Je vous donne ma paix

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Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais moi je suis fatigué… Fatigué de la cacophonie ambiante, des discours excessifs et irrationnels des uns, du ton de donneur de leçons des autres. Fatigué des disputes, des revendications et contestations de tout poil, de l’agressivité globale. Fatigué des dialogues de sourds où l’écoute et la bienveillance n’ont plus leur place.

J’ai besoin de paix et d’apaisement. Et je me suis dit que je ne suis sans doute pas le seul à en avoir besoin. C’est pourquoi je vous propose, pour ce mois d’août, une mini-série de quatre prédications que j’espère apaisante… autour de quatre textes bibliques qui parlent de paix, et d’abord de la paix que Dieu nous donne.

Je propose de commencer avec une parole de Jésus lui-même, qu’il a adressée à ses disciples peu de temps avant d’être arrêté et condamné pour être crucifié.

Jean 14.26-29
26 Celui qui doit vous venir en aide, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
27 C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas à la manière du monde. Ne soyez pas troublés, ne soyez pas effrayés. 28 Vous m’avez entendu dire : “Je m’en vais, mais je reviendrai auprès de vous.” Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de savoir que je vais auprès du Père, parce que le Père est plus grand que moi. 29 Je vous l’ai annoncé maintenant, avant que ces choses arrivent, afin que lorsqu’elles arriveront vous croyiez.

C’est en particulier le verset 27 sur lequel j’aimerais m’arrêter ce matin : “C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas à la manière du monde. Ne soyez pas troublés, ne soyez pas effrayés.”

 

N’ayez pas peur

On l’a dit, ces paroles de Jésus font partie des dernières qu’il a dites à ses disciples, avant son arrestation. Il sait que sa fin est proche. On se rend compte aussi que ses disciples perçoivent bien que c’est un moment spécial. On les sent inquiets, préoccupés. Ils sentent que quelque chose va se passer, et Jésus veut les rassurer : ”Ne soyez pas troublés, ne soyez pas effrayés.”

Ce n’est pas la première fois que Jésus dit à ses disciples : n’ayez pas peur. Il l’a dit lors de la Transfiguration, ou lorsqu’il a marché sur l’eau par exemple… Ce n’est pas non plus la dernière fois. Il le redira lorsqu’il leur apparaîtra après sa résurrection par exemple. Plus largement, dans la Bible, c’est une phrase, au singulier ou au pluriel, qui est très courante. Certains en ont même dénombré 365 occurrences. Une pour chaque jour !

C’est bien que nous avons besoin de l’entendre et de le réentendre. N’ayez pas peur ! Ces paroles nous font du bien aussi aujourd’hui. Peut-être même particulièrement aujourd’hui, alors que tant de discours maniant la peur résonnent partout autour de nous. Que ce soit la peur de la mort avec les chiffres quotidiens du Covid qui tournent en boucle depuis 18 mois, la peur d’une pandémie dont on ne se sortirait jamais, ou la peur du complot ou de la dictature qu’on brandit comme des épouvantails.

La peur et la paix ne peuvent pas coexister… Alors Jésus nous dit : N’ayez pas peur !

 

La manière du monde

Ce que Jésus veut laisser à ses disciples, c’est sa paix. Il leur donne sa paix… et il précise qu’il ne la donne pas “à la manière du monde”. Que veut-il dire par là ?

Chez Jean, le monde peut avoir plusieurs sens. Ca peut-être l’humanité dans sa globalité, celle que Dieu a tant aimé qu’il a envoyé son Fils pour la sauver. Mais le mot peut avoir un sens plus péjoratif, et c’est le cas ici. C’est ce monde dont il parle quelques versets plus haut, incapable de voir et de connaître Dieu parce qu’il ne le reçoit pas. C’est ce monde dont Jésus parlera un peu plus tard à ses disciples disant qu’il les détestera comme il l’a détesté, lui.

Ce monde n’a pas vraiment changé… C’est aujourd’hui un monde impitoyable et froid, un monde où le pouvoir, les jeux d’influence, l’argent écrasent l’humain. Un monde dans lequel on ne donne pas… où ce qui est gratuit cache toujours une contrepartie plus ou moins cachée. Un monde dans lequel la grâce n’existe pas. La paix que peut “donner” ce monde-là se paie et se monnaie. Et ce n’est pas de cette manière que Jésus donne sa paix…

Il faut ici préciser que ce monde-là, n’est pas forcément extérieur aux chrétiens. Il n’y a pas d’un côté les croyants qui sont toujours proches de Dieu et dont le comportement est irréprochable, et de l’autre le monde, dont il faut se méfier, et même se couper, parce qu’il nous éloignerait de Dieu. Les frontières sont poreuses. Le monde dont parle Jésus ici, on le trouve aussi dans l’Eglise, malheureusement, où les relations ne sont pas toujours animées par la grâce…

Mais Jésus, lui, n’est pas de ce monde. Il ne donne comme le monde donne. Sa paix, il nous l’offre. Il donne ce qu’il promet. Sans contrepartie cachée. Sa paix, elle découle de la grâce.

 

La paix que Jésus donne

“C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne.”

Quelle est donc cette paix que Jésus donne ? Et comment la donne-t-il ?

La paix dont Jésus parle ici, c’est sans doute d’abord celle qui découle de sa présence. Jésus est bel et bien en train de dire à ses disciples : oui, je m’en vais… mais je serai toujours là, avec vous. Je m’en vais en chair et en os, mais je serai avec vous, par mon Esprit, cet autre Consolateur que le Père enverra. Il le dit explicitement au verset 18 : “Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins ; je viendrai auprès de vous.”

La paix que Jésus donne, c’est celle de sa présence auprès de nous, en toutes circonstances. “N’ayez pas peur : je suis avec vous, je vous offre ma présence, sans contrepartie cachée.”

C’est une paix dans l’épreuve et face à l’adversité, que l’on n’affronte jamais seul. C’est une paix devant l’inconnu et face à l’incertitude, car celui qui est auprès de nous connaît toutes choses, rien ne lui échappe. C’est une paix face à la mort. Parce que le Christ vivant est ressuscité, il a vaincu la mort.

Voilà la paix que le Christ donne. C’est une paix que nul autre ne peut donner.

 

Conclusion

Face à la cacophonie ambiante, face aux messages de peur et aux attitudes agressives qui nous atteignent, d’une manière ou d’une autre, devant l’incertitude du moment, entendons la promesse du Christ : “je vous donne ma paix.”

Quand il dit cela à ses disciples, c’est pour leur promettre qu’il ne les abandonnera jamais. S’il s’en va, c’est pour mieux être présent auprès d’eux, par son Esprit. Du coup, la promesse demeure pour nous !

Cette présence du Christ à nos côtés, en toutes circonstances, c’est la garantie de sa paix. Une paix que le monde ne peut pas donner. Une paix que nul autre ne peut donner. Une paix qui se reçoit par la foi, qui s’affermit dans la confiance. Une paix que nous pouvons vivre, dans une relation avec le Christ vivant, quel que soit le tumulte du monde qui nous entoure.

“C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas à la manière du monde. Ne soyez pas troublés, ne soyez pas effrayés.”

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