétention. Sommes-nous encore prêts à apprendre si nous croyons tout savoir ? Partir d’un constat d’ignorance me semble donc, sinon un prérequis, tout au moins un avantage pour nous permettre d’avancer, de progresser.

“Ce que vous révérez ainsi sans le connaître, je viens vous l’annoncer.” Paul ayant ancré son propos dans le passé collectif de ses auditeurs, il déroule maintenant son message. Un message que je vous invite à considérer suivant 3 angles, 3 axes. Ce dieu inconnu, qui est-il ? que fait-il ? (ou qu’a-t-il fait ?) et enfin, qu’attend-il de nous ?

Ce dieu inconnu, qui est-il ? Paul le présente d’abord comme le créateur.  V 24 : “il a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve”. V 25 : “il donne à tous les êtres la vie, le souffle et toutes choses”. V 26 : “il a créé tous les peuples pour qu’ils habitent toute la surface de la terre”. Par ces affirmations Paul marque l’universalité de son propos : “l’univers et tout ce qui s’y trouve… toutes choses… tous les peuples… toute la surface de la terre”. Cela s’oppose à la conception polythéiste très répandue selon laquelle chaque ville, chaque bourgade avait son petit dieu, un dieu privé, qui ne se partageait pas avec les autres. Le dieu inconnu, c’est le Dieu de l’univers ! Non seulement “il a créé”, mais le principe de création reste actif. Au v 25 “il donne” au présent.  Il est le Créateur, il est aussi le Souverain.  V 24 : “Il est le Seigneur du ciel et de la terre”. V 25 : il ne lui manque rien. V 26 : “il a fixé des périodes déterminées et établi les limites de leurs domaines”. Il est le maître de l’histoire. C’est aussi une façon de remettre à leur place ceux qui parmi ses auditeurs auraient pu être nostalgique de l’empire grec, tout cela se fait sous le contrôle de Dieu. Petite digression à propos du v 25 : Dieu n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui, ce n’est pas nous qui lui donnons, c’est lui qui nous donne. Il serait bon de s’en souvenir dans notre façon de nous approcher de lui. Il est important d’avoir conscience de nos besoins et préférable d’éviter l’arrogance de vouloir lui donner quoi que ce soit, y compris lui faire la faveur de notre présence.  Dieu Créateur, Dieu Souverain et Dieu de relation.  Nous avons déjà vu au v 25 qu’il “donne à tous les êtres la vie”, mais c’est surtout au v 27 que Dieu exprime sa volonté de relation avec les hommes : “Par tout cela, Dieu invitait les hommes à le chercher, et à le trouver, peut-être, comme à tâtons, lui qui n’est pas loin de chacun de nous” Il est donc dans la volonté de Dieu que nous le cherchions et que nous le trouvions, et Paul souligne même “comme à tâtons”. En effet les démarches de recherche peuvent être imprécises, maladroites, mais ce que Dieu souhaite c’est surtout que les hommes cherchent à le rencontrer. Et à contrario nous voyons au v 29 que Dieu ne ressemble pas aux idoles en or en argent ou en marbre, autrement dit à des objets inertes avec lesquelles toute relation est impossible ! Dieu Créateur, Dieu Souverain et Dieu de relation.

Que fait-il ? Il juge.  V 31 : “il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice”. On peut être surpris par la place que l’apôtre donne au jugement divin. D’une part parce que, avouons-le, ce n’est pas très vendeur, excusez l’expression, mais surtout on est surpris à cause de notre côté « fleur bleue » ou « bisounours » comme vous préférez. On voudrait bien d’un dieu sympa, d’un dieu cool, d’un dieu permissif, un dieu « pote ». Eh bien non, Paul ne présente pas Dieu par son côté amour, mais bien par son côté justice ! “il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice”. Il me semble que c’est le point que nous avons le plus de facilité à évacuer dans notre conception contemporaine de Dieu. Je suis désolé, mais c’est un élément non négligeable de la Bonne Nouvelle. Et Dieu a désigné le Seigneur Jésus-Christ pour cela. Que fait-il ? Il juge et il ressuscite.  V 31 : il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts”. Curieusement, Paul ne présente pas en priorité le vécu de Jésus, ni sa naissance miraculeuse, ni son enseignement, ni les prodiges qui ont jalonné son séjour sur terre, ni sa mort injuste, odieuse… rien de tout cela ! Uniquement sa résurrection. Alors oui, la résurrection présuppose la mort, mais l’élément déterminant dans l’argument de l’apôtre, c’est que Jésus est ressuscité ! Paul, outre l’affirmation du jugement et de la résurrection, indique une troisième action du dieu inconnu. Diapo. Que fait-il ? Il juge, il ressuscite et il fait une annonce. Diapo. V 30 : Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout”. La première chose qu’il nous faut souligner concerne les destinataires de cette annonce “à tous, et partout”. Autant dire qu’il n’y a pas d’ambigüité, nous sommes concernés au même titre que les athéniens. Ce discours est aussi pour nous !

Qu’est-ce que Dieu annonce ? C’est le troisième axe de la présentation du dieu inconnu : Qui est-il ? Que fait-il ? et Qu’attend-il de nous ? La repentance  V 30 : “nous devons nous repentir et changer”. C’est la seule chose que Dieu attend de nous. Je dis bien « la seule » même si j’ai choisi une traduction qui fait apparaitre 2 verbes, en grec il n’y en a qu’un : “metanoeo” mais suivant les traductions que vous utilisez vous verrez l’un ou l’autre de ces 2 verbes en français. Se repentir, qu’est-ce que ça veut dire ? Le mot repentance est à rapprocher des mots regret et remord, sans avoir un sens identique, ils ont tout de même quelques points communs. Je crois que le point de départ de la repentance c’est la prise de conscience qu’il y a quelque chose qui ne va pas et que la Bible nomme le péché. Ce point de départ est indispensable mais il ne suffit pas, dans la repentance il y a aussi le désir, la volonté de se détourner du péché, ou d’une façon plus générale, de ce qui ne va pas. Dans les traductions récentes c’est souvent le verbe “changer” qui est utilisé mais cela ne me semble pas être une bonne idée. Je ne nie pas le fait qu’il y ait une notion de changement dans “metanoeo” mais il y a un réel danger à réduire sa traduction au verbe “changer”. Certes c’est peut-être plus facile à comprendre, mais la vraie question c’est de savoir est-ce qu’on comprend ce qu’il faut comprendre et là j’ai plutôt l’impression que le réponse est non. Alors entendons-nous bien, je n’ai aucune compétence ni en grec, ni en latin, ni en hébreux, ni en araméen, par contre en français, j’ai quand même quelques années au compteur ! J’ai 2 réticences par rapport à l’utilisation du verbe “changer”, d’une part son sens courant en français et d’autre part une raison de théologie. Tout d’abord le sens du mot en français : je vais vous donner un exemple, j’espère que ce sera plus explicite. Depuis quelques années maintenant, je fais du vélo de façon assez intense, si vous faites une autre activité physique c’est la même chose, que ce soit de la course, de la marche, un sport individuel ou collectif ou même des travaux d’entretien, de jardinage, de terrassement, de maçonnerie… peu importe. Lorsque j’ai fini mon temps de vélo je dégouline littéralement et donc je me douche et ensuite je dis, en bon français : « je me change ». Je voudrais attirer votre attention sur le caractère extrême de cette formulation « je me change », je change qui ? moi ! Caractère extrême de la formulation pour un fait somme toute assez banal : j’ai mis des fringues propres. Et c’est ce mot vide de sens, creux, sans épaisseur, sans densité qu’on voudrait utiliser pour traduire “metanoeo” ! Ça va pas le faire ! Deuxièmement, le motif théologique : nous avons vu que le discours de Paul insiste en particulier sur le Dieu Créateur et Seigneur et nous sommes là maintenant sur la responsabilité de l’homme. On pourrait croire qu’il suffit de « changer » et surtout que ce changement est à notre main, or ça, c’est en complète contradiction avec le message de la Bible. Nous allons en voir 2 exemples, un dans l’Ancien Testament et l’autre dans le Nouveau Testament. Tout d’abord un verset du livre du prophète Jérémie: Jérémie 13 v 23 : “Un Éthiopien peut-il changer la couleur de sa peau, un léopard les taches de son pelage ? De même, comment pourriez-vous vous mettre à bien agir, vous qui avez pris l’habitude de commettre le mal ?” Non ce n’est pas possible ! Le changement dont nous avons besoin n’est pas dans nos compétences. Et dans le Nouveau Testament, voici 2 versets tirés de la lettre de l’apôtre Paul à l’église de Rome.  Romains 7 v 18 & 19 : “je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ce que je suis par nature. Vouloir le bien est à ma portée, mais non l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas, je le commets.” Même l’apôtre Paul reconnait que le changement auquel il aspire est hors de portée. Indirectement Paul nous donne dans ce passage une définition de la repentance : “Vouloir le bien est à ma portée” non seulement c’est à notre portée, mais c’est aussi notre responsabilité, c’est ce que Dieu attend de nous. Il me semble qu’il faut compléter cette notion de changement. Le passage le plus explicite sur ce sujet est peut-être un peu long mais je pense qu’on peut en extraire les principales caractéristiques. Il s’agit de la conversation de Jésus avec Nicodème que nous trouvons dans l’évangile de Jean au chapitre 3, je vous invite à lire chez vous le paragraphe tout entier. Nous allons en lire juste 2 versets pour les besoins de cette explication.  Jean 3 v 3 : “Vraiment, je te l’assure : à moins de renaître d’en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu.” Ça pour un changement, c’est un changement vraiment radical : c’est la différence entre la vie et l’absence de vie. Et le Seigneur Jésus nous dit que ce n’est pas une option, c’est indispensable. Mais ce n’est pas parce que c’est indispensable que nous pouvons le faire, ce n’est pas à notre portée. C’est même la première réaction de Nicodème : comment est-ce possible ? Et le Seigneur Jésus enfonce le clou au verset 6 : “Ce qui naît d’une naissance naturelle, c’est la vie humaine naturelle. Ce qui naît de l’Esprit est animé par l’Esprit.” Le changement c’est l’œuvre de Dieu, pas la responsabilité de l’homme. La responsabilité de l’homme c’est de se repentir.

Il nous faut conclure. Je souhaiterais le faire en relevant 2 points des versets 32 à 34. Le premier point c’est la réaction des auditeurs. Jusque-là et en, caricaturant à peine, on peut dire qu’il n’y avait que 2 types de réactions aux discours de Paul : ceux qui acceptent et ceux qui refusant d’accepter se comportent en persécuteurs. Là il y a, me semble-t-il, une troisième catégorie, ceux qui optent pour la moquerie ou le « politiquement correct ». C’est peut-être moins dangereux que la persécution mais probablement beaucoup plus fréquent pour nous chrétiens occidentaux avec un facteur d’aggravation dû aux réseaux sociaux. Je vous invite à y être attentif. Le second point c’est la faible proportion de personnes qui acceptent le message de Paul. En effet, même si la plus grande partie de l’auditoire a rejeté le message quelques personnes l’on accepté. Le message n’a pas pour objectif une recherche de respectabilité et d’acceptation par le plus grand nombre.  Mais comme le dit Luc en Actes 13 v 48 : “que tous ceux qui sont destinés à la vie éternelle croient.” J’aimerais vous laisser un sujet de méditation. Dans le discours de Paul, il n’y a pas eu un appel à croire, mais la réponse à l’appel à la repentance, c’est de croire. Amen.

Dans le prolongement de cette méditation je voudrais vous inviter à chanter le cantique : « Entre tes mains j’abandonne

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